retour Retour

26 - V - Question d'actualité de Mme Elisabeth de FRESQUET et des membres du groupe Union pour la démocratie française à M. le Maire de Paris concernant la circulation des deux-roues


M. LE MAIRE DE PARIS. - Je donne la parole � Mme de FRESQUET pour pr�senter sa question.
Mme Elisabeth de FRESQUET. - Merci, Monsieur le Maire.
La circulation diminue r�guli�rement depuis une dizaine d'ann�es. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance, d'abord la chert� de la voiture, son entretien et son stationnement. Ensuite, parce que Paris se vide de ses habitants et voit ses emplois diminuer. Enfin, parce que votre pr�d�cesseur et vous-m�me avez mis en place des mesures tout � la fois incitatives et coercitives qui ont conduit les Parisiens � renoncer � ce mode de d�placement au profit des transports en commun et des deux-roues.
Il faut esp�rer qu'� terme cette �volution des comportements permettra une r�elle baisse de la pollution, ce qui n'est malheureusement pas encore le cas. Ma question portera essentiellement sur la place des deux-roues dans Paris. Nous assistons, en effet, � une v�ritable explosion de ce mode de d�placement. Toutefois, il semble que la Ville n'a toujours pas pris la mesure de cette r�volution.
Aujourd'hui, les deux-roues envahissent les trottoirs et les couloirs de bus. Le "syst�me D", pour ne pas dire l'anarchie, r�gne au d�triment de la s�curit� de tous, pi�tons, motards et cyclistes. Mais c'est surtout la circulation des motos et des scooters qui pose les plus gros probl�mes, en raison notamment de la pollution qu'ils g�n�rent, qu'elle soit sonore ou atmosph�rique. Vous le savez, cette atteinte � l'environnement est consid�r�e comme la plus importante pour les habitants de Paris.
Si votre politique consiste � limiter la circulation automobile, mais � transposer les probl�mes qu'elle pose sur les deux-roues, vous n'aurez rien gagn� et les Parisiens non plus.
L'objectif est d'abord de lutter contre la pollution, le gain d'espace sur la chauss�e n'arrive qu'en second.
Il faut donc envisager une alternative plus nette notamment en faveur des transports en commun, le bus plus particuli�rement. Or, que lisons-nous dans la presse ce matin ? Un trafic en recul de 6,7 % pour les seuls bus parisiens. Les Parisiens appr�cieront comme nous tous les effets de votre politique.
Le groupe U.D.F. vous demande depuis le d�but de la mandature qu'une concertation avec l'ensemble des responsables des transports parisiens soit enfin mise en place ainsi qu'une v�ritable r�flexion sur le plan de circulation dans Paris intra muros et au-del�.
Il ne suffit pas de d�cr�ter que la voiture est bannie � Paris, le diktat vaut ce que vaut le vent, il faut faire autrement, c'est-�-dire de la concertation parce que c'est le seul moyen d'aboutir � de vrais r�sultats.
Les d�cisions doivent �tre prises parce qu'elles sont n�cessaires.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur BAUPIN, vous avez la parole.
M. Denis BAUPIN, adjoint. - Je voudrais vous remercier, Madame de FRESQUET, de nous donner l'occasion d'apporter un certain nombre de pr�cisions, notamment par rapport � l'article du "Parisien" ce matin.
D'abord en ce qui concerne la circulation automobile � Paris, il est exact qu'elle est en baisse assez constante depuis � peu pr�s 1996, environ entre 0,5 et 1 % par an pendant la mandature pr�c�dente.
Il ne vous aura pas �chapp� que cette baisse s'est largement accentu�e depuis le d�but de cette mandature pour atteindre 3 % par an, donc une baisse tr�s significative. Nous en sommes donc � un total cumul� depuis fin avril 2001, d'une baisse de 7 % que nous pourrions comparer avec l'objectif de 5 % en diminution qui �tait fix� dans le P.D.U. d'Ile-de-France.
On constate donc une tendance tr�s forte et tr�s significative.
Je pr�cise d'ailleurs qu'en 2002, pour la premi�re fois depuis dix ans, cette baisse de circulation automobile s'est accompagn�e d'une stabilisation de la vitesse moyenne alors que depuis dix ans la vitesse de la circulation automobile ne cessait de diminuer dans la Capitale. C'est donc une stabilisation des bouchons, contrairement � leur augmentation constat�e depuis dix ans.
En mati�re de pollution atmosph�rique, les �tudes faites par AIRPARIF d�montrent qu'il y a une diminution de 5 � 15 % de la pollution de l'air sur les axes concernant les couloirs de bus.
Il est clair, et les pics de pollution de l'�t� nous l'ont bien rappel�, que nous n'en sommes malheureusement qu'au d�but de l'action qui doit �tre men�e face � la pollution de l'air. Cette action doit �tre soutenue dans la dur�e et elle ne peut pas concerner simplement la Capitale intra muros, mais l'ensemble de la R�gion Ile-de-France.
C'est la raison pour laquelle il y a besoin de renforcer les transports collectifs � disposition des Parisiens et des Franciliens, comme par exemple le tramway...
Je voudrais aussi vous r�pondre par rapport � l'article du "Parisien" ce matin, dont le titre m'a d'ailleurs particuli�rement surpris : "Les Parisiens boudent les transports en commun". Quand on lit l'article, on se rend compte qu'il fait �tat non des Parisiens mais des Franciliens au sens large, et surtout que ce dont il s'agit ce sont des diminutions de l'usage des transports collectifs notamment pendant la p�riode des gr�ves. Evidemment, pendant la p�riode des gr�ves, il n'y avait pas de transport collectif. Il y a eu �videmment une diminution de l'utilisation de ces transports ! En d�duire que les Parisiens boudaient les transports collectifs, je pense qu'il s'agit d'une lecture l�g�rement biais�e de la situation.
Quelle est cette situation aujourd'hui ? Il est vrai que le S.T.I.F. a aujourd'hui des probl�mes tr�s importants pour boucler son budget. Mais de fait il ne faut pas faire porter la responsabilit� sur les usagers parce que sur la p�riode de janvier � avril, il y a eu une stabilisation de l'utilisation des transports collectifs, une baisse en mai et juin dernier et pour l'instant nous n'avons pas de chiffre en ce qui concerne les premiers mois depuis la rentr�e.
Simplement il est vrai que suite � la hausse exorbitante du tarif des transports collectifs qui a �t� d�cid�e par le S.T.I.F. au d�but de l'�t�, on peut craindre qu'un certain nombre d'usagers aient tendance � moins utiliser les transports collectifs.
C'est la raison pour laquelle l'ensemble des �lus, de gauche comme de droite d'ailleurs, avait refus� cette augmentation tarifaire.
Ce que nous pr�conisons, c'est une limitation de la hausse des tarifs � la hauteur de l'inflation, et une augmentation de l'offre de transport collectif, que nous demandons depuis des mois et que nous n'avons pas obtenue. Sans doute faut-il constater malheureusement que la politique actuelle de l'Etat consiste � sacrifier les transports collectifs aussi bien en Ile-de-France qu'en province, comme s'en plaignent beaucoup d'�lus, qu'ils soient des �lus de gauche � Paris, ou des �lus de droite dans beaucoup de communes de province.
En ce qui concerne la multiplication du nombre de deux-roues motoris�s � Paris - c'est un constat que l'on peut tous faire - elle r�sulte d'un transfert partiel d'une partie des automobilistes qui abandonnent la voiture pour le deux-roues � moteur. Heureusement, la majorit� d'entre eux se dirigent vers les transports collectifs. Mais il y a une hausse de l'utilisation des deux-roues � moteur qui a incontestablement un avantage par rapport � la voiture : le deux-roues � moteur prend moins de place mais pose d'importants probl�mes de pollution de l'air, de bruit et d'ins�curit� routi�re.
Vous avez �voqu� les infractions au Code de la route. Il s'agit d'un travail que la Pr�fecture de police a men� de fa�on plus forte, en d�veloppant le contr�le et la r�pression, notamment concernant l'utilisation des couloirs de bus.
Pour ce qui est des responsabilit�s de la Ville, nous avons mis en place une Commission avec les usagers des deux-roues motoris�s et la Pr�fecture de police, depuis le d�but de l'ann�e, qui nous a permis d'ores et d�j� de d�boucher sur un certain nombre de propositions en mati�re de stationnement des deux-roues � moteur notamment pour am�liorer et multiplier les mobiliers d'accroche.
Sur les questions de d�placement et de s�curit�, il faut constater que les services techniques des villes ont peu travaill� sur les deux-roues � moteur. Il y a de multiples probl�mes techniques � r�soudre. C'est la raison pour laquelle la Ville de Paris organisera au printemps prochain une Journ�e nationale technique des deux-roues motoris�s en ville avec des experts venant de toute la France de fa�on � travailler sur l'ensemble des questions de d�placement, de s�curit�, et de nuisance des deux-roues autoris�s.
C'est un objectif important pour la Capitale si nous voulons que nos objectifs en mati�re de qualit� d'air et de s�curit� soient atteints.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Mme de FRESQUET a la parole tr�s bri�vement.
Mme Elisabeth de FRESQUET. - Concernant la baisse de la vitesse moyenne de la voiture, nous sommes tr�s �tonn�s car il semblerait que M. BAUPIN nous donne des chiffres tout � fait diff�rents puisqu'� l'occasion d'une question de M. GALLAND, le mois dernier, M. BAUPIN reconnaissait que la vitesse moyenne des voitures avait baiss�...
M. Denis BAUPIN, adjoint. - Mais non...
M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame de FRESQUET, vous avez le droit, d'apr�s le r�glement int�rieur, de rebondir bri�vement sur l'intervention de M. BAUPIN. Les chiffres, on pourra les aborder plus tranquillement � un autre moment. Poursuivez, Madame...
Mme Elisabeth de FRESQUET. - Je m'interroge �galement sur la baisse de la subvention accord�e � AIRPARIF.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mais il n'y a pas de baisse de la subvention � AIRPARIF ! Vous le r�p�tez � chaque fois en groupe !
Mme Elisabeth de FRESQUET. - Non, c'est la premi�re fois que j'en parle !
M. LE MAIRE DE PARIS. - A la derni�re s�ance, il a �t� dit "il y a une baisse"... Je vous ai dit : non, il n'y a pas de baisse ! Vous pouvez r�p�ter des choses inexactes, ce n'est pas vrai !
Mme Elisabeth de FRESQUET. - Non, c'est la premi�re fois que j'en parle !
Nous attendons les r�sultats de l'�tude du S.T.I.F. suite � l'article du "Parisien" ce matin. Je crois que nous avons des id�es et des chiffres pr�cis sur la baisse de fr�quentation des transports en commun.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Bien s�r, il faudra en reparler � ce moment-l�, cela me para�t �vident.

Octobre 2003
Débat
Conseil municipal
retour Retour