7 - 2000, ASES 59 G - Participation financière du Département de Paris, au titre de 2000, à l'association "Horizons" (10e) pour son centre d'accueil de familles précarisées, touchées par la toxicomanie
M. Philippe LAFAY, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration ASES 59 G relatif � la participation financi�re du D�partement de Paris, au titre de 2000, � l'association "Horizons", pour son centre d'accueil des familles pr�caris�es, touch�es par la toxicomanie.
Je donne la parole � M. Jean-Pierre REVEAU.
M. Jean-Pierre REVEAU. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Il y a trente ans, on pouvait d�j� pr�voir que la consommation de la drogue allait litt�ralement exploser. Aujourd'hui, plus personne ne sait comment ma�triser ce ph�nom�ne qui ronge lentement et implacablement la soci�t� fran�aise.
Le toxicomane, consid�r� comme un malade, est trait� comme tel.
Il b�n�ficie de l'indulgence excessive de la justice et les Pouvoirs publics sont complices de cette situation : Jean-Luc MAXENCE, l'un des dirigeants du centre "Didro", rel�ve � juste titre "que le discours pr�ventif de la MILDT veut ignorer la loi de 1970 r�primant le trafic et l'usage des stup�fiants".
Deux voies sont aujourd'hui propos�es pour lutter contre la drogue : la substitution et la d�p�nalisation. L'administration de produits de substitution est en soi acceptable. Encore faudrait-il qu'elle ne se borne pas � faire croire au toxicomane qu'il peut parall�lement continuer � se droguer, comme ce qui se fait avec la "Boutique" ou le "Sleep in" dans le 18e arrondissement. Si personne ne le fait rompre avec son environnement ni ne le coupe d'avec le trafic, la substitution ne fait alors qu'aggraver sa d�pendance.
Les m�dicaments de substitution eux-m�mes ne sont pas au-dessus de tout soup�on : le "Subbutex" doit �tre administr� pendant des ann�es mais demeure un psychotrope. Quant � la m�thadone, elle semble donner de meilleurs r�sultats mais sa pratique doit �tre extr�mement encadr�e, ce qui n'est souvent pas le cas. Beaucoup de structures de soins la prescrivent plus pour se d�barrasser des toxicomanes que pour les sortir de leur situation.
Il y a la d�p�nalisation dont l'exemple vient de haut : Jack LANG, en soutenant les "rave-partys" laisse � penser que l'"ectasy" est une drogue "douce", donc peu dangereuse.
Cela pr�pare l'opinion � la libre circulation des stup�fiants dont le Professeur Gabriel NAHAS, toxicologue expert aupr�s de l'O.N.U., rappelle l'objectif : "Il plairait bien � de nombreux milieux de ramener les �normes sommes des fonds de la drogue dans les canaux l�gaux, pour pouvoir les contr�ler selon les lois de l'offre et de la demande".
La toxicomanie est le miroir o� se refl�te l'effondrement spirituel et moral de notre soci�t� : elle est autant la cons�quence de sa permissivit� que la volont� des plus faibles d'en fuir les s�ductions artificielles. La d�sint�gration de la famille et de ses valeurs, celle de l'�ducation, le laxisme impos� au nom d'une conception erron�e de la libert�, tout concourt � la diffusion de la toxicomanie. Les dirigeants publics de notre pays rejettent toute transcendance et toute morale : la soci�t� en paie le prix fort au travers d'un fl�au qui n'a pas fini de s'�tendre...
Merci, Monsieur le Pr�sident.
M. Philippe LAFAY, pr�sident, au nom de la 5e Commission. - Je r�ponds � votre question.
L'association "Horizons", situ�e rue Perdonnay dans le 10e exerce depuis plus de 10 ans une mission unique � Paris : l'accueil et le soutien des familles marginalis�es marqu�es par la toxicomanie, souvent monoparentales.
Pour y parvenir, elle a cr�� plusieurs structures, dont un centre d'accueil de jour pour les parents et leurs jeunes enfants, et �galement une unit� de traitement de substitution d'une capacit� de 25 places. Pour ces deux activit�s, elle re�oit le soutien du D�partement avec lequel elle est conventionn�e. Le D�partement de Paris prend enti�rement en charge depuis 1998 l'accueil parents/enfants assum� par une �ducatrice sp�cialis�e jeunes enfants, et par une psychologue � temps partiel sp�cialiste des relations pr�coces m�res/enfants.
Toutes deux travaillent � consolider les liens familiaux et � favoriser l'�veil et le d�veloppement des petits-enfants accueillis d'une moyenne d'�ge de 3 ans.
Plusieurs crit�res t�moignent de l'efficacit� de ce travail. La progression de la socialisation des enfants, dont 70 % avait acc�s � une structure collective en 1999, et l'augmentation de la fr�quentation moyenne par les familles assur�es de trouver � "Horizons" l'aide et la compr�hension dont elles ont besoin.
L'unit� de substitution : cette petite unit�, d'une capacit� de 25 places, permet � des parents ou � de futurs parents toxicomanes de b�n�ficier d'un traitement de substitution sous surveillance m�dicale. Cette action s'inscrit dans les objectifs de la convention Etat-Ville de mars 1996, qui sont de favoriser la stabilisation et la r�insertion sociale des toxicomanes marginalis�s.
Les effets positifs de ce type de traitement sur l'�tat de sant� et les liens sociaux des usagers de drogues ont �t� constat�s dans plusieurs enqu�tes et �tudes. D'une part, le nombre de morts li�es � une overdose d'h�ro�ne a diminu� de fa�on spectaculaire, de 80 % environ, surtout la stabilisation qu'apporte le traitement favorise la recr�ation des liens familiaux ou amicaux en dehors de la toxicomanie et la cessation de la d�linquance li�e au trafic de produits.
Une enqu�te r�alis�e en 1999 dans trois r�gions (Paris, Alsace et Aquitaine) montre que la proportion des usagers de drogue vivant de ressources ill�gales li�es au deal ou de la mendicit� est pass�e de 19 % avant traitement � 4 % avec traitement.
La stabilisation acquise permet aux personnes substitu�es d'am�liorer leur insertion professionnelle. En 1999, un tiers des patients de l'unit� de substitution d'"Horizons" ont pu effectuer un stage ou retrouver un emploi.
Voil�, Monsieur REVEAU, ce que j'avais � vous dire.
Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 59 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, ASES 59 G).
Je vous remercie.