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138 - 2003, DDEE 60 - Communication de M. le Maire de Paris sur l'emploi et le développement économique


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous allons aborder le sujet qui est � l'ordre du jour, c'est-�-dire le d�veloppement �conomique. Comme l'ensemble du pays, notre Ville souffre du ch�mage avec pr�s de 127.000 Parisiens � la recherche d'un emploi en juillet 2003.
De janvier 1990 � d�cembre 2001, 126.000 emplois ont disparu de la Capitale. Cette tendance s'est h�las confirm�e avec une vague de plans sociaux qui s'est abattue sur notre cit� et, si c'est une �preuve pour ceux qui ont � l'affronter, c'est aussi un d�fi pour notre soci�t�.
M�me s'il s'agit d'une comp�tence sp�cifique de l'Etat, la Ville doit assumer son r�le au service du dynamisme �conomique et de la coh�sion sociale. Sur ce point, je veux d'ailleurs exprimer une interrogation forte face aux d�cisions prises r�cemment par le Gouvernement et qui modifient la convention d'assurance ch�mage ou visent � r�duire la dur�e de l'Allocation sp�cifique de solidarit�. Car ce sont environ 10.000 � 15.000 demandeurs d'emploi qui, � Paris, dispara�tront des statistiques de l'assurance ch�mage, mais deviendront m�caniquement allocataires du R.M.I.
Ces perspectives pr�occupantes justifient d'autant plus une action r�solue de notre collectivit� qui tente d'agir sur tous les leviers susceptibles de cr�er un environnement �conomique plus favorable � la cr�ation d'emplois. Un des outils � notre disposition est la fiscalit�. A cet �gard, et on l'oublie trop souvent, la stabilit� des taux est un �l�ment majeur de la politique de l'emploi.
En effet, tout alourdissement fiscal porterait pr�judice aussi bien aux particuliers qu'aux professionnels dont chacun sait bien qu'ils prennent particuli�rement en compte cette dimension dans leurs d�cisions.
Parce que l'immobilier d'entreprise est �galement une question centrale, nous avons lanc� un programme adapt� aux P.M.E. Ainsi, nous avons demand� aux bailleurs sociaux de permettre un acc�s plus facile aux locaux en pied d'immeuble, � des loyers abordables.
De m�me, notre politique de cr�ation d'h�tels industriels et artisanaux permet d'offrir des espaces adapt�s aux entreprises de tous secteurs : commerce, artisanat, services et m�tiers � forte valeur ajout�e. Ainsi, quatre h�tels d'activit� ouvriront prochainement leurs portes boulevard Ney dans le 18e, dans le secteur Br�lon-Citeaux dans le 12e, dans le quartier de la Porte de Vanves dans le 14e et enfin rue de l'Est dans le 20e. D'autres suivront.
Une bourse des locaux a �galement �t� mise en place pour aider les porteurs de projet � trouver des locaux adapt�s � leurs attentes.
Nous souhaitons, en outre, favoriser l'�mergence de nouvelles entreprises et pour cela, la Ville investit dans des dispositifs de financement cibl�s qui sont d�taill�s dans la communication que je vous ai adress�e.
Par ailleurs, une Maison de l'artisanat et de la cr�ation sera ouverte rue du faubourg Saint-Antoine, d�di�e � la valorisation et au d�veloppement des m�tiers de l'artisanat.
La Ville a �galement ouvert des incubateurs et des p�pini�res. "Paris cyber Village" dans le 19e, "R�publique Innovation", dans le 11e, la p�pini�re d�di�e aux biotechnologies dans la Z.A.C. "Paris-Rive gauche" ou encore "Paris Bioparc".
Enfin, elle cofinance ces incubateurs dont l'utilit� est reconnue par tous, "Paris-Innovation, Paris-Biotec, Agoranof, ou T�l�com Paris Entrepreneur".
Tous ces actes concrets s'inscrivent dans une logique visant � faire de notre cit� une vraie technopole de l'innovation qui d�veloppe l'usage d'Internet par les Parisiens. C'est ainsi que dix espaces publics num�riques ont d'ores et d�j� �t� mis en place, trois autres devraient l'�tre d'ici la fin de l'ann�e et deux sont programm�s chaque ann�e de 2004 � 2007. Et ces efforts ne sont pas vains.
Ainsi d'apr�s une enqu�te r�cente, Paris est class�e seconde apr�s Londres des villes europ�ennes les plus attractives pour l'implantation d'entreprises. Pour autant, il ne faut pas cesser d'agir car le ch�mage reste beaucoup trop �lev� et extr�mement pr�occupant.
C'est pourquoi nous travaillons aussi pour am�liorer l'offre de tourisme de loisirs et d'affaires qui sont une grande force pour Paris. Nous le faisons par une s�rie d'actions cibl�es notamment autour de l'accueil et de l'h�bergement.
De m�me, pour maintenir un commerce de proximit� diversifi� dans tous les quartiers, une S.E.M. de la Ville sera prochainement charg�e d'intervenir dans les secteurs menac�s par la mono-activit� ou d�laiss�s par l'initiative priv�e.
Renforcer la dynamique �conomique est essentiel pour faire reculer le ch�mage. Mais, simultan�ment, notre collectivit� veille � poser des actes pour renforcer la solidarit� et offrir aux demandeurs d'emploi des dispositifs d'insertion performants.
Que faisons-nous dans la limite de nos comp�tences ? Globalement, les aides au secteur de l'insertion par l'activit� �conomique ont �t� multipli�es par sept, passant de 230.000 euros en 2000 � 1,6 million d'euros en 2002.
De nombreuses initiatives concr�tes sont d�taill�es dans la communication. Je veux seulement insister sur quelques-unes qui illustrent notre volont� d'agir au plus pr�s du terrain et en fonction des caract�ristiques des demandeurs.
Ainsi, 60.000 personnes ont d�j� �t� accueillies dans les Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi en 2003, soit le double de la fr�quentation observ�e en 2002.
Une nouvelle antenne de mission locale dans le 20e et une Maison du d�veloppement �conomique et de l'emploi dans les 19 et 20e arrondissements ont permis de cr�er ou de sauvegarder pr�s de mille emplois en 2002 et deux mille en 2003.
Par ailleurs, Paris compte d�sormais douze chantiers d'insertion, soit deux fois plus que l'an dernier et une nouvelle r�gie de quartier a vu le jour dans le 19e.
Enfin, en mati�re de formation, le Plan d�partemental pour les personnes en grande pr�carit�, qui concerne chaque ann�e deux mille Parisiens, permet un retour sur le march� du travail pour la moiti� d'entre eux. J'ajoute que plus de mille quatre cents contrats emplois jeunes avaient �t� conclus.
Ce programme ayant �t� remis en cause par le Gouvernement, nous n'avons pas pu recruter les cinq cents A.L.M.S. suppl�mentaires initialement pr�vus. La collectivit� parisienne doit d�sormais g�rer la sortie des emplois-jeunes en fin de contrat alors qu'aucun dispositif n'a �t� mis en place pour les collectivit�s locales.
Concr�tement, nous proposons donc � ces jeunes des formations, deux offres d'emploi � la Ville et deux offres d'emploi � l'ext�rieur, en partenariat avec l'A.N.P.E.
Toutes ces mesures d�montrent au moins notre volont� d'action, mais rien ne sera possible, mes chers coll�gues, sans l'implication de toutes les �nergies.
L'op�ration "Paris pour l'emploi" organis�e les 16 et 17 octobre dernier illustre cette affirmation. Plus de vingt-cinq mille demandeurs d'emploi se sont pr�sent�s sur le parvis de l'H�tel-de-Ville dont la moiti� avait �t� convi�e par l'A.N.P.E. et la Municipalit�. Deux cent huit entreprises �taient pr�sentes, ce qui a permis un �change direct entre ceux qui offrent une activit� et ceux qui la recherchent.
D'ici � la fin de l'ann�e, il sera possible de tirer un bilan pr�cis de cette op�ration, mais, d�s � pr�sent, je veux pr�ciser � l'attention des candidats malheureux qu'ils seront accompagn�s par la Ville et l'A.N.P.E. pour la suite de leurs recherches.
En tout �tat de cause, l'ensemble des acteurs doit �tre mobilis� : l'Etat, la R�gion, "Paris-D�veloppement", la Chambre de commerce et d'industrie, la Chambre des m�tiers, l'Office du tourisme, l'A.N.P.E., les repr�sentants des branches professionnelles, les syndicats de salari�s, mais aussi les �lus de proximit� et les associations.
C'est � cette condition seulement que nous pourrons parvenir tous ensemble � faire reculer le ch�mage � Paris.
L'enjeu est d'abord et avant tout social car chaque chiffre traduit ici une r�alit� humaine. La r�ponse appelle donc humilit� autant que d�termination.
De ce point de vue, je veux saluer le travail des adjoints qui sont particuli�rement en pointe sur ce dossier. Bien s�r, Christian SAUTTER, Lyne COHEN-SOLAL, et Jean-Bernard BROS, mais aussi tous les adjoints qui ont quelque chose � faire pour lutter contre le ch�mage.
Mes chers coll�gues, c'est dans cet �tat d'esprit que nous entendons poursuivre r�solument notre d�marche.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
Nous allons donc commencer le d�bat sur ce sujet. Je vous signale qu'il s'agit d'un d�bat group� autour du projet de d�lib�ration DDEE 60 sur lequel un v?u n� 27 a �t� d�pos� par le groupe communiste.
Je donne d'ailleurs d'abord la parole � M. DAGUENET.
M. Jacques DAGUENET. - Merci, Monsieur le Maire, vous comprendrez ais�ment notre satisfaction d'engager ce matin ce d�bat sur la situation de l'emploi.
En effet, depuis le d�but de la mandature, notre groupe a r�guli�rement �voqu� ici m�me les questions de l'emploi et je dirai m�me de fa�on r�currente, qu'il s'agisse notamment des licenciements, des fermetures d'entreprise, des d�localisations, des difficult�s persistantes � r�sorber le ch�mage des personnes les plus en difficult� ou encore du n�cessaire maintien de la diversit� des activit�s et leur d�veloppement.
L'ensemble de ces questions, nous les avons � chaque fois accompagn�es de propositions comme de demandes fortes de notre part aupr�s de vous et aupr�s du Pr�fet concernant un certain nombre d'entreprises : "Marks & Spencer", "Tati" et bien d'autres. C'est aussi notre demande d'organiser des Etats g�n�raux de l'emploi et d'avoir le d�bat au Conseil de Paris, ou encore la proposition de se doter d'une politique fonci�re publique dans le cadre des d�bats sur le P.L.U.
Vous l'aurez compris, cette communication est donc pour nous tr�s importante et nous pouvons consid�rer que notre pers�v�rance a �t� entendue. D'ailleurs, cette communication intervient apr�s "Paris pour l'emploi", initiative qui a connu un tr�s grand succ�s et qui montre que les attentes sont fortes.
130.637 Parisiens sont au ch�mage. Une courbe du ch�mage qui ne cesse de progresser pour atteindre aujourd'hui plus de 11 %. Nous le savons, Paris a un taux de ch�mage nettement sup�rieur � la moyenne nationale et une sensibilit� particuli�rement forte � la d�gradation de la conjoncture.
Vous l'exposez vous-m�me dans votre communication : Paris souffre d'une d�vitalisation de son tissu �conomique avec des pertes plus lourdes dans certains secteurs. Et les d�g�ts se poursuivent puisque, entre 2001 et 2002, le solde entre les arriv�es et les d�parts est n�gatif avec plus de 7.000 emplois en moins, et nous assistons m�me � une nouvelle vague de d�localisations.
Paris souffre �galement d'une d�vitalisation de ses secteurs publics. Cette situation s'aggrave d'autant plus du fait, comme vous venez de le dire, Monsieur le Maire, de la brutalit� de la politique du Gouvernement qui au nom de la r�habilitation du travail d�mant�le toutes les mesures de soutien � l'emploi et se charge aussi de montrer du doigt les ch�meurs, pendant que le MEDEF demande encore au Gouvernement de diminuer les charges sociales.
Mais revenons � Paris. Oui, notre Ville incontestablement souffre tout � la fois des politiques municipales conduites par les pr�c�dentes majorit�s et des effets d�sastreux des politiques �conomiques et sociales du Gouvernement, des choix faits depuis plus de vingt ans � Paris notamment de vouloir sp�cialiser Paris dans certains secteurs ; ces choix ont �t� de v�ritables g�chis humains comme financiers, alors que la force de Paris r�sidait dans la diversit� de ses entreprises et de ses emplois, ce qui faisait d'ailleurs que Paris �tait unique dans le monde.
Les choix faits ces vingt derni�res ann�es ont malmen� Paris.
Ces politiques ont fait d'�normes ravages sur le plan des activit�s �conomiques de l'emploi, mais aussi de l'am�nagement m�me de la Ville fortement marqu� par la sp�culation fonci�re.
Il convient donc de s'interroger sur les moyens d'action � d�ployer pour tenter d'enrayer cette spirale.
C'est tout le sens du v?u que nous avons d�pos� car nous consid�rons que nous ne pouvons pas rester sans r�agir devant l'ensemble de ces fermetures et d�parts d'entreprise.
C'est pourquoi nous proposons la cr�ation d'un "Comit� pour l'emploi, le d�veloppement �conomique durable et la formation". Un comit� dont les missions seraient d'exercer une veille sur les plans sociaux favorisant ainsi l'anticipation et la capacit� de r�action de la collectivit�. Un comit� qui pourrait exercer une vigilance fonci�re pour emp�cher tout changement d'affectation des locaux d'activit�, un comit� qui mettrait en place les moyens de conna�tre les besoins en formation des entreprises d�j� install�es, mais aussi et surtout de celles qui vont s'installer � Paris, ce qui permettrait de favoriser ainsi une gestion � la hausse de l'emploi. Un comit� ouvert � tous les acteurs travaillant sur les questions de l'emploi.
Il est important donc d'inverser la tendance lourde que nous connaissons depuis des ann�es.
Tout d'abord, il est n�cessaire de tout faire pour maintenir les entreprises et les emplois � Paris. Je rappelle que pour beaucoup, les d�localisations, ce sont des entreprises publiques ou semi-publiques ou de la Fonction publique, comme c'est le cas avec le Cr�dit foncier ou le C.N.D.P., pour ne citer que les derniers exemples r�cents.
Pour inverser la tendance, il est n�cessaire aussi de s'appuyer sur les atouts de Paris. C'est par exemple les entreprises et les services publics. Ces entreprises, nous en avons la conviction, peuvent jouer un r�le essentiel pour le d�veloppement durable de notre Ville afin de prendre en compte les besoins majeurs, ceux existants mais aussi la gestion des d�chets, de l'environnement, les d�placements, les ressources naturelles comme l'eau, la mise en place de plates-formes publiques notamment de service et de bien d'autres.
Les atouts de Paris, c'est aussi ses p�les universitaires et de recherche. Des synergies doivent �tre trouv�es avec l'industrie pour cr�er des p�les d'activit�.
Il est donc n�cessaire de s'appuyer sur ces atouts, tout en s'ouvrant, comme vous l'avez dit, Monsieur le Maire, � d'autres secteurs et � d'autres activit�s.
J'en viens maintenant � l'ensemble des actions et dispositifs que la majorit� municipale a mis en place depuis 2001 et que vous venez, Monsieur le Maire, de nous rappeler. Vous �voquez le soutien au d�veloppement des entreprises, � commencer par le commerce et l'artisanat, les m�tiers d'art et la cr�ation, Paris-Technopole de l'innovation, le tourisme de loisirs et d'affaires. Autant de soutiens sur lesquels nous avons d�j�, � plusieurs reprises, d�lib�r�. Il est envisag� la cr�ation d'une S.E.M., comme vous venez de le rappeler, qui se verra confier la mission d'impulser la redynamisation de certains quartiers par l'implantation d'activit�s visant � lutter contre la mono-activit�.
Nous demandons que les groupes soient inform�s concr�tement des missions qui seront confi�es � cette S.E.M. et surtout des p�rim�tres qui sont concern�s, afin que nous puissions d�livrer nos propositions.
La deuxi�me partie de votre communication s'attache � concr�tiser les actions de solidarit� en faveur des demandeurs d'emploi avec, notamment, les actions d�di�es � l'insertion. A juste titre, vous souhaitez favoriser l'embauche de proximit� et vous annoncez que des accords avec des entreprises publiques ou priv�es sont � venir, � l'image, je suppose, de ce que Mme DURLACH a enclench� avec les bailleurs sociaux ou encore, tout derni�rement, avec E.D.F.-G.D.F.
Je ne reviendrai pas sur l'ensemble des dispositifs, le temps me manque pour le faire, mais je voudrais pour le moins relever l'int�r�t port� sur le d�veloppement de l'insertion par l'activit� �conomique avec un soutien accru aux associations interm�diaires et � l'�conomie solidaire.
Vous l'aurez compris, Monsieur le Maire, nous soutenons bien entendu les actions d�ploy�es en faveur de l'emploi. Pour autant, il nous semble que d'autres leviers sont � mettre en ?uvre.
J'ai d�j� parl� de notre proposition de cr�er un Comit� de l'emploi. Je n'y reviens donc pas.
Par contre, je souhaite formuler quelques propositions concr�tes compl�mentaires. D'abord, en mati�re d'insertion. Pourquoi ne pas implanter � Paris une �cole de la deuxi�me chance. Je souhaite attirer particuli�rement votre attention sur cette question et, notamment, sur la situation pr�occupante � Paris des jeunes adultes sortis du syst�me scolaire sans dipl�me ni qualification, �g�s de 18 � 26 ans.
Paris pourrait s'appuyer sur les innovations p�dagogiques que constitue pr�cis�ment cette Ecole de la deuxi�me chance qui permet � ces jeunes d'acc�der � des enseignements individualis�s ; des �coles qui associent, d�s le d�part, les entreprises � l'effort de formation.
En Ile-de-France, l'exemple de Seine-Saint-Denis est tr�s int�ressant. Deux �coles ont d�j� �t� ouvertes au cours de l'ann�e 2002 � la Courneuve et � Saint-Denis. Une troisi�me est en cours � Rosny-sous-Bois.
Toujours en mati�re de formation, il conviendrait d'appr�hender cette question dans le cadre des futures activit�s qui sont pressenties dans les zones d'am�nagement. De nombreuses entreprises qui s'installent font souvent part de la difficult� entre les postes � pourvoir et le profil des demandeurs d'emploi des territoires avoisinants, ce qui suppose, � notre avis, un traitement du probl�me tr�s en amont de ces ph�nom�nes, en confiant par exemple � l'AFPA une mission d'�valuation des besoins des futures entreprises pour ensuite d�cliner ainsi des plans de formation en correspondance avec les bassins d'emploi.
S'agissant des embauches de proximit�, nous croyons qu'il s'agit maintenant d'acter la d�marche initi�e en s'adressant � l'ensemble des grandes entreprises pour obtenir de ces derni�res un engagement en faveur de l'emploi.
La Ville pourrait tr�s bien lancer une initiative en leur direction en organisant, pourquoi pas, une "conf�rence des grandes entreprises" en vue pr�cis�ment de les associer � une dynamique de l'emploi � Paris par des objectifs d'embauche dans les quartiers de la "politique de la ville", notamment.
Dans le prolongement de ces propositions, pourquoi ne pas cr�er des "points de recrutement" qui pourraient �tre install�s au plus pr�s des gisements d'emplois, notamment les zones d'am�nagement en partenariat avec l'A.N.P.E., les missions locales, les Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi, les entreprises d'insertion.
Dernier �l�ment, et je terminerai sur ce point mon intervention : la Ville devrait d�velopper plus massivement une politique fonci�re, comme nous l'avons d�j� propos� en cr�ant un v�ritable "p�le public foncier" afin de favoriser en particulier l'installation et le d�veloppement d'activit�s � Paris.
Merci, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. LEBAN.
M. G�rard LEBAN. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, j'ai bien entendu votre d�claration.
Monsieur le Maire, qu'avez-vous fait de concret en mati�re de d�veloppement �conomique depuis votre arriv�e, il y a presque trois ans dans le fauteuil de Maire de Paris ?
J'ose le dire, rien ou presque. Il est en effet temps � mi-mandature de vous en pr�occuper. Pire, vous avez bris� tous les rouages d'un domaine qui faisait la force de notre Capitale. Vous avez d�lib�r�ment �cart� une partie des forces vives de notre Ville car, id�ologiquement, vous n'�tiez pas pr�t � c�der au chantage de votre majorit�.
Monsieur le Maire, commen�ons par le commerce et l'artisanat, un domaine que je connais bien, vous le savez.
Il ne se passe pas une semaine sans que j'entende des dol�ances de tel ou tel qui ne peut plus travailler dans des conditions d�centes. En son temps, j'avais mis en place des commissions extra-municipales qui avaient pour but d'entendre les pr�occupations des commer�ants et artisans de la Capitale. Ces r�unions traitaient bien en amont les probl�mes que nous rencontrions au niveau de la Municipalit�.
Les choses ne sont pas all�es toutes seules, je vous l'accorde, mais elles ont trouv� une solution satisfaisante gr�ce � l'�coute et au dialogue que nous avons su mener avec les professionnels.
Qu'en est-il aujourd'hui ? Les commer�ants se plaignent sans cesse de ne plus pouvoir se faire livrer ; les brasseurs rencontrent les pires probl�mes pour approvisionner leurs clients et, pire, certains d'entre eux refusent de le faire.
Les entreprises de service et la petite industrie du b�timent ont besoin de camionnettes pour travailler dans de bonnes conditions. Ce type d'activit� n'existe presque plus. A Paris, bient�t, il n'existera plus du tout, chass� en banlieue par les difficult�s de circulation et de stockage.
M. BAUPIN n'a sans doute pas d'�tats d'�me lorsqu'il prive de stationnement toute une art�re commerciale pour le bien-fond� d'hypoth�tiques transports en commun quasi inexistants le week-end, sans oublier bien s�r les couloirs r�serv�s aux v�los. Ce n'est qu'un exemple du manque de concertation que pourtant vous employez � tout bout de champ et qui anime votre �quipe municipale.
La r�vision de la classification de la voirie parisienne que vous avez entam�e �tait sans doute devenue n�cessaire, la commercialit� de certaines art�res parisiennes ayant �volu� au cours des ans. Mais il ne faut pas que cela conduise � une augmentation de la fiscalit� d�guis�e contre les engagements pris par vous personnellement en 2001 et revendiqu�s � nouveau la semaine derni�re.
L'�poque est impossible pour une augmentation des tarifs des droits de voirie qui risque de d�couler de votre classification. Les acteurs �conomiques seront vigilants et je les comprends.
La cartographie du commerce parisien bient�t publi�e par l'A.P.U.R. ne pourra que confirmer la paup�risation de certains quartiers et la rar�faction des commerces de proximit�.
Par ailleurs, les associations de commer�ants re�oivent, dans le meilleur des cas, une subvention pour les illuminations de la Ville, sept � huit mois apr�s avoir engag� leurs d�penses. Ce n'est pas raisonnable. Comment voulez-vous insuffler un quelconque dynamisme si un minimum de fonds de roulement n'est pas assur� ?
Ceci les conduit � ne plus organiser de manifestations de ce genre qui correspondaient bien � la ville-lumi�re et toujours attirent le chaland notamment pour ses achats de fin d'ann�e en p�riode de crise �conomique.
Il faut innover, il faut soutenir les acteurs �conomiques que sont commer�ants et artisans non pas comme vous le faites par de maigres subventions, mais participer � leurs animations tout au long de l'ann�e, les aider � d�velopper et les soutenir sur le plan �conomique.
De m�me votre adjointe, Mme COHEN-SOLAL, a d�lib�r�ment supprim� des jours de brocante en instaurant selon vos dires une charte de qualit�. Comment ce fait-il alors que les organisateurs de ces manifestations se soient trouv�s mis devant le fait accompli ? Vous avez fait bien peu de cas des difficult�s �conomiques qu'engendrait ce genre de d�cision unilat�rale.
Quant aux bureaux, vous oubliez de nous en parler, Monsieur le Maire, et je le comprends puisqu'� titre d'exemple pour "Paris-Rive gauche", sur 900.000 m�tres carr�s initialement pr�vus, seuls 400.000 seront construits. Quelle m�connaissance de l'apport �conomique dans une ville tertiairis�e comme Paris !
Ne nous donnez pas de le�on de concertation s'il vous pla�t, vous vous r�unissez sans doute avec des gens qui n'ont pas grand-chose � voir avec les professionnels qu'ils sont cens�s d�fendre puisque les vrais acteurs �conomiques sont syst�matiquement mis devant le fait accompli.
Parlons du tourisme qui est un des points forts de Paris. Vous avez g�r� la crise de mani�re d�sastreuse en ne soutenant pas l'�conomie touristique de la Capitale. Pire, vous savez combien les h�teliers sont oppos�s � l'augmentation de la taxe de s�jour, insupportable aujourd'hui et qui, de plus, n'est pas redistribu�e au b�n�fice des professions concern�es.
Une fois de plus vous faites bien peu de cas de leur avis.
Notre image � l'�tranger est d�plorable. Vous n'avez rien fait pour reconqu�rir la client�le am�ricaine que nous avons perdue apr�s les attentats du 11 septembre. Vous pr�f�rez soutenir le tourisme � faible pouvoir d'achat plut�t que le tourisme � fort pouvoir d'achat. C'est un choix id�ologique que je ne peux pas discuter mais avez-vous demand� aux restaurateurs et aux h�teliers ce qu'ils pensent de votre position.
Que dire de l'Office du tourisme et des congr�s de Paris qui s'apparente plus aujourd'hui � un syndicat d'initiative et dont la politique actuelle n'est pas compatible avec le d�veloppement �conomique que vous d�clarez d�fendre ?
Vous souhaitez r�organiser le Parc des expositions de la Porte de Versailles, vous ne prenez en aucun cas en compte les consid�rations des professionnels qui veulent un meilleur partenariat avec le parc de Villepinte et une liaison privil�gi�e pour les op�rateurs, que j'avais initi�e mais qui ne voit pas le jour.
La premi�re place de Paris dans le tourisme d'affaire n'est plus qu'un souvenir. Pour lutter contre les places �trang�res, notamment Milan, Francfort ou Berlin tr�s en avance sur nous aujourd'hui, il faut une volont� farouche de replacer Paris en t�te des capitales mondiales et ne pas laisser petit � petit les grandes manifestations internationales et les congr�s quitter la France pour d'autres cieux plus accueillants.
Je vous rappelle une fois de plus que quand un op�rateur, un exposant ou congressiste participe � une op�ration � Paris, c'est deux personnes et demie qui se d�placent ou du moins se d�pla�aient dans notre Ville. Dans le reste du monde, ce n'est qu'une personne et demie. Pourquoi cette diff�rence ? Parce que Paris offre aux touristes d'affaires et � leurs accompagnateurs tout ce que la culture de notre pays peut offrir, que ce soit l'art, l'histoire ou la gastronomie.
Sans vouloir faire de notre ville un mus�e, comme vous avez laiss� entendre que notre majorit� l'avait souhait�, il y a incontestablement une dimension culturelle li�e � la France et � Paris que l'on ne peut en aucun cas d�nigrer.
Cela, c'est le d�veloppement �conomique.
En r�gle g�n�rale, vous parlez beaucoup de d�veloppement �conomique mais vous agissez peu. Vous avez comme dans tous les domaines d�clench� beaucoup de diagnostics avec bien peu de r�sultats. Vous ne faites pas confiance � l'exp�rience des autres. Que d'argent d�pens� en vaines �tudes alors qu'il aurait pu �tre plus utilement mis � profit en mati�re de formation professionnelle par exemple !
La premi�re mission locale a �t� inaugur�e par Anne-Marie COUDERC lorsqu'elle �tait Ministre d�l�gu�e pour l'Emploi. Je suis heureux de constater que cette structure innovante a fait des petits avec l'aide de la R�gion, n'en d�plaise � M. HUCHON qui affirmait ici pas plus tard que la semaine derni�re, que l'activit� �conomique de la R�gion Ile-de-France n'�tait pas au c?ur des pr�occupations de l'Etat, mais sans doute �tait-ce un effet d'annonce li� � la campagne �lectorale qu'il sait devoir mener �prement face � un candidat redoutable.
Vous vous contentez d'appliquer, surtout en p�riode de crise �conomique, des m�thodes �cul�es qui ont fait la preuve de leur peu d'efficacit�. Trop d'entreprises d'insertion ou de r�gies de quartier emp�chent le d�veloppement du secteur priv� en cr�ant des emplois semi-publics. Le d�veloppement �conomique n'est pas le repli sur soi m�me, il ne se con�oit qu'entre partenaires gr�ce � une concertation avec les forces vives de notre �conomie men�e en amont et pas en aval et par une cr�ativit� que vous n'initiez pas.
Rien ne vous emp�che de d�velopper des aides directes � la cr�ation d'entreprise, prendre � votre compte une partie des charges sociales, pour un salari� par exemple ; vous dites cr�er des bourses de locaux vides et demander un effort aux bailleurs sociaux pour les pieds d'immeuble. Or, ces m�mes bailleurs sociaux louent leurs commerces au prix du march�. Il y a ici un paradoxe que vous ne pouvez nier. Pourquoi ne prendriez vous pas en charge la diff�rence du co�t de loyer ? Ce serait des aides concr�tes et simples fort appr�ci�es des v�ritables cr�ateurs d'emplois.
D�velopper, c'est cr�er des emplois en cr�ant des employeurs et en soutenant tous les acteurs �conomiques ; � moins que vous n'ayez peur que vos amis verts ne voient rouge !
Ceci n'est pas votre vision des choses et je le regrette, pas pour moi, mais pour tous les Parisiens � qui vous faites prendre des vessies pour des lanternes � grand renfort d'annonces m�diatiques. Mais ne vous m�prenez pas, cela ne trompe pas ceux, innombrables, qui souffrent de ce manque de lucidit� �conomique.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur SARRE, vous avez la parole.
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, comme le pr�cise la communication dont nous d�battons, la Ville de Paris n'a pas de comp�tence propre pour d�finir une politique de d�veloppement �conomique et de l'emploi.
Les grands �quilibres �conomiques sont d�termin�s par l'action de l'Etat, et comme notre Commune n'est pas une �le, la situation pr�occupante de l'�conomie parisienne, la mont�e du ch�mage, en particulier chez les jeunes, les plus de 50 ans et les cadres, r�sulte des orientations en politique nationale et de nos choix europ�ens dans le cadre de la mondialisation lib�rale.
Tant que nous serons soumis aux r�gles de l'ultra lib�ralisme, et en particulier � une politique mon�taire dict�e par la Banque centrale europ�enne, qui impose des taux d'int�r�t assassins, tant que la France n'aura pas retrouv� une grande ambition industrielle dont la r�alisation n�cessite un �tat strat�ge, nous resterons ins�r�s dans le carcan de Maastricht qui consacre le triomphe du lib�ralisme et donc de l'ultra lib�ralisme.
Les plans sociaux, pour convenance boursi�re, les d�localisations ne sont pas le fruit d'une conjoncture en baisse. Ce sont des choix op�r�s par ceux qui pr�f�rent les dividendes des actionnaires au maintien de l'emploi. Cela est vrai � Paris comme partout. Ceci �tant, la Ville de Paris peut am�liorer son attractivit� pour les entreprises, favoriser le commerce et l'artisanat, aider � la formation et au retour � l'emploi. Beaucoup d'initiatives positives existent comme le "Forum pour l'emploi" du 16 et du 17 octobre dernier qui a connu un succ�s proportionnel � la demande.
Toutefois, dans plusieurs domaines, il faudrait, Monsieur le Maire, sans doute aller plus loin. Le principal facteur qui chasse les entreprises de Paris, c'est clairement la sp�culation immobili�re. Ainsi, pour ne parler que de mon arrondissement, selon les donn�es de l'A.P.U.R., 75.000 m�tres carr�s de surface d'activit� - vous entendez bien -, ont �t� transform�s en logements priv�s dans l'immense majorit� des cas, entre 1991 et 2000.
Les prix des murs et des baux flambent. C'est cette sp�culation qui explique l'apparition des mono-activit�s et la disparition du petit commerce comme de l'artisanat.
Juguler l'extension des mono-activit�s et pr�server la diversit� commerciale des quartiers doit �tre une priorit�.
Je continue, mes chers coll�gues, � demander au Gouvernement actuel de l�gif�rer sur ce point puisque c'est lui qui fixe l'ordre du jour de l'Assembl�e, pour que les �lus Parisiens aient les moyens d'arr�ter la disparition progressive des petits commerces, notamment alimentaires.
Mais en attendant la loi, si elle vient, la Ville peut faire deux choses : d'une part �dicter, par le biais du P.L.U., des r�gles qui prot�gent le commerce et l'artisanat alors que le P.O.S., �tabli par les pr�c�dentes municipalit�s, favorisait la sp�culation. D'autre part, donner rapidement mission � une S.E.M. pour qu'elle puisse porter des murs ou des baux commerciaux. Bref, pour qu'elle joue un r�le d'op�rateur foncier pour la Ville.
Sur ce point, deux remarques. Tout d'abord, il me semble qu'il conviendrait de ne pas �voquer ce sujet en public, dans des conf�rences de presse ou autres, avant que la mission soit d�finie et la S.E.M. d�sign�e officiellement. Il en r�sulte un brouillage du message et peut-�tre m�me une sp�culation accrue des grossistes qui ont compris qu'il fallait acheter ou louer avant qu'un op�rateur ait contrecarr�.
Ensuite, si une S.E.M. est d�sign�e, il faut qu'elle ait les moyens en capital pour agir vraiment et non se pr�parer � faire du saupoudrage.
La capitalisation de cette S.E.M. sera donc un �l�ment d�cisif, m�me s'il n'y a pas que cet aspect, �videmment, � prendre en compte. Les m�tiers d'art, particuli�rement ceux de la fili�re ameublement, ont eux aussi souffert de la sp�culation. Vous connaissez ma d�termination pour que soit cr��e une Maison de l'artisanat dans le Faubourg Saint-Antoine et notre Maire, M. Bertrand DELANO�, en a parl� tout � l'heure positivement, comme d'habitude d'ailleurs.
Seulement, je croyais la chose en bonne voie et je pensais que l'immeuble du 30, rue du Faubourg-Saint-Antoine avait �t� achet� par la Ville selon les recommandations du Maire de Paris en usant de la pr�emption. Or, la communication, qui a �t� adress�e � chacun d'entre nous, dit que la Ville "souhaite l'acqu�rir".
J'interroge donc l'adjoint comp�tent. Qu'en est-il pr�cis�ment ? Au-del� de l'achat, quel est le calendrier pr�visionnel de mise en route de cet �quipement ? A cause de la flamb�e des prix et de la p�nurie de locaux, beaucoup de P.M.E. et P.M.I. quittent la Capitale. Elles invoquent, et M. LEBAN l'a repris, souvent les difficult�s de livraison et de circulation, et je ne dis pas qu'il n'y a pas des probl�mes ou des difficult�s, mais la v�rit�, Monsieur LEBAN, est que s'�tablir en banlieue ou en province leur revient moins cher.
Pour ma�triser ce ph�nom�ne, trois pistes d'action semblent possibles : d'abord, envisager de cr�er des aides au maintien dans les lieux pour les entreprises victimes d'une hausse de bail. Je m'adresse � toutes et � tous ici pr�sents, quand dans le Faubourg Saint-Antoine, pour ne prendre que le cas du Faubourg Saint-Antoine, un artisan ou un commer�ant voit son bail arriver � renouvellement, augmenter, plut�t se voir proposer par le propri�taire une augmentation de 700 %, et je ne me trompe pas dans les z�ros, vous comprendrez bien que confront� � une telle r�alit�, qu'il s'agisse du commer�ant ou qu'il s'agisse de l'artisan, le danger est extr�me m�me si nous essayons de les appuyer pour qu'ils entreprennent les d�marches et qu'il y ait des actions favorables pour que la commission statue plus favorablement.
Ensuite, �vitez les changements de destination des locaux d'activit� existants. Enfin "passer � la vitesse sup�rieure" en mati�re de construction d'h�tels d'activit�s et de p�pini�re d'entreprises en offrant aux soci�t�s qui s'y installent des loyers inf�rieurs � ceux du secteur priv�. Telles doivent �tre les bases de la politique industrielle dont la Ville, en liaison avec les organismes consulaires, doit se doter.
Mes chers coll�gues, quels types d'entreprises viser ? Les atouts de Paris sont d'abord son image, ses universit�s, sa main d'?uvre hautement qualifi�e et ses transports collectifs, m�me s'il y a encore des progr�s � faire. C'est ce qu'il faut pour attirer les secteurs de pointe, les laboratoires de recherche, tous les m�tiers de la communication et des nouvelles technologies. Il faut partir du principe que les anciennes industries ne peuvent que quitter la Capitale et que tout ce qui est petit, l�ger, et � forte valeur ajout�e peut se fabriquer � Paris. J'ajoute qu'une attention particuli�re doit �tre port�e � l'Est parisien.
Que la Ville souhaite - et je cite de m�moire - la communication, "saisir toutes les opportunit�s financi�res et immobili�res" (fin de citation) pour cr�er des locaux d'activit� dans les quartiers DSU est naturellement une bonne chose. Mais, dans ces p�rim�tres, il existe aussi une n�cessit� d'implanter du service public. Le d�veloppement �conomique de Paris, ce n'est pas seulement des emplois en plus, c'est aussi, si de plus en plus de Parisiens vivent et travaillent dans la Capitale, une diminution du flux de d�placement urbain, donc une baisse de la pression automobile, et partant, moins de pollution et de stress.
Telles sont, Monsieur le Maire et mes chers coll�gues, les suggestions des �lus du groupe M.R.C. Nous saluons le volontarisme de la Municipalit� dans ce contexte g�n�ral de repli de l'Etat et de r�gression sociale jamais connu depuis la Lib�ration.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et "Les Verts").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur LE GARREC, vous avez la parole.
M. Alain LE GARREC. - Merci, Monsieur le Maire.
Si je devais qualifier cette communication sur l'emploi et le d�veloppement �conomique, Monsieur le Maire, je dirais : paradoxe et responsabilit�. Voil� en effet deux responsabilit�s majeures de l'Etat.
Paradoxe lorsque le Premier Ministre va � Moscou pour dire aux Fran�ais qu'ils sont dans un contexte r�cessif.
Paradoxe quand, soudainement, les 35 heures deviennent la source de tous les maux de l'�conomie de notre pays et que, tout aussi soudainement, quand les chiffres apparaissent; ce qui �tait le matin le mal absolu devient le soir presque un mal n�cessaire, et "pschitt" exit le bouc �missaire 35 heures.
Paradoxe, quand le ch�mage augmente, de supprimer les emplois jeunes, l'allocation de fin de droit pour la remplacer par le R.M.I. pay� par les d�partements avec aujourd'hui d'ailleurs beaucoup d'interrogations.
Paradoxe encore, et je vous livre la conclusion d'une note de l'O.F.C.E. (Office fran�ais de conjoncture �conomique) sortie hier: "Les choix du Gouvernement devraient globalement handicaper la d�crue du ch�mage que l'on pourrait attendre de la reprise". Cette note s'intitule "Politique de l'emploi � contre emploi". Elle explique que r�duire la part des empois publics ne fait qu'empirer la mont�e du ch�mage, 83.000 emplois aid�s ont �t� supprim�s en 2003 et 70.000 le seront en 2004.
Cette note dit encore : "Avec les r�ductions d'indemnisation, les difficult�s d'insertion pour les ch�meurs de longue dur�e vont s'amplifier". Je comprends qu'apr�s Moscou certains ont besoin d'aller � Rome.
Paradoxe quand notre collectivit� doit aussi assumer totalement l'A.P.A. + 41 %. Apr�s l'�motion gouvernementale li�e aux disparus de la canicule, la communication sur la solidarit� entre g�n�rations s'est r�v�l�e au fil des jours n'�tre que de la communication. Lionel JOSPIN disait, il y a quelques jours, que ce Gouvernement conjugue aust�rit� et laxisme. S'y ajoute aussi une touche de cynisme.
Responsabilit�, Monsieur le Maire, car vous avez choisi ce moment pour �tre offensif et nous pr�senter une communication sur l'emploi et le d�veloppement �conomique � Paris, et de Paris qui plus est. Non pour vous lamenter et profiter d'une actualit� facile pour d�gager en touche mais, au contraire, pour nous faire un �tat des lieux et nous faire une suite de propositions : j'en ai compt� plus de 40.
Responsabilit� toujours : hier, vous nous avez pr�sent� les orientations budg�taires et les d�lib�rations sur le logement � Paris. Je rajoute le d�bat sur le tramway du mois dernier. Il y a 30 ans, certains s'en souviennent, nous avions le triptyque "m�tro boulot dodo" ; c'�tait consid�r� comme ringard. Cependant, si l'on remplace m�tro par transport, dodo par logement et boulot par emploi, nous avons bien l� les trois conditions indissociables d'un d�veloppement durable. N'en d�plaise � ceux qui tiennent le discours comme quoi Paris a atteint les limites de son d�veloppement et que tout ce qui pourrait �tre rajout� modifierait cet �quilibre et lui serait fatal.
La foule consid�rable qui se pressait jeudi et vendredi sur la place de l'H�tel-de-Ville d�montre que les demandeurs d'emploi r�pondent quand les employeurs parlent le m�me langage. Cette d�monstration devrait peut-�tre aussi interpeller ceux qui rendent l'emploi de plus en plus abstrait, en font des �quations et des graphiques. "L'offre ne rencontre pas la demande" avons-nous entendu. Eh bien, je crois que jeudi et vendredi l'offre a entendu la demande.
Cette initiative doit se renouveler plus r�guli�rement � l'�chelle parisienne et des arrondissements. Elu du 1er, je regrette que le Maire de cet arrondissement n'en ait pas organis� et pr�f�re �piloguer sur les grands d�s�quilibres entre arrondissements de gauche et de droite. Je ne sais pas si les demandeurs d'emploi sont de gauche ou de droite; je sais qu'on les trouve � l'A.N.P.E. et qu'ils �taient sur le parvis de l'H�tel-de-Ville la semaine derni�re.
Les 5e et 8e arrondissements n'ont pas non plus ces pr�occupations. Le Maire du 5e s'occupe de l'avenir de son fils, ce qui est fort sympathique. Le Maire de Paris, lui, s'occupe des 2.300 demandeurs d'emploi du 5e, c'est son c�t� sectaire, petit paradoxe grande responsabilit�.
Si l'activit� �conomique et l'emploi sont des responsabilit�s de l'Etat, la Ville de Paris et le D�partement font et feront leur part. Elles feront m�me plus par solidarit�, nous la d�clinerons en d�lib�ration et les Parisiens verront bien si l'opposition vote ou non. Paradoxe ou responsabilit�.
127.000 demandeurs d'emploi � Paris en juillet 2003. Plus d'un demandeur d'emploi sur trois est au ch�mage depuis moins d'un an. Parmi les leviers que la Ville va utiliser, je voudrais en distinguer trois. Ma coll�gue et n�anmoins camarade, Colombe BROSSEL, en distinguera d'autres.
Quand on parle emploi et d�veloppement �conomique � Paris, chacun y va de son id�e. Nous avons les avant-go�ts, je crois, d'un conseil �conomique et social parisien: le CODEV. Il analyse, il �tudie dans un d�tail prospectif toutes les pistes qui peuvent s'ouvrir � Paris sans tabou. Ce levier est majeur car il permettra de fixer des caps r�alistes et non d�magogiques et d'anticiper demain.
Soutien et d�veloppement de l'activit� commerciale et artisanale, en publiant � leur intention plusieurs fois par an une lettre pour les informer et r�pondre � leurs interrogations. Pourquoi pas d'ailleurs des CICA sp�cifiques aux commer�ants et artisans ?
Les habitudes des Parisiens changent, nous allons donc cr�er de nouveaux march�s alimentaires. Les artisans vont avoir la Maison du d�veloppement, des m�tiers d'art et de la cr�ation, plus de cent d�fil�s de mode la semaine derni�re, nous rappelait fort justement Lyne COHEN-SOLAL au moment de signer un accord de partenariat avec la F�d�ration du pr�t � porter f�minin.
Paris, c'est le tourisme et le tourisme d'affaire. Le secteur h�telier pourvoyeur d'emplois est aujourd'hui en sous-effectif.
Paris, c'est aussi la technopole de l'innovation, class�e deuxi�me ville europ�enne pour son attractivit� en mati�re d'implantation d'entreprises �trang�res, "Paris-D�veloppement" s'y emploie, 1.300 emplois seront cr��s cette ann�e.
Monsieur le Maire, je pourrais vous parler de "Paris Bio Tech", de "Paris Initiative Entreprises", de Cap parrainage, de la Maison des M�tallos, du haut d�bit, des Cigales, tant le sujet est riche de promesses, riche de volont�, riche de cr�ativit�, pour reprendre un mot que vous affectionnez.
Faisons le maximum pour cr�er ces 126.000 emplois perdus depuis 1990.
Je voudrais aussi remercier Christian SAUTTER qui aurait pu rester derri�re ses budgets, ses pourcentages, ses grands �quilibres et �tre droit dans ses bottes et donneur de le�on. Il assume le pourquoi de ses budgets et d�montre que l'emploi et le d�veloppement �conomique sont bien au c?ur de vos pr�occupations, il d�montre aussi, et c'est tout � son honneur, que la responsabilit� qu'il exerce est d'abord faite d'humilit� puis de volont�.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
(M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - M. GOASGUEN a souhait� faire un rappel au r�glement.
M. Claude GOASGUEN. - Monsieur le Maire, je r�p�te encore une fois qu'apr�s les exc�s qui ont marqu� les s�ances de ce Conseil, j'ai eu un entretien et une lettre du Maire de Paris, qui nous garantissait que dans l'exercice des devoirs de chaque repr�sentant des Parisiens, il y a un minimum de correction et en particulier on ne s'amuse pas � faire des attaques personnelles.
Le fait de s'occuper de son fils n'a jamais �t� consid�r� comme un d�faut que je sache ! Par cons�quent, si ici certains s'amusent � d�baller les affaires de la vie priv�e, je trouve que ce ne serait pas � l'honneur de ce Conseil.
En cons�quence, je demande � l'orateur pr�c�dent de bien vouloir s'abstenir d'attaque personnelle, et de revenir au sujet, sinon nous allons d�raper tr�s vite !
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Monsieur LE GARREC, vous avez la parole.
M. Alain LE GARREC. - C'est trop facile. Si j'ai parl� de ce fait, Monsieur, c'est parce que c'est le point majeur d'une interview de M. TIBERI dans "Le Parisien" de dimanche, ce n'est pas moi qui l'ai invent� et ce n'est pas moi qui en parle, je ne fais que r�p�ter ce que dit la Presse. S'il y a un probl�me, c'est avec la Presse et pas avec moi.
M. Claude GOASGUEN. - Si le repr�sentant au Conseil ne comprend pas ce que je viens de dire, c'est tr�s grave car cela signifie que son esprit lui-m�me est bloqu�, et je le regrette !
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Cela me donne l'occasion de rappeler que les mises en cause personnelles n'ont pas de place sur le fond. Je crois en m�me temps qu'un peu d'humour peut parfois aider � g�rer raisonnablement des choses qui ne m�ritent peut-�tre pas trop d'importance. En tout cas, je crois que tout le monde est d'accord.
On continue nos d�bats sur le fond, ce qui me para�t le plus important et je donne la parole � Mme Genevi�ve BERTRAND en la remerciant par avance d'�viter des attaques personnelles !
Mme Genevi�ve BERTRAND. - De grave, en France, la situation des sans-emploi est devenue sp�cialement inqui�tante � Paris o� ils d�passent 11 % de la population active. Le succ�s m�me du Forum pour l'emploi qui s'est tenu sur le parvis de l'H�tel-de-Ville jeudi et vendredi derniers, a illustr� la mesure des besoins, des attentes et des angoisses de dizaine de milliers de jeunes et moins jeunes Parisiens, � tel point que les organisateurs des "Carrefours pour l'emploi" arm�e, collectivit�s et entreprises, ont re�u une demande pressante de la part des plus de cinquante ans pour organiser un forum sp�cifique pour cette tranche d'�ge.
Je vais aller droit au but pour dire que votre communication sur l'emploi et le d�veloppement �conomique, Monsieur le Maire, semble s'inspirer davantage de la philosophie des micro projets que de celle d'un plan "Marshall".
Vous parlez de solidarit�, mais qu'est-ce qui mieux que le travail solidarise ? Une soci�t� des loisirs et des f�tes individualise et une soci�t� du travail solidarise. Et dans une ville o� plus de la moiti� des m�nages est constitu�e d'une personne seule, qui s'apercevra de votre absence, voire de votre mort ? Plus s�rement un coll�gue de travail qu'un voisin �ph�m�re de fauteuil de cin�ma ou de transat de plage.
Il ne s'agit pas de contester les multiples pistes et mesures que vous pr�conisez et prenez tant � l'�gard des entreprises que des demandeurs d'emploi, mais plut�t que de les commenter, je me limiterai � vous proposer deux voies d'action.
La premi�re est � regarder du c�t� d'Issy-les-Moulineaux. Issy est l'une des 23 communes qui bordent Paris. 55.000 habitants, 70.000 emplois. Les entreprises de communication s'y bousculent jusqu'� en faire, selon le Maire d'Issy, un "M�dialand". Et pourquoi un tel attrait depuis l'arriv�e du magazine "Marie-Claire" qui a quitt� la rue Boissy-d'Anglas, � celle de Canal Plus avec 1.500 emplois qui s'appr�te � quitter les bords de Seine. Sans compter 5.000 emplois suppl�mentaires qui sont annonc�s dans les semaines qui viennent par le Pr�sident d'une grande soci�t� am�ricaine de m�dias qui l'appelait pour lui annoncer son choix d'installer son si�ge Europe � Issy-les-Moulineaux plut�t qu'� Amsterdam ou � Heathrow, Andr� SANTINI s'est entendu r�pondre : "Parce que vous �tes le seul � �tre venu me voir. Vous �tes un homme sympathique et vous m'inspirez confiance". Le credo d'Andr� SANTINI est simple : les �lus, dit-il, sont parfaitement l�gitimes � aller chercher les entreprises. C'est le Maire qui est le principal VRP. Il est la relation de ceux qui n'ont pas de relations. Son exemple est probant. D'abord, se bouger. Ensuite, une entreprise a plus de chances de r�ussir si elle est accueillie par un territoire et si les �lus de ce territoire ont une strat�gie.
Le deuxi�me champ d'action est �videmment celui de l'attractivit� de Paris � l'�chelle internationale, particuli�rement europ�enne. La marque europ�enne reste �trangement cach�e � Paris. Si elle existe ici ou l�, elle est peu visible, peu lisible, peu accessible. Or, je crois profond�ment � la dynamique par l'acc�s direct � la connaissance. La mati�re europ�enne est suffisamment complexe, et de plus d'influence directe sur la vie et les choix des acteurs �conomiques autant macro que micro-�conomiques, pour devoir �tre offerte et mise � la port�e de tous.
Depuis 2 ans, nous demandons, � l'U.D.F., la mise en place au c?ur de Paris d'une plate-forme Europe pour l'emploi, autant pour attirer l'emploi � Paris que pour faire conna�tre les gisements d'emplois en Europe.
Il ne serait pas honn�te de laisser croire aux 127.000 demandeurs d'emploi inscrits � Paris que leur avenir professionnel n'est qu'� Paris et, sans parler d'un "Euroland" � l'image du "M�dialand" d'Issy-les-Moulineaux, j'en appelle � la responsabilit� des �lus et en particulier de l'Ex�cutif municipal, en lien avec tous les acteurs publics et priv�s concern�s, pour donner � Paris toutes ses chances dans la comp�tition internationale.
Pour conclure, comment mettre un territoire en mouvement ? Il y a le camp des gestionnaires, le camp des r�actionnaires, les "anti-tout", et le camp des visionnaires.
Puissiez-vous rejoindre ce camp.
Merci, Monsieur le Maire.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme GUIROUS-MORIN.
Mme Isabelle GUIROUS-MORIN. - Merci, Monsieur le Maire.
Chers coll�gues, comme l'a rappel� tout � l'heure M. le Maire, c'est dans un contexte difficile que s'inscrit la d�marche de notre nouvelle Municipalit� afin de favoriser l'emploi en soutenant le d�veloppement �conomique. Contexte difficile en raison, d'une part, de la hausse du ch�mage (11 % concentr� dans le Nord-est parisien), et d'autre part, de la baisse de l'activit� �conomique. Mais encore, contexte difficile en raison de la politique men�e par l'actuel Gouvernement qui se d�sengage de la politique sociale (retraite, s�curit� sociale ou encore plus localement transfert de comp�tence vers les Conseils g�n�raux, notamment R.M.I., A.P.A. sans que soient clarifi�es ses intentions concernant les transferts de moyens). Mais il faut �galement citer le gel des subventions et des emplois aid�s qui �touffe le secteur associatif et les services de proximit�.
Enfin, les menaces qui p�sent sur notre service public : la S.N.C.F., E.D.F., la Poste et la Banque de France connaissent des r�organisations plut�t inqui�tantes dans ce domaine.
Le programme qui nous est pr�sent� ici, sans pouvoir se substituer � l'Etat est pour le moins innovant et volontariste sur deux axes : le d�veloppement �conomique traditionnel et l'�conomie sociale.
S'il s'appuie sur les deux volets que je viens de citer, ce programme manque encore d'�paisseur s'agissant de l'�conomie solidaire. Pourtant, ce tiers-secteur que l'on dit "non marchand", constitue une �volution incontournable de notre soci�t�.
Quelle que soit leur forme : associations, coop�ratives, entreprises, mutuelles, syndicats, comit�s d'entreprise, commerces de proximit� et artisanat, sans oublier les banques solidaires et les structures d'aide au montage de projets... Elles apportent une plus-value sociale en proposant des "quasi services" de proximit�.
La collectivit� ne peut pas tout faire par elle-m�me et l'Etat s'est traditionnellement appuy� sur ces secteurs pour les m�mes motifs. Cependant, il n'existe � ce jour aucune politique coordonn�e et organis�e en la mati�re. Pourtant, les structures actives dans ce domaine concernent toutes les activit�s de la soci�t�, de l'aide aux personnes �g�es, en passant par les services de proximit�, jusqu'aux �nergies alternatives, recyclage des d�chets, soci�t�s de co-voiturage, d�veloppement culturel, commerce �quitable, structures de co-d�veloppement et d'�changes culturels avec les pays du Sud... Il m'est impossible d'�tre exhaustive.
C'est pourquoi l'�conomie solidaire doit rentrer dans le cadre de la politique globale de la Ville, en �tant int�gr�e au programme de d�veloppement �conomique local. R�fl�chir en terme de micro-�conomie est novateur et toute proposition innovante inqui�te, alors m�me qu'elle se r�v�le une r�ussite l� o� elle a �t� exp�riment�e. Dans les Pays de la Loire, une enqu�te de l'I.N.S.E.E. a r�v�l� 12 % de l'emploi sur le secteur.
C'est pourquoi il est indispensable de se donner les moyens de r�ussir en �laborant une strat�gie participative et de mise en r�seau. Et l'exp�rience du P.L.U. a permis de s'accoutumer � ce mode de fonctionnement.
Le Projet d'am�nagement et de d�veloppement durable (P.A.D.D.) qui devait le prolonger et permettre de structurer le travail en r�seau autour de l'�conomie solidaire et du d�veloppement durable, n'est mentionn� nulle part. Pourtant, nous en attendions beaucoup car sur chacun des sites G.P.R.U., le projet urbain devait �tre mis en coh�rence avec le projet �conomique et social. Tous les acteurs devaient y contribuer : les habitants, les structures, les bailleurs sociaux, les charg�s de mission "politique de la ville", les r�gies de quartier, les Missions locales, les Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi, et j'en oublie.
Afin d'initier cette politique, le groupe "Les Verts" a fait des propositions qui ont �t� prises en compte. D'une part, l'adh�sion de la Ville et du D�partement au R�seau des territoires de l'�conomie solidaire qui permettra de l'inscrire dans un r�seau de collectivit�s dans la perspective d'�changes d'exp�riences et de techniques. D'autre part, un diagnostic local qui devrait intervenir au premier semestre 2004 afin de mieux conna�tre la cartographie du secteur et d'envisager un programme de d�veloppement. Enfin, l'organisation des Premi�res Rencontres parisiennes de l'�conomie solidaire en juin dernier, qui furent une r�ussite et ont r�v�l� des besoins et lacunes.
La Ville doit �tre facilitatrice et animatrice. Pour ce faire, elle doit aider les porteurs de projets, leur fournir les moyens de se former, soutenir la cr�ation de structures par un accompagnement technique.
En ce qui concerne l'acquisition par la Ville de l'immeuble du 30, rue du Faubourg Saint-Antoine, afin d'y cr�er un lieu d�di� � la cr�ation d'entreprises, au d�veloppement �conomique et � la valorisation des m�tiers de la cr�ation et de l'artisanat, les �lus "Verts" souhaitent qu'un espace soit r�serv� � l'�conomie solidaire, de mani�re � int�grer pleinement ce secteur �conomique et de contribuer � son d�veloppement � Paris.
Pour d�velopper l'�conomie solidaire � Paris, la Ville pourrait aussi inscrire dans les missions de la SEMAEST, S.E.M. majoritairement d�tenue par la Ville, le soutien � des projets d'�conomie solidaire. Le Cr�dit municipal de Paris, par sa vocation sociale, pourrait �tre associ� � ces projets.
En outre, je tiens � attirer votre attention sur le fait que la modification en cours du Code des march�s publics, avec un niveau de plafonds �lev�, ne permettra plus � l'Assembl�e d�lib�rante de d�battre ou de donner des orientations sur les modalit�s de passation des march�s. Or, nous savons combien notre collectivit� a pris � c?ur l'introduction des clauses sociales et environnementales dans lesdits march�s.
Dans le secteur traditionnel, nous l'avons tous entendu, sont soutenues en priorit� l'implantation d'entreprises et le d�veloppement du secteur des nouvelles technologies, ainsi que le soutien aux m�tiers d'art et de la cr�ation.
Ensuite, sont encourag�s le d�veloppement et l'installation de petites entreprises du commerce et de l'artisanat, activit�s soutenues par les Espaces commerce-artisanat.
N�anmoins, la question de la mono-activit� � Paris reste cruciale.
En effet, depuis quelques ann�es, certains quartiers parisiens sont devenus des zones quasi-industrielles. L'exc�s du d�veloppement a enclench� une forte d�gradation du quotidien des habitants : augmentation des nuisances sonores et de la pollution, disparition des commerces de proximit�.
C'est le cas notamment du quartier Sedaine-Popincourt dans le 11e, du quartier Gravilliers dans le 3e et du quartier du Sentier dans le 2e, avec le commerce de gros et de demi-gros de textile.
Aussi, nous attendons avec impatience que la Ville de Paris signe la convention publique d'am�nagement qu'elle met au point avec une S.E.M. de la Ville - vraisemblablement la SEMAEST - afin de rem�dier aux probl�mes de d�veloppement de la mono-activit� dans le quartier Sedaine-Popincourt, le quartier Gravilliers et le quartier du Sentier.
C'est aussi le cas du secteur Charenton/Montgallet dans le 12e arrondissement, qui est devenu en quelques ann�es un v�ritable centre commercial de l'informatique et je tiens � attirer votre attention sur le fait que les sites exp�rimentaux d�finis n'int�grent pas ce quartier.
Dans le secteur de l'�conomie sociale, l'accent est mis sur un service municipal de proximit� avec les Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi, les Missions locales, les Espaces insertion, guichets uniques pour les allocataires du R.M.I., les �quipes Emploi-Insertion. En outre, nous attendons avec vigilance de conna�tre les effets de la r�forme du R.M.I./R.M.A., qui aura des cons�quences sur les missions des C.L.I. Toutes ces activit�s convergent vers un but commun : aider les ch�meurs de longue dur�e et les personnes en difficult� d'insertion � retrouver le chemin de l'emploi.
Merci.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.
Puisse votre dynamisme inspirer vos actions sur le plan �conomique. Je vais laisser la parole � M. BERTHAULT pour les 7 minutes qui restent au groupe U.M.P.
M. Jean-Didier BERTHAULT. - Sur un sujet qui est la premi�re priorit� tant au niveau national qu'au niveau des Parisiens, nous regrettons que le Maire lui-m�me ne soit pas pr�sent pour �couter ce que chaque groupe politique a pr�par� et les propositions que nous avons � faire.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Je pourrais �tre choqu� que ce soit vous et pas votre Pr�sident de groupe qui intervienne, � ce moment-l�, sur un sujet de cette importance.
M. Jean-Didier BERTHAULT. - Je commencerai cette intervention, Monsieur le Maire, pour vous dire que, sur un sujet d'une telle ampleur et d'une telle pr�occupation, nous avons entendu de la part de chacun des groupes, � l'exception d'un, mais j'aurai l'occasion de revenir sur le sujet, des propositions qui tiennent effectivement compte de l'ampleur du probl�me, mais �galement de l'id�ologie de chacun et, sans critiquer l'id�ologie des uns ou des autres, je voudrais simplement d�velopper quelques v�rit�s qu'il nous semble bon de r�p�ter.
Monsieur LE GARREC, vous qui repr�sentez ou qui avez repr�sent�, lors de votre intervention, le groupe socialiste, je voudrais simplement vous rappeler les propos que M. le Maire de Paris tenait quand il nous a pr�sent� cette communication : il a commenc� son intervention par "humilit� et d�termination". Monsieur LE GARREC, je voudrais simplement revenir sur le mot "humilit�". Quand vous repr�sentez le groupe qui, au niveau national, a mis en place les 35 heures, cette formidable mesure qui a tellement cr�� d'emplois � Paris qu'aujourd'hui nous avons un taux de ch�mage de 2 % sup�rieur � la moyenne nationale, quand vous repr�sentez le groupe qui a cr�� les emplois-jeunes, revenons �galement sur les emplois-jeunes aujourd'hui, parce que vous nous dites que vous �tes oblig�s de compenser un certain nombre d'emplois-jeunes, mais qui les a cr��s pour 5 ans, Monsieur LE GARREC, si ce n'est votre Gouvernement ? Et aujourd'hui, alors que vous avez b�n�fici�, de 1997 � 2002, d'une situation �conomique nationale que nous n'avions jamais connue depuis des ann�es, alors que vous aviez tous les moyens et que vous pouviez mettre tous les moyens en oeuvre pour d�velopper une vraie politique �conomique au service des entrepreneurs et au service des salari�s, vous avez, uniquement par des emplois aid�s, par des emplois assist�s, accentu� les probl�mes d'une soci�t� et accentu� les probl�mes structurels. Aujourd'hui, oui, nous sommes comptables d'une situation que vous nous avez laiss�e et, aujourd'hui, � Paris plus qu'ailleurs, parce que... Ecoutez, Madame COHEN-SOLAL, je crois qu'�tant donn� votre bilan dans le domaine du commerce et de l'artisanat, vous pourriez, vous aussi, faire un peu preuve d'humilit� et �couter le Maire de Paris.
Nous avons aujourd'hui une situation � g�rer au niveau national et au niveau parisien et je dois vous dire que j'ai �t� tr�s choqu� des propos de vos partenaires, aussi bien du groupe communiste que des "Verts" ou du Pr�sident SARRE, nous disant que la Ville n'avait pas de comp�tence en mati�re de d�veloppement �conomique et en mati�re d'emploi. Si, aujourd'hui, votre seul projet, c'est une vague communication sans �l�ments concrets et pour se d�fausser syst�matiquement sur l'engagement de l'Etat, je crois que c'est un peu l�ger et ce n'est pas � la mesure et � la hauteur de ce que les Parisiens attendent. Je crois que ce que les Parisiens attendent aujourd'hui, ce sont des mesures concr�tes, parmi un certain nombre de probl�mes que mon coll�gue G�rard LEBAN a �voqu�s, et sur lesquels je souhaitais revenir.
Les sujets r�currents aujourd'hui, qui int�ressent les entrepreneurs, les commer�ants et les artisans, c'est notamment le manque de concertation syst�matique dans lequel vous avez tenu le monde �conomique dans les choix politiques que vous avez faits.
Ces choix politiques aujourd'hui, ce sont les v�tres, vous les assumez. Je ne les remets pas en cause. Je veux simplement vous dire qu'aussi bien sur la cr�ation des couloirs de bus, sur l'implantation des quartiers verts, sur les cr�ations de pistes cyclables, sans concertation avec les riverains, avec les acteurs �conomiques, avec la Chambre de commerce vous avez cr�� des situations non seulement dangereuses, mais des situations souvent conflictuelles. Et je dois dire que, pour les �lus de terrain, et nous sommes tous aujourd'hui amen�s � nous d�placer en conseils de quartier notamment, simplement si vous vous baladez dans le 17e arrondissement boulevards Gouvion-Saint-Cyr, Berthier ou Bessi�res, vous verrez les d�g�ts que vous avez caus�s aux petits commerces, aux entreprises qui sont pass�es de l'autre c�t� du p�riph�rique et qui ont ferm� les uns apr�s les autres.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
Les nuisances occasionn�es �galement par les travaux du futur tramway, vous ne les avez pas quantifi�es, vous ne les avez pas pr�par�es et, aujourd'hui, vous vous �tes content�s de mettre des panneaux pour nous indiquer qu'il y avait des travaux qui allaient durer 5 ans. Pouvez-vous simplement imaginer que des mesures d'accompagnement qui n'auraient pas �t� initi�es, alors que nous sommes sur un projet d'une ampleur ph�nom�nale et qui va durer 5 ans, n'auraient aucune cons�quence �conomique sur la vie des quartiers. Si nous d�fendons aujourd'hui ces commerces de quartier, c'est parce que ce sont aussi des commerces de proximit�.
Vous parliez de solidarit�, la solidarit� commence en bas de chez nous. Quand vous avez � Paris une population de plus en plus �g�e et isol�e, qui n'a comme seul rep�re, parfois, le boulanger ou le boucher du coin ou simplement le petit commerce qu'il y a en bas de chez-soi, vous ne pouvez pas continuer � g�rer avec un tel m�pris le tissu commer�ant et le tissu artisanal aujourd'hui dans Paris.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
Enfin, sur les baux de commerce, Monsieur SARRE, vous l'avez rappel� vous-m�me, sur la sp�culation immobili�re et sur l'augmentation des baux de commerce. Nous avons eu l'occasion de vous expliquer hier, par la m�thode m�me que vous avez employ�e, notamment par la politique du logement, comment vous avez bloqu� le march� immobilier.
Aujourd'hui, nous avons besoin de fluidifier le march� parce que le principal probl�me en �conomie, et c'est l� que nous avons une divergence �conomique de fond, aussi bien sur l'emploi, aussi bien sur le logement que sur le reste, c'est qu'aujourd'hui nous avons besoin de maintenir, nous avons besoin de respirer dans cette ville, de lib�rer les �nergies, nous avons simplement besoin d'un signe qui mettrait en harmonie les acteurs �conomiques et la Municipalit�. Ceci nous ne l'avons pas et le principal probl�me est que vous nous proposez, une fois de plus, des mesures de saupoudrage �conomique en oubliant que les premiers cr�ateurs d'emploi, il semble bon de le rappeler par rapport � tout ce que j'ai entendu ici ce matin, m�me si cela semble b�te, ce sont les employeurs.
Qu'est-ce qui est r�alis� aujourd'hui � destination des employeurs ?
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Je vais vous inviter � conclure, s'il vous pla�t.
M. Jean-Didier BERTHAULT. - Je conclus par des exemples concrets, Monsieur le Maire, parce que les mesures qui ont �t� mises en place rel�vent du saupoudrage.
Je voudrais revenir notamment sur l'insertion des jeunes sur le march� de l'emploi. Mme AUTAIN et M. ASSOULINE, qui sont �galement absents de cette s�ance, quand on sait que le principal probl�me de l'emploi aujourd'hui est l'insertion des jeunes, vous continuez, avec un bureau d'acc�s � l'autonomie des jeunes, qui est une belle id�e en soi, � faire du saupoudrage, de la subvention, des int�r�ts cat�goriels, mais, au fond, qu'avez-vous r�ussi, que proposez-vous concr�tement pour ins�rer les jeunes sur le march� de l'emploi, que proposez-vous en termes de synergie entre les entreprises et entre les jeunes ?
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
Mais oui, ce n'est peut-�tre pas bon � entendre, mais en tout cas cela m�rite d'�tre soulign� !
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Vous avez d�pass� votre temps de parole, Monsieur BERTHAULT.
M. Jean-Didier BERTHAULT. - J'ajoute un seul exemple sur le 15e arrondissement pour simplement souligner votre politique audacieuse en mati�re d'aide � l'insertion. Dans le 15e arrondissement, l'association "C3I" qui est une association qui collabore �troitement avec l'A.N.P.E. et qui se trouve Villa Saint-Charles propose, en 2002, 6 formations, 72 personnes ; en 2003, 14 personnes pour des stages de bureautique et d'informatique pour des demandeurs d'emploi ; aucun cr�dit inscrit pour 2004, merci M. le Maire pour cette politique audacieuse au service de l'emploi et du d�veloppement �conomique.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BERTHAULT.
Je donne la parole � Mme BROSSEL, pour huit minutes environ.
Mme Colombe BROSSEL. - C'est avec beaucoup d'amertume et un peu de col�re que j'interviens sur la question du d�veloppement �conomique et de l'emploi.
Quand je cherchais du travail et que je me suis ins�r�e professionnellement et socialement, c'�tait en 1998 et il y avait du travail. J'ai fait cela apr�s avoir vu la g�n�ration de mes parents �tre licenci�e et apr�s avoir vu mes a�n�s chercher du travail en 1994.
Je vous rappelle que la revendication de la jeunesse en 1994 �tait le droit � l'avenir. Mon dieu qu'une soci�t� va mal quand sa jeunesse revendique le droit � l'avenir !
Aujourd'hui, les lyc�ens et les �tudiants voient revenir les m�mes incertitudes, la m�me amertume, le m�me d�faut d'avenir devant eux.
Tout cela me laisse un grand sentiment d'amertume et de col�re car les mauvaises nouvelles �conomiques s'accumulent, l'emploi se d�grade. On va retrouver un taux de ch�mage � 10 % � la fin de l'ann�e. Pour la premi�re fois, depuis un certain nombre d'ann�es, la France d�truit des emplois et n'en cr�e plus. Il n'y a aucun espoir que la situation s'inverse. On retrouve les vieux r�flexes, le voisin devient un adversaire, le coll�gue de travail, un concurrent, le salari�, un privil�gi�. Cette soci�t�, c'est, tous les jours, le Gouvernement de Jean-Pierre RAFFARIN qui la construit.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
N'en d�plaise � M. BERTHAULT � qui je ne vais pas rappeler les fondamentaux de l'�conomie aujourd'hui. Par piti�, lisez ne serait-ce que les pages saumon du "Figaro" ou du "Monde �conomique". Vous pensez tenir combien de temps les demandeurs d'emploi avec le mythique retour � la croissance. Ce n'est pas votre faute, c'est la faute � la croissance ! Cela ne tiendra pas, Monsieur BERTHAULT, c'est du m�pris pour les demandeurs d'emploi !
Il n'y a pas un seul dispositif de solidarit� de notre pays qui soit aujourd'hui �pargn� par la droite parlementaire. Il y a eu les retraites, il y aura la s�curit� sociale demain. Les emplois-jeunes ont �t� brutalement interrompus et on ne sait toujours pas o� est pass� le mythique contrat "CIVIS".
Et pourtant, pour la seule Ville de Paris, 1.414 jeunes avaient sign� un contrat emploi-jeune ; 1.414 jeunes ont pu travailler et acqu�rir une ind�pendance �conomique, sociale et financi�re ; ils ont pu avoir une premi�re exp�rience professionnelle et ils ont pu enfin acc�der � l'�conomie.
Ce n'est pas du virtuel, c'est du concret.
Je pense aussi � la r�forme du R.M.I. et au transfert de 5 millions d'euros de la TIPP, soi-disant pour compenser le co�t du R.M.I. Ce transfert est un leurre. Ce transfert se produit alors que le Gouvernement sait et constate en 2003 une hausse de 10 % des co�ts associ�s au R.M.I.
La d�cision en plus de limiter le versement de l'A.S.S. aux ch�meurs de longue dur�e va faire basculer une partie de ces personnes dans le R.M.I. 180.000 demandeurs d'emploi ont vu leur droit � cotisation r�duit de fa�on drastique et eux aussi vont se tourner vers le dispositif de l'indemnisation du ch�mage. Cette charge suppl�mentaire �choira aux d�partements.
D�centralisation des d�ficits ; coupe des budgets sociaux ; attaque en r�gle contre les acquis sociaux ; baisse des imp�ts pour les plus privil�gi�s des contribuables (les 50 % de m�nages qui ne paient pas l'imp�t sur le revenu appr�cieront) ce Gouvernement se d�fausse de toutes ses responsabilit�s et par son dogmatisme id�ologique - et c'est l� que vous avez raison, Monsieur BERTHAULT, c'est bien de l'id�ologie - conduit la collectivit� dans le mur. Dans ce contexte, je me f�licite au nom du groupe socialiste et radical de gauche, que la Municipalit� parisienne engage toute son �nergie pour faire reculer le ch�mage et acc�l�rer le d�veloppement �conomique de la Ville et ce dans le cadre de ses possibilit�s l�gales. Et je le r�p�te car un discours se r�pand aujourd'hui qui tendrait � dire que la Ville devrait pallier les carences et le d�sengagement de l'Etat, le probl�me dans cette affaire, c'est bien l'Etat et non pas la Ville !
C'est bien parce que nous avons le sens de l'int�r�t g�n�ral que notre collectivit� s'engage en faveur de plus de solidarit�.
Monsieur le Maire, et bien s�r M. SAUTTER, vous menez avec force et vigueur une politique tourn�e vers l'insertion par l'activit� �conomique. Que n'ai-je entendu ! Que trop de cr�ations de r�gies de quartier tuent le d�veloppement �conomique ! Mais que n'entend-t-on pas dans cette Assembl�e ? Bien s�r, vous vous tournez vers l'insertion par l'activit� �conomique, vers le d�veloppement �conomique et vers la cr�ation d'entreprises, et aucun domaine ne doit nous �chapper car il y a aujourd'hui plus de 130.000 demandeurs d'emploi � Paris ! Nous gardons en m�moire bien s�r - mes coll�gues l'ont rappel� - les 200.000 emplois d�truits en un peu plus de dix ans et, pour nous, �lus socialistes et radicaux de gauche, vivre et travailler � Paris est un axe fort de notre vision du d�veloppement urbain. Nous nous refusons � transformer Paris en un gigantesque si�ge social, nous nous refusons � faire de certains de nos arrondissements ou des villes de banlieue, des vastes cit�s dortoirs, car r�duire la distance entre son travail et son domicile, c'est r�duire les temps de transport, c'est r�duire la pollution, c'est gagner du temps pour soi, c'est gagner du temps pour la collectivit�. Une entreprise qui s'installe dans un quartier sinistr�, c'est des commerces qui revivent, c'est des animations r�guli�res dans la journ�e, c'est de la consommation en plus dans le quartier, c'est un quartier qui revit et j'en veux pour preuve l'installation d'un certain nombre d'entreprises dans le 19e arrondissement, que ce soit � proximit� dans le parc d'activit� EMGP ou que ce soit � proximit� de la place de Stalingrad.
La bataille de l'emploi pour Paris est essentielle pour un Paris vivant, un Paris populaire, un Paris qui respire.
Vous nous proposez, Monsieur le Maire, la mise en place de dix leviers pour l'action pour sauver et cr�er des emplois dans la Capitale. Cette action n�cessite un p�rim�tre tr�s large s'�tendant sur l'ensemble de l'agglom�ration parisienne, mais �galement de multiples actions engag�es dans les divers arrondissements, et si je ne peux que me f�liciter du nombre d'arrondissements qui ont relay� l'initiative de "Paris pour l'emploi", je ne peux, comme mon coll�gue Alain LE GARREC, que regretter l'absence d'un certain nombre d'arrondissements � cette op�ration.
Revenons quelques instants sur "Paris pour l'emploi". Cela a �t� un succ�s mais un cruel succ�s, un succ�s qui r�v�le la situation de milliers de Parisiens, personne n'a pu rester insensible � ces queues interminables de gens attendant pendant des heures, un C.V. � la main, pr�ts � tout pour d�crocher un emploi ! Ces queues sont une r�ponse bien cruelle � tous les discours m�prisants autour de la valeur du travail que soi-disant les 35 heures auraient d�truite. C'est un m�pris de nanti pour ceux qui n'ont rien. Et tous les emplois cr��s par le biais de ce Forum comme tous les emplois qui auront �t� cr��s par le biais des forums locaux seront une r�ponse � ce m�pris.
Bien entendu, Monsieur le Maire, votre action en faveur de l'emploi et du d�veloppement �conomique, ne s'est pas limit�e � ce Forum et intervient sur le plus long terme et notamment avec la cr�ation d'un vrai r�seau d'intervenants.
Un service municipal de proximit�, avec les Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi, les espaces commerce et artisanat, le renforcement des missions locales, le cofinancement des �quipes "Emploi-Insertion", ces structures contribuent � l'accompagnement des demandeurs d'emploi et notamment les plus �loign�s de l'emploi, ceux qui vivent dans nos quartiers.
Bien s�r, et j'y reviens, le soutien fort � l'insertion par l'activit� �conomique est l'une des marques de fabrique de votre action. Vous avez consid�rablement multipli� les moyens en faveur des associations interm�diaires, des entreprises d'insertion, des r�gies de quartier... Malheureusement, nous savons bien que ces structures vont devenir de plus en plus utiles et de plus en plus n�cessaires parce que nous voyons, que les diff�rentes r�formes mises en place par le Gouvernement de M. RAFFARIN vont encore accro�tre le nombre de pr�caires dans notre Capitale.
Ces structures qui permettent l'insertion sociale par l'insertion professionnelle vont devenir de plus en plus pr�cieuses.
Ce r�seau que vous avez su tisser, c'est �galement un tissu d'accompagnement � la cr�ation d'entreprises car, vous savez - et j'ai encore en �cho quelques propos que je viens d'entendre � l'instant - que si la cr�ation d'entreprise et la cr�ation d'activit� stimulent l'emploi et la croissance, il faut que cette cr�ation soit accompagn�e. Car sinon, la cr�ation d'entreprise, quand elle n'est pas accompagn�e, est vou�e deux fois sur trois � l'�chec et ne devient plus qu'un moyen dissimul� de faire sortir des demandeurs d'emploi des statistiques du ch�mage.
Bravo pour ces couveuses, bravo pour ces p�pini�res, ces h�tels industriels, comme les moyens financiers qui permettent de stabiliser les cr�ateurs d'entreprise.
Je remarque que la Ville s'est, par ailleurs, associ�e sur des partenariats forts avec les m�tiers de la mode et de la cr�ation, point d'appui important pour que notre Ville reste le leader mondial et recommence � cr�er des emplois dans ce domaine.
Bien entendu, une mention particuli�re � ce qui peut �tre fait en mati�re d'accompagnement des femmes cr�atrices d'emplois, car on sait que de plus en plus de femmes cr�ent leur propre emploi et leur propre activit�.
Pour conclure, les files d'attente que l'on a vues lors de "Paris pour l'emploi" nous ont ramen�s � nos devoirs envers les Parisiennes et les Parisiens. Nous avons devant nous un chantier gigantesque et je crois que si le Maire de Paris parlait d'humilit� et de d�termination dans sa communication, c'est parce qu'il avait bien pris la mesure du chantier devant lequel nous sommes. Mais il est de notre devoir de construire un Paris pour tous, un Paris solidaire, un Paris qui agit tous les jours pour faire r�gresser la pr�carit� et le ch�mage.
Je vous remercie.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Colombe BROSSEL, pour cette excellente intervention. Merci.
La parole est � Jean-Fran�ois PERNIN pour cinq minutes, pour le groupe U.D.F.
M. Jean-Fran�ois PERNIN. - Merci.
Monsieur le Maire, je prends acte de votre volont� d'acqu�rir l'immeuble situ� 30, rue du Faubourg-Saint-Antoine et occup� jusqu'en septembre 2004 par le couturier Jean-Paul GAULTIER.
Je pensais, cependant, que cet immeuble avait d�j� �t� pr�empt� par la Ville. Vous envisagez d'installer dans ces murs une maison d�di�e � la cr�ation d'entreprise, au d�veloppement �conomique et � la valorisation des m�tiers de la cr�ation et de l'artisanat.
Comment ne pas approuver ce projet puisque nous-m�mes r�clamons depuis des ann�es sa concr�tisation ? Dois-je rappeler les diff�rents combats qui, d�s 1998, demandaient l'ouverture d'une telle maison au service de tous ceux qui font vivre le Faubourg-Saint-Antoine, hier encore le refuge des �b�nistes. Il y a l� un pass� prometteur pour l'avenir.
Ce serait notamment un formidable d�bouch� pour les �l�ves de l'�cole Boulle, dans le 12e arrondissement, mais �galement pour ceux du Centre de formation de l'ameublement dans le 11e arrondissement. Sans oublier l'apport du Viaduc des Arts, avenue Daumesnil, tout proche. Celui-ci, comme nous l'avons propos�, pourrait �tre reli� au Faubourg-Saint-Antoine par des voies pi�tonnes. Ainsi serait cr�� le plus grand p�le europ�en des m�tiers d'art et de la cr�ation et desservi par une gare internationale, la gare de Lyon.
Mais il faut aller plus loin. Le Faubourg-Saint-Antoine aujourd'hui, ce n'est plus uniquement le bois. Ce sont de multiples activit�s. Ainsi, � titre d'exemple, vient de s'installer tr�s r�cemment au 42-44 de cette art�re le "bureau de recherche et de cr�ation industrielle" de la firme Renault. Cette maison de la valorisation des m�tiers de la cr�ation pourrait donc avoir diff�rentes fen�tres. Et c'est tant mieux pour le Faubourg-Saint-Antoine et pour la Capitale, et plus particuli�rement pour l'Est parisien.
C'est la raison pour laquelle, afin d'�tudier la mise en place de ce projet aux multiples facettes, je vous demande, Monsieur le Maire, la cr�ation d'un comit� de pilotage compos� des adjoints en charge de ces secteurs � la Municipalit�, des �lus locaux, des repr�sentants des m�tiers de la cr�ation et de l'artisanat, ainsi que des riverains. C'est la meilleure marche � suivre pour faire de cette maison une r�ussite au service des cr�ateurs et des artisans, mais aussi de tous les Parisiens.
Je vous remercie.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, cher coll�gue.
Nous terminons ce d�bat avec l'intervention de Jean DESESSARD pour le groupe "Les Verts".
M. Jean DESESSARD. - Merci.
Face � la dramatique souffrance sociale que repr�sente le ch�mage, nous ne pouvons que souscrire � la d�marche de trouver un travail aux nombreux demandeurs d'emploi parisiens. Mais, dans la lutte contre le ch�mage, il y a trop souvent de fausses r�ponses et beaucoup d'agitation sans v�ritable efficacit�. C'est pourquoi nous souhaitons d�passer le stade des bonnes intentions et rester attentifs aux r�sultats.
Dans votre proposition, Monsieur le Maire, nous pouvons distinguer trois objectifs :
- Le premier objectif est de revitaliser le tissu industriel et commercial parisien. J'approuve les mesures avanc�es, telles que la d�fense de l'artisanat, du petit commerce, la limitation des grandes surfaces � Paris et en tr�s proche banlieue, la mise � disposition de locaux aux pieds d'immeubles, le d�veloppement des march�s et le soutien de projets h�teliers dans l'Est parisien.
- Le second objectif est de favoriser la cr�ation d'entreprises dans Paris. Pour cela, la Ville propose la cr�ation d'h�tels d'activit�s, la mise en place de financements pour aider les cr�ateurs au d�marrage de leur activit�, et un soutien pour les formalit�s administratives. Cela va dans le bon sens.
- Le troisi�me objectif est de trouver du travail aux demandeurs d'emploi parisiens. L�, Monsieur le Maire, je me montre plus circonspect par rapport � vos propositions.
Tout d'abord, je trouve tr�s succincte votre pr�sentation des chiffres du ch�mage � Paris. Il est difficile, � partir de votre document, de se faire une id�e de la sociologie des ch�meurs parisiens, ce qui permettrait d'�valuer les causes d'un ch�mage parisien plus important que dans le reste du pays, et d'�tudier le type d'emploi ou la formation qui pourrait �tre propos�. D'autant que vous faites �tat d'un gisement consid�rable d'offres d'emplois non satisfaites. Quelles sont donc ces offres d'emploi non satisfaites ? S'agit-il d'emplois hyper sp�cialis�s, � haute technicit� ? S'agit-il de m�tiers de bouche aux conditions de travail tr�s difficiles ? S'agit-il de travaux p�nibles et tr�s peu r�mun�r�s ? Vous semblez avoir la r�ponse parce que, sur ce document, vous dites: "Face � de nombreuses offres d'emploi qui ne sont pas pourvues, la Municipalit� a d�cid� de donner une forte impulsion aux forums de l'emploi tel que celui organis� sur le parvis de l'H�tel-de-Ville des 16 et 17 octobre". Je reste perplexe.
Les 16 et 17 octobre, le parvis de l'H�tel-de-Ville a retrouv� sa fonction historique de place de Gr�ve, o� les ch�meurs venaient chercher chaque matin l'embauche. Quel succ�s ! Mais justement, cette longue file de demandeurs d'emploi m'interroge, et je dois dire, m'a laiss� un go�t amer.
Comment se fait-il que ces 200 employeurs proposent leurs offres justement ce jour-l� ? Quel heureux hasard ! N'avaient-ils pas d'autres possibilit�s de diffuser l'information ? Je ne nie pas l'int�r�t d'un tel carrefour qui permet aux demandeurs d'emploi de trouver une orientation, mais je souhaiterais conna�tre les raisons qui emp�chent l'A.N.P.E. de remplir cette mission, �vitant ainsi aux demandeurs d'emploi de pi�tiner une journ�e enti�re.
Par ailleurs, vous proposez que des �quipes d'insertion patrouillent les quartiers pour aller au devant des ch�meurs non accompagn�s. Au Conseil d'administration de la "mission soleil", o� je repr�sente la Ville, nous avons discut� de ce projet (que j'ai d'ailleurs appris par un fonctionnaire de vos services. J'aurais aim�, en tant que Conseiller de Paris, �tre au courant auparavant). Il est apparu que les �quipes des missions locales sont d�j� surcharg�es de travail et qu'elles n'ont pas le temps de r�pondre aux demandes des jeunes qui s'y pr�sentent spontan�ment.
L'initiative d'aller � leurs devants peut para�tre int�ressante, mais est-elle r�alisable ? Qui va s'occuper de ces nouvelles demandes, alors qu'il est d�j� difficile de r�pondre aux besoins actuels ?
Vous affirmez que les cinq Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi ont cr�� 1.000 emplois en 2002 et 2.000 en 2003. Vous leur donnez un objectif de 2.500 emplois en 2004 avec l'aide � de nouvelles cr�ations. Bravo ! Mais la question est de savoir quelle est le plus apport� par ces maisons des associations ? S'agit-il d'orientation vers des offres d'emploi qui auraient exist� de toute fa�on ou s'agit-il r�ellement de cr�ations nouvelles ? Un bilan plus qualitatif para�t n�cessaire.
Je ne doute pas que ces Maisons pour l'emploi repr�sentent un lieu d'accueil, de vie sociale pour les demandeurs d'emploi. Mais dans cette optique - louable, Monsieur le Maire -, je pense que le soutien aux associations de ch�meurs n'est pas assez marqu�, alors qu'elles essaient de rendre aux ch�meurs leur dignit� au lieu de les consid�rer comme des assist�s.
A titre d'exemple, Monsieur le Maire, le Conseil de Paris a vot� l'autorisation pour les associations de ch�meurs de se r�unir � la Bourse du travail. Or cette disposition n'a jamais �t� mise en ?uvre.
Monsieur le Maire, ces quelques exemples montrent qu'il est n�cessaire de poursuivre la r�flexion � partir d'�l�ments plus concrets.
Je suis persuad� que vos propositions telles que l'embauche de contrats aid�s, en particuliers pour les plus de 50 ans, la formation personnalis�e, et d'ailleurs le mixte des deux (exemple : l'acc�s, dans le cadre d'un contrat aid�, au statut de formateur pour les plus de 50 ans) le d�veloppement de l'�conomie solidaire (Mme G�GOUT en a montr� tout l'int�r�t) sont des pistes � approfondir. Elles m�ritent un d�bat sp�cifique � un prochain Conseil de Paris � partir d'�tudes et d'analyses plus d�taill�es. Je vous invite � l'organiser lors d'une prochaine s�ance.
Devant les probl�mes actuels du ch�mage, je suis exigeant et je resterai vigilant, sensibilis� par mon travail engag� aupr�s des ch�meurs, car je pense �galement que la d�sesp�rance sociale, les angoisses qu'elle g�n�re, les espoirs maintes et maintes fois d��us entra�nent des r�actions extr�mes, voire, le vote extr�me.
Je vous remercie.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Je me tourne vers Christian SAUTTER, second� par Lyne COHEN-SOLAL et Dani�le AUFFRAY. pour r�pondre � l'ensemble des intervenants. L'id�al serait que vos r�ponses puissent tenir dans un gros quart d'heure, 20 minutes, si cela vous para�t jouable, mais je connais votre capacit� � faire la synth�se. Et je vous demanderai de pr�ciser la position de l'Ex�cutif sur le v?u n� 27 d�pos� par le groupe communiste.
M. Christian SAUTTER, adjoint, au nom de la 2e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je vais r�pondre rapidement, mais je l'esp�re concr�tement en commen�ant par r�tablir un certain nombre de faits sur le ch�mage � Paris.
Je voudrais dire d'abord que le taux de ch�mage d�passait les 12 % - je dis cela pour M. BERTHAULT notamment - entre d�cembre 1995 et mars 1998. Alors, il me para�t difficile d'expliquer le ch�mage parisien par des mesures qui seraient venues apr�s.
Ensuite, entre mars 1998 et d�cembre 2000, l'�conomie parisienne et l'emploi parisien ont profit� de l'embellie nationale, de la croissance rapide qui �tait � l'�poque - et malheureusement c'est fini -, plus rapide que celle de nos grands partenaires europ�ens, et le taux de ch�mage est descendu � 9 % en d�cembre 2000. Depuis, le ch�mage augmente, il est de 11,5 % actuellement parce que le D�partement de Paris amplifie les mouvements nationaux.
Je dirai � M. DESESSARD que, parmi les 130.000 ch�meurs qui existent actuellement � Paris, il y a pr�s de 60.000 femmes, et je remercie Colombe BROSSEL d'avoir insist� sur le retour � l'emploi des femmes parisiennes ; il y a 38.000 cadres, 48.000 ch�meurs de longue dur�e, 8.000 jeunes, mais le ch�mage des jeunes augmente rapidement.
Je voulais faire cette mise au point au d�part pour dire que le ch�mage � Paris est un vieux probl�me, mais auquel nous souhaitons faire face avec des propositions qui sont tout � fait concr�tes.
Je ne r�pondrai pas seul parce que c'est v�ritablement un effort collectif. Je pense que tous les adjoints, m�me l'Adjoint � la culture en d�veloppant la vitalit� culturelle � Paris, contribuent au dynamisme �conomique et � l'emploi parisien.
Ce mois d'octobre est un temps fort dans une politique obstin�e au service du d�veloppement �conomique durable de Paris et du retour � l'emploi des Parisiennes et des Parisiens. Comme je l'ai dit tout � l'heure, c'est un effort collectif de tr�s nombreux adjoints ; je ne vais pas tous les citer mais vous verrez que nous sommes nombreux attel�s � cette t�che.
Ce que nous avons fait dans un premier temps, jusqu'� pr�sent, c'est de mettre en place des outils d'accompagnement sur mesure des demandeurs d'emploi, des cr�ateurs d'entreprise et des artisans et commer�ants. Nous avons renforc�, et je dirai m�me en bonne partie cr�� un service public de proximit� qui est donc sur le terrain, particuli�rement dans les arrondissements o� le ch�mage d�passe 10 % : ce sont les cinq maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi, les trois espaces commerces et artisanats, dont Lyne COHEN-SOLAL parlera tout � l'heure. Ce sont les cinq missions locales... Et je rends hommage au passage aux �lus qui pr�sident ces missions locales et qui font un excellent travail, aussi bien les �lus que les missions locales. C'est le Cr�dit municipal de Paris que nous avons remis sur ses deux jambes, ce sont cinq espaces d'insertion, ce sont les �quipes pour la politique de l'emploi dans les quartiers "politique de la ville" de Martine DURLACH, ce sont les 12 cyber-emplois et, je ne sais pas le nombre car cela cro�t tout le temps, les 10 espaces publics num�riques sur lesquels veille Dani�le AUFFRAY, ce sont les ambassadeurs d'accueil, la r�novation de l'office du tourisme que Jean-Bernard BROS a men�e.
Nous avons aussi, et je r�ponds � M. BERTHAULT, tr�s courtoisement, et � M. LEBAN, nous avons aussi d�velopp� des partenariats. Je voudrais insister en particulier sur le partenariat avec la Chambre de commerce et d'industrie de Paris qui nous a permis de donner un nouveau souffle � l'Agence de d�veloppement �conomique de Paris qui s'appelle "Paris-D�veloppement". Nous travaillons avec la Chambre des m�tiers, nous travaillons avec les r�seaux associatifs, les Boutiques de gestion, l'ADIE et bien d'autres qui ont �t� cit�s. Nous travaillons avec les universit�s et les centres de recherche pour les aider � cr�er des incubateurs et des p�pini�res et, Madame BERTRAND, nous travaillons pour la premi�re fois avec le Fonds social europ�en qui nous aide dans la politique de formation et qui va nous apporter 10 millions d'euros � cet effet. Une maison de l'Europe c'est bien, mais bien travailler avec les soutiens europ�ens, c'est bien aussi.
Nous avons �galement cherch� � diffuser une culture du r�sultat et M. DESESSARD, par exemple, a parl� des missions locales. M. BERTHAULT a parl� des jeunes, Colombe BROSSEL aussi, eh bien 15.000 jeunes ont �t� accueillis par les missions locales en 2002 avec un taux de r�ussite, c'est-�-dire une orientation de ces jeunes soit vers une formation qualifiante soit vers un emploi, de 40 %. Ces chiffres montrent, M. le Maire en avait cit� d'autres pour les Maisons du d�veloppement �conomique, que nous avons la volont� de ramener � l'emploi, avec tout ce dispositif dont j'ai parl�, les jeunes et les moins jeunes de Paris.
Nous avons men� des actions concr�tes en mati�re de locaux, M. le Maire en a parl� dans son introduction, les incubateurs, les p�pini�res, les h�tels d'activit�. Lyne COHEN-SOLAL parlera dans un instant de la S.E.M. de d�veloppement commercial.
Nous avons am�lior� les dispositifs de financement, j'ai parl� du Cr�dit municipal de Paris. Il y a "Paris Initiative Entreprises", il y a "Paris finances plus" qui permet, avec le soutien de la SOFARIS - BDPME d'apporter des garanties bancaires � des entreprises de moins de 20 salari�s dans une limite de 120.000 euros. Voyez, Monsieur BERTHAULT, ce n'est pas de l'id�ologie c'est du concret.
J'en viens rapidement � "Paris pour l'emploi". Nous avons voulu d�velopper l'embauche de proximit�, c'est-�-dire mettre dans un m�me lieu, et cela avait d�j� �t� amorc� par des mairies d'arrondissement, des demandeurs d'emploi, des ch�meurs, des hommes et des femmes � la recherche d'un travail, et des offres d'emploi. Pour r�pondre � M. DESESSARD, ces offres d'emploi existaient avant le forum, mais simplement ces emplois n'�taient pas pourvus et ce que nous voulons, c'est faire en sorte que les emplois disponibles � Paris soient propos�s � des Parisiens parce que, comme l'a tr�s bien dit Colombe BROSSEL, vivre et travailler � Paris c'est bien pour les Parisiens et les Parisiennes, mais c'est bien aussi pour les entreprises d'avoir des salari�s qui ne font pas de trop longs trajets.
Nous avons �t�, je le reconnais, un peu surpris par le succ�s de cette initiative qui �tait un "succ�s cruel", comme l'a dit Colombe BROSSEL, nous avons vu que, contrairement � ce que certains pr�tendent, les ch�meurs sont des femmes et des hommes qui cherchent s�rieusement du travail et qu'on n'a pas besoin de les stimuler par des mesures d'aust�rit� et autres dispositifs antisociaux.
Il y a donc eu beaucoup plus que les 18.000 ch�meurs qui avaient �t� invit�s personnellement par l'Agence nationale pour l'emploi, et je fais un coup de chapeau au passage � l'Agence nationale pour l'emploi qui s'est beaucoup mobilis�e sur ce point, ainsi que le Conseil r�gional, la Chambre de commerce et l'association "Carrefour pour l'emploi". La rencontre a eu lieu. Je signale que les ch�meurs n'ont pas attendu toute la journ�e, mais qu'ils ont attendu au maximum deux heures. Je suis d'accord que c'est trop long, mais on leur donnait la liste des emplois propos�s, de l'eau... C'est vrai que deux heures c'�tait un peu long, mais pour quelqu'un qui envoyait des dizaines de CV sans avoir la moindre r�ponse, je pense que c'�tait trop long, mais c'�tait quand m�me un effort qu'il fallait engager.
Nous ferons donc le premier bilan et le vrai bilan ce n'est pas le nombre de ch�meurs qui sont venus, c'est le nombre de ch�meurs qui seront embauch�s. Nous aurons, je l'esp�re, des premiers r�sultats pour No�l.
J'en profite au passage, car M. DAGNAUD en est responsable, pour dire que le site Internet de la Ville a �t� consid�rablement utilis�, qu'il y a eu 12.000 consultations le jeudi 16, et c'est la preuve que ce site a �t� remarquablement modernis� et qu'il apporte un service public concret aux Parisiens.
Il y a eu aussi des d�bats, je ne vais pas �tre trop long sur ce point. A ces d�bats ont particip� un millier de personnes, y compris des syndicats, y compris des associations de ch�meurs. Il en r�sulte 20 propositions concr�tes que je diffuserai d�s qu'elles auront �t� mises au propre.
Je dirai � M. DESESSARD que les associations de ch�meurs, comme les syndicats, avaient un stand � l'int�rieur de la tente et je pense qu'elles en ont �t� contentes. Il y a aussi les forums organis�s dans les arrondissements. Je remercie les 7e, 9e, 10e, 13e, 14e et 19e qui ont d�j� tenu ces forums, et je f�licite par avance les 2e, 3e, 4e, 6e, 11e, 12e, 15e, 16e, 17e, 18e et 20e arrondissements qui vont organiser des forums � venir. Et je signale, � ceux qui le souhaitent, parmi les trois maires d'arrondissement qui ne se sont pas encore lanc�s dans cette aventure collective, que nous sommes � leur disposition pour les aider, y compris pour organiser les manifestations d'ici la fin de l'ann�e.
Quelle est la prochaine �tape ? La prochaine �tape est inspir�e par trois id�es que je d�veloppe tr�s vite. D'abord la simplicit�. Il faut simplifier, c'�tait, Lionel STOLERU, le pr�sident du CODEV, que tous connaissent, auquel je rends hommage au passage qui a donn� beaucoup d'id�es, qui dit "Paris doit devenir plus simple". Nous devons donc aller dans cette direction pour faciliter la vie aussi bien des ch�meurs que des cr�ateurs d'entreprises, que des artisans et commer�ants.
Deuxi�me id�e : la proximit�. Nous devons faire de l'accompagnement sur-mesure. Les financements c'est bien, mais le suivi individuel c'est mieux, car chaque cr�ateur d'entreprise, Colombe BROSSEL l'a dit, chaque ch�meur ou chaque artisan et commer�ant a des probl�mes particuliers. Et nous voulons d�velopper, comme je l'ai dit, l'embauche de proximit� parce que c'est l'int�r�t partag� des entreprises comme des ch�meurs parisiens.
Et puis dernier th�me, la solidarit�. Je crois que dans une �poque, Colombe BROSSEL l'a dit avec beaucoup plus d'�loquence que je ne pourrais le faire, o� la politique du Gouvernement risque d'accro�tre, et quand je dis risque c'est vraiment un euph�misme, le nombre de ch�meurs parce que la croissance fran�aise est lente, cela a �t� dit par M. LEGARET, parce que des mesures antisociales sont prises, nous devons v�ritablement aider les ch�meurs qui sont des hommes et des femmes engag�s dans une recherche s�rieuse.
Je signale, c'est un point que je cite en passant, que nous aidons les ch�meurs � cr�er leur propre entreprise et je voudrais faire une allusion � un forum qui s'est tenu dans le 12e arrondissement sur la cr�ation d'entreprise par des femmes. Je sais qu'Anne HIDALGO soutient beaucoup ce type d'entreprise, mais elle n'est pas la seule.
Qu'allons-nous faire rapidement ? Nous voulons d�velopper l'emploi dans quatre directions que nous appelons d'abord "Paris quotidien" ; les services � la personne sont peu d�velopp�s dans Paris, on l'a vu en ce qui concerne les personnes �g�es, en ce qui concerne aussi les familles. Le commerce, l'artisanat, Lyne COHEN-SOLAL en parlera dans un instant."
Paris international", le tourisme est une grande activit� parisienne qui doit �tre encore renforc�e, mais aussi la finance et les services aux entreprises.
Troisi�me th�me, "Paris technopole". Les technologies de l'information dont Georges SARRE a parl�, mais il n'y a pas que des technologies de pointe dans les technologies d'information. L'imprimerie est une activit� industrielle parisienne qui doit �tre pr�serv�e. Donc technologie de l'information dans le nord-est ; on a parl� des p�pini�res "Cyber-villages", et "R�publique innovation". Biotechnologies : en 2004 il y aura une p�pini�re qui va s'ouvrir � Cochin et je voudrais annoncer que nous avons un ferme espoir d'ouvrir un h�tel d'activit�s pour les biotechnologies dans le coeur de la Z.A.C. "Seine-Rive gauche" � Tolbiac-Mass�na, 18.000 m�tres carr�s et 700 emplois ; il y a des jeunes entreprises � Pasteur, � Curie qui attendent d'entrer dans cet h�tel industriel.
Et enfin, la cr�ation et le design devraient �tre d�velopp�s et Lyne COHEN-SOLAL en parlera mieux que moi dans le centre historique de Paris.
Derni�re direction, "Paris solidaire". Il y a l'insertion par l'�conomique, dont a parl� Colombe BROSSEL, mais l'�conomie solidaire a �t� �voqu�e avec beaucoup de pertinence par Mme GUIROUS-MORIN qui a organis�, avec Dani�le AUFFRAY, les premi�res rencontres de l'�conomie solidaire. C'est un tr�s vaste champ de d�veloppement et j'aimerais, comme elles je crois, que Paris devienne une ville pilote dans le domaine de l'�conomie solidaire, c'est-�-dire une �conomie qui est davantage au service de l'homme et de la femme que l'�conomie capitaliste actuelle.
Je voudrais terminer, Monsieur le Maire, pour dire que nous allons travailler dans d'autres directions. Le plan local d'urbanisme a une dimension "activit� et emploi" extr�mement importante, et je remercie Jean-Pierre CAFFET d'y veiller. La question fondamentale qui est pos�e, c'est : o� vont travailler les Parisiens, leurs enfants et leurs petits-enfants, c'est-�-dire quelle sera la place de l'emploi dans le Paris de 2020 ? Allons-nous continuer ce d�clin dont nous avons h�rit� ? Ou bien allons-nous permettre aux jeunes Parisiennes et aux jeunes Parisiens de travailler dans Paris ? C'est, de mon point de vue, un enjeu important du Plan local d'urbanisme.
Je voudrais terminer par le "Comit� pour l'emploi et le d�veloppement �conomique durable et la formation" dont le groupe communiste propose la cr�ation. Je voudrais dire d'embl�e que c'est une bonne id�e, ceci est la suite d'un voeu qui avait �t� d�pos� en d�cembre 2002 sur ce sujet. Je crois qu'il est important que nous soyons vigilants en ce qui concerne l'emploi � Paris. La pr�vention des d�localisations pourrait mobiliser, c'est d�j� le cas, l'Agence de d�veloppement �conomique "Paris-D�veloppement" et la Direction du D�veloppement �conomique dont les informations pourraient �tre partag�es.
Nous pouvons travailler aussi avec les professionnels et donc je me propose, mais nous allons en rediscuter, que nous r�unissions trois fois par an un comit� qui regrouperait les adjoints, les �lus membres de la 2e Commission, si son pr�sident et si ses �lus le veulent bien, les syndicats et les organisations professionnelles, MEDEF et C.G.P.M.E., les services de l'Etat, "Paris-D�veloppement", et �videmment la Chambre de commerce et d'industrie de Paris et la Chambre des m�tiers, le pr�sident du CODEV qui, je crois, pourrait apporter beaucoup de bonnes id�es. Ce serait la Direction du D�veloppement �conomique et de l'Emploi qui en assurerait le secr�tariat.
Je voudrais donner une r�ponse positive au voeu qui a �t� bien d�fendu par M. DAGUENET, et je voudrais consacrer ma derni�re phrase � rendre hommage � Michel YAHIEL qui a men� la Direction du D�veloppement �conomique et de l'Emploi jusqu'� vendredi dernier. Il prend maintenant d'autres fonctions importantes que vous connaissez bien, Monsieur le Maire, puisqu'il va devenir le directeur des ressources humaines. Je voudrais lui dire, ainsi qu'� toute son �quipe, que v�ritablement, si la politique du d�veloppement �conomique et de l'emploi � Paris est une politique concr�te, v�cue sur le terrain par des fonctionnaires enthousiastes qui ne mesurent pas leur temps, je pense que c'est en bonne partie d� � lui.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup pour vos r�ponses tr�s pr�cises et � la fois constructives. Je m'associe bien s�r � vos remerciements et aux v?ux que vous avez adress�s � notre directeur Michel YAHIEL qui sont ceux de tous nos coll�gues.
Je propose � Lyne COHEN-SOLAL de r�pondre sur les points qui la concernent, sachant que Christian SAUTTER a d�j� �t� tr�s complet. Vous pouvez vous concentrer sur l'essentiel.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.
Je voulais d'ailleurs vous rappeler combien ce projet de d�lib�ration, ce matin, est important et combien les probl�mes de l'emploi � Paris sont graves, et je voudrais signaler que c'est la premi�re fois que le Maire de Paris a nomm� un adjoint aupr�s de lui charg� de l'emploi d'o�, �videmment l'importance que ces probl�mes rev�tent pour nous. Je voudrais r�pondre aux diff�rents orateurs sur plusieurs points.
D'abord sur la concertation et le partenariat. Aujourd'hui, toutes nos actions �conomiques, naturellement, ne sont pas men�es seules, bien au contraire. Nous avons un partenariat constant, et je voudrais r�pondre � M. LEBAN, apr�s son paysage un peu apocalyptique de la situation, que nous avons un partenariat constant non seulement avec tous les acteurs �conomiques, mais particuli�rement avec les Chambres consulaires, avec la Chambre de commerce et la Chambre des m�tiers avec lesquelles nous avons une coproduction sur certaines actions sur lesquelles je reviendrai, avec les syndicats professionnels, les associations de commer�ants, avec toutes les associations de commer�ants, par exemple les associations de petits commer�ants dans les quartiers, les associations qui repr�sentent les commer�ants des grandes enseignes qui n'avaient jamais �t� re�us � la Mairie de Paris et qui le sont de mani�re r�guli�re aujourd'hui pour parler de leurs probl�mes et de leurs projets. Nous avons aussi une concertation dans les arrondissements, puisque se r�unissent tous les adjoints au commerce ou au d�veloppement �conomique de tous les arrondissements plusieurs fois par an ; il serait d'ailleurs bon que tous les arrondissements soient repr�sent�s dans ces r�unions avant de se plaindre qu'ils manquent de concertation.
Cette concertation permanente est vraie et elle produit des r�sultats. Le Maire de Paris s'est d'ailleurs rendu devant la r�union de la C.G.P.M.E. parisienne, il n'y a que quelques semaines, et je crois qu'il a �t� tr�s bien accueilli quand il a expliqu� la politique de la Ville de Paris. Devant la r�cession g�n�rale de la France, Paris ne se r�signe pas, Paris ne reste pas spectateur et Paris veut agir pour justement aider les Parisiens qui sont face aux probl�mes. Tous les emplois doivent �tre aid�s, les emplois des petites entreprises, les emplois de toutes les entreprises. Il s'agit l� de tr�s petites entreprises.
Naturellement, nous avons aussi une d�marche de proximit�, comme l'a dit Christian SAUTTER. Je d�velopperai juste un petit peu. La d�marche de proximit�, cela veut dire d'abord des espaces du commerce et de l'artisanat, ouverts dans plusieurs arrondissements, qui permettent d'avoir un poste d'observation du commerce local, qui permettent de r�pondre � tous les probl�mes que les commer�ants et les associations de commer�ants peuvent rencontrer, mais aussi les cr�ateurs d'entreprises commerciales, comme tous ceux qui cherchent de l'emploi dans ces commerces.
Le probl�me des transmissions d'entreprises et de petites entreprises est tr�s important � Paris et nous y travaillons suffisamment avec les espaces commerce et artisanat qui permettent d'anticiper le d�bat avec le commer�ant afin de pouvoir les remplacer � la fin de leur travail.
Je voudrais simplement rappeler � nos coll�gues que les march�s parisiens (service public municipal de march�s) qui permettent de conserver dans les quartiers des commerces de proximit� car les march�s servent souvent de locomotive dans les quartiers, ont �t� d�velopp�s, modernis�s et actualis�s. Nous avons cr�� deux march�s alimentaires de proximit� et nous allons en cr�er trois, d'ici � un an � peu pr�s, et ces march�s non seulement ont �t� cr��s, mais ont aussi �t� adapt�s aux besoins des Parisiens. Nous avons ainsi ouvert des march�s biologiques, des march�s d'apr�s-midi qui se mettent en rapport avec les besoins des consommateurs.
Je me permettrai d'ajouter que si la Ville de Paris veut agir dans tous les domaines, elle doit se doter aussi d'outils afin de r�pondre aux vrais besoins qui apparaissent. Comme le disait tout � l'heure Georges SARRE, il y a � Paris un vrai probl�me de sp�culation immobili�re sur les locaux commerciaux. Il suffit d'ouvrir les grands journaux qui expliquent comment placer son argent. Le placement dans les locaux commerciaux fait partie des placements les mieux r�mun�r�s. La sp�culation immobili�re se d�cha�ne sur Paris. Nous devons effectivement trouver des moyens de pouvoir r�sister dans certains lieux qui en ont particuli�rement besoin, d'o� la cr�ation, � Paris, de leviers puissants, comme, �videmment, la red�finition de la S.E.M.A.EST. On lui donnera donc de nouveaux objectifs qui consistent � intervenir sur l'immobilier commercial dans des zones qui sont soit d�sert�es, soit envahies par la mono-activit� et donc d�sidentifi�es.
Cette S.E.M. sera naturellement dot�e de moyens pour intervenir puisque nous pensons pouvoir la faire intervenir sur cinq mille m�tres carr�s de locaux commerciaux par an. Nous lui donnerons aussi des moyens d'intervenir sur des commerces de proximit� afin qu'ils r�apparaissent dans des quartiers qui n'en sont plus dot�s. Enfin, cette S.E.M. pourra �galement travailler avec les bailleurs sociaux afin que les locaux de bas d'immeubles sociaux puissent aussi �tre mobilis�s pour la r�novation des commerces de proximit�.
Cette C.P.A. (convention publique d'am�nagement) que la Ville signera avec la S.E.M.A.EST sera propos�e � votre d�lib�ration avant la fin de l'ann�e.
D'autres interventions de la Ville sont � noter �galement, par exemple, au 30, rue du Faubourg-Saint-Antoine. Depuis longtemps, la Ville se devait d'intervenir dans cette rue o� les m�tiers d'art et l'artisanat traditionnel ont beaucoup de mal � se maintenir.
Nous sommes convenus avec la maison Jean-Paul GAULTIER qui a l'intention de d�m�nager rue du Faubourg Saint-Martin, d'acheter cet immeuble. Il ne s'agit pas de pr�emption, mais d'achat. Cet achat est inscrit au budget 2004. Au d�but 2004, le Conseil de Paris aura d�lib�r� naturellement ce rachat et la maison GAULTIER laissera les lieux en septembre 2004. L'installation pourra y commencer effectivement pour en faire une maison de l'artisanat et de la cr�ation, au sein m�me d'un quartier traditionnel.
Je voudrais souligner �galement que si nous sommes intervenus sur les brocantes, c'est � la demande personnelle de la Chambre de commerce et du Syndicat des antiquaires de Paris qui avaient quantit� de probl�mes avec la concurrence d�loyale que certaines brocantes, exag�r�ment nombreuses sur le territoire parisien, faisaient aux commerces de brocante de proximit� install�s dans Paris. Il ne faut pas oublier que nous avons aussi les brocanteurs qui sont l�. Si nous sommes intervenus, c'est � la demande expresse des professionnels de ce secteur.
J'ajouterai aussi que sur le trajet du tramway, une mission tramway est en place et naturellement nous regarderons le cas de chacun des commer�ants install�s sur le boulevard des Mar�chaux, trop longtemps d�laiss� par les politiques pr�c�dentes de la Ville de Paris, et nous prendrons les mesures n�cessaires pour que chaque commer�ant soit trait� �quitablement et convenablement.
Enfin, un mot pour parler des m�tiers de la cr�ation � Paris qui sont aussi une source tr�s importante d'emplois cr��s et je voudrais remercier Colombe BROSSEL de ce qu'elle fait dans le 19e arrondissement pour relancer ces m�tiers.
Paris a non seulement sign� une convention avec la F�d�ration du pr�t-�-porter f�minin, mais elle a aussi mis en place une grande manifestation "Paris, Capitale de la cr�ation" qui rassemble avec beaucoup d'int�r�t tous les professionnels du genre. Je comprends aussi que certains soient un peu mauvais joueurs, mais je dois dire que l� aussi cela bouge et quand on veut que cela bouge, cela commence � bouger et je m'en f�licite vraiment pour l'emploi � Paris.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame COHEN-SOLAL.
Mme AUFFRAY a la parole.
Mme Dani�le AUFFRAY, adjointe. - Je voudrais juste insister, apr�s avoir entendu ce d�bat, sur l'incroyable myopie ou l'incroyable mutisme de l'opposition concernant les nouvelles technologies, � part l'�loge fait par Mme BERTRAND de M. SANTINI, et encore elle a mis l'accent sur le fait qu'Issy �tait un "M�dialand" alors que c'est aussi un "Cyberland". Je suis s�re qu'avec les capacit�s fonci�res d'Issy-les-Moulineaux, gr�ce au dynamisme de notre �quipe et de "Paris-D�veloppement" dont a parl� Christian SAUTTER, nous pourrions aussi bien faire. Notre action la g�ne peut-�tre. C'est un peu dommage que des �v�nements, comme le d�veloppement des nouvelles technologies, qui se passent � Paris, parce que ce n'est pas l'objet de pol�miques, peuvent passer ainsi sous silence.
Je voudrais insister aussi sur le fait, comme le disait le Pr�sident Georges SARRE, que c'est bien les emplois � haute valeur ajout�e qui sont l'avenir d'une capitale de l'intelligence comme Paris.
A c�t� de notre politique de d�veloppement de p�pini�res et d'incubateurs qui s'adressent � des jeunes dipl�m�s pour leur permettre de se lancer dans une vie "entrepreneuriale" dans les meilleures conditions, la politique que nous menons dans les espaces publics num�riques parisiens que nous avons labellis� PARVI, est aussi un passage de formation vers des emplois qui peuvent �tre qualifiants. Ces E.P.N. ne sont pas simplement de la formation pour la distraction ou pour la culture, encore que nous essayons de d�velopper cet aspect. Les emplois de nouvelles technologies ne s'adressent pas seulement aux jeunes dipl�m�s qui sont dans nos p�pini�res, mais aussi � des jeunes en difficult� qui ont souvent de tr�s grandes dispositions et de tr�s grandes facilit�s et qui peuvent trouver l� une �cole de la deuxi�me chance comme l'a demand� notre coll�gue DAGUENET.
L'ann�e prochaine, nous essaierons de mutualiser les formations de nos dix ou douze E.P.N., selon la progression en nombre qu'ils doivent conna�tre, comme la communication de M. le Maire l'a indiqu�.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. BROS.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint. - J'�voquerai rapidement quatre points.
M. LEBAN a l'air tr�s inquiet de l'image de Paris. Pourtant, sous l'angle du tourisme l'image de Paris est actuellement tr�s bonne et � travers "Paris-plage" et � travers les "Nuits-blanches" et � travers les Ambassadeurs de l'accueil, nous avons contribu� � revaloriser une image de la Capitale qui �tait tr�s vieillissante.
M. LEBAN a aussi critiqu� l'Office de tourisme. Nous sommes en train de r�aliser le d�m�nagement de l'Office du tourisme. Au d�but de l'ann�e 2004 nous aurons int�gr� un immeuble entier et donn� les moyens � cet Office de tourisme de son ambition, l'ambition de pr�parer les vingt ans � venir du tourisme parisien.
Troisi�me sujet : la taxe de s�jour. Les professionnels vont �tre r�unis dans les toutes prochaines semaines, ils en sont inform�s, et nous aurons de bonnes nouvelles, j'esp�re, � leur communiquer.
Quatri�me point : j'ai annonc� lors des Forums pour l'emploi, avec la collaboration de Christian SAUTTER et Lyne COHEN-SOLAL, que nous allions lancer une grande campagne de communication sur la revalorisation des m�tiers du tourisme. 60.000 emplois dans le Bassin parisien sont disponibles et nous avons beaucoup � travailler pour ces m�tiers. Dans le tourisme il faut travailler le samedi et le dimanche et souvent tard le soir.
Il y a �galement des probl�mes de logement et de transport, autant d'obstacles dont Paris n'est pas responsable, mais dus � la situation des m�tiers du tourisme dans le monde entier.
Je vous remercie.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Pour conclure ce d�bat, nous devons soumettre au vote le v?u n� 27 pr�sent� par le groupe communiste. Christian SAUTTER a indiqu� tout � l'heure que ce v?u avait re�u le soutien de l'Ex�cutif.
Je mets aux voix, � main lev�e, ce voeu.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Le voeu est adopt�. (2003, V. 171).

Octobre 2003
Débat
Conseil municipal
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