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2009, Vœu déposé par Mme Danielle FOURNIER et les éluEs du groupe "Les Verts" relatif aux modèles vivants des établissements de la Ville de Paris. Vœu déposé par Mmes Emmanuelle BECKER, Marinette BACHE et les élus des groupes communiste et M.R.C. relatif aux conditions salariales des modèles des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Je vous propose d'examiner conjointement les v?ux n os 50 du groupe "Les Verts", 51 du groupe communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen et 51 bis de l'Ex�cutif qui ont trait aux mod�les vivants dans les �tablissements de la Ville de Paris.

La parole est � Mme la Pr�sidente FOURNIER pour une minute.

Mme Danielle FOURNIER. - Merci.

En octobre dernier, les mod�les qui travaillent pour les ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris ont �t� inform�s par un courrier qui a mis le feu aux poudres de la d�cision de supprimer le "cornet", pratique tr�s ancienne consistant � rouler une feuille de papier, la faire tourner entre les participants, les �l�ves qui participent � un atelier de dessin, pour qu'ils puissent verser une somme d'argent aux mod�les vivants.

Cette contribution repr�sentait pour les mod�les une part importante de leur r�mun�ration, parce que cette r�mun�ration est, au demeurant, fort modeste, 10 euros de l'heure.

Elle s'ajoute au fait que les mod�les font un travail pr�caire, non valoris� par la Ville et qu?ils ne b�n�ficient, si l'on peut dire, que du statut de vacataire ; notamment, sur leur fiche de paye, ils sont qualifi�s de "divers - personnel sp�cial", ce qui laisse � penser qu'ils font un m�tier tr�s particulier. A ce titre, ils n'ont droit ni aux cantines de la Ville de Paris, ni � tout ce qui rel�ve de la sant� ou de la m�decine du travail.

Bref, nous avons d�pos� ce v?u pour relayer leur demande d'�tre re�us par la Direction des Affaires culturelles pour entreprendre un travail � la fois sur leur statut pour que leur m�tier soit reconnu comme un m�tier et non pas comme quelque chose de divers, pour qu'ils soient sortis de la situation de pr�carit� dans laquelle ils se trouvent et que leur niveau de r�mun�ration soit examin� et soit, bien �videmment, revu � la hausse. 10 euros de l'heure, on se demande comment on peut envisager de verser cette somme pour des gens qui travaillent.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame la Pr�sidente.

La parole est � Mme BECKER pour une minute.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci.

Je ne rappellerai pas la pratique du "cornet" que vient d'expliquer Mme Danielle FOURNIER, je dirai juste que cette pratique a �t� supprim�e et c'est tant mieux, car un service public ne peut pas l�gitimer cette pratique.

En revanche, nous souhaiterions, avec le groupe M.R.C., que le Maire de Paris accueille les organisations syndicales afin d'�tudier leurs revendications et d?envisager des possibilit�s de "d�pr�carisation" de leur activit�.

Je vous remercie.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

La parole est � Mme la Pr�sidente BACHE pour une minute.

Mme Marinette BACHE. - Monsieur le Maire, quelques mots en compl�ment de ce que vient de dire Emmanuelle BECKER.

Je pense que ce rendez-vous entre le Maire adjoint charg� de la culture et ces salari�s est d'autant plus utile qu?un certain nombre de leurs revendications peuvent, je le pense, trouver tr�s facilement satisfaction.

J'en cite deux.

La premi�re est ressentie pour eux comme une marque de respect. Il s'agit de l'appellation "mod�le" qui compl�terait celle qui est actuellement sur leur fiche de paye. C'est d'ailleurs le cas au Minist�re de la Culture et dans d?autres villes.

La deuxi�me, il serait utile de voir comment la carte "Ville de Paris", qui leur permettrait d'avoir acc�s aux restaurants et � certains avantages, pourrait leur �tre attribu�e.

Je voudrais �galement attirer votre attention sur un deuxi�me point qui a �t� �voqu� par Mmes BECKER et FOURNIER. Pour certains, �tre mod�le n'est qu'un �-c�t� et cela explique d'ailleurs l'ancien statut de vacataire, mais pour beaucoup, et on peut penser qu?avec la crise, cela va s'accentuer, il s'agit l� de leur unique emploi qu'ils exercent de mani�re continue avec des revenus d'une extr�me modestie, comme cela vient d'�tre rappel�.

Enfin, il semble que M. GIRARD a �crit au Minist�re de la Culture et je pense qu'il serait bon que l'information, si r�ponse il y a eu, redescende vers ces personnels.

Je vous remercie.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Pour vous r�pondre, la parole est � M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Je vous remercie tous les trois d'avoir pos� ces questions.

Vous dire, bien s�r, que les �changes avec la Direction des Affaires culturelles, mais �galement avec les mod�les, ont �t� engag�s tr�s t�t et qu?en effet, nous partageons tous votre sentiment qu'un tarif horaire de 10 euros - c?est aujourd'hui, dans les quartiers les moins d�favoris�s de Paris, le prix horaire d'une personne qui fait le m�nage, quand il est d�clar� - est un salaire horaire tr�s modeste.

Ensuite, il ne s'agit pas de 10 euros, mais de 11,11 euros, soit 1,11 euro de diff�rence.

Lors de la r�union de rentr�e des ateliers Beaux-Arts de la Ville, certains professeurs ont souhait� que soit �voqu�e une pratique n'ayant pas totalement disparu des ateliers, en l?occurrence le passage de cornet, permettant aux mod�les physiques de recevoir une r�mun�ration compl�mentaire en liquide, en esp�ces donc, et non d�clar�e.

Rappel a donc �t� fait, et je ne peux pas en vouloir � l'administration parisienne d'appliquer la loi - elle est quand m�me l� pour respecter l'utilisation de l'argent public dans des lieux publics -, par voie d'affichage - sans bien s�r qu'on me pr�vienne particuli�rement ; ils font leur travail et ne vont pas me demander la permission � chaque fois -, de l'obligation de mettre un terme � cette pratique qui cr�e, de fait, une situation in�galitaire, ill�gale et donc dommageable, comme l?a dit Emmanuelle BECKER, en termes de service public, certains �l�ves �tant, en effet, sollicit�s financi�rement deux fois dans des conditions peu transparentes. Il faut que vous sachiez que des parents et des �l�ves se sont plaints de se sentir oblig�s de verser une somme dans un cornet.

Ce rappel de l'interdiction du cornet a permis de mettre en exergue la question de la r�mun�ration des mod�les physiques, ainsi que celle de leur statut.

Consid�rant les revalorisations de r�mun�ration des mod�les physiques d�j� effectu�es depuis septembre 2006 nous n'avions pas, l�-dessus, ch�m� -, permettant une r�mun�ration de quatre heures au lieu de trois heures de pose effective - il y a une heure pour enlever ses v�tements et se rhabiller avec un taux horaire brute de 11,11 euros, consid�rant que suite � deux r�unions de conciliation avec les repr�sentants des mod�les physiques organis�es par la Direction des Affaires culturelles les 5 novembre et 10 d�cembre, une r�flexion sur une nouvelle revalorisation de la r�mun�ration des mod�les physiques a �t� engag�e.

Je tiens �galement � vous dire, et le dis vraiment solennellement, que les mod�les, s'ils souhaitent venir � l'H�tel de Ville, je sais qu?ils viendront dans le plus simple appareil, j'appliquerai la parit� des effets personnels. On doit recevoir les gens en �galit� et parit� totale de comportement. Je recevrai nu comme Adam les personnels qui viendront d�shabill�s?

(Rires).

? et les membres de la commission, bien au-del� de la 9e Commission, toutes les commissions et tous les membres, si vous me permettez, sont invit�s.

Le Conseil de Paris va donc �mettre le v?u que l'adjoint au Maire de Paris charg� de la Culture, donc moi-m�me, acc�l�re ces discussions avec les repr�sentants des mod�les visant � revaloriser leur r�mun�ration et � l'homog�n�iser avec ce qui se pratique dans d'autres �tablissements - j?ai eu un �change avec Henri-Claude COUSSEAU de l?�cole des Beaux-Arts et il est tout � fait d?accord pour qu?on fasse le travail ensemble -, notamment l?Ecole nationale sup�rieure des Beaux-Arts, et qu'une r�flexion commune avec les services de l'Etat, comme nous l'avons �crit � la Ministre de la Culture, Mme ALBANEL, soit men�e tr�s prochainement - quand je dis "prochainement", c?est vraiment dans les semaines qui viennent -, pour r�fl�chir � la question du statut des mod�les physiques, car cela rel�ve du droit du travail. Le droit du travail, c'est l'Etat !

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - En r�ponse � l'intervention de M. GIRARD, le v?u n� 50 du groupe "Les Verts" est-il retir� ?

Madame la Pr�sidente FOURNIER ?

Mme Danielle FOURNIER. - Nous retirons notre v?u, oui.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie pour ce geste de conciliation et d?unanimisme.

Les groupes communiste et M.R.C. imitent-ils cette belle attitude ? Je vous en remercie.

Dans ces conditions, je mets aux voix, � main lev�e, le voeu d�pos� par l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le voeu est adopt�. (2009, V. 31).

Février 2009
Débat
Conseil municipal
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