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5 - 1999, ASES 11 G - Subvention d'investissement exceptionnelle à l'association " Abritoit ", 29, avenue de Choisy (13e). - Montant : 150.000 F


M. CH�RIOUX, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration ASES 11 G relatif � l'attribution d'une subvention d'investissement exceptionnelle de 150.000 F � l'association " Abritoit ", sise 29, avenue de Choisy, dans le 13e.
La parole est � Mme Liliane CAPELLE.
Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, le projet de d�lib�ration qui nous est pr�sent� a pour objet l'attribution d'une subvention d'investissement � l'association " Abritoit " qui vient en aide depuis sa cr�ation en 1994 aux personnes d�munies et atteintes du SIDA et pour un certain nombre d'entre elles, toxicomanes. Elle oeuvre � la r�insertion de ces personnes en leur procurant d'abord un logement et en leur faisant ensuite b�n�ficier d'un suivi individuel.
Le soutien aux associations comme " Abritoit " doit �tre encourag�. D'une mani�re g�n�rale, dans l'incertitude qui existe quant aux d�veloppements ult�rieurs de l'�pid�mie de SIDA, avec toutes les interrogations qui se posent quant � l'efficacit� � moyen terme des innovations th�rapeutiques, nous devons maintenir la totalit� de nos moyens consacr�s � la lutte contre cette maladie.
L'arriv�e des trith�rapies en 1996 et l'euphorie qui a suivi ont cr�� le risque d'une d�mobilisation g�n�rale en mati�re de lutte contre le SIDA. Croyant la maladie vaincue, le public, le premier, a tendance � se d�tourner et � restreindre ses dons. Toutes les associations qui font de l'h�bergement, du suivi � domicile, de la pr�vention ou de l'information pourraient demain avoir � se d�battre dans de graves probl�mes financiers.
Il y a un an, lors d'un forum de l'association " AIDES ", plusieurs intervenants avaient pourtant attir� l'attention sur l'aggravation de l'�pid�mie de SIDA dans les quartiers d�favoris�s. A cette m�me occasion, le secr�taire g�n�ral de l'A.P.-H.P., Jean de SAVIGNY, avait conc�d� que " beaucoup de progr�s " restaient � faire dans l'accueil et la prise en charge des malades toxicomanes, en soulignant la n�cessit� d'assurer une prise en charge continue de ces personnes atteintes par le V.I.H.
La baisse du nombre de malades hospitalis�s ne doit surtout pas �tre un pr�texte pour diminuer les moyens affect�s au traitement et � la lutte contre cette maladie. Tout au contraire, il nous faut maintenir, voire amplifier nos efforts et � tout le moins les adapter � la nouvelle donne du SIDA. L'�pid�mie se diffuse et se d�place, touche de plus en plus les cat�gories d�munies et gonfle les besoins d'accompagnement social.
Avant tout l'incitation au d�pistage volontaire est devenue un v�ritable enjeu de sant� publique. Trop de patients atteignent la maladie sans conna�tre leur s�ropositivit�.
Si on estime � 30.000 en France le nombre de personnes qui sont atteintes par le V.I.H. et qui ne le savent pas, tout le monde convient que l'acc�s au d�pistage des personnes en situation de pr�carit� est particuli�rement difficile. En outre, les relais et les lieux de suivi de ces patients apr�s le d�pistage sont en nombre insuffisant. Nous avons donc besoin de structures d'accueil et de soins sp�cifiques adapt�es.
Nous sommes donc en faveur du d�veloppement de lieux du type " Abritoit ". Etant pr�cis� cependant que ce d�veloppement doit avoir, comme pr�alable " le d�but " du " commencement " d'une planification globale qui est inexistante � Paris. Centres de substitution, centres d'accueil pour les toxicomanes atteints du V.I.H., centres d'h�bergement pour les publics les plus d�favoris�s : tous se concentrent le plus souvent dans les arrondissements populaires de l'Est parisien. Or, c'est un non-sens de localiser ce type d'�tablissements dans les m�mes zones et dans les zones les plus populaires de notre ville, alors que dans l'int�r�t de ces personnes, comme dans celui des populations avoisinantes, tout indique que nous devrions les installer de mani�re plus �quilibr�e de part et d'autre de la Capitale.
Pour conclure, les �lus du groupe du Mouvement des citoyens souhaitent que les instances parisiennes restent particuli�rement vigilantes sur le dossier du SIDA. Ils les invitent � s'adapter � la nouvelle demande constitu�e par un public de patients souvent d�munis, et dans certains cas, d�sins�r�s, et � risque. Mais ils en profitent pour r�it�rer leur souhait que tous les lieux qui leur seront destin�s, tout comme dans tous les centres sociaux d'une mani�re g�n�rale, ne soient pas syst�matiquement juxtapos�s les uns � c�t� des autres, afin de ne pas imposer aux seuls arrondissements populaires l'accueil de ces populations tr�s vuln�rables.
Je vous remercie.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Merci. La parole est � M. LAFAY pour r�pondre � Mme CAPELLE.
M. Philippe LAFAY, vice-pr�sident, au nom de la 5e Commission. - Je suis d'accord sur l'ensemble de votre intervention, Madame, sauf quand vous dites - et je ne peux pas laisser passer cela - qu'il n'y a pas de planification. Vous dites que la planification est inexistante � Paris concernant le SIDA. Or, depuis plus de dix ans, la Ville conduit une politique tr�s active et tr�s diversifi�e en faveur de la lutte contre le SIDA.
C'est une politique qui s'inscrit depuis 1996 dans le cadre d'une convention pass�e avec l'Etat. Cette politique s'est efforc�e constamment de prendre en compte les besoins des malades et de s'adapter aux �volutions, aux progr�s de la th�rapeutique.
Trois grands axes continuent d'�tre privil�gi�s :
- planifier. D'abord c'est l'information qu'il faut poursuivre bien s�r, comme vous le savez, avec vigueur, afin que la contamination par le V.I.H. baisse de fa�on significative ;
- le d�pistage ensuite, afin que les personnes nouvellement contamin�es puissent entreprendre, dans les d�lais les plus courts, les traitements appropri�s ;
- l'accompagnement social, et c'est le sujet du projet de d�lib�ration, afin que ces personnes qui se trouvent souvent dans des situations de grande pr�carit� puissent �tre accompagn�es.
Pour de nombreuses autres actions, l'effort de la Ville repose en grande partie sur un partenariat �troit avec les associations, signataires avec la collectivit� de conventions d'objectifs qui d�finissent strictement le cadre de leurs interventions ainsi que les financements qui leur sont accord�s en contrepartie.
Ces conventions ont toutes �t� soumises pour approbation au Conseil de Paris, et elles pr�voient que c'est � lui qu'il revient, chaque ann�e, de d�terminer le montant des aides accord�es aux associations, au vu des projets qu'elles sont tenues de pr�senter.
Ce dispositif conventionnel permet ainsi de contr�ler �troitement l'action de ces associations et d'adapter l'effort de la Ville, aux �volutions r�centes de l'�pid�mie.
Sur ce dernier point, il y a lieu de souligner que, si gr�ce aux trith�rapies les personnes contamin�es par le V.I.H. sont moins nombreuses � d�velopper la maladie que par le pass�, le nombre de malades en grande d�pendance reste significatif, d'autant que leur dur�e de vie augmente.
Les dispositifs existants, tels ceux d'Abritoit, en faveur du logement, conservent toute leur utilit�. Ils font, au demeurant, l'objet d'une r�flexion commune avec les services de l'Etat et les associations concern�es afin de d�terminer les adaptations futures dont ils pourraient b�n�ficier.
Vous voyez, Madame, que la collectivit� parisienne est toujours vigilante dans le domaine du SIDA. Je vous remercie, Monsieur le Pr�sident.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je voudrais remercier Mme CAPELLE d'avoir bien insist� sur le fait que bien qu'il ne fasse plus autant l'actualit�, le SIDA est encore l�. Et il y a encore beaucoup � faire pour le combattre.
Je voudrais simplement ajouter deux choses :
- la premi�re, c'est que compte tenu des r�sultats de la trith�rapie, il y a de plus en plus de personnes qui sont en �tat de travailler, et par cons�quent, se posent des probl�mes de formation, de stages, et d'aides aux stages, pour les personnes qui sont � nouveau en �tat de s'int�grer dans le monde du travail.
Il y a certainement un effort � faire de ce c�t�-l�.
Deuxi�me chose : je voudrais me r�jouir de ce que vous avez dit au sujet du d�pistage.
Je me permets de vous rappeler, vous ne l'avez peut-�tre pas su � l'�poque, qu'en 1993, j'avais fait voter, par le S�nat, le d�pistage syst�matique. Je n'ai pas �t� suivi. Le texte n'a pas �t� vot� tel quel par l'Assembl�e nationale.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 11 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, ASES 11 G).

Février 1999
Débat
Conseil général
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