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2010, DLH 285 - Réalisation par la RIVP d'un programme de construction comportant une résidence sociale pour jeunes travailleurs de 30 logements PLAI, 72 avenue Félix Faure (15e).


Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DLH 285. Il s'agit de la r�alisation par la R.I.V.P. d'un programme de construction comportant une r�sidence sociale pour jeunes travailleurs.

M. ALAYRAC a la parole, pour moins de 5 minutes.

M. Gilles ALAYRAC. - Oui, moins de 5 minutes.

Merci, Madame la Maire.

Chacun le sait, les difficult�s d'acc�s au logement, � l'emploi, � l'autonomie s'accentuent pour les jeunes � l?heure o� la crise les frappe de plein fouet, qu?ils soient salari�s, apprentis, �tudiants ou en recherche d'emploi. Pour accompagner les jeunes dans leurs processus de socialisation et d'insertion, il faut de la stabilit� et cela passe d'abord par le logement.

Trouver un logement temporaire quand on est jeune, que l'on vient juste de d�crocher son dipl�me ou que l?on est en stage, rel�ve du parcours du combattant !

Aussi, la Ville de Paris, tr�s attentive � cette probl�matique et d�sireuse de contribuer � l'autonomie des jeunes, accomplit des efforts importants dans ce sens. Elle a mis en place une allocation de 80 euros minimum par mois, sous conditions de ressources, accessible aux jeunes travailleurs et aux �tudiants boursiers qui consacrent moins de 30 % de leurs ressources au paiement de leur loyer. Elle subventionne aussi les foyers de jeunes travailleurs alors qu?ils ne l?�taient pas avant 2001.

Enfin, elle s'est engag�e � cr�er 3.000 places en foyer pour eux sous la mandature.

Le programme de r�sidence sociale du 72 avenue F�lix Faure dans le 15e arrondissement est donc la concr�tisation de cette volont� politique. Ce seront 30 logements situ�s du deuxi�me au cinqui�me �tage du futur immeuble qui prendra place en 2013 en lieu et place de l'actuel patronage la�que. Cet immeuble vieilli n'est plus aux normes et sa reconstruction est in�vitable. La droite du 15e arrondissement consid�re une nouvelle fois que le choix du lieu n'est pas judicieux pour l'implantation de logements. C'est de tout �vidence la posture qu'elle adopte syst�matiquement quand on construit dans cet arrondissement.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Mais non, c'est n'importe quoi !

M. Gilles ALAYRAC. - On le voit avec les projets de Boucicaut ; on l?a encore entendu tout � l?heure avec celui de la rue de Lourmel : �a ne va jamais ; soit il faut faire moins haut, soit il faut faire ailleurs. Bref, �a ne va pas !

Bien �videmment, l'opposition est pour le logement social. Elle est pour l'acc�s au logement des jeunes salari�s, mais jamais l� o� la Ville le pr�voit.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Ce n'est pas s�rieux.

M. Gilles ALAYRAC. - Par contre, elle se garde bien de proposer en amont des sites o� la Ville pourrait concr�tiser son projet de loger les Parisiens qui en ont tant besoin, et en particulier les jeunes auxquels je fais allusion.

En conseil d'arrondissement, elle a contest� aussi l'id�e d'associer un lieu d'animation comme le sera le futur patronage la�que r�nov�, agrandi, avec un lieu de r�sidence, comme le sera ce foyer de jeunes travailleurs.

Cette id�e, pour ma part, ne m?effraie pas. Nous pouvons au contraire imaginer des �tablissements publics polyvalents, modernes, ouverts, mais aussi avec une bonne insonorisation qui puisse r�pondre � de multiples besoins de nos concitoyens.

Et puis la d�marche de nos pr�d�cesseurs au d�but du si�cle dernier, qui avaient lanc� une souscription pour un patronage la�que, �tait une d�marche ouverte, sociale et g�n�reuse.

C'est cet �tat d'esprit que nous pr�servons avec le projet qui demeurera fid�le � la tradition la�que, plurielle, humaniste du 72 avenue F�lix-Faure.

Notre groupe votera donc ce projet de d�lib�ration.

Mme V�ronique DUBBARY, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur ALAYRAC.

Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE a la parole �galement.

Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, ce projet de d�lib�ration logement me donne, au nom de Philippe GOUJON, l'opportunit� de m?exprimer sur le projet de patronage la�que que vous avez d�cid� de r�aliser sans tenir compte des attentes de la mairie du 15e arrondissement, eh oui !

Il y a environ un an et demi, le d�put�-maire du 15e a appris via une lettre-circulaire la cr�ation par le Maire de Paris d?un comit� de pilotage sur la r�habilitation du patronage la�que et sa convocation � la premi�re r�union de ce comit�.

Surpris par cette d�marche, Philippe GOUJON a tenu � exprimer au Maire de Paris son �tonnement devant ce proc�d�. Vous avouerez que la d�marche n'est pas banale : d'un c�t� vous lancez en Conseil de Paris un d�bat sur la n�cessit� d'une plus grande d�centralisation, et de l?autre, lorsqu'il s'agit d'un �quipement local, vous faites le service minimum en vous contentant de tenir le maire d?arrondissement "inform�" de la cr�ation du comit� de pilotage sans prendre la peine de le consulter en amont sur son p�rim�tre, sa composition et les dates de r�union.

Nous nous interrogeons sur les choix et crit�res qui ont pr�valu pour la s�lection des membres de ce comit�, quand on voit qu?il est principalement constitu� d?associations de gauche. Il m'aurait sembl� quand m�me plus pertinent d'associer l'ensemble des associations de l?arrondissement.

Le maire du 15e n'a pas souhait� pour autant boycotter ce comit� de pilotage. Nous avons ainsi particip� � plusieurs r�unions au cours desquelles nous ne sommes pas parvenus � obtenir les r�ponses escompt�es.

Nous n'avons par exemple jamais r�ussi � savoir si r�ellement aucune possibilit� de r�habilitation ne pouvait �tre envisag�e pour conserver au b�timent l?identit� ext�rieure que nous connaissons. Cette absence de r�ponse sur ce point est d?autant plus surprenante quand l?on sait que d�s 2001, la Ville nous avait indiqu� vouloir r�habiliter ce lieu, le restaurer et non le d�molir.

M. DARGENT lui-m�me a annonc� en juin 2001 que "la Ville votera tr�s prochainement des cr�dits pour r�habiliter ce lieu, l'insonoriser, permettre � de nombreuses associations du 15e de trouver l� un lieu convivial".

Compte tenu des tr�s fortes contraintes budg�taires que nous impose le Maire de Paris et des op�rations annul�es ou report�es dans le 15e, un projet de r�habilitation aurait sans doute entra�n� un co�t moins �lev� que la construction d'un nouveau b�timent estim� � 5 millions d?euros.

Nous regrettons �galement que les tout derniers arbitrages du maire de Paris sur les investissements localis�s 2011 aient privil�gi� ce projet au d�triment d'autres priorit�s et urgences locales.

Bien que nous ayons assist� � plusieurs comit�s de pilotage, nous ne savons toujours pas comment les lieux seront g�r�s, quel sera le devenir de l'association "patronage la�que maison pour tous", y aura-t-il une nouvelle association avec dissolution de l'association actuelle ? Quel sera le mode de gestion de cet �quipement, �quipement transf�r�, d�l�gation de service public ? M�me le pr�sident et le directeur de l'association, que le maire du 15e a r�cemment re�us, ne disposaient pas de la moindre r�ponse � ces questions pourtant l�gitimes.

Alors, concr�tement, qu?en est-il du projet ?

Vous avez d�cid� de cr�er une trentaine de logements sociaux : c?est l?objet du projet de d�lib�ration qui nous est propos� aujourd'hui.

Sur le fond, bien �videmment, nous sommes favorables � la r�alisation d'un foyer de jeunes travailleurs dans le 15e.

En revanche, nous sommes oppos�s � votre choix d'entasser deux programmes au lieu de r�aliser un vrai projet ambitieux au service de l?arrondissement. Nous regrettons que le projet pr�sent� ne permette pas de r�pondre aux besoins en locaux et lieux d'animation culturelle qui s'expriment dans le 15e, cela d?autant, que comme je le rappelais tout � l?heure, l'emprise r�serv�e � un �quipement culturel dans la seconde phase de la Z.A.C. Boucicaut a �t� r�duite de 3.800 � 750 m�tres carr�s.

Car vous le savez tout autant que moi : les habitants les premiers nous le disent lors des r�unions publiques, dans les conseils de quartier, lors des visites de terrain, ils nous disent que le 15e a besoin de salles insonoris�es pour permettre des r�p�titions pour les formations et les chorales, de lieux permettant d'accueillir des expositions, des spectacles scolaires, des associations sportives qui ne disposent pas toujours d?horaires dans les gymnases du 15e, de salles accessibles pour permettre aux habitants de c�l�brer les �v�nements familiaux - anniversaires, f�tes, etc. -, de lieux pour permettre aux associations, dans leur diversit�, de se r�unir, associations de locataires, de commer�ants, etc. L'actuelle maison des associations, tr�s excentr�e, ne permet pas de r�pondre � l'ensemble de ces demandes.

Dans le projet qui nous est impos�, rien de cela n'appara�t. Il s?agit d'une v�ritable occasion rat�e.

Le vrai probl�me qui se pose aujourd'hui � travers les orientations que vous avez prises de fa�on unilat�rale pour ce projet, c'est votre volont� de tout sacrifier au b�n�fice du logement social.

� Boucicaut, comme sur l?emprise du patronage la�que, vous bourrez les sites de logements sociaux au d�triment des �quipements publics n�cessaires � la vie des habitants du 15e arrondissement, et �a, d�sormais, nous ne l'accepterons plus !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.PA. et Centre et Ind�pendants).

(Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, remplace Mme V�ronique DUBARRY, au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - La parole est � M. MANO pour vous r�pondre.

M. Jean-Yves MANO, adjoint, au nom de la 8e Commission. - D�cid�ment, M. ALAYRAC avait raison : vous �tes �videmment pour, mais jamais l� o� on le propose. Car vous �tes pour le logement social, vous �tes pour le foyer de jeunes travailleurs, mais que vient faire ce foyer de jeunes travailleurs avec un �quipement historique du 15e arrondissement, qui avait un certain volume, que j'ai fr�quent� comme beaucoup d'associations de gauche d?ailleurs, des 15e et 16e arrondissements, parce que sans doute, c'�tait le seul ou elles �taient re�ues.

Ce lieu a une histoire et je trouve convenable qu'on ait r�ussi � optimiser la parcelle pour mixer � la fois un lieu d'accueil associatif li� � l?histoire de ce lieu, et puis, saisissant l'opportunit� de densification, car une ville de 105 kilom�tres carr�s doit toujours se poser la question de la densification possible, surtout pour y accueillir des jeunes qui, soit pour leur premier emploi sur Paris, trouvent l� un lieu d'accueil extr�mement sympathique ou bien pour les jeunes qui veulent d�cohabiter, comme premi�re �tape vers la v�ritable autonomie.

Et je ne vois pas en quoi ce programme peut g�ner la mairie du 15e arrondissement.

Il ne peut y avoir de double langage permanent : on ne peut pas �tre pour et contre � la fois en permanence ; ceci devient une habitude.

Nous continuerons notre politique comme nous nous y sommes engag�s vis-�-vis des Parisiens qui, je crois, font confiance � Bertrand DELANO�.

Sur le fond des �quipements culturels, vous voudriez qu?en deux mandatures, nous puissions r�parer ce que cent ans d'histoire n'ont pas fait pour le 15e arrondissement ; tout ceci n'est pas tr�s cr�dible.

Nous proposerons bien s�r le vote de ce projet de d�lib�ration.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Une explication de vote a �t� demand�e par M. MENGUY.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Merci, Madame la Maire.

J'ai �cout� avec beaucoup d?attention ce que notre coll�gue Gilles ALAYRAC a dit, et la r�ponse de M. MANO.

Sur ces questions, il me semble important de faire un rappel. On a �voqu� un projet que la mairie du 15e n'a pas vot�, c'est le projet Desnouettes. Pourquoi ? Parce qu'il y avait un certain nombre de probl�mes, notamment une esp�ce d?�lot cubique vert qui �tait pour le moins pas tr�s esth�tique. C'est le conseil de quartier qui avait �mis de nombreuses r�serves. Qu?avons-nous fait en tant qu'�lus du 15e ? C?est de relayer une demande, une inqui�tude des habitants du 15e via le conseil de quartier. On ne va pas commencer � nous en faire le reproche !

Sur Boucicaut, qui a �t� �voqu� pr�c�demment - et le cas du patronage la�que est finalement un prolongement de cette question -, les inqui�tudes sur la superficie de l'ensemble culturel, �galement une inqui�tude du conseil de quartier, mais vous n'en tenez pas compte : c'est quand m�me dommage.

En ce qui concerne les propos de Mme HIDALGO sur l?attitude des �lus de droite et des �lus de gauche du 15e arrondissement ; je rappelle encore qu'au cours d?une r�union de conseil de quartier sur Boucicaut, des �lus de gauche eux-m�mes ont reconnu que certains choix esth�tiques pouvaient encore �tre d�battus parce que ce n'�tait pas forc�ment tr�s beau, je pense notamment � la couleur grise qui rappelait un peu l'univers carc�ral.

Sur le fond, je crois qu?il faut quand m�me que la gauche adopte une certaine r�serve. Nous faisons le plus possible le relais des habitants du 15e, cela me semble de base la n�cessit� pour des �lus, via les conseils de quartier.

Alors, j?entends bien les le�ons de Mme HIDALGO sur ces questions, mais enfin, c?est un peu limite.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Si vous voulez bien conclure.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Et puis sur la forme?

Alors, je regrette que Mme HIDALGO soit partie, comme quoi, pour une fois qu?elle applique le service minimum?

Mais elle dit en gros que malheureusement, les �lus du 15e existent, que malheureusement on prend les habitants du 15e pour des imb�ciles et que de toute fa�on avec la mairie du 15e, il n'y aura pas de concertation.

Si je prends un autre programme du 15e, c?est l?�cole Olivier-de-Serres?

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Non, non ! Monsieur MENGUY, s?il vous plait ! C'est une explication de vote, ou vous passez en revue toutes les adresses du 15e arrondissement ?

(Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, remplace Mme Gis�le STIEVENARD au fauteuil de la pr�sidence).

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Si vous me laissez terminer, vous allez voir que c?est important.

Nous avons eu un rappel formel de Mme HIDALGO pendant le jury de concours que pendant 15 jours, il ne devait y avoir aucune communication ext�rieure et que les r�sultats du concours seraient transmis dans les formes au maire du 15e.

Ce n'est toujours pas transmis au maire du 15e, et 5 jours apr�s il y avait dans la presse une demi-page enti�re sur les r�sultats du concours d'architecture, alors qu'on avait une obligation de r�serve pendant 15 jours, avec une Adjointe au Maire de Paris cit�e dans l'article. J'aimerais bien savoir comment de tels articles peuvent sortir. Il me semble qu?il y a un vrai probl�me entre les r�gles de jury de concours et ce qui est appliqu� en r�alit�. Il conviendra de s'interroger, de savoir comment cela peut sortir.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. N'abusez pas de ma patience.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - N'abusez pas de la n�tre non plus.

(Mouvements de protestation sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et EELVA).

Sur le fond comme sur la forme, il faudra donner des �l�ments de r�ponse sur non seulement les mensonges que vous prof�rez � l'�gard des �lus du 15e mais �galement le respect des proc�dures que vous nous imposez mais que vous ne respectez m�me pas.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Vous, vous ne respectez pas le r�glement int�rieur du Conseil de Paris, et vous �tes fort d�sagr�able � l?�gard de la pr�sidence.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 285.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DLH 285).

Décembre 2010
Débat
Conseil municipal
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