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13 - 2002, ASES 268 G - Fixation de la participation financière du Département de Paris au fonctionnement de l'Espace de socialisation géré et animé par l'Association nationale de réadaptation sociale - A.N.R.S., au titre de 2002


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration ASES 268 G relatif � la fixation de la participation financi�re du D�partement de Paris au fonctionnement de l'Espace de socialisation g�r� et anim� par l'Association nationale de r�adaptation sociale - A.N.R.S., au titre de 2002.
Mme CALANDRA est inscrite. Elle a la parole.
Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Mesdames, Messieurs, mes chers coll�gues, Madame la Pr�sidente, la d�lib�ration sur laquelle nous allons �tre amen�s � nous prononcer concerne la fixation de la participation financi�re au titre de l'ann�e 2002 du D�partement de Paris au fonctionnement de l'Espace de socialisation g�r� et anim� par l'Association nationale de r�adaptation sociale (A.N.R.S.) localis� 24, rue Ramponeau, dans le 20e arrondissement.
Cette intervention me donnera aussi l'occasion de mettre en avant la d�lib�ration ASES 2002-280 G concernant elle aussi un espace de socialisation situ� quant � lui dans le 12e arrondissement, sur lequel nous nous prononcerons dans quelques instants.
Je vais proc�der � un petit rappel des principes qui r�gissent ces espaces de socialisation ainsi que les raisons qui ont amen� � leur �laboration.
Les r�centes avanc�es inscrites dans la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 �labor�e par le pr�c�dent Gouvernement ont confort� le r�le d'impulsion et de levier d�sormais reconnu � notre D�partement et � la R�gion par tous les partenaires dans le domaine de l'intervention publique en mati�re de formation professionnelle continue.
Cr��s en 1997, les espaces de socialisation r�pondent aux failles rencontr�es par le dispositif pr�c�dent cr�� en 1996, appel� alors "plate-forme de mobilisation", jug� alors trop contraignant et trop rigide au regard du public auquel il s'adressait. Cofinanc�s � 50 % par la R�gion et � 50 % par la Direction de l'Action sociale, de l'Enfance et de la Sant� de Paris, ces nouveaux dispositifs sont l� pour remettre sur le chemin de l'insertion professionnelle les jeunes les plus fragiles et les plus �loign�s de l'emploi.
Sur Paris, le constat en mati�re de marginalisation des jeunes est flagrant. A cette occasion, je vais revenir sur les chiffres du dernier recensement en date � Paris, celui de 1999.
Les 16-24 ans sont au nombre de 247.000 � Paris en 1999, soit une part dans la population totale de pr�s de 12 %. Parmi les jeunes de cette tranche d'�ge, 27.000 seraient en situation de fragilit� �conomique. On trouve � peu pr�s � part �gale des ch�meurs (10.500 personnes) et des personnes exer�ant un emploi pr�caire (11.210 personnes). Les inactifs ne suivant pas d'�tudes sont, quant � eux, 5.510 � vivre dans la Capitale en 1999.
La localisation de cette population consid�r�e comme "fragile" fait ressortir les secteurs du Nord-Est parisien, en corr�lation avec la carte globale du ch�mage, de la pr�carit� de l'emploi, des cat�gories socioprofessionnelles les plus modestes ou encore du R.M.I.
Ce sont dans les 18e, 19e, et dans la partie nord du 20e que l'on retrouve le chiffre le plus alarmant. En effet, un peu plus d'un jeune sur 6 peut �tre consid�r� comme "fragile". Dans les 10e, 11e, 20e sud, 18e ouest et 17e est, leur part reste �lev�e.
Le niveau de dipl�me est nettement moins �lev� chez les ch�meurs et moins encore chez les inactifs. Au total, 44 % des jeunes ch�meurs et 53 % des jeunes inactifs n'ont m�me pas un C.A.P. ou un B.E.P.
Nous voyons bien l� qu'il y a une r�elle d�tresse � laquelle nous nous devons de r�pondre.
C'est pour cette raison que la recherche de solutions doit �tre une priorit� de notre d�marche politique.
Concourir � la reconversion des demandeurs d'emploi, permettre aux jeunes sortis du syst�me �ducatif sans qualification de s'ins�rer durablement dans la vie professionnelle, favoriser la qualification des salari�s, notamment des petites et moyennes entreprises constituent de v�ritables enjeux pour notre D�partement et notre R�gion.
Ces structures d'accueil, con�ues pour rechercher des solutions adapt�es aux probl�mes que connaissent ces jeunes, constituent un mode d'acc�s nouveau � un parcours d'insertion. Le respect des r�gles et le d�veloppement personnel y pr�valent sur les apprentissages professionnels.
Ces espaces de socialisation sont destin�s aux jeunes de 16 � 25 ans qui r�pondent � une ou plusieurs situations suivantes :
- ils ont accumul� les �checs et ne sont pas parvenus � acc�der aux dispositifs d'insertion et/ou � l'emploi, � cause du poids de leurs probl�mes personnels et/ou sociaux ;
- ils ne se pr�sentent pas aux accueils ordinaires et ne croient pas en leurs capacit�s ;
- ils ont besoin de temps et de soutien pour arriver � formuler un projet personnel structur� ;
- au terme d'une rupture particuli�re, ils ont besoin d'un lieu de ressource qui leur permette de garder des rep�res et de faire le point lorsqu'ils manifestent l'envie d'am�liorer leur statut social, sans savoir comment y parvenir. Il s'agit d'accueillir ces jeunes au moment opportun et ou ils ont envie de mettre un terme � leurs conditions de vie actuelle.
Chacun de ces espaces de socialisation accueille directement les jeunes qui s'adressent � lui ou qui lui sont adress�s par les travailleurs sociaux, les Missions locales et les diverses associations oeuvrant aupr�s de ce public et ce quel que soit le D�partement d'origine de l'enfant.
L'espace met alors en ?uvre les moyens n�cessaires � la r�solution des probl�mes qui emp�chent le jeune de se projeter dans l'avenir et de r�v�ler les potentialit�s sur lesquelles il peut s'appuyer dans sa d�marche d'insertion sociale et professionnelle.
Cette d�marche transversale s'appuie sur la combinaison d'un suivi individuel et d'une approche collective. Le dispositif s'articule autour de trois axes :
- accueil, �coute et suivi par des professionnels sp�cialis�s ;
- r�solution des probl�mes avec un r�seau de partenaires et de professionnels compl�mentaires ;
- confrontation aux r�alit�s du travail dans le cadre de la mise en ?uvre d'ateliers porteurs d'utilit� sociale, valorisant les comp�tences transversales des jeunes.
L'espace de socialisation doit �tre en mesure de promouvoir un travail de fond avec les jeunes s'adressant � lui, m�me en situation d'urgence. Il se doit donc de d�velopper des outils pour r�pondre aux demandes imm�diates, d'ordre mat�riel (besoins alimentaires, h�bergement...) ainsi qu'� l'accompagnement du jeune dans le dur�e.
En effet, l'espace de socialisation est un lieu de prise en charge globale du jeune, par un professionnel identifi� et par le r�seau dont il dispose. Le travail de groupe sur des th�mes particuliers n�goci�s avec les jeunes est un outil important de l'espace de socialisation.
A la sortie de cette structure, le jeune doit :
- avoir r�solu tout ou partie de ses difficult�s d'ordre mat�riel qui pouvaient se poser (h�bergement, probl�mes administratifs, absence totale de ressources...) ;
- avoir mis en place, si n�cessaire, une d�marche de soins qu'il sera en mesure de poursuivre ensuite ;
- avoir engag� le parcours d'insertion professionnelle qu'il aura arr�t� avec le r�f�rant charg� de son suivi et avoir identifi� son interlocuteur charg� de son suivi au niveau du r�seau d'accueil avec lequel il est en relation.
Les sorties vers l'emploi ou la formation ne constitueront pas les seuls r�sultats positifs attendus. En effet, il n'est pas rare que le jeune reprenne contact avec sa famille, ce qui, en soi, est aussi un signe encourageant.
Ces espaces sont l� pour remettre sur le chemin de l'insertion professionnelle les jeunes les plus fragiles et les plus �loign�s de l'emploi.
La sanction et la r�pression ont par le pass� montr� leurs limites. Ce n'est pas en instaurant des couvre-feux, en montrant du doigt ces jeunes en d�tresse et en les stigmatisant qu'ils auront une chance de r�ussir leur vie professionnelle, voire personnelle.
Notre D�partement, mais aussi notre R�gion, ont choisi d'aider ces jeunes � retrouver leurs rep�res, � prendre un nouveau d�part.
Nous sommes tous ici soucieux, du moins je le pense, d'apporter des solutions aux ph�nom�nes de marginalisation sociale qui affectent ces jeunes.
Ces structures fonctionnent. Elles fonctionnent m�me tr�s bien. En ce qui concerne la structure qui nous pr�occupe aujourd'hui, les r�sultats sont l� pour nous le prouver.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je vous demande de conclure !
Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Du 1er mars au 31 d�cembre 2001, l'A.N.R.S. a accueilli 90 jeunes (le nombre de jeunes �tant fix� � un effectif moyen de 100 par an par la convention sign�e avec la R�gion), et 58 d'entre eux ont quitt� l'espace avant le 31 d�cembre. Sur ces jeunes, � leur d�part, 13 �taient en formation et 5 b�n�ficiaient d'un emploi. De plus, et ce n'est pas n�gligeable, 15 jeunes ont pendant leur passage � l'espace obtenu des C.D.D. ou des missions d'int�rim, prenant ainsi pied dans le monde du travail.
Le bilan d'activit� du 1er semestre 2002 nous montre combien cette offre r�pond � un r�el besoin de la part des jeunes Parisiens. En effet, ce sont 75 jeunes qui ont �t� accueillis pour la premi�re fois. Parmi ces jeunes, 32 % �taient mineurs, la moyenne d'�ge s'�tablissant � 19 ans.
Aussi, mes chers coll�gues, je vous invite � reconduire, pour l'exercice 2002, et en concertation avec la R�gion, la participation financi�re de notre D�partement d'un montant de 152.450 euros � l'association "Les Haltes des amis de la rue" et aussi � vous exprimer de la m�me mani�re sur la d�lib�ration ASES 280 G qui suivra.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente, au nom de la 6e Commission. - Je suis bien d'accord avec vous, Madame CALANDRA.
C'est moi qui vais vous r�pondre sur cette d�lib�ration en vous disant qu'en effet nous d�ployons une politique tr�s diversifi�e pour venir en aide aux jeunes.
Comme vous, nous sommes pr�occup�s par les chiffres du ch�mage qui montent dangereusement. Bien s�r, il y a le soutien aux �quipes de pr�vention sp�cialis�e, aux centres sociaux, aux associations de quartier et aux espaces de socialisation.
Un premier espace a ouvert en 2001, celui dont nous parlons, le deuxi�me, en 2002, c'est l'espace 16-25 qui est g�r� par "La Halte des amis de la rue" et le troisi�me espace ouvrira en 2003 dans le 18e arrondissement, c'est l'association "Parcours" qui le g�rera.
C'est donc une offre int�ressante par rapport � ces jeunes � qui il est apport� un soutien tr�s fort qui vient compl�ter d'autres actions comme l'aide au logement autonome des jeunes, l'aide � l'insertion - mais nous allons en parler ensuite avec le Fonds d'aide aux jeunes. Les �quipes emploi-insertion se d�veloppent �galement dans les quartiers et aussi des moyens d'aide psychologique en faveur de ces jeunes.
Je vous remercie tout particuli�rement, Madame CALANDRA, d'�tre intervenue sur ce dossier important et, qui plus est, relatif � un espace de socialisation situ� dans votre arrondissement.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 268 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, ASES 268 G).

Novembre 2002
Débat
Conseil général
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