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2010, DLH 356 - Réalisation par Paris Habitat OPH d'un programme de construction d'une résidence sociale de 47 logements PLA-I situé 55-57 rue Chardon Lagache (16e).


Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DLH 356 : une adresse dans le 16e arrondissement.

M. Ian BROSSAT est inscrit et ensuite M. AURIACOMBE.

M. Ian BROSSAT. - Madame la Maire, chers coll�gues, par ce projet de d�lib�ration, la Ville de Paris s'engage � r�aliser un programme de construction d'une r�sidence sociale de 47 logements P.L.A.-I., c?est-�-dire tr�s sociaux, au 55-57, rue Chardon-Lagache dans le 16e arrondissement.

Notre majorit� poursuit, par ce programme de logements, son action volontariste dans le domaine du logement social et de la solidarit�. Le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche ne peut �videmment qu'approuver ce projet qui correspond particuli�rement bien � des objectifs que nous avons souhait� inscrire fortement dans le cadre du programme local de l'habitat, adopt� par notre Assembl�e le mois dernier.

Ces objectifs, que nous avons port�s, rappelons-le, visent un double r��quilibrage. Le premier concerne le type de cat�gories de logements sociaux, en l?occurrence en faveur des logements P.L.A.-I. tr�s sociaux. Le second r��quilibrage, qui me tient tout particuli�rement � c?ur, est un r��quilibrage g�ographique, qui vise � la production de logements sociaux dans les arrondissements qui en comptent le moins, comme le 16e arrondissement qui plafonne, rappelons-le, � seulement 2,5 % de logements sociaux sur son territoire.

Mais, chacun le sait ici, cela a �t� rappel� par mes coll�gues pr�c�demment, Gilles ALAYRAC et Gauthier CARONTHIBAULT, programmer la construction de logements sociaux dans les arrondissements de Droite, dans le 16e arrondissement en particulier, cela constitue, manifestement aux yeux de certains, une faute de go�t intol�rable. Pas de �a chez nous, nous diton � chaque fois.

Dans le 16e arrondissement, quatre programmes de logements sociaux sont actuellement bloqu�s par des recours judiciaires motiv�s � n'importe quel pr�texte. Dans le cadre du budget, nous avons encore une fois entendu Claude GOASGUEN nous expliquer, sur tous les tons et avec des pr�textes les plus grotesques les uns que les autres, qu?il ne voulait pas de logements sociaux sur son territoire, ou plut�t qu?il en voulait bien mais il trouve syst�matiquement une mauvaise raison pour s?y opposer.

Ces actions, ces recours de riverains, b�n�ficient, on le sait, du soutien actif du maire du 16e, qui pointe quant � lui le risque de voir son arrondissement d�natur� par le logement social.

Dans une interview au magazine "Valeurs actuelles", on insiste d?ailleurs sur la nouvelle d�linquance que ne manquerait pas de cr�er les logements sociaux. Et, selon le maire du 16e arrondissement, c?est bien l� l?objectif du Maire de Paris qui, je cite Claude GOASGUEN : "Le Maire de Paris qui a pris d�lib�r�ment l'habitude de reloger, en priorit� dans les arrondissements de Droite, des populations en grande difficult�, sans pr�voir d'accompagnement social".

Ces propos, qui stigmatisent les locataires du logement social, sont indignes. Ce sont des propos irresponsables, ils trahissent chez l'U.M.P., en tout cas parmi ses �lus de l'Ouest, une forme de racisme social inacceptable. Une volont� de chasser les plus fragiles des Parisiens, loin, tr�s loin de leur suppos� fief, alors que la crise du logement s?aggrave � Paris.

L'avis n�gatif donn� � ce programme rue Chardon-Lagache au dernier Conseil du 16e arrondissement en est une nouvelle preuve accablante.

En tout cas, vous pouvez compter, Monsieur le Maire, sur notre combativit� pleine et enti�re pour soutenir les productions de logements sociaux dans l'ensemble des arrondissements de Paris, et tout par particuli�rement en faveur du r��quilibrage � l?Ouest du logement social.

Je vous remercie.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � M. AURIACOMBE.

M. Pierre AURIACOMBE. - Madame la Maire, merci.

Tout d'abord, M. Ian BROSSAT vient de nous faire un amalgame de propos, de d�clarations, certes, mais de propos qu?il a amalgam� les uns avec les autres, et o� il affirme que lorsqu?il y a des personnes en grande difficult�, nous sommes favorables � un accompagnement social.

Si ce n'est pas votre cas, je le regrette, mais bien �videmment des personnes en grande difficult� demandent un accompagnement sp�cifique. Cela me para�t aller de bon sens.

Par ailleurs, M. Ian BROSSAT est tr�s sensible, il vient de nous l'expliquer, aux logements sociaux dans le 16e et nous l'en remercions. J?esp�re qu?il est tout aussi sensible � la notion de d�mocratie locale. Car ici, c?est bien de cela qu?il s?agit dans ce programme.

On a un bel exemple : mes coll�gues Claire de CLERMONT-TONNERRE et Jean-Baptiste MENGUY en ont parl� tout � l?heure dans le 15e arrondissement, mais ici c?est vraiment un tr�s bel exemple.

Je vais prendre 30 secondes � une minute pour revenir sur l'historique. Tr�s rapidement, en 2007, la Ville a acquis le 55-57, rue Chardon-Lagache et en d�cembre 2007 a �t� pr�sent� devant le Conseil du 16e arrondissement, o� si�ge M. MANO, le projet initial. Le maire de l?�poque, M. Pierre-Christian Taittinger, a alors fait un v?u pour que ce foyer soit affect� aux personnes �g�es.

Le v?u a �t� modifi�, � la demande de M. MANO, qui nous a expliqu� que l'association "Les papillons blancs", foyer pour jeunes d�ficients mentaux, recherchait un local. Ce v?u a �t� adopt� � l'unanimit� des pr�sents, droite et gauche confondues. Tr�s bien.

A ce moment-l�, en juillet 2008, un jury a �t� mis en place, il s'est r�uni et quelques candidats ont �t� retenus � ce moment-l�. Nous sommes ici en juillet 2008. Depuis, plus de nouvelles ! La d�mocratie locale dispara�t subitement, et nous nous retrouvons en mars 2010 devant un nouveau projet qui appara�t, et pendant deux ans aucune concertation, rien du tout avec les �lus locaux du 16e arrondissement.

Certes, Monsieur MANO, vous �tes vous-m�me �lu du 16e et vous pouvez vous concerter avec vous-m�me et je vous en f�licite, mais je crois que nous en avons d�j� parl� ensemble r�cemment, dans d?autres lieux, c?est le probl�me de la concertation personnelle. Ce n'est pas mon id�al de d�mocratie, moi je pr�f�re que l?on fasse participer tout le monde.

On aurait souhait�, pour ce projet, que vous allez mettre en place, que vous allez le voter, plus de concertation. On aurait souhait� une vraie d�mocratie locale. Alors, M. Ian BROSSAT aura beau dire que l?on cherche des excuses, non ! On veut une d�mocratie locale !

C'est pourquoi nous voterons contre, car c'est vraiment l'exemple type de ce qu'il ne fallait pas faire.

Monsieur MANO, je vous remercie par avance de r�pondre � la question que je vous ai pos�e, c?est-�-dire sur la mise en place de ce projet et de ne pas me dire une fois de plus que nous sommes contre les logements sociaux, mais de bien vous rendre compte qu?ici on nous impose un projet. Ce n'est m�me pas la peine de nous demander notre avis dans ces cas-l�.

Merci par avance.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Voil�, M. MANO va vous r�pondre.

M. Jean-Yves MANO, adjoint, au nom de la 8e Commission. - M. AURIACOMBE a raison sur un point : le projet initial a �t� fait dans la perspective de d�velopper une structure d?accueil d?adultes trisomiques � la demande d'une association.

Nous avons beaucoup travaill� avec cette association, nous avons beaucoup travaill� avec les architectes, et il se trouve que la surface disponible, compte tenu des contraintes qui ont pu na�tre en mati�re de logement recevant des handicap�s, ne permettait pas un �quilibre financier pour l?association. Nous avons donc, avec regret, fait �voluer ce projet vers une r�sidence sociale plus classique, mais je ne pense pas qu?en soi, le fait d?avoir une r�sidence sociale plus classique, accueillant des publics qui peuvent avoir des difficult�s momentan�es, puisqu'il n'y a pas un ciblage tr�s sp�cifique sur le public qu'elle recevra, structure qui devrait satisfaire les �lus du 16e, puisque ce type de structure b�n�ficie, bien �videmment? est g�r�e par une association avec un accompagnement social personnalis� des personnes qui s'y trouvent.

En cela, je rejoins la revendication de M. AURIACOMBE tout � l'heure qui dit : "Oui, il faut absolument avoir un accompagnement social !" C'est le cas ! Oui, dans une r�sidence sociale, il y a un accompagnement social.

Je ne pense pas qu'il y a lieu l� d'�tre contre, si vraiment vous �tes favorables � l'id�e d'avoir une r�sidence sociale sur ce site pour accueillir des publics qui peuvent avoir des difficult�s momentan�es, quels qu'ils soient.

Bien �videmment, nous allons voter ce projet, mais je ne peux pas? Je reviens un peu sur votre discours, Monsieur AURIACOMBE. Syst�matiquement, on le fait, mais adjoindre "difficult�s sociales" et "n�cessit� d?accompagnement social" aux mots "logement social" n'est pas acceptable. Je vous le dis et je vous le r�p�te ! 70 % des Parisiens ont acc�s potentiellement financi�rement � un logement social. Croyez-vous que 70 % des Parisiens ont un comportement asocial n�cessitant un accompagnement social ?! Bien �videmment que non !

Continuez dans votre discours qui stigmatise syst�matiquement l'image m�me du logement social, vous ne facilitez pas le logement des Parisiens qui ont acc�s potentiellement au logement social, y compris dans le 16e arrondissement. Je pense qu?il faut que vous fassiez �voluer votre discours sur le sujet pour �tre un peu cr�dible.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et EELVA).

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 356.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DLH 356).

Décembre 2010
Débat
Conseil municipal
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