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11 - 2003, DAUC 152 - Z.A.C. "Beaujon" (8e). - Bilan de la concertation. - Création de la Z.A.C. "Beaujon"


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous abordons l'examen du projet de d�lib�ration DAUC 152 concernant la Z.A.C. "Beaujon" dans le 8e arrondissement. Ce projet de d�lib�ration concerne plus particuli�rement le bilan de la concertation et la cr�ation de la Z.A.C. "Beaujon".
Je donne la parole � Mme Edwige ANTIER.
Mme Edwige ANTIER. - Merci, Madame le Maire.
Le terrain Beaujon doit devenir une Z.A.C., donc une Zone d'am�nagement concert�. Le probl�me est que Beaujon est l'exemple typique de la fausse concertation dont vous vous �tes fait le chantre. A chaque r�union de concertation, devant les associations d'am�nagement, les associations de riverains, les associations de familles du 8e, les habitants vous ont dit : "Vous construisez trop, trop de b�ton et trop de logements".
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").
A chaque r�union, c'est ce qu'ont dit les habitants. Je crois que la concertation n'est pas au rendez-vous. M�me dans le sc�nario A, vous pr�voyez 10.000 m�tres carr�s de logements sur 20.000 m�tres carr�s de surface, alors que les habitants du 8e ont sign� des p�titions par plusieurs centaines. Vous pouvez ne pas avoir envie de l'entendre... C'est bien que cela vous fasse rire, ce sera retransmis. Ces p�titions ont �t� adress�es � M. CAFFET qui les a. Cela peut faire rire, c'est certain ! P�titions pour r�clamer plus d'espaces verts et plus de locaux associatifs. Vous avez chichement c�d� 40 m�tres carr�s au final pour une salle polyvalente. Les berceaux de cr�che que j'ai appel�s de mes v?ux, les classes d'�cole ne viennent que se substituer place pour place aux �quipements obsol�tes qui seront ferm�s, pas une place de plus, m�me pour les enfants qui viendront s'ajouter dans les 110 logements sociaux que vous imposez aux habitants, avec, en plus, au rez-de-chauss�e des surfaces commerciales totalement contraire � la vocation de bienfaisance du legs de M. Beaujon, comme si en mati�re commerciale, l'h�tel tout b�ton qui a amput� cette surface de son bon tiers ne suffisait pas.
Nous votons donc pour la cr�ation d'une Z.A.C. concert�e, mais nous vous rappelons vigoureusement les attentes unanimes que vous avez entendues des habitants � chaque r�union de concertation. Vous devez rendre aux habitants du 8e les m�tres carr�s que M. Beaujon leur avait l�gu�s pour des ?uvres de bienfaisance, c'est pr�cis dans le legs. Vous devez donc limiter les logements sociaux � 20 logements pour les assistantes maternelles.
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").
Riez ! Vous mettrez les rires au compte rendu, ce sera tr�s bien.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Poursuivez et concluez, Madame ANTIER.
Mme Edwige ANTIER. - Pour conclure, il faut que je puisse parler.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Mes chers coll�gues, nous laissons terminer, Madame ANTIER.
Mme Edwige ANTIER. - Les 1.000 m�tres carr�s ainsi r�cup�r�s peuvent �tre d�di�s � une maison de retraite permettant un lien trans-g�n�rationnel, � une maison des adolescents, toutes choses r�clam�es � chaque r�union et dont a besoin le 8e arrondissement. Cessez donc de convier les habitants du 8e � des r�unions de soi-disant concertation et de vous moquer ensuite de leurs demandes pr�cises et insistantes dont je me fais ici le porte-parole.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame la Conseill�re.
Je donne la parole � M. LEBEL.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Mes chers coll�gues, la cr�ation de la Z.A.C. "Beaujon" fait suite et remplace le secteur de plan masse Beaujon qui fut vot� ici m�me en f�vrier 1988, il y a plus de 15 ans. Ce secteur de plan masse n'a jamais �t� mis en application parce que le terrain restait propri�t� du Minist�re de l'Int�rieur. Dans les deux cas, il s'agit de donner enfin une utilisation au terrain vague le plus cher de France et de mettre un terme au dramatique sous-�quipement de cet arrondissement sur les plans sportif, scolaire, associatif et surtout en moyens de garde de jeunes enfants. Notons tout d'abord qu'il aura fallu plus de 20 ans pour que l'Etat finisse par accepter de vendre � la Ville une partie de ces terrains et, � la Ville, plus de 8 ann�es pour accepter de donner aux habitants du 8e des �quipements qu'ils �taient l�gitimement en droit d'obtenir. Comme en astrologie, il aura fallu la conjonction favorable d'un gouvernement de droite et d'un maire de droite, simultan�ment, pour que la Ville puisse acheter le terrain afin qu'un maire de gauche y construise des �quipements.
Le projet de d�lib�ration qui nous est enfin pr�sent� est donc l'aboutissement d'un tr�s long, trop long, processus que certains, soit dit en passant, ont quelque culot � porter au seul et unique cr�dit de votre �quipe.
Quoi qu'il en soit, votre adjoint, Monsieur le Maire, M. CAFFET, a conduit l'op�ration � son terme administratif avec diligence et j'aurais mauvaise gr�ce � ne pas le reconna�tre.
Bien qu'il ne s'agisse ici que de la cr�ation de la Z.A.C. et pas encore de la d�finition exacte et pr�cise du programme, je souhaite cependant aborder rapidement cette question.
La concertation qui n'est pas termin�e et qui devra se poursuivre tout au long de l'op�ration s'est d�roul�e jusqu'� pr�sent de fa�on plut�t satisfaisante. Men�e par M. CAFFET et moi-m�me, elle a �t� l'occasion d'entendre un tr�s grand nombre de remarques de la part des �lus comme du public et Mme ANTIER vient d'y faire r�f�rence. Il m'appartient ici de rapporter avec objectivit� celles qui portent sur les logements.
Globalement, dans ce programme, l'essentiel des besoins, c'est-�-dire les �quipements publics que nous r�clamons avec les habitants depuis toujours, figure bien sur le document (piscines, gymnases, haltes garderies, salles polyvalentes, etc.). Techniquement, le maximum a �t� fait par le responsable de la S.E.M.E.A. XV. Il doit �tre clair, en ce qui me concerne, qu'� choisir, je pr�f�re la piscine aux parkings.
Il reste la question des cent vingt-cinq logements qu'il est pr�vu de r�aliser. C'est � la fois peu en valeur absolue et beaucoup pour le quartier. Ce que nous craignons, c'est que ces logements, indispensables pour justifier la cr�ation d'une Z.A.C., ne correspondent pas � nos vrais besoins, ceux d'un quartier qui n'est pas assez inter-g�n�rationnel.
Plut�t que de refuser a priori et en bloc ces logements, je pense qu'il est plus r�aliste et plus avis� de r�pondre � la v�ritable attente des habitants en demandant qu'ils soient prioritairement destin�s aux assistantes maternelles, il n'y en a pratiquement pas dans le 8e, aux personnes �g�es, aux jeunes fonctionnaires, sans oublier les �tudiants qui se partagent � Paris un nombre ridicule de logements, alors qu'ils sont 230.000.
L'arrondissement est aujourd'hui incapable d'accueillir ou de maintenir dans le quartier ces populations qui, si elles �taient l�, contribueraient � la vraie mixit� sociale, tout en r�duisant les besoins en �quipements que l'on ne peut satisfaire dans un quartier d�pourvu de la moindre surface libre, M. CAFFET y faisait allusion il y a quelques minutes.
Vous contenteriez ainsi Mme Dani�le HOFFMAN-RISPAL qui cherche des m�tres carr�s pour nos anciens, Mme TROSTIANSKY qui veut loger des assistantes maternelles, Mme de LA GONTRIE qui ne trouve pas, semble-t-il, le local o� placer la Maison des associations du 8e que nous serons bient�t les seuls � ne pas poss�der.
C'est sur le choix cibl� de ces logements que vous attendent les habitants, les associations et les �lus de notre arrondissement.
C'est pourquoi le Conseil d'arrondissement n'a pas vot� l'article 3 qui m�lange malheureusement le principe de la Z.A.C. et la future r�partition entre �quipements et logements et leur destination. Vous nous forcez en quelque sorte un peu la main, c'est dommage. Malgr� cela, je voterai ce projet de d�lib�ration car, pour nous, le plus urgent, l'essentiel, ce sont bien les �quipements.
Je vous remercie.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je donne la parole � M. Jean-Pierre CAFFET.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Je voudrais dire � M. LEBEL que je ne force la main � personne et qu'il n'est pas dans ma nature d'imposer brutalement et unilat�ralement des projets aux maires d'arrondissement. Le probl�me est de savoir ce que l'on veut.
De ce point de vue, je ne peux pas laisser sans r�ponse l'intervention de Mme ANTIER qui parle de fausse concertation ou de concertation tronqu�e. Vous ne pouvez pas dire cela, Madame ANTIER ! D'ailleurs, vous �tes relativement isol�e quand vous tenez ces propos. J'en veux pour preuve un certain nombre de documents qui sont sign�s soit de M. LEBEL, soit de moi-m�me.
Prenez la lettre num�ro 3 de la concertation qui est �dit�e par la S.E.M.E.A. XV. Elle date de septembre/octobre 2003, elle est donc tr�s r�cente. Que peut-on y lire sous ma signature et celle de M. LEBEL : "Concertation, un bilan positif. Ce d�bat a clarifi� les objectifs et enrichi le projet en lui apportant des �l�ments qui permettront de mieux r�pondre aux attentes exprim�es, etc.". Dans les pages centrales, figure le plan d'am�nagement qui a �t� adopt�, le fameux sc�nario A avec non pas les cent vingt-cinq logements dont parlait M. LEBEL, mais cent dix-neuf.
J'en veux �galement pour preuve le dernier journal municipal du 8e arrondissement, �dit� par la Municipalit� du 8e. Que lit-on sous la signature de M. LEBEL, je cite : "C'est le seul terrain dont dispose le 8e arrondissement pour r�aliser les �quipements collectifs qui nous font d�faut depuis toujours. Apr�s deux r�unions publiques de concertation, de multiples rencontres entre �lus et techniciens et une exposition � la mairie, il semble que, gr�ce � la bonne volont� et � l'implication de tous, le projet soit enfin sur les bons rails. L'enqu�te publique va commencer, nous aurons une piscine, un gymnase, une salle polyvalente, des places de cr�che. Le vote d�finitif du programme interviendra dans quelques semaines, au Conseil de Paris".
Excusez-moi de citer la derni�re phrase, mais je n'y r�siste pas : "M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint au Maire charg� de l'urbanisme a parfaitement men� ce dossier et je l'en remercie".
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
En pages 10 et 11 du journal municipal est indiqu� : "R�union publique du 10 juillet, une r�elle concertation : apr�s de nombreux mois de concertation entre les �lus, les habitants et les am�nageurs, le projet Beaujon entre dans sa phase concr�te cet automne. Il semble aujourd'hui que l'un des sc�narios propos�s recueille l'accord de tous les int�ress�s, � commencer par celui des riverains".
Madame ANTIER, v�rifiez un peu les publications de votre arrondissement !
Je crois v�ritablement que la concertation a permis d'avancer. Le projet a �t� enrichi et des �quipements publics qui n'�taient pas pr�vus au d�part vont �tre r�alis�s sur ce terrain, notamment une salle polyvalente et une halte-garderie. Par ailleurs, le bassin d'initiation � la natation pr�vu initialement est devenu une piscine de vingt-cinq m�tres et la petite salle omnisports, un gymnase.
Vraiment, la Municipalit� a fait le maximum, mais il se trouve que Mme ANTIER, avec un certain nombre de riverains, je suis tout � fait pr�t � le reconna�tre, s'oppose radicalement et d�finitivement � la pr�sence ne serait-ce d'un seul logement social sur ce terrain.
J'entends ce que dit M. LEBEL. Je crois que vous avez eu tort de refuser l'article 3 du d�lib�r� n� 2 car sans article 3, qui fixe le programme de l'op�ration et la r�partition de ce programme, la Z.A.C. ne peut pas �tre cr��e. Je me f�licite que M. LEBEL nous indique ce matin qu'il votera ce projet de d�lib�ration et j'engage Mme ANTIER � suivre M. LEBEL dans la voie de la raison.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous passons au vote.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 152.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2003, DAUC 152).

Octobre 2003
Débat
Conseil municipal
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