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2010, DPA 47 - Approbation du principe de restructuration partielle du bâtiment de l'ancienne chaufferie de l'hôpital Broussais situé 96 bis rue Didot (14e) en vue de la création d'un lieu de pratiques artistiques amateurs et des modalités de passation du marché de maîtrise d'oeuvre, dépôt des demandes de permis de démolir et de construire.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DPA 47. Il s'agit de l'approbation du principe de restructuration partielle du b�timent de l'ancienne chaufferie de l'h�pital Broussais, en vue de la cr�ation d?un lieu de pratiques artistiques amateurs.

Je donne la parole � M. Jean-Fran�ois MARTINS.

Permettez-nous de vous saluer pour votre premi�re intervention.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - � l'occasion du dernier Conseil de Paris, on a vot� les premiers grands principes d?am�nagement du site de Broussais, dont l?un des �l�ments cl�s �tait cette fameuse chaufferie.

� l'occasion de ce d�bat, tant au Conseil d'arrondissement qu'au Conseil de Paris, un certain nombre d'engagements avaient �t� pris, et notamment en mati�re de concertation, d?associations des habitants, des associations de quartier, des collectifs, � la d�finition de ce qu'allait �tre le cahier des charges des diff�rents �quipements pr�vus sur le site.

L'un des �quipements cl�s, puisqu?une grande partie de l?am�nagement repose sur cet �quipement, est �videmment l'ancienne chaufferie r�am�nag�e en lieu de pratique culturelle.

� l'�poque, la majorit� municipale l'avait affirm�, il n'y avait pas d'urgence. Les travaux de r�am�nagement de Broussais devaient commencer en 2012 concernant la chaufferie. On avait le temps de prendre le temps de la concertation avec les associations, les collectifs de r�sidents et les conseils de quartier.

C'est donc avec beaucoup de surprise que l?on a vu arriver il y a une semaine en Conseil d?arrondissement, une d�lib�ration, d?une part, dont la vitesse et la c�l�rit� d'arriv�e est quelque peu surprenante, aussi bien pour nous que pour les associations qui se sont mobilis�es, associations qui avaient par ailleurs formalis� diverses proposition concr�tes qui ne sont pas prises en compte, qui sont d?autant moins prises en compte que ce projet de d�lib�ration nous propose de mettre en ?uvre un march� de ma�trise d'?uvre, pour lequel nous n'avons aucun cahier des charges. Ce qui prouve une fois de plus peut-�tre la pr�cipitation de la Ville sur cette histoire.

Si ce n?�tait qu'une histoire de d�mocratie locale, ce serait d�j� beaucoup et beaucoup trop, une injure faite aux associations et aux habitants qui se sont impliqu�s, pour certains depuis plus de dix ans, dans la r�alisation de ce projet, et en particulier de cet �quipement culturel.

C?est aussi une injure faite au succ�s probable, futur, d?un �quipement culturel. On le sait, un �quipement culturel de proximit�, comme celui qui est envisag� � Broussais, s'il se fait sans les habitants, s'il se fait sans les acteurs locaux, on met en p�ril le succ�s futur et son fonctionnement futur.

Enfin, et au-del� du simple aspect d�mocratique et de son succ�s futur, il y a une port�e symbolique : on a eu un d�bat ce matin sur les emprises hospitali�res et sur l'attachement de Paris � son h�pital. R�am�nager un site comme Broussais, c?est r�am�nager un point d?histoire de Paris. Et quand on r�am�nage un site de l?histoire, on am�nage l?avenir. Quand on touche � des symboles forts de l?histoire de Paris, on �labore les symboles qui construiront l'avenir.

De ce point de vue, le projet de r�am�nagement de Broussais, nous l?avions vot� en disant qu'il avait quelques ann�es de retard, que les grands principes d'am�nagement �taient les bons mais qu'ils n'avaient ni la vision, ni l'ambition, ni la cr�ativit� qui permettaient de tracer des lignes de ce que pourrait �tre une ambition urbanistique pour le Sud de Paris � l?horizon de vingt ou trente ans.

Typiquement, cette touche de g�nie, cette touche de cr�ativit� qui manquait dans le projet de Broussais, on aurait pu la trouver gr�ce � la concertation, gr�ce aux associations qui sont une mine de cr�ativit� et qui n?ont pas �t� ici exploit�es autant qu?elles auraient pu l'�tre, autant qu?elles l?auraient voulu. Et Dieu sait qu'elles avaient un certain nombre de propositions � formuler.

On a demand� � retirer cette d�lib�ration du Conseil d'arrondissement. La majorit� municipale l?a refus�. On esp�rait que l?on pouvait trouver sur ce projet une solution unanime parce que tout le monde veut avancer.

La d�lib�ration �tant une fois de plus � l'ordre du jour, je voterai contre.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je donne maintenant la parole � Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Merci, Monsieur le Maire.

La solution unanime, dont vient de parler Jean-Fran�ois MARTINS, existe en fait. Elle a �t� clairement d�montr�e lors du dernier Conseil du 14e arrondissement, o� tout le monde a �mis un avis d�favorable � ce projet.

Monsieur le Maire, dans l'int�r�t de notre arrondissement, je vous demande de bien vouloir retirer ce projet de l'ordre du jour, le temps de prendre en consid�ration les conclusions d'une v�ritable concertation et de revoir ce projet.

Si je vous le demande, c'est pour deux raisons : tout d'abord parce que, comme je le disais, personne n'a � �tre d'accord avec ce projet dans le 14e arrondissement. La semaine derni�re, lors du Conseil, nous avons vot� contre.

Le groupe U.M.P. du 14e arrondissement a vot� contre et a quitt� la s�ance. Les Verts ont quitt� la s�ance. Le groupe centriste a vot� contre et le Modem n'a pas particip� au vote. Les communistes se sont abstenus. Les huit repr�sentants d'associations, qui ont �t� entendus et qui se sont exprim�s au conseil d'arrondissement, sont farouchement contre ce projet. Seul un groupe socialiste clairsem�, peut-�tre par solidarit� avec le maire, a vot� pour et sans enthousiasme.

Nous sommes contre ce projet, tout d'abord comme cela a d�j� �t� dit et comme cela sera, je pense, redit par d'autres �lus, d'autres groupes que le mien, parce que la proc�dure est indigne sur le plan d�mocratique. Les �lus sont plac�s devant le fait accompli : on leur demande de se prononcer comme cela, ex abrupto, sur un projet, sans m�me conna�tre le cahier des charges. Les associations et les artistes sont m�pris�s.

C'est donc indigne sur le plan d�mocratique. Mais si nous sommes contre ce projet, c'est �galement parce qu'il menace d'�tre absolument indigent sur le plan culturel. Alors que c'�tait l'occasion d'une mandature, l'occasion par ce projet culturel de redonner vie � tout le Sud du 14e arrondissement, d'implanter au c?ur du 14e, avec une opportunit� formidable qui est le r�am�nagement de Broussais, un �quipement culturel digne de ce nom et ambitieux.

On pouvait certes discuter du contenu de ce projet. On aurait pu imaginer un centre de cr�ation et d?exposition d'art contemporain. On aurait pu aussi imaginer de faire de ce lieu une salle de concert, comme il en manque tant � Paris, de taille tr�s moyenne, de 200 ou 300 personnes, alors qu'il n'y en a pas beaucoup � Paris et qu'il n'y en a pas dans le Sud de l'arrondissement.

L'enjeu est fort dans le Sud de l'arrondissement, c?est un enjeu qui est �norme en termes d'acc�s de toute la population � la culture. Au lieu de cela, que nous propose la Municipalit�, d?ailleurs avec fort peu de pr�cisions, puisqu?on n?a m�me pas le cahier des charges ? C'est une sorte d'�ni�me maison de jeunes, une MJC de second rang, comme il en existe d�j� pas mal dans le quartier.

�videmment, mes enfants pourront aller gratouiller la guitare dans un centre de pratique amateurs. Mais avec tout le respect que je dois � mes enfants, ce n'est pas comme cela que je con�ois l'avenir culturel du 14e arrondissement et le r��quilibrage de notre arrondissement.

C'est pourquoi le groupe U.M.P. votera r�solument contre ce projet, en esp�rant que vous aurez la sagesse, Monsieur le Maire, de bien vouloir le retirer de l'ordre du jour.

Merci.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. Ren� DUTREY.

M. Ren� DUTREY. - J'essaye de me mettre � la place de M. GIRARD qui ne doit pas bien comprendre pourquoi, avec une d�lib�ration proposant la cr�ation d?un lieu dans le 14e arrondissement, avec un budget pour lequel le maire du 14e s?est beaucoup battu, le maire du 14e a r�ussi effectivement � faire l'unanimit� des groupes politiques, l'unanimit� du milieu associatif contre cette d�lib�ration.

Quelquefois il y a des dossiers un peu compliqu�s : on a parl� de l?Institut des Cultures d?Islam, etc., des dossiers sensibles. L�, on est sur un dossier normalement compl�tement consensuel, et pourtant force est de constater que l'amateurisme avec lequel il a �t� g�r� entra�ne une unanimit� contre lui.

Lors de cette s�ance du conseil d?arrondissement, effectivement Monsieur le Maire s?est exprim�, a essay� d?expliquer que rien n?�tait boucl�. Nous sommes face � une d�lib�ration qui pr�cise un programme, avec une salle et des ateliers. Nous sommes face � une d�lib�ration qui pr�cise un montant de 3.690.222 euros.

Nous sommes face � une d�lib�ration qui pr�cise comment doit �tre install�e la signal�tique, puisque c?est confi� au ma�tre d??uvre, qui parle d'un cahier des charges qui n'est pas annex� � la d�lib�ration, qui parle d'un permis de construire et de d�molir qui n'est pas annex� � la d�lib�ration, mais on nous a affirm� toute la soir�e que rien n?�tait boucl� et que tout �tait ouvert, malgr� cette d�lib�ration indigente.

Apr�s, il s?est pass� une semaine entre le Conseil d?arrondissement et le Conseil de Paris. Apparemment, Monsieur le Maire, le lendemain, a retrouv� le cahier des charges de la D.A.C. Il y a un cahier des charges, apparemment, qui est quelque part, qui n'�tait pas annex� � la d�lib�ration et qui est r�apparu � la surface le lendemain.

Ce qui est dommage dans cette histoire, c'est que le dossier Broussais, du fait de la propri�t� de l'A.P.-H.P., �tait un peu bloqu� depuis des ann�es, que pendant des ann�es un collectif d'association redessinant Broussais a cr��, a invent�, a propos�, d'une fa�on parfaitement positive et constructive, que ce collectif consid�re aujourd'hui n'avoir �t� ni �cout� ni entendu, qu'il y a encore un mois un comit� de concertation devait �tre mont� sur Broussais, le seul am�nagement quasiment � Paris pour lequel il n'y a pas de comit� de concertation.

Engagement, il y a un mois de la Municipalit�. Nous montons un comit� de concertation. Nous concentrerons tout dans ce comit�. Un mois apr�s, tombe du ciel une d�lib�ration, dont ni �lus ni associations n'�taient au courant, et qui appara�t avec un programme quasiment ficel�.

Je ne sais pas si on peut vraiment g�rer un dossier d'urbanisme de cette mani�re. C'est extr�mement dommageable car ce projet est un beau projet. Il y a des finances, et pourtant tout est mis en ?uvre apparemment pour que les habitants ne se l?approprient pas.

Effectivement, par rapport � cet enjeu de constituer des centres culturels, qui ne soient pas seulement tourn�s vers la pratique amateur mais qui soient la vraie rencontre entre amateurs et professionnels, avec une certaine ouverture sur le quartier, cet �quilibre que nous cherchons sur les centres, nous sommes s�rs qu'avec la m�thode employ�e aujourd'hui par la Municipalit� du 14e arrondissement, cela ne pourra pas fonctionner.

L'ensemble des groupes politiques au dernier Conseil n'a pas vot� cette d�lib�ration. Une grande partie a demand� le retrait de cette d�lib�ration. Huit interventions d'associations, c'est la premi�re fois que cela arrivait au Conseil d?arrondissement depuis 2001. C?est la premi�re fois que des groupes politiques quittent la salle. Et M. le Maire, je suis s�r, va nous dire dans son intervention � venir : il n'y a aucun probl�me, je suis pr�t � concerter, je suis pr�t � ouvrir.

Je crois, Monsieur CHERKI, qu?il y a un probl�me. Il y a un probl�me apparemment avec le milieu associatif. Il y a un probl�me avec vos �lus, j?ai envie de dire. Nous venons d'avoir une discussion, il y a deux minutes, et il y a une r�union de l?Ex�cutif mercredi matin sur Broussais, ce sujet sensible. Je n'ai pas la chance de faire partie de l'Ex�cutif et je vous demande d'y venir pour discuter et avancer : vous refusez.

Toutes les portes du dialogue avec les �lus et les associations sont ferm�es syst�matiquement par la mairie du 14e arrondissement sur ce dossier. Je trouve cela de tr�s mauvaise gestion. Cela laisse pr�sager, je dirai, un avenir tr�s m�diocre pour ce futur centre culturel.

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Monsieur CHERKI ?

M. Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement. - Je suis un peu surpris, parce que je rappellerai � M. DUTREY, qui �tait Premier adjoint au Maire du 14e arrondissement et qui, maintenant, est conseiller d'arrondissement sans d�l�gation et conseiller de Paris et qui est donc, sur le 14e, redevenu un intermittent de l?action politique, que je ne suis pas adjoint � la culture, et Christophe GIRARD vous r�pondra, et donc je ne suis pas charg� de piloter ce projet, mais je vais dire quel est mon point de vue de maire d'arrondissement.

Deuxi�mement, je voudrais dire � Mme CARR�RE-G�E que je suis toujours surpris quand j?entends les Gaullistes venir d�nigrer les Maisons des jeunes et de la culture, mises en ?uvre par Andr� Malraux en son temps, d�clin�es dans beaucoup de villes par des mairies de gauche, et heureusement qu'il y en a eu, pour assurer une certaine forme de d�mocratisation de la culture et moi, je n'accepte pas qu'on traite comme quantit� n�gligeable dans notre pass� et tradition culturelle ce qui a �t� l??uvre des M.J.C. Je les d�fends, car elles ont fait beaucoup pour la d�mocratisation culturelle.

Maintenant, si vous voulez renier l'?uvre de vos pr�d�cesseurs, libre � vous, Madame CARR�RE-G�E !

Je voudrais maintenant revenir sur le probl�me qui nous anime.

Nous sommes confront�s � un �quipement, Broussais, rachet� par la Ville de Paris, � la demande de mon pr�d�cesseur, Pierre Castagnou, dont nous n?avons jamais d�fini au moment du rachat ce qu'il devait �tre.

A l'�poque, la mairie du 14e arrondissement souhaitait en faire, et c?�tait un projet tout � fait louable, l'�quivalent d'une Maison des m�tallos du Sud, mais la Ville de Paris a consid�r�, dans son sch�ma de d�veloppement des �quipements culturels - moi, comme maire d'arrondissement, je peux l'entendre, car je ne suis pas partisan qu'il y ait 20 politiques d'arrondissement � la culture sectorielles, je crois � la coh�rence d?une politique culturelle de la Ville de Paris - le Maire de Paris a donc rendu un arbitrage, en indiquant qu'il n'y aurait pas la Maison des m�tallos du Sud.

Moi, ce que j'ai demand� comme maire d'arrondissement, quand j?ai pris les fonctions de maire d'arrondissement, c'est qu'on puisse sortir le dossier de son enlisement et faire en sorte d'am�nager un �quipement culturel de proximit�. J?ai donc m�me propos�, puisque le calendrier que m'avait transmis la Ville de Paris, notamment sur la question de la voirie et de la livraison des logements, pr�voyait que la livraison totale de Broussais n?aurait pas lieu dans le cadre de cette mandature, mais une partie seulement, qu'au moins, dans le cadre d?une partie de cette mandature, on puisse ouvrir la chaufferie dans le cadre d'une premi�re tranche de travaux portant sur 600 m�tres carr�s utiles et donc d'�taler les cr�dits sur deux mandatures.

Le Maire de Paris l?a accept�, a d�bloqu� cinq millions d?euros, et je l'en remercie. Nous n'avons donc besoin de mobiliser qu'une premi�re partie de la somme pour am�nager cet �quipement culturel de proximit�.

Ce que la Ville de Paris souhaite, c?est faire un lieu d�di� aux pratiques amateurs. Moi, ce que j?ai dit et redit � la Ville de Paris, c'est que je pense qu'il faut que nous arrivions � un compromis entre un �quipement qui s?ins�re dans une politique parisienne culturelle, qui a sa coh�rence, mais qui a aussi sa r�ussite - moi, je d�fends la politique culturelle de Paris - et, en m�me temps, ce quartier, qui a son histoire, sa sociologie et son avenir ; je ne suis pas pour poser par principe des �quipements culturels dans un quartier sans r�fl�chir � leur insertion.

J'ai demand� � la Ville de Paris d'�tre un peu moins psychorigide sur la notion de maison de pratiques amateurs, plus ouverte sur le quartier - j?en suis d�sol� pour celles et ceux qui sont arc-bout�s sur la ligne bleue des Vosges de leur ligne budg�taire -, qu'on r�fl�chisse et qu'on fasse de la politique.

Quelle est la difficult� que nous avons rencontr�e lors du dernier Conseil d'arrondissement ? C'est que de mani�re un peu baroque, je le dis, on nous a transmis une d�lib�ration sans cahier des charges annex� et qu'un certain nombre d'�lus ont demand�, et c?est logique et je l?entends, qu'on retir�t la d�lib�ration.

J'ai fait un autre choix, que j'assume, parce que je travaille en confiance avec la Ville et je pense que la Ville de Paris n'est pas un ramassis de manipulateurs, c'est qu'on vote la d�lib�ration, mais qu'il y ait un engagement de prolonger la concertation et il se trouve, concomitamment, Monsieur DUTREY, que le lendemain du vote de la d�lib�ration, a �t� mis entre mes mains un cahier des charges, que j'ai lu, et qui, personnellement, � cette �tape, me pose un certain nombre de probl�mes. J'ai donc demand� � le retravailler ; j'en ai le droit, comme maire d'arrondissement, Monsieur DUTREY? Un jour, peut-�tre, si vous �tes maire d?arrondissement - je crois que ce jour n?arrivera pas dans le 14e -, vous pourrez retravailler les cahiers des charges que vous envoie la Ville de Paris. Je ferai deux choses, Monsieur DUTREY, je vous le dis, je r�unirai mon Ex�cutif municipal dont vous ne faites pas partie, mais c'est le choix de vos amis, de votre formation politique, qui n?ont pas choisi de vous mettre adjoint au Maire d?arrondissement ; c?est leur droit, ce n?est pas mon probl�me, je n?ai pas � revenir sur les arbitrages des Verts sur les postes d?adjoint en d�but de mandature en 2008, donc je r�unirai mon Ex�cutif et je ferai, le 19 mai, une r�union de concertation avec les acteurs de terrains qui ont particip� � la premi�re phase de la concertation pour qu'on discute du contenu du cahier des charges et j'ai demand� qu?on d�cale, et la Ville l?a accept�, la Commission d'appels d'offres charg�e de d�signer le ma�tre d'?uvre, parce que je souhaite que le cahier des charges qui sert de base au document de consultation ait fait l'objet d'une concertation et je souhaite qu'il soit suffisamment souple pour permettre que cette ma�trise d'?uvre ait tout son sens, c'est-�-dire une ma�trise d'?uvre qui permette l?am�nagement, comme cela a toujours �t� conclu, r�versible de cette premi�re phase de l?�quipement et qui prenne en compte, � un moment donn�, les attentes du quartier.

Ce document, ce cahier des charges, puisque je l?ai eu apr�s, sera communiqu� aussi � tous les �lus d'arrondissement, membres ou non de l'Ex�cutif.

Apr�s nous devrons discuter du contenu. C'est � la Ville de le piloter, en lien avec la mairie d'arrondissement et les associations de quartier. Je le dis, parce que cet �quipement doit �tre un compromis entre une volont� politique municipale parisienne et la r�alit� d?un quartier.

(Brouhaha).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur CHERKI.

Nous en arrivons maintenant � la r�ponse de l'Ex�cutif. La parole est � M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Etant presque plus vierge sur ce d�bat, je vais donc tenter, sans langue de bois, de vous sortir mon baume du tigre et d'essayer d'apaiser? Nous sommes dans l?ann�e du tigre?

(Intervention hors micro de Mme CARR�RE-G�E).

Madame Marie-Claire CARR�RE-G�E, on s?est vu tout � l?heure ; laissez-moi maintenant vous r�pondre et je vais vous r�pondre sur le cahier des charges !

(Intervention hors micro de Mme CARR�RE-G�E).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Madame, s'il vous pla�t, si vous voulez faire une explication de vote, on vous donnera la parole apr�s, � condition que votre groupe vous la donne, mais pour l?instant, vous �coutez la r�ponse de l?Ex�cutif, point, s'il vous pla�t !

M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Minute, papillon !

N?ai-je � peine ouvert la bouche sur ce micro que j'entends d�j� de la passion !

Ce qu?a dit Pascal CHERKI est la stricte v�rit�, comme l?a dit d?ailleurs Jean-Fran�ois MARTINS : cela fait 10 ans que cela dure. Reconnaissons donc que le Maire d'arrondissement en responsabilit� souhaite que ce dossier avance.

Maintenant, la Direction des Affaires culturelles, et je suis peut-�tre fautif sur ce point, sous ma pression, parce que c'est vrai que je mets une pression tr�s grande sur la Direction des Affaires culturelles pour que les dossiers avancent? Peut-�tre ai-je eu tort de leur dire que je trouvais que ce dossier dormait et peut-�tre qu?en effet, ils ont souhait� sortir tr�s vite un cahier des charges au d�bott� etc., et je pense qu?en effet, ce n?est pas la bonne m�thode. La bonne m�thode, c'est ce que vient de dire Pascal CHERKI, est de remettre le compteur � z�ro, ce qui est tr�s simple, c'est pourquoi je vous demande de voter ce projet de d�lib�ration.

(Protestations).

Cela fait dix ans que cela dure. Ecoutez-moi, un peu de m�thode. Je vais vous proposer le vote de ce projet de d�lib�ration, parce qu'il est important que l'on prenne acte qu'il est important qu'� Broussais, dans ces 600 m�tres carr�s, un lieu de culture naisse.

Apr�s, tout reste � faire. Une fois que l'on aura vot� ce projet de d�lib�ration tr�s g�n�ral, en effet, c'est l� que vous devrez vous concerter, faire des propositions, que les associations seront �videmment entendues et re�ues par le Maire d'arrondissement et l'adjoint concern� et que, bien �videmment, ce lieu qui devrait �tre d�fini dans le strict cadre budg�taire, pourra en effet toucher aux pratiques amateurs.

Madame CARR�RE-G�E, les pratiques amateurs, ce ne sont pas des M.J.C. de second rang. Ce sont des passionn�s qui parfois deviennent des professionnels, qui sont de merveilleuses chorales, des troupes de th��tre ou encore des orchestres.

Le calendrier a �t� annonc� - et je tiens vraiment � �tre totalement solidaire de Pascal CHERKI - et pr�sent� aux associations d�s la premi�re r�union d?ailleurs.

Dani�le POURTAUD, excellemment en 9e Commission, a rappel� le nombre de r�unions de concertation, d'�changes, de mises au point, de corrections, etc., sur ce dossier depuis des ann�es, alors qu?elle �tait adjointe � la culture aupr�s de Pierre Castagnou de 2001 � 2008.

Ayez du respect pour le travail qui a �t� fait.

En effet, une fois ce projet de d�lib�ration vot�, on pourra travailler sur le contenu. Aujourd'hui, le contenu n'est pas d�fini. Je tiens � vous rassurer l�-dessus. Comme l?a dit Pascal CHERKI, ce n'est pas l'arrondissement qui va faire le contenu.

L'arrondissement s'enrichira de ce que les associations, les conseils de quartier, les habitants et les �lus du Conseil municipal vont apporter pour que nous puissions ensemble, via la 9e Commission avec la Direction des Affaires culturelles, mon cabinet et le cabinet du Maire, vous faire une proposition d'un lieu exemplaire et formidable que m�rite le 14e arrondissement.

C?est du travail comme on en fait quotidiennement. Comme le 100 rue de Charenton a �t� soutenu et qu?il a pu exister dans le 12e, de la m�me mani�re nous travaillerons comme nous avons travaill� pour la "Maison des M�tallos" dans le 11e et comme on travaille sur tous les grands dossiers.

Il n?y a pas de petits dossiers amateurs, il n'y a que de grands et beaux dossiers pour la culture � Paris, en particulier dans le 14e arrondissement.

Je vous remercie de bien vouloir vous mettre au travail une fois que l'on aura vot�.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et citoyen et "Les Verts").

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme CARR�RE-G�E pour une explication de vote rapide.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Simplement pour demander � Pascal CHERKI de bien vouloir s?associer � la demande de l'ensemble des autres groupes du 14e arrondissement, et demander lui aussi le report de ce projet de d�lib�ration d'un mois.

Personne ne veut faire tra�ner ce dossier. Comme l?a dit justement Ren� DUTREY, tout le monde est d'accord dans le 14e pour faire un projet culturel digne de ce nom.

Ce n?est pas parce que dans un mois vous nous pr�senterez un projet de d�lib�ration l�gal avec en annexe le projet de cahier des charges que vous allez enliser ce dossier.

Je rappelle que si ce projet de d�lib�ration est vot�, plus jamais le dossier ne passera ni devant le Conseil d'arrondissement ni devant le Conseil de Paris. C'est la premi�re et derni�re fois que l'on entend parler de cet �quipement culturel. On aura vot� en signant un ch�que en blanc � M. GIRARD que je respecte par ailleurs.

Ce ne sont pas des m�thodes, c?est indigne. Vous devriez vous r�jouir, Monsieur GIRARD, que la culture suscite dans le 14e autant de passions positives. Ecoutez ces passions et retirez ce projet de d�lib�ration. Personne ne vous en voudra ou ne dira que vous avez baiss� pavillon, ce n'est pas le sujet.

Il s'agit de faire voter un projet de d�lib�ration l�gal avec un permis de construire et un cahier des charges annex�s. Attendons un mois.

Vous avez la chance de pouvoir faire un projet f�d�rateur dans le 14e, au lieu de cela vous pi�tinez les aspirations de tout le monde, les v?ux de tout le monde, ce n'est pas possible.

Vraiment, je souhaite que vous changiez d'avis, que Pascal CHERKI s'associe � nous pour demander le retrait de ce projet de d�lib�ration, faute de quoi nous voterons contre.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Le pr�sident du groupe "Les Verts" m'a demand� de pouvoir faire une explication de vote.

M. Sylvain GAREL. - C'est une explication de vote mais je laisse la parole � Ren� DUTREY qui va la faire pour le groupe.

M. Ren� DUTREY. - Nous avons bien compris que nous allons voter un projet de d�lib�ration sur lequel nous allons nous concerter par la suite.

Pour se concerter, il faut pouvoir discuter, Monsieur GIRARD. Je demande votre intervention dans le 14e arrondissement, en tant que m�diateur, s'il vous pla�t. Nous avons besoin d'un m�diateur.

Tr�s concr�tement, pour pouvoir concerter, il faut discuter. C'est un projet qui me tient beaucoup � c?ur. Mercredi matin, il y a une r�union de crise de l?Ex�cutif � la mairie du 14e pour en discuter, je ne parviens pas � �tre invit� � cette r�union, alors que je suis pr�sident de la Commission urbanisme et logement, Conseiller de Paris et membre du Conseil du 14e arrondissement.

Pourriez-vous intervenir en m�diation dans le 14e arrondissement pour r�tablir les conditions de dialogue ? Je crois qu'il y a une certaine carence. Je demande une m�diation, s'il vous pla�t.

Deuxi�mement, en tout cas pour le moment?

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Il faut arr�ter.

M. Ren� DUTREY. - ? le groupe "Les Verts" ne prendra pas part au vote, consid�rant que nous sommes tr�s peu inform�s sur ce qui va r�ellement se passer, mais s?il vous pla�t, envoyez-nous des m�diateurs dans le 14e.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. Yves POZZO di BORGO pour une explication de vote.

M. CHERKI aura ensuite la parole.

M. Yves POZZO di BORGO. - Nous n'avons pas de conseiller de Paris dans le 14e arrondissement mais un conseiller d?arrondissement qui nous a exprim� sa position qui rejoint la position de Mme CARR�RE-G�E et celle de M. MARTINS, c'est la raison pour laquelle nous voterons comme eux dans ce projet de d�lib�ration.

M. Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement. - Dans l?intervention de Ren�, il y a un c�t� surr�aliste.

Je ne suis pas charg� de g�rer le narcissisme de Ren� DUTREY.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Laissez parler M. CHERKI.

M. Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement. - Quel sectarisme ! J'ai �cout� Ren� sans l'interrompre. Le narcissisme, ce n'est pas insultant, cela fait partie de la personnalit� humaine. L?ego si vous pr�f�rez.

M. Ren� DUTREY. - Tu me mets en cause.

M. Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement. - Je te r�ponds. Mon objectif n'est pas de g�rer ta place politique dans l'arrondissement, si tu n'es pas adjoint, ce n'est pas de ma faute.

Il y aura une r�union de l'Ex�cutif, c'est normal que je r�unisse l?Ex�cutif et les membres de l?Ex�cutif auront?

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Laissez finir Pascal CHERKI, s'il vous pla�t.

(Brouhaha).

M. Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement. - Mon cher Yves, dans le 14e arrondissement, vu le score que vous avez fait � la derni�re r�gionale par rapport au reste de Paris, c'est plut�t bien g�r�, de mon point de vue, mais ce n'est pas le d�bat du jour.

Il y aura une r�union de l'Ex�cutif, toutes les formations de la majorit� municipale, � cette �tape, auront le cahier des charges. J?esp�re qu?ils t?en feront une copie, Ren�. Si tes amis, adjoints au Maire du 14e arrondissement, ne te font pas une copie du cahier des charges, je m'engage � ce que tu l?aies. Je l'enverrai � tous les �lus.

Je l'ai dit, Madame CARR�RE-G�E.

Bien s�r, je l'ai re�u apr�s le vote de la d�lib�ration.

C'est normal que l'Ex�cutif, la Municipalit� d?arrondissement, regardent ce cahier des charges avant qu'il ne devienne d�finitif.

Il y aura une concertation avec les associations avant que ce document de consultation ne devienne le cahier des charges d�finitif. C'est le premier �l�ment.

Deuxi�me �l�ment : retrait ou non de la d�lib�ration, vous m'avez interpell�, Madame CARR�RE-G�E. Vous me demandez de poser un acte de d�fiance vis-�-vis de la Ville de Paris.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Non !

M. Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement. - Je ne poserai pas cet acte de d�fiance. Je travaille en confiance. A partir du moment o� Christophe GIRARD a r�it�r� sa position et propos� cette m�thode-l�, je travaille en confiance et je fais confiance � Christophe GIRARD, voil� !

(Applaudissements).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour finir, je donne la parole � Christophe GIRARD et apr�s, nous passerons au vote, point !

(Brouhaha).

M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Non, je n'ai pas le cahier des charges non plus !

(Rires).

Non, puisque le cahier des charges, il faut le faire, donc je ne l?ai pas.

(Brouhaha).

En tout cas, il est clair que, comme cela se fait pour les conservatoires, comme cela s'est fait pour la Maison des M�tallos, pour l'Institut des cultures de l'Islam, il y a d?abord une premi�re tranche, une premi�re �tape qui est la ma�trise d'?uvre et ensuite, en Conseil de Paris, comme en Conseil d'arrondissement, on discutera du contenu, on discutera du nom de l'�tablissement. Tous ces points-l� seront abord� par vous tous et par nous.

Mais fixons d�j� un calendrier qui permet de d�marrer cette concertation et ce ne sera ni ONU ni ONUC.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPA 47.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DPA 47).

Mai 2010
Débat
Conseil municipal
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