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34 - 1999, DAC 87 - Subvention à l'association "Atelier théâtre Alizé Valverde" (4e). - Montant : 300.000 F


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAC 87 : il s'agit de l'Atelier th��tre Aliz� Valverde.
La parole est � M. GALLAND.
M. Yves GALLAND, adjoint. - Monsieur le Maire, nous sommes au coeur d'une r�flexion qui est double : la premi�re, c'est la clart� des projets de d�lib�ration qui nous sont pr�sent�s ; la seconde, c'est la r�flexion sur les subventions.
Il s'agit donc du th��tre Aliz� Valverde, th��tre de qualit� dont l'image et la r�putation sont justifi�es, qui pr�sente actuellement 7 cr�ations d'auteurs vivants d'expression fran�aise, alors qu'aucun th��tre public ouvert ne pr�sente aujourd'hui une pi�ce d'auteur vivant, d'expression fran�aise.
C'est vous dire que nous n'avons � l'�gard de ce th��tre aucune r�ticence ou r�serve sur la qualit� de la cr�ation artistique et sur le message qu'il peut porter.
Premi�re r�flexion, Monsieur le Maire, quand je prends le projet de d�lib�ration et si je r�sume - je raisonne de fa�on normale -, j'additionne dans l'analyse financi�re de la demande de subvention qui nous est pr�sent�e, � la page 2, je tombe sur un total de montant de budget pr�visionnel de 1.224.792 F de l'association "A.T.A." et 2.143.887 F de la S.A.R.L. "Essa�on". Oui, mais l'�motion des exploitants est vive ! Il semblerait que nous ayions compt� deux fois une charge, une fois avec "Essa�on" et une fois avec l'association "AT.A.", d'un montant de 603.387 F, qu'on retrouve anormalement sur les deux colonnes alors qu'on ne doit en compter qu'une ; c'est la m�me op�ration.
Si ce que je dis est vrai, cela aurait d� �tre not� naturellement en bas de notre projet de d�lib�ration, car nous ne raisonnerions plus sur 3.368.000 F mais sur 2.773.000 F.
Monsieur le Maire, est-ce que je me trompe ou pas ? Y a-t-il une erreur � cet �gard sur le projet de d�lib�ration que l'on nous pr�sente ?
Cela change beaucoup de choses, parce que cela signifie que, si notre nouveau calcul est vrai, nous n'avons plus 80 % de subventions publiques, mais 67 % de subventions publiques sur ce th��tre.
Deuxi�me observation : trois subventions publiques sont accord�es, l'une de l'Etat, et j'observe d'ailleurs que l'Etat a r�duit progressivement sa subvention � ce th��tre, quelle que soit sa qualit�, de 25 % depuis 1997 ; c'est donc qu'il y a un accompagnement de gestion souhait� par l'Etat lui-m�me : la deuxi�me subvention vient de l'Association du fonds de soutien au th��tre priv� que nous finan�ons nous-m�mes. Donc, il y a d�j� un premier financement Ville de Paris, et nous avons un deuxi�me financement Ville de Paris par l'attribution d'une subvention sp�cifique.
Troisi�me observation : nous consid�rons, en notre qualit� d'�lus, que ce projet de d�lib�ration devrait pr�senter des observations qui nous paraissent indispensables pour une juste appr�ciation.
Il semblerait que la moyenne des spectateurs payants par repr�sentation soit de l'ordre de 20 � 25 sur les ann�es 1997 et 1998 ; vous conviendrez avec moi que, m�me si les salles sont petites, c'est peu.
Il semblerait aussi que le nombre de spectateurs invit�s � titre gratuit soit plus important que le nombre de spectateurs payants. Cela demande des explications, pour savoir qui en profite.
Monsieur le Maire, dans une situation o� les subventions peuvent se superposer pour diff�rents th��tres parisiens, entre des aides directes � la cr�ation artistique et des subventions tr�s importantes aux institutions municipales, il nous semble que, dor�navant, il conviendrait de pr�senter clairement ces projets de d�lib�rations pour savoir premi�rement, quel est v�ritablement le budget des associations que nous sommes amen�s � subventionner, deuxi�mement, quelles sont les exigences progressives � avoir vis-�-vis des cr�ateurs. Par exemple, un certain pourcentage d'aides publiques par rapport aux recettes payantes ? Troisi�mement, une transparence en ce qui concerne la part de billets gratuits compl�mentairement aux billets payants.
Monsieur le Maire, il y a l� une forte opacit�, d'une part, et un certain nombre d'interrogations, d'autre part, qui nous font vivement souhaiter une remise � plat avec une r�flexion positive, et non pas n�gative en mati�re de subventions culturelles.
Par ailleurs, j'aimerais bien savoir, car il serait quand m�me int�ressant que les �lus puissent raisonner sur des documents s�rieux, si le budget sur lequel nous devons raisonner est un budget de 3.368.000 F, cumul des charges des deux dans le projet de d�lib�ration, ou de 2.773.000 F, compte tenu de l'erreur que je crois avoir relev�e dans ledit projet de d�lib�ration.
Je vous remercie de votre r�ponse � la fois sur le th��tre "Essa�on" et sur la r�flexion prospective concernant l'ensemble des subventions culturelles.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. BISE pour vous r�pondre.
M. Alain BISE, au lieu et place de Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Monsieur GALLAND, je vais essayer de vous r�pondre sur les diff�rents points que vous avez �voqu�s.
Vous vous �tes livr� � une analyse comptable des documents qui sont pr�sent�s et qui sont joints au projet de d�lib�ration.
J'aurais des difficult�s � vous r�pondre sur ce point car je n'ai pas eu la possibilit� d'examiner aussi attentivement que vous ces comptes.
Ce que je puis vous dire, c'est qu'il y a effectivement deux structures qui sont des structures parall�les.
Il y a une association d'un c�t� et une soci�t� commerciale qui est la S.A.R.L. du th��tre "Essa�on" de l'autre. Les comptes qui sont pris en consid�ration sont les comptes globaux de ces deux structures.
Cela �tant pr�cis�, je demanderai � Mme MAC� de L�PINAY de vous faire parvenir une r�ponse pr�cise sur ce point que vous avez �voqu�, mais je confirme qu'il s'agit bien des comptes globaux des deux structures diff�rentes qui sont pris en consid�ration.
Par ailleurs, Monsieur GALLAND, vous avez vous-m�me �voqu� la qualit� de ce lieu qui est un lieu - vous le savez - unique et tr�s particulier dans le paysage parisien.
Il s'agit d'un lieu qui est consacr� � la pr�sentation de textes d'auteurs vivants ; je ne crois pas qu'il y ait d'autres lieux de ce type dans Paris. C'est donc un lieu qui participe � la cr�ation contemporaine. C'est d'ailleurs ainsi que Jos� VALVERDE qui dirige l'�tablissement parle de son th��tre, comme d'un laboratoire de la parole vivante.
Il est vrai que la Ville de Paris et l'Etat soutiennent le fonctionnement de ce th��tre depuis fort longtemps. Vous avez d'ailleurs, jointes au projet de d�lib�ration, les subventions qui ont pu �tre allou�es par la Ville d'ann�e en ann�e et vous pouvez constater qu'elles ont diminu� puisque si aujourd'hui la subvention est de 300.000 F, elle �tait par le pass� plus importante, l'Etat �galement ayant �t� amen� � r�duire le montant de ses subventions.
Mais vous savez tr�s bien que ce genre de lieu, de par cette activit� culturelle tout � fait particuli�re, ne pourrait pas exister et perdurer s'il ne b�n�ficiait pas des aides publiques telles que nous les proposons.
Sachez que le th��tre "Essa�on" a propos� en 1998 un nombre important de spectacles : 7 pour 344 repr�sentations et � ceci s'ajoutent les 34 lectures qui ont permis � un co�t moindre � des auteurs de faire conna�tre leur texte.
Les spectacles, comme je vous le disais, ne peuvent pas se passer des aides publiques, m�me si en 1998 davantage de spectateurs - puisque vous �voquiez la fr�quentation - ont fr�quent� le th��tre et pay� leur place.
Il est vrai que dans ce genre d'�tablissement r�serv� � un certain public, � une certaine �lite, il y a des invitations. Vous m'avez pos� la question de savoir dans quelle proportion il y a des invitations, je n'ai pas mati�re � vous r�pondre aujourd'hui, mais sachez que dans ce genre d'�tablissement, il y a bien s�r toujours, comme dans toutes les activit�s th��trales un certain nombre d'invitations qui sont n�cessaires car ce sont ces invitations qui contribuent � faire conna�tre le spectacle et l'�tablissement dans lequel ils sont pr�sent�s.
Je crois que v�ritablement l'aide de la Ville envers le th��tre "Essa�on" de Paris est une aide qui se justifie et je crois que la Ville peut s'enorgueillir, au contraire, de permettre � cet �tablissement d'exister et de poursuivre ses activit�s v�ritablement cr�atrices et c'est la raison pour laquelle je vous demande, Monsieur le Maire, de bien vouloir mettre le projet de d�lib�ration au vote de notre Assembl�e.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Monsieur GALLAND, vous avez la parole.
M. Yves GALLAND, adjoint. - Monsieur le Maire, pour une explication de vote.
Je voudrais dire � M. Alain BISE que je suis tr�s sensible aux efforts qu'il vient de faire et vous exprimer, Monsieur le Maire, ma profonde stup�faction.
C'est un sujet sur lequel notre groupe a une vraie r�flexion et, dans ce cas particulier, cette r�flexion a �t� relay�e par la presse. Donc, la question que j'allais poser �tait connue et il ne nous viendrait pas une seconde � l'id�e de penser qu'on peut s'exon�rer d'aide publique pour ce type de spectacle. Pas une seconde.
Mais la question est soulev�e de savoir si on vote comme des m�caniques pour savoir si l'on va mettre 103.200.000 F au Ch�telet sans conna�tre la ventilation des spectateurs, ni sa gestion, et ainsi de suite sur l'ensemble des spectacles, ou bien si, dans une Assembl�e comme la n�tre, le minimum de d�mocratie veut que les �lus soient inform�s et que, sur la question pos�e - alors qu'il y a une erreur dans le projet de d�lib�ration - on puisse me r�pondre, afin que nous ayons le sentiment de disposer d'�l�ments nous permettant de nous prononcer !
Monsieur le Maire, nous voterons contre ce projet de d�lib�ration et je pr�cise que nous ne votons pas contre le th��tre "Essa�on", que nous ne votons pas contre les efforts qui sont faits en mati�re artistique par ce th��tre dont j'ai eu moi-m�me l'occasion de souligner la sp�cificit� et la qualit�. Je vote contre, car je ne suis pas dispos� � voter en fonction d'�l�ments dont je n'ai pas le plus petit d�but d'explication, et sans les informations que j'ai demand�es, �l�mentaires pour que les �lus en d�lib�rent !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 87.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DAC 87).

Juin 1999
Débat
Conseil municipal
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