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2010, Vœu déposé par le groupe E.E.L.V.A. relatif aux animaux sauvages dans les cirques à Paris. Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Nous allons maintenant examiner des v?ux qui ne se rattachent � aucun projet de d�lib�ration, le v?u n� 106 a �t� d�pos� par le groupe E.E.L.V.A. et le v?u n� 106 bis par l'Ex�cutif.

Cela a trait aux animaux sauvages dans les cirques � Paris.

Je donne la parole � Christophe NAJDOVSKI, pour une minute.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Paris accueille depuis tr�s longtemps des cirques sur son territoire et cela fait partie de l'identit� de Paris.

Avec la charte "Droit de cit� pour les cirques" adopt�e en 2002, la Ville de Paris a r�affirm� son attachement � pr�server la place des cirques � Paris.

Les �lus �cologistes partagent pleinement cet attachement.

Si la Ville ne subventionne que des cirques qui n?utilisent pas d?animaux, il n?en demeure� pas moins quelle accorde des autorisations d'utilisation du domaine public � des cirques utilisant des animaux sauvages.

Un certain nombre de villes en France dont Montreuil ou Bagnolet, par exemple, ont interdit la pr�sence sur leur territoire des cirques utilisant des animaux.

Sans aller jusqu'� une interdiction imm�diate et non concert�e, nous souhaitons que la Ville de Paris engage une r�flexion et une concertation avec les entreprises de cirque qui utilisent des animaux sauvages afin qu'� terme celles-ci pr�sentent au public parisien des spectacles n'incluant plus d'animaux sauvages.

De nombreux probl�mes et questions sont en effet soulev�s par la captivit� d'animaux sauvages, principalement le manque d'espace. Comme le dit le juriste et philosophe Jean-Baptiste JEANG�NE VILMER dans son livre "Ethique animale", de grands animaux passent leur vie dans des cages minuscules et ne sortent de leur cage qu?un quart d?heure ou une demi-heure par jour.

Ils sont dans l'obscurit� totale 12 heures par jour dans des camions ferm�s et n?ont aucune stimulation dans 90 % du temps. Il est temps de sortir de cet esclavagisme et de promouvoir d'autres pratiques circassiennes.

C'est le sens de notre v?u qui propose une m�thode progressive et concert�e pour arriver � cet objectif.

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Alors, Monsieur le Maire, Christophe GIRARD ?

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Apr�s avoir �t� tent� de pr�senter un v?u sur l'interdiction des clowns, j'ai finalement d�cid� de le retirer mais d?apporter tout de m�me quelques �l�ments de r�ponse � ce v?u qui est un v?u qui touche � un sujet tr�s compliqu�.

Je me souviens, lorsque nous avions vot� la subvention pour l'?uvre du surr�aliste Broodthaers avec un oiseau, le perroquet en cage, d'avoir subi la violence des associations de d�fense des animaux et parfois une grande hyst�rie, puisque j'ai �t� enferm� dans mon bureau, j'ai �t� poursuivi dans la rue, m�me � New York, par des gens vraiment tr�s agressifs. Je pense que c'est un sujet qu'il faut aborder, comme le fait Christophe NAJDOVSKI, avec tranquillit� et dans la discussion.

La pr�sence d'animaux sauvages dans les spectacles de cirque rel�ve d'une tr�s longue tradition depuis le XVIIIe si�cle en Angleterre et depuis le XIXe en France.

Le premier spectacle de cirque est consid�r� comme �tant celui de Philippe Astley � Londres, en 1768, qui cr�� une nouvelle forme de spectacle fond�e sur des exercices �questres. Le cirque m�nagerie succ�da au cirque �questre au XIXe si�cle, fond� en 1854 par une famille anglaise, les Pinder, le cirque Britania traverse la Manche d�s 1868� et prend le nom de Cirque Hippodrome des fr�res Pinder.

Pr�s de 150 ans apr�s l?arriv�e du cirque Pinder en France, les cirques traditionnels attirent chaque ann�e des milliers de spectateurs � Paris notamment lors des f�tes de fin d?ann�e, et les f�tes de No�l en particulier, les grandes cirques traditionnels Pinder, Ph�nix, Alexis Gruss, Bouglione, Messidor sont accueillis tous les ans sur les pelouses de Reuilly, bois de Vincennes, et de Saint Cloud, bois de Boulogne.

Leur installation sur ces deux pelouses fait l?objet d?un travail d?instruction pr�cis de la Pr�fecture de police, que je remercie, qui effectue une s�rie de contr�les, notamment par la Commission de s�curit� et la Direction des Services v�t�rinaires avant de d�livrer toute autorisation.

Par ailleurs, la D�l�gation g�n�rale � l'Ev�nementiel et au protocole de la Ville de Paris, et je remercie du tr�s bon travail que m�ne M. BRUNETEAU en particulier, m�ne un travail de concertation et de coordination entre les cirques et toutes les directions concern�es, Direction des espaces verts et de l'environnement, je salue aussi le travail de Mme GIBOUDEAUX, Direction de la voirie, Direction de la Propret�, Direction des Affaires culturelles pour que les meilleures conditions soient r�unies pour l?installation temporaire de ces cirques. Je vous signale d'ailleurs que nous sommes aujourd'hui la capitale du cirque dans le monde et que c'est apr�s le cin�ma, la deuxi�me fr�quentation culturelle la plus populaire.

La Ville de Paris aux c�t�s de nombreuses autres communes a sign� la charte "Droit de cit� pour les cirques".

En f�vrier 2002, et je repr�sentais le Maire, j?ai sign� cette charte avec Catherine TASCA alors Ministre de la Culture.

Cette charte �tait le r�sultat d?une concertation approfondie entre l'Association des Maires de France, l'A.M.F., que conna�t bien Pierre SCHAPIRA, la F�d�ration nationale des collectivit�s territoriales pour la culture, la F.N.C.C., les organisations professionnelles des arts du cirque, et le Minist�re de la Culture.

Elle s'est donn�e pour objectif de favoriser le dialogue entre les collectivit�s territoriales et les professionnels du cirque afin d'am�liorer les conditions d'accueil du cirque dans les villes.

Cette charte rappelle dans l?une de ses annexes, la l�gislation qui encadre l?utilisation des animaux dans les spectacles, leur transport et leur commerce.

Je souhaite pr�ciser par ailleurs, que la Ville de Paris ne subventionne pas les cirques traditionnels, qui sont des entreprises, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, totalement priv�es.

Mais Paris a donn� leur place � tous les cirques qu'il s'agisse des cirques traditionnels du magnifique chapiteau des Arts Sauts qui s'�tait install� pelouse de Reuilly apr�s la Villette, ou des cirques de cr�ation, plus fragiles, comme le cirque Roman�s, que nous d�fendons bec et ongles, le cirque Adrienne LARUE, longtemps implant� dans le 18e arrondissement, ou encore le cirque �lectrique actuellement � la Porte des Lilas sans oublier, �videmment, James THIERREE, que nous avons accueilli � plusieurs reprises au th��tre de la Ville et ailleurs, ou bien je pense au cirque ELOIZE de Montr�al accueilli au th��tre du rond-point.

Sensibles � la condition des animaux sauvages dans le cirque, nous proposons un v?u de l'Ex�cutif, permettant de renforcer notre vigilance et notre concertation avec la Pr�fecture de police, pour garantir le respect de la l�gislation en vigueur, puisque comme cela est �voqu� dans votre v?u, Monsieur NAJDOVSKI, le contr�le de l?application de la l�gislation concernant les animaux de cirque rel�ve, en effet, de la Pr�fecture de police, Monsieur le Pr�fet.

Par ailleurs, ce v?u de l?Ex�cutif propose que j'organise au d�but de l'ann�e 2011 une r�union associant les �lus int�ress�s, au-del� de tout engagement partisan, les repr�sentants des cirques traditionnels et la D�l�gation g�n�rale � l'Ev�nementiel et au protocole pour ouvrir le d�bat et la r�flexion sur la place des animaux sauvages dans le cirque et faire �voluer les pratiques concernant leur utilisation dans les spectacles.

Nous avons eu l'occasion d'en discuter avec Christophe NAJDOVSKI hier et j'esp�re que vous accepterez de retirer votre v?u au profit de ce v?u de l'Ex�cutif.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur GIRARD.

Monsieur NAJDOVSKI ?

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Je dirai juste � M. GIRARD que "les animaux ne sont pas des clowns" : c'est le nom d'une p�tition qui a �t� initi�e par une association "Code Animal" pour une �volution du cirque traditionnel vers un cirque sans animaux, p�tition qui a �t� sign�e par Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Ah non, s�rement pas !

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - C'est sur le site de l'association, c'est sur Internet.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Je conteste et je ne signerai jamais une chose pareille. J'aime le cirque avec des animaux.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - C'est ce que l'on a pu lire sur Internet.

(Vives d�n�gations de Mme HIDALGO).

D?accord. Je ne faisais que mentionner ce que j'ai pu lire sur le site de l'association en question.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Mme HIDALGO voudrait dire un mot. Lui permettez-vous ?

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Bien s�r.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Permettez-moi de dire, premi�rement, que je d�mens tout � fait cette information.

Deuxi�mement, pour ceux qui en douteraient, je suis vraiment quelqu'un qui soutient tr�s fortement le cirque. Je serai d?ailleurs dimanche apr�s-midi avec Alexis GR�SS, qui est quelqu'un qui aime les animaux, qui travaille avec des animaux et jamais je ne signerai une p�tition pareille. Donc, les signataires qui ont mis mon nom ont utilis� mon identit� pour cautionner une cause que je ne d�fends pas.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Tr�s bien. Simplement, je mentionnerai que nous aussi, nous aimons le cirque. Simplement, nous souhaitons que les pratiques �voluent dans la concertation et dans le dialogue, et pas avec des m�thodes d'interdiction, donc nous acceptons le v?u de l'Ex�cutif, donc je retire volontiers mon v?u au profit de celui propos� par Christophe GIRARD.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Donc, le v?u n� 106 est retir�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt� � l'unanimit�. (2010, V. 333).

Décembre 2010
Débat
Conseil municipal
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