retour Retour

24 - III - Question d'actualité de Mme Sophie MEYNAUD et des membres du groupe communiste à M. le Maire de Paris relative au stationnement à Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� de Mme Sophie MEYNAUD, � qui je donne la parole.
Mme Sophie MEYNAUD. - Merci.
Monsieur le Maire, la politique de stationnement est un levier incontournable pour r�guler la place de l'automobile dans Paris. Elle doit inciter � un usage mod�r� de l'automobile en offrant des possibilit�s de stationnement accessible � tous pour ne pas cr�er une situation de s�gr�gation sociale. Les �lus communistes ont ainsi soutenu le choix d'abaisser de fa�on radicale le tarif du stationnement r�sidentiel sur la voie publique � 50 centimes d'euros par jour.
L'offre sur voirie repr�sente actuellement 200.000 places, mais l'application des normes de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, les emplacements r�serv�s aux handicap�s, ainsi que la redistribution de l'espace public au profit des pi�tons et des transports en commun, vont dans le sens d'une r�duction importante de cette offre.
Ces mesures sont bonnes, je le crois sinc�rement, mais le co�t des places de stationnement en parc souterrain ne doit pas se surajouter � celui du logement comme outil de la s�gr�gation sociale. Il n'est pas acceptable que la raret� annonc�e de l'offre de stationnement sur voirie entra�ne une surench�re sur les prix du stationnement souterrain qui feraient de la voiture un mode de transport r�serv� aux personnes les plus favoris�es.
Durant les derni�res mandatures, des investissements d'un montant cumul� de plusieurs milliards de francs ont �t� r�alis�s pour construire des parcs publics conc�d�s � l'Ouest et au Centre de Paris. Il faut aujourd'hui investir quelque dizaine de millions d'euros dans le Nord et l'Est de Paris pour r�nover les parkings des bailleurs sociaux. Ces parcs repr�sentent, � Paris, une offre de 100.000 places, mais elles ne sont que peu ou pas s�curis�es, souvent trop ch�res et sous-utilis�es.
Les �lus du groupe communiste vous ont fait part de leurs propositions pour que les parkings des bailleurs sociaux fassent syst�matiquement l'objet d'une politique de s�curisation et que les locataires puissent b�n�ficier de tarifs adapt�s. Nous nous sommes �galement exprim�s, � plusieurs reprises, quant � notre souhait de travailler � une v�ritable offre publique de stationnement � Paris dans le cadre d'une mutualisation de la gestion des parcs des bailleurs sociaux. Nous avions �voqu� la construction de partenariats avec les bailleurs sociaux, en particulier avec l'O.P.A.C. qui d�tient une grande partie de cette offre.
Un processus concret devrait �tre engag� aujourd'hui. Dans cette optique notamment, vous avez command� � la S.A.E.M.E.S. une �tude sur l'offre de stationnement dans des immeubles de bailleurs sociaux. Cette �tude a �t� men�e il y a environ un an. Nous savons tous que les taux de vacance sont importants, ainsi que les probl�mes de s�curit� dans plusieurs quartiers sensibles.
Aujourd'hui, les probl�mes sont identifi�s et les lieux d'action prioritairement connus. Aussi, Monsieur le Maire, nous vous demandons quelle r�alisation vous entendez engager et dans quel calendrier.
Merci.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci bien.
La parole est � M. BAUPIN.
M. Denis BAUPIN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Mme MEYNAUD l'a rappel�, le stationnement r�sidentiel est un des leviers essentiels pour la r�duction de la circulation automobile � Paris. C'est la raison pour laquelle il y a besoin, � la fois d'une offre accessible et � la fois de tarifs pr�f�rentiels. Vous avez d'ailleurs rappel� les d�cisions prises par la Municipalit�, en ce qui concerne le stationnement en surface, dont le tarif a �t� abaiss� de 80 % au 1er janvier 2002, et les initiatives que nous avons prises lors de la mise en concession de parkings publics.
Vous constatez aujourd'hui que, malgr� tout, l'offre reste encore insatisfaisante et insuffisante dans la Capitale, notamment, et vous l'avez �voqu�, dans certains arrondissements p�riph�riques.
L'�tude qui a �t� r�alis�e par la S.A.E.M.E.S. a permis de recenser et de cartographier les parcs de stationnement des bailleurs sociaux, et de faire un diagnostic de ce patrimoine afin de pouvoir formuler des propositions pour am�liorer la fr�quentation des r�sidents.
Le patrimoine des bailleurs sociaux repr�sente environ 102.000 places de parkings dans la Capitale, dont 23.000 environ sont consid�r�es comme vacantes, 65 % de ces places �tant dans les 13e, 19e et 20e arrondissements. Cela ne surprendra personne puisque c'est l� que se trouvent le plus grand nombre d'immeubles de bailleurs sociaux.
En r�gle g�n�rale, ce fort taux de vacance s'explique par l'ins�curit� ou le sentiment d'ins�curit�, une tarification inadapt�e et, dans certains cas, une offre surabondante par rapport aux besoins des locataires. Cette �tude a r�v�l� de fortes disparit�s tant dans les besoins de r�novation que dans les besoins de s�curisation.
Sur la base de ce diagnostic qui a �t� r�alis� l'ann�e pass�e, la coop�ration se poursuit entre la S.A.E.M.E.S. et les principaux bailleurs sociaux qui font part de leur int�r�t pour valoriser ce patrimoine sous-utilis�. Un premier travail conjoint est actuellement en cours sur des parcs dont la vacance atteint 40 % � 50 % des places ; il concerne l'O.P.A.C. pour 2.000 places r�parties sur 19 sites, la S.I.E.M.P. pour un parc de 1.132 places dans le 13e arrondissement et la "SAGECO" pour deux parcs de 144 et 317 places dans le 14e arrondissement.
Ce travail porte sur trois objets, d'une part la commercialisation de cette offre, � la fois en r�alisant des �tudes de march� et en identifiant les moyens techniques les plus adapt�s sur la gestion des abonnements, de fa�on � ce que ces parkings atteignent des niveaux de standard de qualit� �quivalents aux parkings publics conc�d�s.
Deuxi�mement, nous travaillons sur la question de la s�curit� en r�fl�chissant � la possibilit� d'�tendre au parc des bailleurs sociaux le dispositif mis en place avec l'Association des promoteurs et exploitants de parking, l'A.P.E.P., assurant la prise en charge par la Ville de 50 % des frais de surveillance. C'est en effet ce type de dispositif qui a permis, en dix ans, de r�duire de fa�on consid�rable le nombre d'atteintes aux biens et aux personnes dans les parkings concern�s.
Je pr�cise que, dans le cas de parkings des bailleurs sociaux, la mise en place d'un tel dispositif de s�curit� contribuerait non seulement � s�curiser le parking, mais aussi � am�liorer les conditions de vie des habitants.
Troisi�me �l�ment, les travaux de remise � niveau des parkings qui pourraient �tre n�cessaires pour certains d'entre eux. Ces parkings font partie du patrimoine des bailleurs sociaux, c'est donc � leur propre initiative que peut revenir la mise � niveau de ces parkings. En tout �tat de cause, ils peuvent s'appuyer sur l'expertise technique des partenaires comme la S.A.E.M.E.S.
Enfin, dernier �l�ment, cet objectif global d'am�lioration de la qualit� du service et de la s�curit� est inscrit dans la convention intervenue en novembre 2002 entre l'Etat, la Ville de Paris, la R�gion Ile-de-France. C'est sur cette base qu'avec Jean-Yves MANO et Christophe CARESCHE nous travaillons sur l'am�lioration de ces parkings et donc sur leur rentabilisation.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La parole est � Mme MEYNAUD, tr�s bri�vement.
Mme Sophie MEYNAUD. - Je vous remercie de votre r�ponse.
Je pense que l'on ne pourra pas faire l'�conomie du d�bat sur le stationnement parce que, comme vient de le rappeler M. BAUPIN, c'est un levier essentiel dans la politique de d�placement que l'on souhaite adopter � Paris. Je pense que, puisque cette question est articul�e avec le P.D.P. et le P.L.H., il faudra que l'on ait un oeil attentif aussi sur les programmations de construction de logements sociaux que nous pr�voyons � la Ville pour estimer, �valuer � bon escient les besoins en stationnement, et ne pas engendrer des injustices qui seraient insupportables pour une majorit� de Parisiens qui, aujourd'hui, se serviraient volontiers moins de leur voiture s'ils pouvaient la garer correctement, en toute s�curit� et � un prix tout � fait abordable.
Merci.
M. LE MAIRE DE PARIS. - N'oubliez pas le levier aussi du stationnement r�sidentiel ! Vous avez raison, il faut que l'on continue � travailler sur ce sujet tous ensemble.

Octobre 2003
Débat
Conseil municipal
retour Retour