retour Retour

2009, DVD 65 - Demande de création d'un syndicat mixte ouvert "autolib" et approbation du principe de l'adhésion de la commune de Paris à ce syndicat et du projet de statuts. Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif au projet de délibération DVD 65. Vœu déposé par l'Exécutif. Vœu déposé par le groupe M.R.C. relatif au rôle du projet Autolib' dans l'avanir de la filière automobile française.


M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Chers coll�gues, nous examinons le projet de d�lib�ration DVD 65, sur lequel trois voeux ont �t� d�pos�s.

Le n� 15 a �t� d�pos� par le groupe "Les Verts", le n� 15 bis par l'Ex�cutif, et le n� 16 par le groupe M.R.C.

Nous avons un certain nombre d'inscrits ; deux se sont retir�s ; je remercie ceux qui sont toujours pr�sents de synth�tiser autant que possible leur intervention.

Nous commen�ons par Claude DARGENT, au nom du groupe socialiste.

M. Claude DARGENT. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, le projet de d�lib�ration relatif au projet Autolib' rev�t une importance �vidente.

Il s'agit l� en effet d'un projet novateur, et m�me, pourrait-on dire, pionnier dans le domaine des d�placements, tellement les exemples analogues existant aujourd'hui dans le monde sont rares, d'une �chelle non comparable et pour tout dire, d'une autre nature.

Que s'agit-il de faire ? On le sait, plus de la moiti� des Parisiens n?ont pas d'automobile. Une part notable de cette minorit� de nos concitoyens qui reste d�tentrice de ce mode de d�placement ne l'utilise que de fa�on tr�s �pisodique. Chacun constate en effet que se d�placer en automobile dans Paris n'est pas la meilleure solution.

De ce point de vue, la politique municipale, depuis quelques ann�es, a encore diminu� l'int�r�t d?une automobile personnelle - je ne reviens pas sur l?extension du m�tro la nuit ou l'ouverture de ligne de bus le dimanche et les jours de f�te.

Beaucoup de nos concitoyens r�servent donc l?usage de leur automobile particuli�re � des circonstances exceptionnelles : le transport d'objets lourds, le d�placement dans des parties de la banlieue moins bien couvertes par les transports collectifs. Pour un tel usage �pisodique, la possession d?une voiture co�te inutilement cher. Un chiffre simplement, on ne le sait pas assez : �tre propri�taire d'une voiture particuli�re � Paris co�te environ 250 euros par mois. En cette p�riode de baisse du pouvoir d'achat, une �conomie sur ce poste serait largement appr�ci�e.

L'encouragement accord� depuis 2001 aux soci�t�s d'autopartage constitue une premi�re r�ponse � la recherche d'une alternative � la possession d'une voiture particuli�re. Je peux t�moigner que nous avons �tudi� dans la 3e Commission de nombreux dispositifs de cet ordre sous la pr�c�dente mandature par l'interm�diaire de d�lib�rations rapport�es par l'adjoint alors charg� de ces questions : Denis BAUPIN.

Ce qui nous est propos� ici, chers coll�gues, c'est d'instituer un dispositif d'autopartage multipli� par vingt, ou davantage encore, car ce n'est pas un peu plus de 200 voitures qu'il s'agit de proposer aux Franciliens, comme le font les soci�t�s de location, mais bien quelques 4.000 v�hicules. Ces 4.000 v�hicules serviront bien davantage, car � la diff�rence d'autopartage, les utilisateurs ne seront pas contraints de ramener le v�hicule � sa station de d�part, ce que l'on appelle la trace directe.

Comme dans le syst�me V�lib', dont il s'inspire, le v�hicule peut donc servir bien davantage.

Autolib' constitue donc un vrai projet urbain qui utilise au mieux l'espace si rare de nos villes. On en attend une diminution du parc priv� de plus de 22.000 v�hicules et la lib�ration corr�lative de 18.000 places de stationnement.

Second avantage majeur sur le syst�me dit d'autopartage, Autolib' ne demande pas � l'usager de payer pendant que le v�hicule est immobilis� une fois arriv� � destination en attendant le voyage retour. On a donc l� un double progr�s social et �conomique dont on peut attendre qu'il en d�veloppe consid�rablement l'usage.

Surtout, l'�chelle de ce nouveau dispositif Autolib' met notre collectivit�, et celles qui voudront l'accompagner, en situation de cr�er un march� susceptible d'aider les constructeurs � mettre en place une technologie nouvelle faisant de la future flotte Autolib' un ensemble de v�hicules propres.

On attend de ce dispositif une r�duction des �missions de CO2 de 22.000 tonnes par an : un objectif auquel tous ceux qui sont sensibles � la pr�occupation environnementale - et ils sont nombreux dans cette Assembl�e - ne peuvent qu'�tre sensibles.

Progr�s urbain, progr�s �conomique et social, progr�s environnemental, le syst�me Autolib' envisag� marque enfin une derni�re avanc�e, celle de la solidarit� territoriale. On sait combien notre Municipalit� est attach�e � ce registre de l'action publique municipale. Eh bien, le dispositif Autolib' que nous examinons a �t� �tudi� dans cette perspective m�tropolitaine puisqu'il pr�voit que la moiti� des voitures sera bas�e dans la proche couronne.

La Ville de Paris, et j'en termine par l�, propose donc aux communes et intercommunalit�s d�sireuses d'implanter des stations Autolib' un syndicat mixte ouvert qui serait cr�� au premier trimestre 2009 afin de permettre une mise en service en 2010.

Chers coll�gues, vous l'aurez compris, le groupe socialiste et radical de gauche et apparent�s ne peut voter qu'avec la plus grande satisfaction ce projet de d�lib�ration qui nous est soumis, car il s'agit d'un projet, au sens fort du terme, progressiste.

Merci.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Claude DARGENT.

La parole est � M. Denis BAUPIN pour le groupe "Les Verts".

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Je ne partagerai pas le lyrisme de notre coll�gue Claude DARGENT sur ce projet. Notre scepticisme sur Autolib' est connu et je voudrais l?expliquer � nouveau ici.

Nous partageons le sentiment qu'a exprim� Claude DARGENT, � la base de ce projet Autolib', qui est de vouloir remplacer la voiture particuli�re, possession individuelle, par la voiture d?usage. Sur ce point, nous sommes d?accord : il y a une n�cessit� d?inventer, de mette en place des dispositifs qui incitent � partager l'automobile de fa�on � ce que l'on s'en serve uniquement quand on n'a pas de possibilit� d'obtenir les m�mes services avec les autres modes de transport.

C'est ce service-l� que remplit l'autopartage. L'autopartage que nous avons commenc� � d�velopper sous la pr�c�dente mandature et qu'il faut �videmment renforcer. Mais il y a une grosse diff�rence avec Autolib', tel qu'il est aujourd'hui pr�sent� dans ce que l'on peut lire dans la presse, dans les diff�rents �l�ments dont on peut disposer, puisqu'il n'y a pas pour l'instant de cahier des charges r�ellement existant sur ce projet, en tout cas pas � ma connaissance.

Tel qu'on peut le lire aujourd'hui, et tel qu'il est racont� par Claude DARGENT, et donc ressemblant � Velib', c'est donc un projet dans lequel on pourrait prendre une voiture � un bout de Paris, voire m�me � un bout de l'agglom�ration et le laisser � l'autre bout, � la diff�rence de l'autopartage o� l'on ram�ne son v�hicule au point de d�part. Et c'est l� l'effet pervers potentiel : l� o� la voiture dans l'autopartage est en quelque sorte la voiture que l'on utilise quand on ne peut pas faire autrement.

Avec Autolib', il y a un risque que le transfert modal ne se fasse pas dans le bon sens, c'est-�-dire de la voiture individuelle vers la voiture partag�e, mais du transport collectif, du Velib' vers Autolib'.

Deuxi�me effet pervers potentiel : M. DARGENT nous dit que l'on peut laisser la voiture � l'autre bout de l'agglom�ration et on s'en d�barrasse. Mais comment revient-elle cette voiture�? Nous avons vu avec V�lib', les difficult�s que l'on peut rencontrer lorsqu'on doit achalander les stations parce que les usagers font des d�placements qui ne sont pas forc�ment ceux que l'on a �crit sur le papier.

Et dans les calculs de comptable que reprend Claude DARGENT et dont je sais d'o� ils viennent, qui font des �valuations sur les tonnes de CO2 qui seraient �conomis�es, o� sont les co�ts ? O� sont les �missions de gaz carbonique qui seront li�es � l'usage de ces v�hicules par des jockeys pour les ramener vers les stations ? C'est un point qui visiblement n'a jamais �t� �valu�.

O� est aussi l'�valuation des d�placements li�s � ces jockeys transf�rant ces v�hicules vers des points sur lesquels on remettra du carburant. On nous dit "v�hicule propre". Il avait �t� question de v�hicules �lectriques. Quand on �coute ce que disent les constructeurs automobiles, il est certain qu'� l'�ch�ance � laquelle est envisag�e la mise en place d'Autolib', il n'y aura pas de v�hicules �lectriques.

Donc, ce sont au mieux des v�hicules hybrides. Qui dit v�hicules hybrides dit forc�ment du carburant, donc il faut bien qu'� un moment ou un autre il y ait un jockey qui transporte le v�hicule jusqu'� la station service dans laquelle on mettra le carburant ; ce sont l� encore des d�placements automobiles suppl�mentaires.

Tout cela nous am�ne � consid�rer deux choses : d'une part, que la faisabilit� m�me du projet nous para�t tr�s largement hypoth�tique. Deuxi�mement, que son impact environnemental m�rite d'�tre �valu� pr�alablement. C'est la raison pour laquelle j'ai d�pos� avec mon groupe un voeu dans lequel il est propos� qu'une �tude pr�alable soit effectu�e sur les impacts environnementaux potentiels, qu'il s'agisse de la pollution de l'air, qu'il s'agisse de la consommation �nerg�tique, qu'il s'agisse des �missions de gaz � effets de serre, et que l'on compare l'impact d'Autolib' avec ce que serait l'impact de l'autopartage si l'on consacrait les m�mes moyens que ce que l'on s'appr�te � consacrer pour Autolib'.

Claude DARGENT dit qu'Autolib', c'est vingt fois l'autopartage. Non, ce n'est pas une multiplication simplement, c'est un concept diff�rent. Mais, il est vrai que l'on met vingt fois plus de moyens dans Autolib' (d'apr�s ce que l'on peut lire dans le P.I.P.P. parisien, c'est-�-dire 40 millions d?euros) que Vinci a mis dans le mise en place de l'autopartage. Si on met 40 millions d'euros aujourd'hui pour d�velopper l'autopartage, il est �vident que cela change compl�tement la dimension surtout si on d�cide, comme on s'appr�te � le faire pour Autolib', de le stationner sur la chauss�e.

Ce qui pendant longtemps a �t� un gros handicap de l'autopartage pendant la mandature pr�c�dente, c'est que nous ne pouvions d�velopper l'auto partage que dans les parkings avec une visibilit� bien moins grande et une attractivit� moins grande que s'il est sur la chauss�e.

Pour toutes ces raisons, nous d�posons ce voeu. Je dis par avance qu'il y a un voeu de l'Ex�cutif qui reprend beaucoup de nos propositions et avec lequel nous sommes d'accord. Donc nous retirons notre v?u au profit de celui de l'Ex�cutif. On est donc dans une attitude constructive, et nous nous abstiendrons sur le projet de d�lib�ration concernant la constitution du syndicat intercommunal.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BAUPIN.

Mme Laurence DOUVIN a la parole.

Mme Laurence DOUVIN. - Monsieur le Maire, il nous est demand� de voter pour cr�er un syndicat mixte ouvert Autolib', auquel la Ville de Paris adh�rerait ainsi que les communes susceptibles d'�tre int�ress�es.

C'est une d�marche qui a manqu� � V�lib' lors de son lancement. Je rappelle qu'elle a co�t� aux Parisiens 7 millions d'euros qu'ils n'auraient jamais d� payer et c'est bien de proc�der diff�remment, mais la question de fond n'est pas l�.

Il nous est demand� de voter pour une structure sans vraiment que l'on sache que ce qu'il y aura dedans. C'est vraiment ce que l'on appelle les yeux band�s. C'est d'ailleurs ce que Denis BAUPIN vient de dire : o� est le cahier des charges ? En effet, ce n'est pas sur la forme mais sur le projet lui-m�me que les informations les plus �l�mentaires manquent.

Mme LEPETIT a tenu une r�union avec les maires d'arrondissement mais elle date d�j� de trois mois et � cette r�union, � laquelle je repr�sentais Mme KUSTER, les questions ont �t� plus nombreuses que les r�ponses.

Apparemment, la situation n'a pas vraiment �volu� depuis puisque les interrogations les plus essentielles subsistent, d'abord sur les v�hicules. Lancer le projet, c'est bien mais si on n'a pas les v�hicules, cela s'apparente encore une fois � un co�t de publicit� m�diatique voulant rappeler un argument de campagne. Mais cela s'arr�te l�. Or, il y a bien entendu un flou tr�s complet encore aujourd'hui sur la disponibilit� d'un v�hicule �lectrique adapt� qui permettrait une mise en service en 2010, comme on en parle.

On voit donc poindre les interrogations. Si ce n'est pas de l'�lectrique, alors est-ce que cela serait de l'hybride ? Et si c'est de l'hybride, il faut un carburant, il faut des jockeys pour d�placer les voitures. Quel serait alors le bilan �nerg�tique ? Il serait compl�tement diff�rent.

Devant toutes ces questions, Mme LEPETIT nous dit en 3e Commission que c'est un pr�-projet et tout n'est pas boucl�. C'est un euph�misme. Parce que o� allons-nous ? Est-ce que la priorit� est clairement affich�e � un v�hicule �lectrique ou non ? Nous avons besoin de le savoir. Cela change la donne. On ne peut pas donner un blanc-seing dans ces conditions.

Autolib' est un projet int�ressant et on ne peut pas jouer avec cela � colin-maillard. L'autre question est l'emplacement de la r�partition des places r�serv�es aux stations. On apprend, toujours en Commission, rien d'officiel, 500 stations de 4 places avec 2.000 voitures en surface, 200 stations avec 10 places en souterrain dans des parcs conc�d�s ou commerciaux.

Qu'est-ce qui va se passer ? Une telle r�partition va encore diminuer le nombre d'emplacements de stationnement en surface qui ont d�j� �t� pomp�s par diff�rentes r�alisations. Je veux dire que l� pour Autolib', il y a une alternative. Autant pour V�lib', il est normal de laisser des v�los en surface, autant pour Autolib', on peut avoir plus de places en sous-sol, ce qui est parfaitement r�alisable dans la plupart des cas.

L�, nous ne savons rien. Rien n'est officiel, non plus sur les contacts qui se nouent avec des d�l�gataires pressentis ou simplement int�ress�s. Nous demandons qu'� toutes nos demandes il soit d'abord r�pondu avant que nous puissions nous prononcer.

Nous constatons aussi que le nombre de repr�sentants qui est propos� au comit� syndical d'Autolib' est fix� au prorata du nombre de stations. La Ville de Paris a donc deux repr�sentants. Nous avons bien compris que, comme dans "Paris M�tropole", l'opposition municipale ne sera pas associ�e au projet. Et d�cidemment, on se retrouve toujours avec la m�me m�thode, que ce soit avec Autolib' ou que ce soit avec le refus ce matin d'inscrire notre proposition de d�lib�ration, dans le cadre d'une discussion qui est de vouloir faire croire aux Parisiens qu'il y a une ouverture, aux �lus de l'opposition qu'ils repr�sentent, et en fait non.

Il y a trop d'inconnu au stade o� nous en sommes. Et nous ne pouvons pas cautionner en l'�tat un projet qui, justement parce qu'il est int�ressant et justement parce qu'il est difficile � mettre en ?uvre, demande manifestement qu'il soit d'abord r�pondu � ces interrogations.

Je veux simplement terminer en disant que notre prudence est � la mesure de l'int�r�t que nous avons pour ce projet. Nous attendrons d'avoir les r�ponses � ces questions.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame DOUVIN.

La parole est � M. Georges SARRE pour trois minutes qui vont lui permettre de pr�senter le voeu n� 16 pr�sent� par le groupe M.R.C.

M. Georges SARRE, adjoint. - Monsieur le Maire, je voudrais dire tout de suite que je n'interviendrai qu'une fois pour parler �videmment du voeu que nous d�posons et de notre attitude � l'�gard du texte de l'Ex�cutif.

Chers coll�gues, ce matin sans doute, vous avez entendu comme moi le licenciement de 800 int�rimaires chez P.S.A. � Sochaux. Et nous ne sommes qu'au commencement d'une h�catombe sociale terrible dans la fili�re automobile.

Le devoir de la gauche dans l'opposition nationale mais aussi partout o� elle est aux responsabilit�s est de prendre en compte cette situation grave et d'agir avec tous les leviers : celui de la commande publique en est un.

Le voeu d�pos� par le groupe M.R.C. n'est pas d�magogique. Il ne vise � violer aucune loi ni aucun r�glement et il n'appelle m�me pas directement � la pr�f�rence commerciale fran�aise et europ�enne; c'est dire si nous avons fait preuve d'esprit consensuel.

Nous ne demandons pas de retarder ni de d�naturer ce beau projet de l'Autolib' mais de veiller � ce que techniquement et au plan calendaire le march� n'aboutisse pas de fait � exclure la production fran�aise ou europ�enne. Les discussions que nous avons eues avec notre coll�gue et camarade Annick LEPETIT nous ont confirm� qu'elle est tout � fait sensible � cet argument, faisant montre de responsabilit� face � la crise, et je l'en remercie.

Je sais que c'est un projet difficile � piloter dans ses dimensions techniques, financi�res et m�tropolitaines.

Nous voterons �videmment le v?u de l'Ex�cutif pour marquer notre solidarit� avec ce projet et ceux qui le pilotent.

Toutefois, le v?u du M.R.C. va plus loin. C'est manifeste et c'est pour cela que je le pr�sente et que je le maintiens.

Il en va de notre industrie automobile, il en va de la lutte contre le ch�mage et la mis�re, et je conclurai en disant que ces deux v?ux ne sont pas antinomiques mais compl�mentaires.

C'est pourquoi j'invite � voter massivement pour ces deux v?ux.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Mme Annick LEPETIT va r�pondre � l'ensemble des intervenants et donner la position de l'Ex�cutif sur les v?ux qui restent en pr�sence.

Mme Annick LEPETIT, adjointe, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Bri�vement, bien que ce soit toujours compliqu� d'intervenir bri�vement sur des projets nouveaux, je vais essayer de respecter le temps de parole.

Le passage en Conseil de Paris de ce projet de d�lib�ration, qui demande l'approbation du principe de l'adh�sion de la commune de Paris � ce syndicat, et bien s�r qui ent�rine les projets de statuts, s'inscrit dans la continuit� d'une s�rie de rencontres que nous avons men�es avec Pierre MANSAT, qui ont eu lieu avec les communes du coeur de l'agglom�ration.

Ces rencontres ont permis de pr�senter le pr� projet Autolib' et de s'entendre bien �videmment sur les suites � donner.

Nous avons d�cid�, avec le Maire de Paris, que ce projet, et c'est pour cela que je l'ai appel� pr� projet, �tait d'autant plus int�ressant s'il �tait port� par les communes du coeur d'agglom�ration de l'Ile-de-France.

Tout simplement parce que nous pensons que les d�placements concernent tout autant les Parisiens que les Franciliens. On discutait des transports collectifs tout � l'heure, nous le pensons pour l'ensemble des d�placements.

Nous le pensons aussi bien �videmment lorsque nous menons le prolongement du T3. Nous le savons, toute cette mobilit� concerne aussi bien les Parisiens que les Franciliens.

Nous portons ce projet conjointement avec des communes du c?ur de l'agglom�ration, cela repr�sente � peu pr�s 80 communes. A ce jour, une cinquantaine ont r�pondu favorablement.

Pour ce faire, et vous le savez, nous avons besoin d'une structure juridique. C'est pourquoi nous avons d�cid� de cr�er un syndicat mixte ouvert au sein duquel les communes, comme celle de Paris, nous sommes les premiers � passer ce projet de d�lib�ration, devront adh�rer � ce syndicat.

Par la suite, d�s que le Conseil de Paris aura approuv� ce projet de d�lib�ration, le Maire de Paris adressera un courrier aux Maires des communes int�ress�es pour qu'ils puissent � leur tour saisir leur Conseil municipal et leur proposer d'adh�rer au syndicat mixte pour que nous puissions, une fois le syndicat mixte cr��, travailler sur la d�finition pr�cise du cahier des charges, lequel donnera lieu au lancement d'un appel d'offres.

Ce lancement, je le souhaite, pourrait intervenir en avril ou mai 2009, ce qui permettrait, apr�s la p�riode de r�ception des candidatures, de d�signer un candidat Autolib' d'ici l'�t� 2010.

Je ne vais pas rentrer dans les d�tails sur la structure m�me du syndicat, puisque c'est inscrit dans le projet de d�lib�ration. Je souhaite n�anmoins r�pondre au v?u et dire � Georges SARRE que, bien �videmment, je partage sa pr�occupation, lui dire qu'il est vrai qu'Autolib' repr�sente � la fois une incitation extr�mement forte mais �galement un v�ritable d�fi pour l'industrie automobile et un levier important, j'en suis certaine, pour le d�veloppement de la voiture �lectrique.

On peut le regretter mais c'est ainsi : nous avons un certain retard en France ainsi qu'en Europe par rapport � d'autres pays. Mais je sais aussi qu'un constructeur fran�ais, sans le citer, a r�cemment lanc� un march� de v�hicules �lectriques en Isra�l.

A partir du moment o� des constructeurs sont capables de r�pondre sur des march�s �trangers, je ne vois pas pourquoi ils ne le seraient pas sur un march� fran�ais et en l'occurrence un march� francilien.

Il est vrai que le parc de voitures que nous mettrons � disposition est �norme. A partir du moment o� il est important, il incite forc�ment encore plus les constructeurs, quels qu'ils soient, � travailler.

Depuis la campagne municipale, depuis le moment o� le Maire de Paris a parl� de ce projet, depuis que nous avons �labor� un calendrier et dit que nous souhaitions porter ce projet de fa�on commune avec les autres municipalit�s franciliennes, je remarque que des constructeurs et notamment des constructeurs fran�ais sont tr�s int�ress�s par ce projet.

De la m�me mani�re, j'en profite pour dire � Denis BAUPIN que le projet Autolib' ne vient pas du tout concurrencer "Auto partage". L� aussi, m�me si je sais tout ce qui a �t� fait en faveur d'"Auto partage", il n'emp�che que, jusqu'� pr�sent, "Auto partage" restait assez confidentiel.

Nous avons vu fleurir un certain nombre d'articles sur "Auto partage" depuis que nous avons annonc� le lancement d'Autolib'.

Cela signifie qu'au bout du compte, ce projet est plut�t incitateur que concurrentiel. Je voudrais rassurer l'un et l'autre sur notre volont�, bien au contraire, d'aller de l'avant.

Le v?u que nous proposons est un v?u de l'Ex�cutif municipal, bien s�r. Je crois qu'il reprend dans ses consid�rants un certain nombre d'�l�ments mais aussi dans ses propositions, je crois qu'il pourra apporter satisfaction, notamment � Denis BAUPIN, puisque nous mentionnons qu'une attention particuli�re sera port�e aupr�s des services d'"Auto partage".

Je voudrais insister, en dehors de ce v?u, sur le fait que le projet Autolib' est un projet de service public, puisque nous rendons un service � nos concitoyens.

La diff�rence qu'il a avec "Auto partage" c'est que, certes, il est port� par l'ensemble des communes franciliennes mais aussi que les utilisateurs pourront prendre la voiture � un endroit et la laisser � un autre endroit. C'est toute la diff�rence avec "Auto partage".

Si, bien �videmment, mais ce sera � envisager dans le cadre du travail qui sera fourni par le syndicat mixte, si un jour nous n'arrivions pas � r�pondre � la totalit� de la demande par exemple, pourquoi ne pas orienter des utilisateurs vers "Auto partage" ou vers des stations de taxi car ce n'est pas non plus un projet qui vient � l'encontre des taxis.

J'esp�re pouvoir rassurer les uns et les autres. Je souhaite dire � Mme DOUVIN que s'il existe un flou sur les v�hicules, ce n'est pas de la teneur de la Mairie de Paris.

Encore une fois, je souhaite que l'on aille plus vite sur les v�hicules �lectriques mais je ne peux pas aujourd'hui totalement fermer la porte et vous dire que ce sera totalement �lectrique.

Je laisse la porte ouverte, bien qu'au travers du cahier des charges, nous devrons bien �videmment �noncer un certain nombre de pr�cisions pour avoir des r�ponses � notre appel d'offres extr�mement int�ressantes.

Le flou, Madame DOUVIN, vous ne l'avez pas concernant les communes. Aujourd'hui, une cinquantaine de communes ont r�pondu favorablement � notre sollicitation. Encore une fois, je souhaite que ce soit un projet m�tropolitain que nous portons aussi avec Pierre MANSAT.

Deuxi�mement, vous ne pouvez pas nous faire le reproche de ne pas �tre totalement exhaustifs sur toutes les questions que vous posez car ce projet n'est pas fini.

Nous esp�rons bien �videmment que toutes les communes viendront dans ce projet. Nous esp�rons �galement avoir le soutien de la R�gion. Pour cela, nous nous employons bien �videmment � leur apporter un maximum de r�ponses.

Concernant le financement, vous avez des r�ponses dans le projet de d�lib�ration, notamment sur l'installation des stations en tant que telles et bien s�r sur le syndicat mixte. La Ville de Paris aura forc�ment un nombre de voix extr�mement repr�sentatif puisque c'est � proportion du nombre de stations construites, donc on peut imaginer que, dans Paris, elles seront les plus nombreuses.

Enfin, Madame DOUVIN, vous avez remarqu� que le v?u propos� par l'Ex�cutif retient une de vos inqui�tudes, celle que les �lus d'opposition ne seraient pas mis dans la boucle - si je puis m'exprimer de cette fa�on un peu famili�re -, puisque, � la demande notamment du groupe "les Verts", nous avons �crit qu'un comit� d'information et de suivi du projet Autolib', interne � la Ville, comprenant des repr�sentants de chaque groupe du Conseil de Paris, sera mis en place.

A partir du moment o� l'on s'adresse � chaque groupe du Conseil de Paris, on s'adresse bien �videmment aux �lus de l'opposition.

Excusez-moi, Monsieur le Maire, c?est vrai, je suis longue, mais c'est un sujet passionnant et nous n'avons pas fini d'en parler. Je voudrais convaincre Mme DOUVIN et le groupe U.M.P.P.A. qu'un certain nombre de communes nous ont r�pondu, assez t�t d?ailleurs, favorablement et qui sont des communes dirig�es par des maires U.M.P. Par cons�quent, vous devriez leur faire confiance. S'ils r�pondent � notre projet pour s?en emparer eux-m�mes, c'est qu'a priori, ils y voient plut�t des avantages que des inconv�nients.

J'esp�re que le v?u propos� par l'Ex�cutif r�pondra � l'ensemble des sollicitations, voire aux inqui�tudes �mises et que je peux comprendre � ce stade.

Il est �vident, encore une fois, que ce projet n'est pas boucl� mais qu'il faut mettre la premi�re pierre. Et la premi�re pierre, c'est bien �videmment la cr�ation du syndicat mixte ouvert.

Concernant le v?u pr�sent� par Georges SARRE, j'entends bien ses pr�occupations, j?essaie bien �videmment d'y r�pondre.

Je voudrais que M. SARRE comprenne qu'il est difficile d'�mettre un avis favorable sur le v?u qu'il propose, dans la mesure o� on ne peut pas demander d'adapter le calendrier du projet Autolib', m�me si, dans la presse, on nous reproche qu'il ait d�j� pris du retard, � celui de constructeurs sp�cifiques.

Mais nous avan�ons ensemble et je suis certaine? je crois m�me avoir quelques informations, mais qui sont l� des bruits, que certains constructeurs fran�ais mettraient les bouch�es doubles pour justement pouvoir �tre au rendez-vous.

Il est �vident que l'on ne peut pas passer son temps � s'attendre. Et, si nous avions d�cid�, parce que ce sont des choses que j?avais d�j� entendues � propos de V�lib', � propos du tramway, ou � propos d?ailleurs de la politique men�e par Denis BAUPIN sur les couloirs en site propre, si nous attendions � chaque fois que tout soit au rendez-vous ou que tout soit nickel chrome pour lancer un projet, je pense que nous n'y arriverions jamais. Donc, je crois que le projet que nous portons va, au contraire, permettre aux uns et aux autres d'avancer un peu plus rapidement.

C'est pour cela, Monsieur le Maire, que je demanderai bien s�r aux conseillers de Paris de voter le projet de d�lib�ration mais aussi le v?u propos� par l?Ex�cutif municipal.

Merci.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci de ces explications tr�s compl�tes et tr�s claires.

Le v?u n� 15 a �t� retir� par le groupe "Les Verts", au b�n�fice du v?u n� 15 bis. J'ai bien not� les demandes d?explication de vote, j?y reviens dans un instant.

Est-ce que le v?u n� 16 est maintenu, cher Georges SARRE ?

Oui.

Avec un avis donc un peu r�serv� de l'Ex�cutif, on va dire�?

Mme Annick LEPETIT, adjointe, rapporteure. - Oui.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - D'accord.

Pour une explication de vote : Mme CUIGNACHEGALLOIS, qui avait accept� de retirer son intervention, Alain LHOSTIS pour le groupe communiste et Denis BAUPIN pour le groupe "Les Verts".

Madame CUIGNACHE-GALLOIS, vous avez la parole.

Mme Edith CUIGNACHE-GALLOIS. - Oui, Monsieur le Maire.

Accepter la cr�ation de ce syndicat mixte, c?est quasiment accepter le projet, parce qu?on sait bien qu?une fois le processus enclench�, il sera quasiment impossible de le stopper.

Nous ne sommes pas contre le principe d'Autolib'. L'id�e de la cr�ation d'une nouvelle offre de transport pour des personnes qui ne peuvent pas avoir de voiture particuli�re ne peut que nous convenir, du moment qu'on ne les en emp�che pas.

Plus de mobilit�, plus de choix, plus de libert�, oui, bien s�r. Mais, pour autant, et malgr� les informations que l'on vient d'avoir, il nous semble qu?en l'�tat actuel, il est difficile pour nous d?�mettre un avis raisonnable sur la question parce que la technologie retenue n'est pas encore d�termin�e et qu'elle constitue pourtant un des int�r�ts essentiels du projet. Et surtout parce que, sous couvert de cr�er une nouvelle offre de transport, elle va consid�rablement porter atteinte � l'offre de stationnement, d�j� extr�mement r�duite. On a �voqu� 2.000 places de stationnement en moins en surface et beaucoup en souterrain ; je dois dire que le chiffre m'�chappe, mais il est consid�rable.

Une nouvelle offre de transports, oui, mais emp�cher la possession de voiture individuelle, non.

Dans ces conditions, nous ne prendrons pas part au vote.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

M. Alain LHOSTIS a la parole.

M. Alain LHOSTIS. - Le groupe communiste est favorable � l'adoption du projet de d�lib�ration et au projet Autolib', mais, parall�lement, il s?associe au v?u de Georges SARRE.

En faisant cela, puisque vous vous �tes tous r�jouis unanimement, si j?ai bien cru comprendre, sur ces bancs pour l?�lection du Pr�sident OBAMA, lui, au moins, quand il d�cide de d�gager des moyens pour l'industrie automobile, il d�signe l'industrie automobile des Etats-Unis.

Je ne vois pas pourquoi, avec toutes les pr�cautions qui ont �t� prises par Georges SARRE et le groupe M.R.C. dans leur v?u, nous ne nous engagerions pas sur une m�me voie. C?est pour cela que nous voterons le v?u maintenu n� 16.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Denis BAUPIN ?

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Cela tombe bien que j'intervienne apr�s Alain LHOSTIS pour dire pourquoi nous ne voterons pas le v?u n� 16.

Il a un m�rite, c'est qu'il permet de mettre en �vidence � quel point les constructeurs fran�ais sont � la remorque et n?ont pas anticip� les �volutions n�cessaires. Et on ne se r�jouit pas des cons�quences sociales de ces �volutions.

Mais c'est parce que, depuis des ann�es, on a refus� de mettre des contraintes sur les constructeurs automobiles fran�ais, comme cela nous est propos�, encore une fois, au travers de ce v?u, que ces constructeurs ne se sont jamais adapt�s.

Et il y a une grosse diff�rence, Monsieur LHOSTIS, avec ce que fait Barack OBAMA, aux Etats-Unis : Barack OBAMA lie les aides qui sont apport�es aux constructeurs automobiles am�ricains � une �volution sur les v�hicules qui sont produits. C'est une grosse diff�rence avec ce qui se passe en France, o� le plan de relance, lui, attribue des aides aux constructeurs automobiles sans les conditionner � une �volution.

Si on pense qu'Autolib', ce qui n'est pas forc�ment notre cas, va dans le bon sens pour aller dans la r�duction des �missions de gaz � effet de serre, on ne peut pas attendre. On peut n�gocier avec les constructeurs automobiles, on ne peut pas n�gocier avec le climat ! Le climat va se modifier. On a int�r�t � faire �voluer les choses rapidement.

D�cider de retarder la mise en ?uvre de politiques dont on juge qu?elles sont n�cessaires en attendant que les constructeurs automobiles s?adaptent alors qu?ils ne s?adaptent jamais, ce n?est pas la bonne solution !

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Nous allons passer aux op�rations de vote.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u pr�sent� par l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2009, V. 7).

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u du groupe M.R.C. assorti d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 65.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DVD 65).

Février 2009
Débat
Conseil municipal
retour Retour