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2009, II - Question d'actualité posée par le groupe U.M.P.P.A. à M. le Maire de Paris concernant la place de Paris dans le Grand Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. COUDERT, pour la question d'actualit� du groupe U.M.P.P.A.

M. Thierry COUDERT. - Monsieur le Maire, vous avez �voqu� l?histoire. Pr�cis�ment, il est des moments o� il ne faut pas rater les marches de l'histoire.

Les Parisiens ont �lu un maire, c'est-�-dire, en principe, un strat�ge, un visionnaire et un b�tisseur. Ils ont un administrateur de biens qui g�re vaille que vaille, au jour le jour, le quotidien. Permettez-moi, puisque vous avez vant� la p�riode de GISCARD sur Paris, de pr�ciser que des Pr�fets comme Haussmann et Delouvrier avaient une grande vision � la fois de Paris et de l'Ile-de-France.

Qu'ils eussent un administrateur de biens � leur t�te, c'e�t �t� dommage en d'autres temps, mais c'est dramatique � un moment o� le Pr�sident de la R�publique amorce une d�marche historique visant � rattraper les retards pris ces derni�res ann�es par Paris et l'Ile-de-France dans la comp�tition des m�tropoles du monde entier, et au moment o� il mobilise l'intelligence internationale, � travers des �quipes d'architectes pour prendre les meilleures id�es l� o� elles sont.

Il est clair que dans ce registre, votre apport est modeste : la cr�ation d'un sympathique Rotary fond� d'ailleurs, comme tout club, sur le principe de l'exclusion puisque la majorit� pr�sidentielle y est d�sign�e par la Gauche de mani�re tr�s hom�opathique. Aux uns, les si�ges, aux autres, les id�es. Apr�s tout, pourquoi pas ?

Sur le fond, il est en effet � craindre que Paris ne souffre au sein du Grand Paris de votre absence de vision politique du territoire dont vous avez la responsabilit�. Avant de savoir ce que vous voulez dans le Grand Paris et pour le Grand Paris, sujet qu'a �voqu� le mois dernier notre coll�gue Pierre-Yves BOURNAZEL, il faudrait savoir ce que vous voulez vous-m�me pour Paris.

Votre premier mandat se caract�risait par quelques mesures phares en forme de patchwork et souvent de trompe-l'?il. Pour le deuxi�me mandat, le souffle cr�ateur est retomb� et on sent bien que vous vous �tes mis de vous-m�mes en situation de fin de gestion visant juste � mettre sur orbite votre Premi�re adjointe. Et d'ailleurs, apr�s ses d�clarations de ce week-end, rassurez nous sur le fait que vous restez jusqu'� la fin de votre mandat. Je suis inquiet - que voulez-vous - de nature, le JDD m'a fait peur.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous ne pouvez pas vous passer de moi. Un seul �tre vous manque et tout est d�peupl�.

M. Thierry COUDERT. - Ah, mais, c'est l'�tre principal !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne vous d�cevrais pas.

M. Thierry COUDERT. - Je n'en doute pas.

Quelle est aujourd'hui votre politique urbanistique ? Quelques tours vintage, des achats �parpill�s et co�teux d'immeubles pour en faire des logements sociaux sans souci d'int�gration dans les quartiers, des logements et des bureaux pos�s ci et l� sur des terrains vacants ?

Quelle est vraiment la r�partition que vous souhaitez sur le territoire communal ? Des activit�s �conomiques, culturelles, sociales ? On ne sait pas tr�s bien.

Quelle est votre politique des d�placements ? Une dissuasion de la voiture par la congestion ? Ce qui augmente la pollution. Une politique commerciale du v�lo qui ne s'accompagne pas d'une n�cessaire politique en faveur du v�lo avec de vraies pistes cyclables d�di�es ? Un tramway qui doit �tre le seul au monde � ne pas �tre en centre-ville ? Une politique malthusienne des taxis ?

Quelle est votre politique culturelle ? Quelques coups int�ressants, mais aucune ambition d'envergure ? Vous laissez l� l'�tat mener seul le rayonnement culturel.

On pourrait continuer � l'infini. Il est urgent, Monsieur le Maire, que lors d'une prochaine s�ance, vous exprimiez clairement la strat�gie que vous souhaitez voir d�velopp�e dans tous les domaines pour que Paris ne soit pas le grand absent du Grand Paris mais en soit le moteur. Il serait dommage pour tous les Parisiens que faute d'avoir su inscrire l'ambition de Paris dans les projets visionnaires du Pr�sident de la R�publique, on ait � regretter qu'en ce d�but du XXIe si�cle, � la place d'un grand maire pour le Grand Paris, il ait fallu se contenter d'un petit maire pour un petit Paris.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je me demande vraiment pourquoi le Pr�sident de la R�publique, dans ces interventions, salue plut�t le travail de "Paris M�tropole". On lui dira que ce n'est qu'un petit club comme le Rotary.

Monsieur MANSAT, vous avez la parole.

M. Pierre MANSAT, adjoint. - Monsieur le Maire, chers coll�gues.

Effectivement, comme le faisait remarquer Jean-Pierre CAFFET, c'est un exercice difficile que de r�pondre � une question qui n'a pas �t� pos�e puisqu'on est plut�t devant un exercice d'expos� d'un point de vue politique. Mais, malgr� tout, je vais essayer de dire quelques mots.

J'ai assist�, mais tout le monde peut en voir la vid�o, � l'intervention du Pr�sident de la R�publique � La D�fense il y a quelques jours. En fait, aucune proposition nouvelle n'a �t� formul�e � cette occasion. Il s'agit plut�t de la reprise de ce qui avait �t� �nonc� le 29 avril, sans pr�cision sur le mode de gouvernance des projets ni sur leur financement. D'ailleurs m�me, nous pourrions partager la m�me question vis-�-vis du Pr�sident de la R�publique en mati�re de gouvernance. Il annonce, par exemple, la cr�ation d'une structure, soit un �tablissement public, soit une soci�t� nationale � capitaux publics r�unissant aux c�t�s de l'�tat, les collectivit�s locales charg�es de mettre en ?uvre les infrastructures de transport.

La question de cette nouvelle soci�t� pose, bien s�r, des questions tr�s importantes : quel rapport avec l'autorit� organisatrice des transports le S.T.I.F., par exemple ? Et quelle est la place des collectivit�s qui n'ont pas �t� jusqu'� ce jour associ�es � la r�flexion autour de ce projet, alors qu'il est bien �vident qu'elle ne peut pas voir le jour - cette soci�t� - sans le point de vue des collectivit�s locales ?

Je crois que, tout simplement, Paris est m�me, au contraire, � l'origine du d�veloppement de la pens�e m�tropolitaine ces derni�res ann�es, avec des initiatives prises d�s 2001 visant � instituer un lieu de dialogue et d'�changes entre �lus des collectivit�s de la m�tropole, ce que tout le monde s'accorde � reconna�tre comme une exigence, une exigence imp�rieuse, comme le dit d'ailleurs le Pr�sident de la R�publique dans son discours du 29 avril : "Que Paris M�tropole grandisse, je n'y vois que des avantages". Il faut donc bien entendre ce qui est formul�. Eh oui, absolument !

Par ailleurs, je crois que Paris a donn� l'exemple de son dynamisme dans son apport � cette pens�e m�tropolitaine. Nous accueillions avec mon ami Jean-Louis MISSIKA, vendredi apr�s-midi, la Conf�rence territoriale du c�ne sud de l'innovation qui r�unissait tout ce que le Sud de Paris peut r�unir d'universit�s, de grandes entreprises, les Pr�fets des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne, les universitaires, les chercheurs, les grands laboratoires, pour travailler ensemble avec Paris � un projet de d�veloppement dans ce domaine.

De m�me, concernant la consultation du Grand Paris, nous attendons les nouvelles propositions concernant la suite qui sera donn�e, puisque les premi�res qui nous avaient �t� faites pour la suite du travail coop�ratif dans ce domaine n'�taient, de toute �vidence, pas satisfaisantes puisqu'on nous proposait la cr�ation d'un �tablissement public foncier d'am�nagement, ce qui est quand m�me tr�s loin de correspondre aux attentes intellectuelles et de pilotage politique.

Voil�, Monsieur le Maire, chers coll�gues, ce que je pouvais indiquer en r�ponse � ce qui n'�tait pas une question.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Monsieur COUDERT, vous avez la parole.

M. Thierry COUDERT. - Je ne sais pas si c'�tait une question ou pas une question, mais, ce que vous faites n'est pas une r�ponse, en tout cas.

Je me r�jouis n�anmoins qu'aussi bien M. le Maire que M. l'adjoint, vous rendiez hommage au Pr�sident de la R�publique et que vous attendiez beaucoup de sa parole et comme?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Restons calme !

M. Thierry COUDERT. - Ah bon ? Pourquoi ? Parler du Pr�sident de la R�publique, c'est perdre son calme ? Excusez-moi.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous pouvez �tre habitu� aux thurif�raires, ce n'est pas vraiment notre culture, vous voyez ?

M. Thierry COUDERT. - Oui, mais entre �tre thurif�raire et �tre constructif, on peut choisir aussi la deuxi�me formule plut�t que d'�tre attentiste de ce que le Pr�sident indiquera. Donc, je vous recommande, si vous ne souhaitez pas effectivement �tre dans le "thurif�rarisme", d'�tre dans le constructivisme et, � ce moment-l�, de nous expliquer, lors d'un prochain d�bat, quelle est la politique, dans ses grandes lignes, en mati�re d'habitat, d'urbanisme, de transport, etc., que vous voulez d�velopper dans le Grand Paris, car le Grand Paris est sans doute un grand mariage, mais encore faut-il savoir ce que chacun apporte dans la corbeille.

Pour l'instant, on a l'impression qu'� part apporter un concept et, puis, quelques �lus dans une structure qui n'est certes pas d'un tr�s grand concret, sur le fond, il ne se passera rien.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur COUDERT.

Je rel�ve avec satisfaction la diff�rence de tonalit� de votre deuxi�me intervention. Sans doute Pierre MANSAT qui convainc beaucoup d'�lus de droite et de gauche dans la m�tropole parisienne a-t-il eu de l'influence sur vous ?

Deuxi�mement, sur ce dossier, je n'ai que des preuves de mon �tat d'esprit constructif. J'esp�re qu'on me donnera des occasions de continuer.

Troisi�mement, ce qui n'�tait pas le cas de votre premi�re intervention, je n'en ai pas parl� � Pierre MANSAT, mais dans les prochains mois, qu'il y ait un d�bat au Conseil de Paris sur la m�tropole parisienne ne me pose aucun probl�me et donc il convient de r�fl�chir pour voir quand cela, dans les six, huit mois qui viennent, pourrait prendre place. Ce serait une excellente id�e. Il vaut mieux que vous posiez des questions, vous voyez. Cela vous r�ussit mieux.

Juillet 2009
Débat
Conseil municipal
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