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2010, DLH 54 - Garantie de la Ville de Paris au prêt réhabilitation souscrit par "Paris Habitat OPH" pour la réalisation d'un programme de réhabilitation de 613 logements du groupe immobilier "les quatre frères Peignot" situés 13-15, 8-16, 20-24, et 17-21 rue des Quatre Frères Peignot (15e).


M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DLH 54. Il s?agit d?une garantie de la Ville de Paris � un pr�t concernant une r�habilitation contract� par "Paris Habitat" pour la r�alisation d'un programme de r�habilitation de 613 logements rue des Quatre-Fr�res-Peignot, dans le 15e arrondissement.

La parole est � M. Gilles ALAYRAC pour cinq minutes.

M. Gilles ALAYRAC. - Merci, Monsieur le Maire.

Les Quatre Fr�res Peignot constituent un ensemble de logements sociaux maintenant anciens, ils ont plus de 80 ans, ce sont les anciens H.B.M. et ils n�cessitent une vaste r�novation.

On est, en effet, confront� � de l'insalubrit� qu'il est maintenant temps de r�sorber.

La visite des Quatre Fr�res Peignot par le Directeur g�n�ral de "Paris Habitat" l'an dernier a �t�, me semble-t-il, l'�l�ment d�clencheur de la vaste r�habilitation qui va d�buter et dont je me r�jouis.

Je souligne l'importance des travaux qui vont �tre conduits, d'abord dans les parties communes, avec, par exemple, la r�fection et l'am�lioration de la ventilation des caves et cages d'escalier, la r�fection et la r�vision des toitures et des terrasses, la r�fection ponctuelle des sols. J'observe �galement que les parties privatives ne seront pas oubli�es, avec le remplacement des actuels appareils sanitaires et la r�fection totale des salles de bain.

Ces am�nagements r�pondent aux attentes exprim�es par les r�sidents et leurs repr�sentants et ils n'engendreront pas d'augmentation de loyer.

Le n�cessaire devra �tre fait pour que les travaux r�alis�s en milieu occup� ne perturbent pas trop la vie des habitants et que ces derniers puissent �tre relog�s provisoirement dans de bonnes conditions.

J'insiste sur ce point qui est, naturellement, quelque chose de tr�s sensible, car la dur�e des travaux, 18 mois, sera relativement importante.

Cette op�ration d'un co�t de 5,7 millions d'euros repr�sente un investissement plus que significatif en faveur d'un quartier qui est confront� � des difficult�s.

L'arriv�e des correspondants de nuit qui travaillent sur ce secteur depuis la rentr�e 2009 d�montre la n�cessit� d'un accompagnement particulier de ce quartier o� l'on observe un taux de ch�mage de 12,6 %, une proportion de non-dipl�m�s de plus de 30 % et des familles monoparentales qui repr�sentent plus de 20 % des foyers.

(M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, remplace M. Bernard GAUDILL�RE au fauteuil de la pr�sidence).

Avec la r�habilitation du groupe "Lefebvre-P�richaux", de "Paris Habitat" �galement, je constate que la Ville de Paris m�ne un effort consid�rable dans les quartiers d'habitat social du 15e arrondissement o� vivent nos concitoyens qui ne sont pas les plus favoris�s.

J'en remercie tout particuli�rement notre collectivit�.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je donne la parole � Mme G�raldine POIRAULT-GAUVIN.

Mme G�raldine POIRAULT-GAUVIN . - Je vous remercie et je regrette que le Maire de Paris ne soit pas pr�sent en s�ance pour �couter nos d�bats tr�s int�ressants sur l'avenir de notre collectivit�.

Mes chers coll�gues, je me r�jouis de la r�habilitation de cet ensemble immobilier de 613 logements sociaux dans le 15e pour plusieurs raisons.

D'une part, parce que cette r�habilitation concerne un quartier populaire du 15e, la cit� des Quatre Fr�res Peignot, qui doit se sentir soutenu. Dans la m�moire des Parisiens, ce quartier est connu pour �tre un quartier difficile en termes de s�curit�, mais il a bien �volu�. Il existe encore un d�calage entre la d�linquance objective qui reste faible et le ressenti des habitants et nous devons encore travailler, mais ce secteur, jadis qualifi� de "Bronx", a chang� dans le bon sens.

Il faut continuer � mieux accompagner cette �volution, notamment par le d�veloppement de la vid�oprotection, par l'extension des patrouilles du G.P.I.S. dans les immeubles de ce secteur. Nous esp�rons que l'arriv�e r�cente des correspondants de nuit dans le quartier, que nous appelions de nos v?ux depuis 2001, portera ses fruits.

L?action de l?antenne jeunes est �galement indispensable et nous souhaitons plus que jamais que sa gestion soit d�centralis�e.

L'installation d'un poste de police dans le futur centre commercial Beaugrenelle saura, j'en suis s�re, renforcer utilement ce dispositif qui n'est, pour le moment, pas satisfaisant, avec la fermeture du commissariat de la rue Linois il y a quatre ans.

En raison des travaux du centre commercial, les habitants de la rue des Quatre-Fr�res-Peignot ont eu le sentiment d'�tre les grands oubli�s de la Municipalit� parisienne, malgr� les belles promesses de ses repr�sentants dans le 15e, donc je me r�jouis de cette bonne nouvelle aujourd'hui pour les habitants de la rue des Quatre-Fr�res-Peignot.

Ce projet est, d?autre part, une bonne nouvelle, parce que les engagements de l?Ex�cutif parisien en mati�re de financement des logements sociaux, avec l'objectif de 40.000 sous la mandature, conduisent � faire du chiffre au d�triment de l'entretien et de la r�novation de l'existant.

La politique du chiffre, c'est faire vite et donc faire mal, sans tirer les le�ons des erreurs du pass�, c?est notamment oublier les �quipements municipaux indispensables.

La politique du chiffre, c?est oublier aussi d'investir dans le patrimoine social existant pour le moderniser. Des logements dignes, qui disposent de sanitaires et de pi�ces d'eau en �tat, c'est un minimum ! Et je ne pense pas que ce soit la visite du directeur de "Paris Habitat" qui ait d�clench� ces travaux, puisque les habitants d�non�aient cet �tat de fait depuis de nombreuses ann�es.

Cette r�habilitation a donn� lieu � une concertation avec les associations de locataires pour le d�roulement des travaux, car ils seront r�alis�s en milieu occup�. Nous veillerons � ce que ce protocole entre "Paris Habitat" et les amicales soit respect� dans l'int�r�t des r�sidents.

Plusieurs points sont � souligner : les travaux devront �tre r�alis�s dans chaque appartement en trois semaines ; une aide � la mise en cartons sera propos�e aux locataires qui sont souvent tr�s �g�s ; les techniciens, pour des raisons de s�curit�, devront �tre badg�s dans les ensembles... Par ailleurs, des logements relais seront mis � la disposition pour les relogements d?urgence, avec des solutions de garde-meuble. Mais surtout, ces travaux n?auront pas d'incidence financi�re et ne se traduiront pas par une augmentation de loyer.

Nous serons tr�s attentifs sur ces points.

Pour finir, mes chers coll�gues, permettez-moi d?ajouter deux dol�ances suppl�mentaires.

Premi�re dol�ance, 25 logements vides seront prochainement livr�s dans cet ensemble � la fin du premier semestre 2010 ou au d�but du second semestre 2010. Certes, ils doivent servir de logements relais, mais ils devront, d�s que possible, faire l?objet d'une attribution p�renne. Et j?en profite pour d�noncer le retard inadmissible de "Paris Habitat" pour le traitement des dossiers d'attribution des logements dans le 15e. Nous l'avons d�plor�, dans le 15e, un d�lai de six mois est souvent constat� entre les propositions d?attribution faites par la commission du 15e et la remise des clefs aux locataires. Ce d�lai est un scandale quand on conna�t le nombre important de demandeurs de logement en attente � Paris. Comment justifiez-vous un traitement aussi long des dossiers ?

Deuxi�me dol�ance, dont j'ai fait part aux membres de la 8e Commission lors de sa derni�re s�ance, Monsieur MANO. Votre directeur de cabinet s'�tait engag� � me fournir les r�ponses - j'esp�re que nous aurons le plaisir de les avoir aujourd'hui -. Je demande que soit dress� un bilan de l?occupation des locaux commerciaux de l?ensemble immobilier g�r� par "Paris Habitat" dans cette rue des Quatre-Fr�res-Peignot.

Pourquoi ? Parce que depuis de nombreuses ann�es, les devantures de plusieurs boutiques sont closes sans qu'aucune activit� commerciale ne soit pratiqu�e. Or, les commer�ants d�j� install�s dans cette rue s'en plaignent, car ces rideaux ferm�s ne permettent pas une fr�quentation optimale de la rue. Dans quelques ann�es, il y aura un centre commercial � proximit� et les commer�ants de la rue des Quatre-Fr�res-Peignot craignent que leur rue ne soit d�finitivement d�sert�e.

Comment expliquez-vous cette situation et que comptez-vous faire pour y rem�dier ?

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - La parole pour la r�ponse est � M. Jean-Yves MANO.

M. Jean-Yves MANO, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Deux interventions concernent cette adresse effectivement connue, qui n�cessite une r�habilitation importante, pour un patrimoine ancien, certes, mais qui a fait l'objet en son temps, � la fin des ann�es quatre-vingt, d'une op�ration P.A.L.U.L.O.S., � l?�vidence, de pi�tre qualit� car nous sommes oblig�s d'y revenir presque 20 ans apr�s pour des investissements lourds de salles de bain et d'humidit� relativement importante.

Cela prouve bien qu'� l'�poque, malheureusement, la qualit� des travaux n'�tait pas au rendez-vous. C'�tait sans doute d'autres consid�rations qui d�terminaient l'obtention des travaux.

Je ne vais pas faire de commentaires compl�mentaires, mais nous sommes oblig�s de constater que, sur l'ensemble du patrimoine H.B.M. de cette �poque, qui a fait l'objet de P.A.L.U.L.O.S., nous sommes oblig�s de repasser imm�diatement dessus.

Je ferai r�f�rence � l'op�ration Solidarit� dans le 18e arrondissement, concernant une construction de la m�me �poque, ayant fait initialement objet d'une P.A.L.U.L.O.S., pour laquelle nous sommes oblig�s de tout recommencer.

Oui, "Paris Habitat" se mobilise, vous l'avez compris, dans l'int�r�t des habitants. Il s'agit de faire des travaux relativement importants, p�rennisant � terme la salubrit� de ces immeubles qui n'est pas aujourd'hui garantie, avec la n�cessit� d?avoir des logements tiroirs. Lorsque l?on cr�e ou que l?on restructure des salles de bain, ce ne sont pas des travaux qui peuvent se faire en un ou deux jours.

Je pense que les habitants appr�cient. Apr�s enqu�te aupr�s d'eux, il appara�t que cette op�ration rencontre leur profond accord, nous pouvons nous en r�jouir.

J?ai entendu Mme DOUVIN tenir un discours que je qualifierais de "goujonnesque", c'est-�-dire s�curitaire, parce qu?apr�s tout, dans le 15e arrondissement, on n'entend parler que de cela.

D�s lors qu?un �lu du 15e s?exprime, c?est pour parler de s�curit�. Je ne sais pas si les locataires demandent la vid�osurveillance, nous leur poserons la question. En r�gle g�n�rale, ils ne sont pas tr�s fanas de ce genre d'initiatives.

Jusqu?� maintenant, Paris Habitat n?a pas eu connaissance d?une telle demande, je tiens � le signaler.

En ce qui concerne le probl�me de la commercialit�, Paris Habitat fera l'objet d'une question de ma part pour avoir une r�ponse pr�cise. Je regrette comme vous que des locaux commerciaux soient aujourd'hui ferm�s, mais peut-�tre ne pr�sentent-ils pas une commercialit� suffisante pour que les commer�ants des acceptent.

N�anmoins, je vais m?enqu�rir aupr�s de Paris Habitat afin de conna�tre les causes de la non affectation des locaux commerciaux sur le sujet.

Je r�pondrais �galement que si des travaux ont parfois pris un peu de temps, je regrette que la P.A.L.U.L.O.S. ne trouve plus de financements au niveau de l?�tat. Que vous le sachiez ou non, je vous informe que l?�tat s'est compl�tement d�sengag� de la r�habilitation du patrimoine et que tout est financ� par des emprunts ou par le bailleur social.

C?est subventionn� par la Ville quand il s'agit de mettre en place des Plans Climat. Ce sont des efforts extr�mement importants demand�s aux bailleurs sociaux. Ce n'est pas la politique de cr�ation de 40.000 logements sociaux qui va � l'encontre de l'entretien du patrimoine, c'est le d�sengagement de l'�tat sur l'entretien du patrimoine qui est la cause des retards ainsi constat�s.

Ceci doit �tre dit, mais bien �videmment, je me r�jouis des travaux faits � cette adresse.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

J?ai une demande de prise de parole. Allez-y, Madame.

Mme G�raldine POIRAULT-GAUVIN . - Monsieur MANO, je m'appelle G�raldine POIRAULT-GAUVIN et pas Mme DOUVIN.

Nous si�geons dans la m�me Commission, qui est la 8e Commission, il serait agr�able que vous connaissiez le nom de vos coll�gues, surtout quand ils vous interrogent pr�cis�ment.

Lors de la 8e Commission, Monsieur MANO, votre Directeur de cabinet nous avait dit qu'il nous informerait de la situation commerciale dans cette rue. Ce n'est pas une question anodine, c'est une vraie question pour ce quartier, parce que la gestion par "Paris Habitat" de ces locaux commerciaux n'est pas satisfaisante.

Les commer�ants install�s nous posent de nombreuses questions. Nous, �lus, n'avons pas de r�ponse. Nous attendons que, lorsque l?on pose des questions � l'Ex�cutif dans l?h�micycle, vous donniez les r�ponses. Vous avez �t� averti il y a au moins une semaine. Je ne suis pas du tout satisfaite.

Deuxi�mement, dire que c'est un discours s�curitaire que de parler de vid�oprotection, d'intervention du G.P.I.S. dans les immeubles sociaux, c'est ne pas conna�tre ce qui se passe dans les quartiers, Monsieur MANO !

Votre r�ponse n'est satisfaisante ni de pr�s ni de loin, et je le regrette. N�anmoins nous voterons ce programme "tr�s ambitieux" sur le plan de la r�novation des salles de bain, mais qui ne se limite qu'� cela !

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Monsieur MANO, tr�s rapidement.

M. Jean-Yves MANO, adjoint, rapporteur. - Je vous signale, Madame, que deux repr�sentants de votre groupe politique si�gent au Conseil d'administration de "Paris Habitat".

Ici, c'est le Conseil de Paris. Vous avez la possibilit� d?�crire au Directeur g�n�ral de "Paris Habitat" qui vous adressera une r�ponse en bonne et due forme, ce qui me semble �tre la moindre des choses.

Vous pouvez au moins lui �crire.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 54.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l?unanimit�. (2010, DLH 54).

Mai 2010
Débat
Conseil municipal
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