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2009, SGRI 8 - Signature d'une convention avec l'association "Médecins du Monde" pour l'attribution d'une subvention pour son projet d'aide d'urgence aux populations de Gaza. - Montant : 200.000 euros. Vœu déposé par MM. Sylvain GAREL, Jacques BOUTAULT et les éluEs du groupe "Les Verts" rattaché au projet de délibération SGRI 8 relatif à la subvention de 200.000 euros à l'association "Médecins du Monde" pour son projet d'aide d'urgence aux populations de Gaza. Vœu déposé par M. Alain LHOSTIS et les élus du groupe communiste pour une aide humanitaire à la population civile palestinienne de la bande de Gaza. Vœu déposé par M. Ian BROSSAT et les élus du groupe communiste relatif au soutien des actions humanitaires du Secours Populaire Français.


M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Nous abordons un d�bat sur le projet de d�lib�ration SGRI 8, sur lequel trois amendements et trois voeux ont �t� d�pos�s. Il s'agit de la signature d'une convention avec l'association "M�decins du Monde" pour l'attribution d'une subvention pour son projet d'aide d'urgence aux populations de Gaza pour un montant de 200.000 euros.

A l?or�e de ce d�bat, je me permets de souhaiter qu'il reste serein et digne.

La parole est � M. LHOSTIS pour cinq minutes.

M. Alain LHOSTIS. - A nouveau, nous revenons devant le Conseil de Paris pour d�battre de l'aide aux populations du Moyen-Orient apr�s des destructions importantes caus�es par des actes de guerre dont la plupart des victimes sont civiles.

Cette fois-ci, c'est encore la population palestinienne, celle de Gaza, qui paie un lourd tribut � la suite des bombardements de l'aviation et de l'intervention terrestre isra�liens.

Aujourd'hui, personne ne peut plus nier l'ampleur des d�g�ts humains et mat�riels. Un d�bat r�current est revenu � nouveau sur le th�me de qui portait la responsabilit� de la reprise des combats. Cela est sans int�r�t.

La paix ne pourra s'installer de fa�on durable que si les r�solutions de l'O.N.U. sont enfin respect�es, notamment celles qui pr�voient depuis 1948 la cr�ation de deux Etats, dont un Etat palestinien.

Je voudrais vous faire une citation : "Rien ne justifie le terrorisme qui frappe aveugl�ment les populations civiles, rien ne justifie les bombardements a�riens au-dessus des villes surpeupl�es, parler de l�gitime d�fense ne fait que renforcer le camp des va-t-en-guerre". Ainsi s?exprime le professeur SHLOMO SAND, professeur � l'universit� de Tel-Aviv, dipl�m� de l'Ecole des hautes �tudes en sciences sociales de Paris, et qui a donn� une interview � "T�l�rama".

Il ajoute : "Qu'est-ce qui menace notre existence ?", c'est un citoyen isra�lien, il parle donc d'Isra�l, "Nous avons le meilleur armement et le soutien de la premi�re puissance mondiale. Le monde arabe nous propose une paix globale sur les fronti�res de 1967, la derni�re guerre qui a menac� l'existence d'Isra�l remonte � 35 ans".

A la question : quel bilan tirez-vous de l'offensive d'Isra�l sur Gaza, il r�pond : "Le timing �lectoral �tait parfait. Avant les �lections isra�liennes et en prenant soin de retirer les chars � la veille de l'investiture d?OBAMA, Ehud Barak a planifi� ce blitz, un d�luge de bombes qui ne mettait pas en danger la vie des soldats isra�liens. Nous avons sem� la d�solation, tu� 1.300 Palestiniens, nous en avons bless� plus de 5.000. Les deux tiers sont des femmes et des enfants, presque tous victimes de notre aviation. Le Hamas est-il �limin� ? Avons-nous renforc� le camp de la paix chez les Palestiniens ?" Fin de citation.

Si l'on est comme moi partisan de la paix, il faut maintenant s'attaquer au plus urgent, et pour des municipalit�s comme la n�tre, qui a toujours apport� son aide aux populations en difficult�, victimes de cataclysmes naturels ou de guerres, il faut apporter une aide humanitaire.

Dans l'imm�diat, ce qui souvent manque le plus aux O.N.G. sur place, c?est l?aide pour les soins, pour la sant�, pour les h�pitaux. Il y a d�j� trois semaines que j'ai d�pos� au Conseil du 10e arrondissement un voeu proposant une aide � hauteur de 500.000 euros.

Aujourd'hui, l'Ex�cutif propose dans le projet de d�lib�ration une aide � hauteur de 200.000 euros. Il n'y a pas �videmment de ma part � faire de surench�res, mais la somme de 200.000 euros, compte tenu des d�g�ts observ�s et du d�nuement ant�rieur dans lequel vivaient d�j� ces populations palestiniennes, n'est pas � la hauteur.

Je propose donc un amendement � l'amendement de l'Ex�cutif - j'avais d�pos� un v?u, mais entre-temps un projet de d�lib�ration a �t� vot� et un amendement a �t� propos� par l'Ex�cutif - qui se substitue au v?u du groupe communiste, permettant de r�tablir les 200.000 euros � "M�decins du Monde" et d'accorder 50.000 euros aux actions du Secours Populaire et 250.000 euros, ce qui serait �galement vot�, permettant d'�tre attribu�s rapidement � ces deux associations ou � d'autres intervenant sur les m�mes th�matiques dans les territoires palestiniens pour des actions d'aide.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. GOASGUEN pour cinq minutes.

M. Claude GOASGUEN, maire du 16e arrondissement. J'aurais pr�f�r� que le repr�sentant de l'Ex�cutif parle en premier car nous avons discut�, et nous nous sommes aper�us qu'il y aurait finalement des possibilit�s d'accord.

La situation est dramatique et il ne sert � rien, par des invectives mutuelles, ou m�me des �changes aigres-doux, de compliquer une situation qui est d�j� suffisamment dramatique.

En r�alit�, on sait tr�s bien comment les choses se sont pass�es, et on sait tr�s bien que tout cela s'est termin� par un drame qui est mal v�cu dans le monde, et qui est mal v�cu aussi en Isra�l.

A l'origine de cette guerre, il y a un pays qui est bombard� depuis plusieurs ann�es par des "Kassam" et on ne peut pas l?ignorer. Que la riposte soit une riposte que nous jugeons aujourd'hui disproportionn�e, je trouve que le terme est mal employ�, car la guerre n'est jamais disproportionn�e, sinon on ne fait pas la guerre.

J?ajouterai qu?il y a eu des atteintes graves, on dit du c�t� des Isra�liens, mais les Isra�liens les jugeront eux-m�mes, car Isra�l est un pays o� le droit r�gne. Pour avoir �t� moi-m�me sur place, il y a eu syst�matiquement une volont� de ne pas �pargner les civils du c�t� des militaires palestiniens aussi. Le Hamas et les forces arm�es du Hamas �taient enterr�es et les civils au-dessus, c'est un droit de la guerre qu'il faudra bien voir sur le plan international. Est-ce que le civil est le protecteur du militaire ? J?avais tendance � apprendre dans les manuels scolaires que c'�tait plut�t le militaire qui �tait l� pour prot�ger le civil. Il y a l� une �volution de la guerre qui est tr�s critiquable et qu'il faudra examiner dans les instances internationales.

Quand on dit que tout tombe sur Isra�l, j?ai lu hier la d�claration d?Abou MAZEN, qui dit que le Hamas est responsable de ce qui s'est pass�. J'�tais � Ramallah il y a 15 jours, et je peux vous assurer que les membres du Fatah qui dirigent la Cisjordanie ne sont pas tendres � l?�gard du Hamas qui a ex�cut� les dirigeants du Fatah � Gaza avant l'invasion isra�lienne pour que les dirigeants du Fatah ne puissent g�ner l'offensive palestinienne, parce qu'ils avaient peur que le Fatah s?allie avec les troupes isra�liennes.

Donc, la situation est tr�s complexe et elle est grave. Dans une situation aussi grave, le mieux est de ne pas en rajouter. Pour ne pas en rajouter, le voeu propos� par l'ex�cutif est un voeu qui me para�t assez global : travailler avec des organisations humanitaires, cela va de soi, quelles que soient leurs tendances politique, cela va de soi. Que les organismes humanitaires aillent aider ceux qui souffrent � Gaza, c'est �vident, qu'on aide aussi un peu, quand m�me, ceux qui � Sderot d�rouillent depuis trois ans, c?est �vident aussi ; pas � m�me proportion, mais en r�alit�, ne pas essayer de transplanter un conflit qui est un conflit que nous avons essay� de maintenir dans les normes politiques fran�aises de mani�re � ne pas agiter une situation qui peut l'�tre.

On sait bien qu?ici, dans notre pays, nous avons une communaut� juive importante et une communaut� musulmane, et que ces communaut�s sont tr�s sensibles � ce qui se passe dans ce pays. Alors je crois que le mieux est que le Conseil de Paris montre que sur ce sujet dramatique sur lequel nous avons chacun notre point de vue qui n'est pas si diff�rent, nous allons aider en aidant les O.N.G., non pas les gouvernements, pas le Hamas, pas le Gouvernement isra�lien, pas Abou MAZEN, qui est quand m�me le Pr�sident de l'Etat palestinien, mais aider les O.N.G. � r�parer ce qui s'est pass�. Cela a �t� suffisamment dramatique pour qu'on �vite de dramatiser un peu plus.

C'est la raison pour laquelle, � la lecture du voeu de l'Ex�cutif, il recouvre bien au moins trois des projets de d�lib�ration et voeux qui sont d�pos�s et je souhaite que nous puissions voter � l'unanimit� un voeu de ce genre.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. Romain L�VY pour cinq minutes.

M. Romain L�VY. - Je ne veux pas participer au d�bat g�ostrat�gique qui s'engage ici puisque nous ne sommes pas au sein du Conseil de s�curit� des Nations Unies, mais revenir au projet de d�lib�ration tel qu'il nous est pr�sent� et sur l'action de solidarit� que vous nous proposez d'engager.

Ce projet de d�lib�ration, Monsieur le Maire, amend� pour tenir compte de l'action men�e par le Secours populaire, me semble � la fois opportun, efficace et �quilibr�.

Il s'inscrit tout d'abord dans la tradition des cr�dits d'urgence vot�s ces derni�res ann�es par notre Conseil pour venir en aide aux populations civiles en situation d'extr�me d�tresse, que ce soit suite � des situations de guerre ou de graves catastrophes.

Je pense ainsi � l'aide apport�e par notre collectivit� aux populations civiles qui avaient d�j� pay� un lourd tribut lors du conflit meurtrier qui a endeuill� le Liban et le Nord d'Isra�l � l'�t� 2006.

Notre collectivit� avait alors exprim� sa solidarit� aux populations touch�es et pris toute sa place dans le soutien aux actions humanitaires men�es sur place, par l'octroi d'une subvention d'un montant similaire � celui que vous nous proposez aujourd'hui, Monsieur le Maire, c'est-�-dire 200.000 euros.

Elle avait permis de fournir des produits de premi�re urgence aux populations sinistr�es du Liban, de leur faciliter l'acc�s � l'eau potable, tout en permettant de r�am�nager un centre d'accueil pour personnes handicap�es dans le nord d'Isra�l.

La m�me d�marche de solidarit� nous avait d�j� conduits, toujours en 2006, � participer � l'achat et � la distribution de m�dicaments au b�n�fice des populations palestiniennes de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.

Ces actions nous rappellent, Monsieur le Maire, l'objectif qui a toujours guid� notre Municipalit� dans de pareilles situations : le soutien aux populations civiles en souffrance, sans discernement de nationalit� ou de confession.

C'est bien ce que vous nous proposez une nouvelle fois aujourd'hui par ce projet de d�lib�ration.

Ce bref rappel nous montre �galement la justesse de la nature de l'aide que vous nous proposez d'apporter devant la situation sanitaire � Gaza, et notamment le manque de moyens criant des h�pitaux. Dans la phase d'urgence, et je crois que c'est ce qui s'exprime ici, c'est bien de m�dicaments et de mat�riels de premi�re n�cessit� dont les populations ont besoin, la phase de reconstruction ne venant que dans un second temps.

"M�decins du monde" se propose de renforcer son soutien aux centres de sant�, de renforcer les capacit�s en ressources humaines m�dicales, d'apporter une dotation en kit d'urgence et en mat�riel orthop�dique. C'est �galement un soutien m�dical que fournira le Secours populaire, via l'op�ration "Un avion pour Gaza" port�e par Djamel DEBBOUZE, � laquelle s'ajoute une action particuli�rement symbolique et qui nous tient � c?ur : permettre la reprise de l'�cole aux enfants, notamment par la fourniture de cartables et de mat�riel scolaire.

Nous avons la certitude, en votant l'aide que vous nous proposez aujourd'hui, que nous sommes utiles et efficaces et que nous r�pondons directement � la d�tresse des populations touch�es.

Je souhaiterais conclure en pr�cisant que ce projet de d�lib�ration, qui a pour objectif premier de r�pondre � la situation humanitaire particuli�rement pr�occupante � Gaza, int�gre �galement un volet d'actions � destination des populations civiles en souffrance de Sd�rot en Isra�l.

Notre Municipalit� r�affirme ainsi par ce geste, dans sa proportionnalit� bien s�r, qu'il ne saurait y avoir une distinction entre les souffrances des victimes, mais �galement le souci d'�quilibre qui guide son action au Proche-Orient depuis 2001, que ce soit dans ses relations d'amiti� et de coop�ration avec les villes isra�liennes ou palestiniennes - peut-�tre Pierre SCHAPIRA nous dira un mot des actions avec J�rusalem, Tel-Aviv, Haifa, Jenine, Bethl�em, J�richo - ou dans les montants m�me allou�s � des projets en Isra�l et dans les territoires palestiniens. Peut-�tre que Pierre SCHAPIRA nous rappellera �galement ce que nous faisons pour la paix dans la r�gion.

Voil�, au moment o� on nous demande de nous prononcer sur ce projet de d�lib�ration, les �l�ments que je souhaitais apporter.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur L�VY.

La parole est � M. le Pr�sident POZZO di BORGO pour trois minutes, au titre de l'amendement n� 52.

M. Yves POZZO di BORGO. - Lorsque nous avons vu ce projet de d�lib�ration, �videmment la plupart des membres de mon groupe ont �t� ravis de voir que la Ville de Paris s'impliquaient dans un dossier qui est dur, qui n'est pas simple - les orateurs l'ont expliqu� - qui nous concerne tous, qui concerne notre g�n�ration depuis pratiquement soixante ans car nous sommes tous touch�s par ce conflit, qui n'est pas uniquement un probl�me d'une zone p�riph�rique du Moyen-Orient, mais touche l'�quilibre et les principes de vie d�mocratique dans le monde entier.

Nous nous �tions dit que ce projet de d�lib�ration s'adressait aux populations civiles qui sont durement touch�es mais nous nous �tions dit, en voyant les chiffres que nous avions sur la population isra�lienne - je crois qu'il y a plus de 1.500 maisons d�truites, 3.278 engins qui sont tomb�s en Isra�l -, qu'il serait peut-�tre int�ressant qu'une petite part de cette subvention aille aux populations isra�liennes.

Nous avons fait un amendement qui est brutal en disant qu'il faudrait donc dans ce cas donner �galement pour des associations humanitaires qui oeuvrent en Isra�l.

Je remercie Pierre SCHAPIRA, pour �viter d'avoir � revenir sur ce sujet l�, parce qu'il a su prendre avec intelligence l'ensemble de ces amendements - je le dis, je ne vais pas f�liciter l'Ex�cutif mais je le remercie dans cette affaire -, il a su r�cup�rer l'esprit de chacun d'entre nous et il propose un amendement que nous voterons, et qui est un amendement qui correspondant un peu � ce que nous attendons, c'est-�-dire que les populations civiles aussi bien de Palestine que d'Isra�l soient prot�g�es et que la Ville de Paris leur montre de l'attention.

Je voudrais dire une deuxi�me chose aussi. J'ai �cout� hier sur Canal + Djamel DEBBOUZE et j'ai �t� profond�ment heureux - je dis �galement profond�ment fier - qu'un citoyen fran�ais, un artiste d'une grande sensibilit�, d'une grande intelligence manifeste avec humour et surtout une grande sensibilit� de c?ur son attention pour ce probl�me.

Je ne sais pas s'il est citoyen parisien mais il est citoyen fran�ais, et j'ai trouv� vraiment qu'il y avait dans ce monde culturel, par son expression, par ce qu'il a dit, une grande richesse de c?ur. Je n'ai pas � le remercier parce qu'il est assez grand pour se faire remercier tout seul, mais je voudrais surtout attirer l'attention du Conseil de Paris sur la chance que nous avons d'avoir des artistes de cette qualit� qui s'occupent sur des probl�mes qui apparemment ne les concernent pas mais qui s'en occupent de fa�on tr�s intelligente et tr�s forte.

Merci.

Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. le Pr�sident GAREL, pour trois minutes, au titre du voeu n� 53.

M. Sylvain GAREL. - Merci, Monsieur le Maire.

Nous avons effectivement d�pos� un voeu pour demander, en plus d'un soutien financier, qu'une mission soit envoy�e � Gaza pour constater un peu ce qui se passe.

En effet, la bande de Gaza vient de conna�tre trois semaines d'un terrible conflit - cela a �t� dit ici par plusieurs orateurs qui a fait nombre de victimes et de d�g�ts mat�riels. C'est vrai qu'il y a eu des victimes des deux c�t�s, mais il y a tout de m�me une disproportion � l'arriv�e entre une dizaine de morts d'un c�t� et 1.300 de l'autre.

Les diff�rents t�moignages qui viennent de cette r�gion montrent que le traumatisme de la population palestinienne est consid�rable et on peut le comprendre. La d�cision de la Ville de Paris d'un geste de solidarit� aux populations palestiniennes victimes, par l'attribution d'une subvention de 200.000 euros � l'association "M�decins du Monde" pour un programme d'aide m�dicale d'urgence, est louable et bienvenu m�me si, comme l'a dit dans son excellente intervention mon coll�gue Alain LHOSTIS, nous souhaitons nous aussi qu'elle soit augment�e et port�e � 500.000 euros.

Cependant, le r�tablissement de conditions de vie d�centes pour les populations civiles dans cette r�gion sera un processus long et co�teux, auquel la Ville de Paris se doit de contribuer au nom des valeurs de solidarit� et d'humanisme qui nous sont ch�res.

Il serait souhaitable que la Ville de Paris marque � cette occasion sa solidarit� avec la population palestinienne de Gaza et poursuive son effort, notamment pour la reconstruction, en envisageant la possibilit� de mettre les services techniques de la Ville � contribution pour des projets pour la population de Gaza.

Or, l'information ayant �t� particuli�rement contr�l�e durant les vingt-deux jours du conflit, et afin d'�valuer au mieux aux c�t�s des O.N.G. la situation, nous proposons que le Conseil de Paris �mette le voeu qu'une d�l�gation d'�lus, repr�sentants le Conseil de Paris dans toute sa diversit�, puisse dans les prochaines semaines se rendre dans la bande de Gaza afin d'�valuer les besoins et �tablir un partenariat avec des O.N.G. locales pour aider � la reconstruction de cette partie du monde qui en a bien besoin.

Je vous remercie.

Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Pour r�pondre aux diff�rents orateurs, la parole est � M. Pierre SCHAPIRA.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

D'abord, je remercie tous les intervenants parce que ce d�bat que nous avons sur la situation au Proche-Orient, sur ce conflit, nous int�resse et c'est d'ailleurs la premi�re fois que je vois autant de monde pour un dernier projet de d�lib�ration en Conseil de Paris. Je vous en remercie vraiment.

Beaucoup de choses ont �t� dites, je commencerai par parler du projet de d�lib�ration, tel qu'il a �t� fait, puisque nous avons fait un amendement technique.

Au d�part, nous avions pr�vu avec "M�decins du Monde" 200.000 euros pour des actions humanitaires et mat�rielles, mat�riel orthop�dique, sang, s�rum physiologique, mat�riel chirurgical, etc.

On nous avait d'ailleurs dit : merci, encore faut-il pouvoir les utiliser. Je dois d'ailleurs dire que l'association "M�decins sans fronti�res", que j'ai appel�e, m'a r�pondu ne pas avoir besoin d'argent, estimant qu'� Rafah ou � Erez, des camions attendaient, pleins de mat�riels, et finissaient par passer.

En revanche, lorsque je les ai appel�s, on �tait en plein conflit, il leur manquait des chirurgiens pour remplacer ceux qui op�raient 24 heures sur 24 et qui �taient au bout du rouleau et n'arrivaient plus � op�rer.

Finalement, petit � petit, ils sont arriv�s � rentrer et il y a un "turn over", notamment avec "Help Doctors" et d'autres associations.

Nous avons convenu avec "M�decins du Monde" de mettre 150.000 euros sur une action humanitaire. A la demande de Ian BROSSAT et du groupe communiste, ce que demandait d'ailleurs le "Secours populaire fran�ais", d'ajouter 50.000 euros pour une action bien sp�cifique aupr�s des Palestiniens. On ne peut pas en faire plus.

Surtout, je vous demande de ne pas confondre humanitaire et reconstruction. La reconstruction vient n�cessairement apr�s, mais le plus urgent reste l'humanitaire.

Nous l'avons fait au Liban le rappelait Romain L�VY, nous l'avons fait dans l'humanitaire, �videmment, cependant lorsqu'on a d�cid� de reconstruire le pont de Zahl� au d�but de la plaine de la Bekaa, on ne l'a pas fait dans l'urgence, � la demande du Maire de Zahl�.

On r�pond toujours aux demandes, on ne peut pas faire les choses � l'aveuglette. A Gaza, nous avions un interlocuteur, c'�tait le Maire de Gaza, M. ABU-RAMADAM qui n'est plus notre interlocuteur puisqu'il a �t� mis en r�sidence surveill�e par le Hamas.

Nous n'avons comme interlocuteur que les seules O.N.G. Dans l'humanitaire, on ne peut passer que par les O.N.G. qui travaillent d'ailleurs, comme "M�decins du Monde" le dit et comme le souhaite le "Secours populaire fran�ais", avec des O.N.G. palestiniennes sur place, qui sont leurs correspondants et des O.N.G. isra�liennes comme la d�fense des Droits de l'Homme.

Il y a le moyen de travailler. L'amendement technique que nous apportons regroupe toutes les demandes de ce Conseil. Il peut �tre vot� sans probl�me, � mon sens, par le Conseil de Paris.

J'ai bien entendu l'intervention d'Alain LHOSTIS. Il confond selon moi reconstruction et humanitaire et je vous demande de voter contre ce v?u.

Deuxi�mement, le v?u de Sylvain GAREL consiste � faire une d�l�gation. Tr�s honn�tement, je n'en vois pas l'utilit�.

Une d�l�gation de membres de l'Ex�cutif du Conseil de Paris devrait se rendre � Gaza. Par o� passerait-elle ? D'abord, il y a des conditions de s�curit� et de passage. Faut-il passer par Rafah ou par Erez ?

Qu'irions nous faire l�-bas sinon constater ce qu'on sait d�j� ? Des personnes sont mortes, d'autres bless�es, il faut les soigner. On n'a pas besoin d'amener une d�l�gation. Il y a d'autres organisations pour cela.

"Cit�s unies France" � laquelle la Ville de Paris appartient, ainsi qu'� son r�seau de coop�ration d�centralis�e pour la Palestine fait des missions. Ils ne sont pas encore partis mais ils le font, avec des sp�cialistes.

Pour r�pondre � Sylvain GAREL sur l'action que nous menons, que ce soit � Bethl�em, que ce soit � J�nine, que ce soit � J�richo, nous les faisons et elles r�ussissent.

Ce sont des coop�rations d�centralis�es qui fonctionnent tr�s bien avec des ing�nieurs de la Ville de Paris, des personnels des services qui vont sur place.

Nous avons termin� la r�fection de la place de la Mangeoire � Bethl�em, nous sommes en train de faire un grand programme sur l'eau � J�richo, nous avons actuellement un travail important, r�alis� avec Anne LE STRAT, dans le cadre de la loi "Oudin" sur J�nine.

Nous r�alisons des projets lorsqu'on le peut avec les autorit�s locales, car ce sont nos interlocuteurs dans la reconstruction.

Je demande donc de voter contre le v?u de Sylvain GAREL concernant une d�l�gation qui, selon moi, n'aurait pas grand sens maintenant.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je suis saisi de deux demandes d'explication de vote de la part du groupe socialiste et du groupe U.M.P.P.A.

Je donne la parole � Val�rie HOFFENBERG et j'apprends que Marinette BACHE souhaite s'exprimer ensuite.

Mme Val�rie HOFFENBERG. - Le groupe U.M.P.P.A. votera positivement. Nous soutenons le v?u de l'Ex�cutif.

Je voudrais saluer la d�marche de Pierre SCHAPIRA qui montre une bonne connaissance et une bonne compr�hension de ce qui se passe sur place.

Nous le votons pour plusieurs raisons. La premi�re parce que nul ne peut �tre insensible au sort des victimes civiles, quelles qu'elles soient, nul ne doit �tre insensible au sort des victimes civiles de Gaza, nul ne doit �tre, et j'esp�re que c'est la m�me chose pour mes coll�gues "Verts" et communistes, insensible aux victimes isra�liennes qui subissent aussi des roquettes depuis plusieurs ann�es.

Nous le votons �galement parce que Pierre SCHAPIRA et l'Ex�cutif ont rappel� l'origine de ce conflit. Le Hamas a cess� la tr�ve et a recommenc� � envoyer des roquettes sur Isra�l, ce qui a oblig� son Gouvernement � r�pondre afin de prot�ger ses citoyens.

J'�tais � Ramallah et j'ai rencontr� le pr�sident Mahmoud ABBAS que je rencontre quasiment tous les deux mois puisque je fais partie de ceux qui se rendent en Palestine une fois par mois.

Je l'ai rencontr� le 19 d�cembre. Devant moi il a dit combien il �tait choqu� de la d�cision du Hamas. Il a �voqu� cette d�cision irresponsable et dangereuse qui allait une fois encore faire souffrir le peuple palestinien de Gaza.

N'allons pas vers, comme le dit la maxime, un Orient compliqu� avec des id�es simples. Ce conflit est grave, difficile, il y a des gens de bonne volont� et du c�t� des Isra�liens et du c�t� des Palestiniens qui veulent la paix.

Je veux rendre hommage encore aux d�clarations de Mahmoud ABBAS qui hier a refus� un Gouvernement d'union nationale avec le Hamas parce qu'il se refusait � stopper la violence et � reconna�tre les accords de l'O.L.P. et d'Isra�l.

Oui, nous votons ce v?u, oui, il faut soutenir les victimes quelles qu'elles soient, qu'elles soient isra�liennes ou qu'elles soient, tr�s nombreuses, � Gaza.

Merci � l'Ex�cutif pour ce v?u �quilibr�. Un dernier mot : encore une fois, je crois que le Conseil de Paris doit penser Gilad SHALIT qui lui aussi est la victime du Hamas depuis des ann�es et qui n'a toujours pas �t� lib�r�.

Merci.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme la Pr�sidente BACHE.

Mme Marinette BACHE. - Une explication de vote sur l'ensemble du projet de d�lib�ration et des v?ux qui s'y sont rattach�s.

Opportun, efficace, �quilibr�, c'est ce qu'a dit Romain L�VY.

J?ajouterai que la Ville de Paris est dans son r�le dans cette d�marche de solidarit�.

Je veux �galement dire que le souhait du groupe communiste, que la subvention soit partag�e entre "M�decins du Monde" et le "Secours Populaire", me va parfaitement bien, d'autant plus que cela permet d'ailleurs d'assurer le traditionnel �quilibre de la politique de la Ville dans cette r�gion.

Apr�s, l'humanitaire ne suffit pas et il faudra enfin que le temps du politique vienne pour permettre de reconstruire la paix dans le respect des deux Etats, sans laquelle d?ailleurs la reconstruction, � laquelle plusieurs d'entre nous ont fait allusion, sera bien difficile.

Je suis consciente que ce n'est sans doute pas dans la capacit� de notre Assembl�e d?y r�ussir seule, mais elle peut, � travers de telles actions, y participer un petit peu.

C'est pour cela que nous suivrons les propositions de vote de l'Ex�cutif.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

Avant que nous ne passions au vote, je vais faire le point sur les v?ux et amendements qui demeurent ou qui sont retir�s. Je crois que c?est utile.

Je commence dans l?ordre des num�ros par le v?u n� 52. C'est un v?u ou un amendement ?

Un amendement.

L?amendement n� 52 est-il maintenu, Monsieur le Pr�sident ?

M. Yves POZZO di BORGO. - Nous soutenons l'amendement de l'Ex�cutif et nous retirons, �videmment, l'amendement n� 52.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Parfait.

S?agissant du groupe communiste, j'ai cru comprendre que le v?u n� 55 �tait retir�. En est-il de m�me du v?u n� 54, Monsieur le Pr�sident ?

M. Ian BROSSAT. - Le 54 est maintenu.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Le voeu d�pos� par le groupe "Les Verts", le v?u n� 53, est-il maintenu, Monsieur le Pr�sident GAREL ?

M. Sylvain GAREL. - Il est maintenu.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Enfin, l'amendement n� 56 ter, d�pos� par M. Alain LHOSTIS, est-il maintenu ?

M. Alain LHOSTIS. - Oui.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Nous allons donc proc�der au vote dans l?ordre suivant. Je prends encore une fois l?ordre des num�ros, cela me para�t le plus simple.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u d�pos� par le groupe "Les Verts", assorti d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le v?u est rejet�.

Le v?u suivant est le v?u n� 54 d�pos� par le groupe communiste, avec un avis ?

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, rapporteur. - D�favorable.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u d�pos� par le groupe communiste assorti d'un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui vote pour ?

Qui vote contre ?

Qui s'abstient ?

Le v?u est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement n� 56 ter de M. LHOSTIS, assorti d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui vote pour ?

Qui vote contre ?

Qui s'abstient ?

L'amendement n� 56 ter est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement n� 56 bis de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

L'amendement n� 56 bis est adopt�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SGRI 8 ainsi amend�.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2009, SGRI 8).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Si vous le permettez, mes chers coll�gues, je voudrais constater que le Conseil de Paris peut se f�liciter et m�me s'enorgueillir de la qualit� de ce d�bat parce que, sur un sujet complexe et dramatique, notre Assembl�e s'est situ�e � un niveau de r�flexion qui fait honneur � Paris.

Je vous en remercie.

(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e).

Février 2009
Débat
Conseil municipal
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