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3- Déclaration de M. le Maire de Paris.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, avant que nous n'abordions l'examen des affaires inscrites � l'ordre du jour, je voudrais f�liciter celles et ceux parmi vous qui ont �t� �lus ou r��lus � l'occasion des �lections l�gislatives.
(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e).
Je f�licite �galement M. Daniel VAILLANT qui vient d'�tre nomm� membre du Gouvernement.
(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e).
A Paris, nous avons fait une campagne qui nous a permis d'aller � la rencontre des Parisiennes et des Parisiens, de les �couter et de comprendre leurs attentes.
Ils ont fait le choix de reconduire la majorit� des d�put�s sortants.
Je ne commenterai pas les r�sultats des �lections, car cela est contraire � la tradition de notre Assembl�e. Mais ayant �t� moi-m�me r��lu, alors que j'ai fait l'objet depuis plusieurs mois d'attaques personnelles, il m'appartient de vous dire plusieurs choses.
D'abord, m�me s'il ne faut pas confondre scrutin l�gislatif et scrutin municipal, j'ai entendu ce que les Parisiens ont voulu nous dire, j'ai compris le message qu'ils nous ont adress�. Avec toute la majorit�, nous en tirerons les enseignements � un double niveau.
Sur le fond, nous am�liorerons encore ce que nous avons commenc� en faveur de l'environnement, de l'urbanisme, du social, par exemple.
Dans la m�thode, vous savez que j'ai toujours privil�gi� le dialogue et la concertation, notamment sur le plan local. Eh bien, nous l'amplifierons.
Ensuite, � tous ceux qui, sur les bancs de l'opposition, tentent de faire des pronostics ou des projections pour le prochain scrutin municipal, je r�ponds avec calme que cela ne rel�ve que d'un petit jeu �lectoraliste d'experts d�soeuvr�s !
(Rires sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
Car au risque de faire de la peine � certains, la majorit� municipale reste la majorit�. Elle m'a, depuis deux ans, soutenu loyalement, toutes les d�cisions et orientations majeures ont toujours �t� prises dans l'union ; je sais pouvoir compter sur toutes les forces vives, qu'elles soient individuelles ou collectives, pour que Paris reste une grande Capitale mondiale.
Pour les quatre ann�es qui viennent, notre majorit� conduira et appliquera dans l'union cette politique. Pour ma part, je resterai toujours un Maire � l'�coute des Parisiens, un Maire pr�t � entendre les remarques, les propositions ou les critiques de la majorit� comme de l'opposition. Les choses doivent �tre claires sur ce point.
Mais je n'accepterai pas que l'on masque nos r�alisations ou que l'on nie ma volont� de clart�, de transparence et la prise en consid�ration plus large de l'�chelon local.
Sans faiblesse et avec d�termination, je poursuivrai ma mission au service de Paris et de ses habitants.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. DELANO� a demand� la parole.
M. Bertrand DELANO�. - Monsieur le Maire, je veux d'abord, au nom de mon groupe, m'associer aux f�licitations que vous avez adress�es.
Je veux vous dire aussi notre fiert�, notre joie tr�s profonde de la nomination au Gouvernement de mon ami Daniel VAILLANT.
Je voudrais ajouter quelques remarques sur ces �lections.
A l'occasion de ces derni�res, les Parisiens, comme tous les citoyens fran�ais, se sont exprim�s par rapport � la question qui leur �tait pos�e : quelle politique pour la France ?
Cependant, une dimension locale forte, sp�cifiquement parisienne, a influ� sur le vote exprim� par les �lecteurs de la Capitale.
Soyons clairs. Nous n'avons jamais consid�r�, et nous l'avons toujours dit, ces l�gislatives comme le 3e tour des �lections municipales. Mais, � l'inverse, il serait grave d'ignorer le message que les habitants de notre cit� ont adress� � tous les responsables de notre Ville, un message en forme de r��quilibrage de la repr�sentation parisienne � l'Assembl�e nationale, un message en faveur d'une pratique renouvel�e de l'exercice du pouvoir.
L'exigence de transparence me para�t au coeur de ce vote.
Qu'on l'admette ou pas, ces derni�res ann�es, les Parisiens, je vous l'assure - les Parisiens de toutes tendances politiques - ont ressenti les effets n�fastes d'un cynisme ambiant, de l'appropriation par quelques-uns du bien public et d'une d�rive de l'action politique locale.
En r�ponse � ces messages, deux attitudes sont aujourd'hui possibles.
La premi�re consisterait � nier l'�vidence et � adopter une position frileuse pour mieux rester sourd aux changements attendus.
La seconde, celle que nous privil�gions, implique de mener l'analyse lucide qui s'impose � tout acteur de la vie publique � l'issue d'un d�bat d�mocratique.
Nous veillerons donc, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, avec modestie, mais aussi avec ambition et d�termination, � jouer notre r�le dans ce combat quotidien qui ne saurait s'accommoder d'un immobilisme agr�ment� de concepts creux.
La r�ponse ne peut pas davantage �tre trouv�e dans des conflits de pouvoir entre clans.
Pour notre part, nous entendons au contraire r�pondre � l'attente citoyenne par une action politique digne et sans concessions, dont les seuls guides seront la vie des Parisiens et les valeurs qui les inspirent.
Dans cette optique, j'ai la conviction que l'�lection d'une majorit� de rassemblement de la gauche et des �cologistes � l'Assembl�e nationale est une vraie chance pour Paris.
D'abord parce que le projet politique port� par Lionel JOSPIN int�gre des enjeux auxquels les Parisiens sont particuli�rement sensibles : l'am�lioration de l'environnement, la bataille contre l'exclusion, une nouvelle dynamique pour l'emploi et notamment celui des jeunes, l'avenir de l'universit�, la r�habilitation et la cr�ation de logements.
Mais il est une autre motivation essentielle aux yeux des Parisiens : la restauration de la morale r�publicaine, l'impartialit� de l'Etat.
La p�riode qui s'ouvre ne sera pas celle des r�glements de comptes politiciens. Les Fran�ais, et singuli�rement ceux qui vivent � Paris - de toutes opinions, je le r�p�te - souhaitent en revanche voir la justice reconqu�rir les moyens de son ind�pendance, une justice qui puisse d�sormais suivre normalement son cours sans que le pouvoir n'intervienne de quelque mani�re que ce soit dans les proc�dures judiciaires, et cela, mes chers coll�gues, quels que soient les personnes ou les groupes concern�s.
La pratique d�mocratique est au coeur de cet enjeu, et les Parisiens ont dit � quel point leur exigence d'une vie publique modernis�e est immense.
Le peuple a pris la parole qui lui a �t� donn�e. La force de son message confirme que le devoir de v�rit� ne se discute m�me pas.
Les Parisiens doivent savoir qu'au service d'une telle ambition, nous assumerons nos responsabilit�s avec toute la vigilance qu'exige aujourd'hui la vie publique.
Acteurs du mouvement national voulu par les �lecteurs, �lus de l'opposition aux municipales au service d'un projet alternatif pour notre ville, nous voulons �tre avec tant d'autres la force de changement dont Paris a besoin.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur MALBERG, vous avez la parole.
M. Henri MALBERG. - Mesdames, Messieurs, Monsieur le Maire, il aurait �t� invraisemblable que le Conseil de Paris se r�unisse aujourd'hui comme si rien ne s'�tait pass�, car �v�nement majeur, la majorit� du pays vient d'exprimer un v�ritable rejet de la droite et une volont� de changements qui se sont traduits par l'�lection d'une majorit� de gauche et �cologiste, � l'Assembl�e nationale.
De tr�s fortes attentes se sont exprim�es, elles concernent l'emploi, la justice sociale, la reconstruction des solidarit�s, la morale en politique, l'aspiration � la transparence, une autre conception de la construction europ�enne.
Or, � Paris, nous sommes dans une situation inverse : la minorit� du Conseil de Paris, gauche et �cologistes, est majoritaire dans le pays et au Gouvernement de la France.
M. Camille CABANA, adjoint. - Pas � Paris !
M. Henri MALBERG. - Cette nouvelle situation aura des cons�quences dans la Capitale, chacun en est conscient, je pense, et cela d'autant plus que le courant national s'est exprim� � Paris avec une force particuli�re.
La droite majoritaire dans cette Assembl�e a �t� durement sanctionn�e par le suffrage universel. L'opposition de cette Assembl�e, socialiste, communiste, Mouvement des citoyens, Verts, a obtenu ensemble au premier tour, comme au second, un grand succ�s �lectoral.
Elle a remport� 9 si�ges sur 21 et la repr�sentation l�gislative compl�te dans 6 arrondissements, 10e, 11e, 13e, 18e, 19e et 20e. Elle dirige le 3e arrondissement.
Les chiffres parlent d'eux m�mes. Au premier tour des �lections, le Front national �tait � Paris en recul avec 76.000 voix. La droite a recueilli 318.000 voix. La gauche et les �cologistes 298.000 voix.
Il est inutile de nier que c'est une temp�te politique, la seconde apr�s les �lections municipales. La troisi�me se profile � l'horizon.
Vous ne pouvez pas, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les �lus, ne pas en tenir compte ! Vous �tes certes une majorit� dans cette Assembl�e, mais une majorit� contest�e.
Je me permets de vous rappeler l'interpellation que j'avais faite au nom du groupe communiste apr�s les �lections municipales. Nous la reprenons aujourd'hui. Il faut tenir compte des aspirations des Parisiens et d'une situation nouvelle.
Jusqu'au mois dernier, le Gouvernement de la France et la Municipalit� de Paris �taient en coh�rence et tiraient dans le m�me sens. On en voit le r�sultat !
Il y a, � pr�sent, un Gouvernement de la France repr�sentant toutes les forces de gauche : �cologistes et progressistes.
Le groupe communiste sera amen� au fil des d�bats � venir � pr�ciser les nouvelles possibilit�s qui se pr�sentent selon lui pour une politique plus favorable � Paris.
En effet, les orientations du nouveau Gouvernement vont favoriser � l'�chelle du pays les solutions nouvelles, et meilleures � notre sens, en mati�re d'emploi, notamment des jeunes, des d�veloppements �conomiques et des services publics, en mati�re de transport et de logement, d'environnement, de formation, ainsi que de nouvelles conceptions en mati�re de s�curit� et d'immigration.
Il faudra bien � Paris aussi, n'en d�plaise � la droite, que ces avanc�es se frayent un chemin dans l'int�r�t des Parisiens et de la Capitale. En tout cas, le plus possible. Nous y travaillerons avec nos amis de l'opposition.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La parole est � M. SARRE, Pr�sident du groupe du Mouvement des citoyens.
M. Georges SARRE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je voudrais apr�s Bertrand DELANO� et Henri MALBERG, vous dire que ces �lections l�gislatives ont �t� un temps fort de la vie politique �lectorale de notre pays.
La dissolution a eu lieu pour permettre � l'ancienne majorit� de gouverner sans obstacles pendant cinq ans. L'�chec est patent.
C'est une nouvelle majorit� qui est arriv�e au pouvoir.
Ce sont, je crois, pour les Fran�aises et les Fran�ais, les Parisiens, des aspirations l�gitimes qui demandent � �tre satisfaites et la premi�re d'entre elles, c'est naturellement l'emploi, la lutte contre le ch�mage, et bien s�r pour Paris, une am�lioration des transports collectifs, et bien s�r des logements neufs et des logements r�habilit�s.
Ce sont, Monsieur le Maire, des �lections l�gislatives et non des �lections municipales qui ont eu lieu, mais l'appel au changement vaut pour toute la vie � Paris.
Je salue donc pour les Parisiennes et les Parisiens le succ�s de la gauche et des �cologistes dans la Capitale ; le s�isme est fort au niveau national, il ne l'est pas moins au niveau parisien.
Le soir du deuxi�me tour, longtemps le curseur a h�sit�. Est-ce que la gauche serait majoritaire dans la Capitale, d�tiendrait la majorit� des si�ges, ou bien manquerait-elle cette majorit� de peu ?
Neuf d�put�s de gauche dans la Capitale, c'est un �v�nement. Cela ne s'�tait pas produit depuis la Lib�ration.
Je vous dirai, Monsieur le Maire, que d�sormais, pour Paris, la balle est dans votre camp : ou vous entendez les aspirations au changement, et vous en tirez toutes les cons�quences � l'H�tel de Ville - vous avez d�clar� � l'instant, et j'ai entendu le message sur le fond - ou bien vous am�liorez encore votre politique en faveur de l'urbanisme, du social, et dans la m�thode, " nous privil�gierons la concertation " et les relations entre les mairies d'arrondissement s'am�lioreront.
Je souhaite que vous vous y teniez ; que cette politique passe dans la r�alit� des faits.
Si vous ne le faisiez pas, cela signifierait clairement que vous restez sourd aux aspirations des Parisiennes et des Parisiens.
C'est alors que les Parisiennes et les Parisiens renforceraient et renouvelleraient leur volont� de changement !
Pour ma part, j'ai la conviction forte qu'au point o� en sont arriv�es les choses � Paris, c'est l'alternative politique qui sortira Paris de la crise politique.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - M. ROMANI a la parole.
M. Roger ROMANI, adjoint. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous avons �t� surpris et pour ne pas le dire un peu choqu�s ce matin. Je suis �lu depuis 26 ans, et j'ai particip� � des s�ances au lendemain d'�lections nationales, c'est la premi�re fois que j'entends des d�clarations de l'opposition municipale ou �ventuellement de ce qu'�tait l'ancienne majorit�, pratiquer les amalgames et mettre ainsi en cause le fonctionnement de nos institutions.
(Mouvements divers sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
Je le dis, et je voudrais qu'on me laisse intervenir, comme la majorit� municipale a laiss� intervenir les orateurs de l'opposition.
Je constate que nous avons entendu se d�velopper une curieuse conception de la d�mocratie qui consiste � contester les institutions r�guli�rement �lues de la R�publique, � savoir aujourd'hui la Municipalit� de Paris, demain les Conseils g�n�raux ou r�gionaux, � partir des r�sultats d'une �lection l�gislative.
(Mouvements divers sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
Messieurs, ce que je dis semble provoquer chez vous quelques interrogations sinon quelques remords d'avoir ainsi dit ce que vous avez dit !
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
Je comprends d'autant moins ces amalgames que, Mesdames et Messieurs de l'opposition, sur Paris, vous n'avez pas obtenu la majorit�, ni en si�ges, ni en voix !
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
Je voudrais rappeler que les candidats de la majorit� pr�sidentielle �lus au premier tour et au second tour ont r�uni � Paris pr�s de 54 % des suffrages exprim�s.
Il s'agissait, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, conform�ment aux institutions de notre R�publique et aux principes d�mocratiques qui les r�gissent, d'une consultation nationale, et nous avons tous pris acte, comme il se doit dans un �tat de droit, de l'expression du suffrage universel.
A-t-on effectivement souvenir, Mesdames et Messieurs de l'opposition, que la majorit� d'hier ait contest� par exemple en 1993, forte d'un succ�s d'une toute autre ampleur que celui dont peuvent se pr�valoir aujourd'hui les socialistes et les communistes, car aujourd'hui nous avons assist� � la mise en cause de notre Municipalit�, de notre majorit�, que cette ancienne majorit� ait contest� par exemple le mandat du Maire de Lille ou le mandat du Maire de Strasbourg ?
Monsieur DELANO�, une �lection l�gislative n'est pas une �lection municipale, et vous l'avez oubli� ce matin.
M. Bertrand DELANO�. - C'est ce que j'ai dit.
M. Roger ROMANI, adjoint. - Vous n'avez pas plus hier qu'aujourd'hui la majorit� au sein de cette Assembl�e.
M. Bertrand DELANO�. - Je vous en donne acte.
M. Roger ROMANI, adjoint. - Ni sur le territoire parisien. Et de gr�ce, respectez les institutions de notre pays !
M. Bertrand DELANO�. - Comme toujours !
M. Roger ROMANI, adjoint. - La majorit� municipale parisienne est �lue depuis deux ans, et vous devriez, Mesdames et Messieurs de l'opposition, respecter les orateurs qui ne pensent pas et qui ne disent pas les m�mes choses que vous, ce que vous ne semblez pas faire.
La majorit� municipale est �lue depuis deux ans, dans le prolongement des actions entreprises sous les pr�c�dentes mandatures. Elle a propos� aux Parisiennes et aux Parisiens un certain nombre de priorit�s, telles qu'un urbanisme mieux ma�tris�, une politique en faveur de l'emploi, un environnement plus �quilibr�, une politique active en faveur des Parisiens d�sh�rit�s, et je pourrais vous en citer bien d'autres.
Depuis deux ans, face � ces projets, face � ces initiatives, l'opposition, avec l'aide de personnalit�s dont on conna�t aujourd'hui la v�ritable appartenance politique, s'est born�e � conduire une campagne insidieuse non d�nu�e d'attaques personnelles avec pour seul objectif de d�stabiliser Paris et la majorit� qui conduit la Capitale.
L'opposition a tent� de briser l'unit� de la Capitale et de remettre en cause l'indispensable solidarit� qui doit unir ses arrondissements.
Alors, mes chers coll�gues de l'opposition, je voudrais vous dire tr�s simplement et tr�s clairement que, pendant que vous continuerez votre petite campagne d�magogique et n�gative, nous continuerons, nous, � travailler pour Paris et pour toutes celles et ceux qui aiment y vivre.
Nous avons, en effet, la conviction que ce qui int�resse nos concitoyens, c'est le d�bat d'id�es et le dialogue, et non le choc d'anath�mes ou d'invectives appuy�es depuis plusieurs mois sur le d�nigrement syst�matique.
Ce qui int�resse nos concitoyens, c'est que l'on s'occupe de leurs probl�mes quotidiens et de leurs difficult�s, et non que l'on s'enferme dans des pol�miques politiciennes st�riles. Et j'ai constat�, Mesdames et Messieurs de l'opposition, qu'h�las ce matin vous ne preniez pas ce chemin-l�, et je le regrette profond�ment.
La majorit� municipale, quant � elle, sous l'autorit� du Maire de Paris et en concertation avec la population, continuera � se pr�occuper du bien-�tre des Parisiens, � am�liorer la politique sociale et � construire chaque jour la ville � visage humain que nous souhaitons tous.
Nous veillerons aussi � maintenir l'unit� de la Capitale et l'indispensable solidarit� qui doit unir les arrondissements.
Alors, mes chers coll�gues de l'opposition, ne soyez pas impatients. Les �lecteurs nous jugeront lors des prochaines �lections municipales. Ils jugeront l'action de la majorit� comme ils jugeront l'attitude de l'opposition et sa capacit� de proposition. Ils jugeront et nous en prendrons tous acte.
Et je voudrais dire avec un peu de gravit� et un peu de solennit� � mes coll�gues de l'opposition, j'ai dit au d�but de mon intervention que je n'avais pas souvenir, depuis 1971, qu'ainsi, apr�s une �lection nationale, en dehors des f�licitations habituelles du Pr�sident du Conseil de Paris ou du Maire de Paris, on essaie de transformer en enceinte nationale notre Conseil de Paris pour continuer une propagande �lectorale et mettre en p�ril, car vous l'avez fait, le fonctionnement r�gulier de nos institutions.
Je voudrais rappeler que nous sommes dans un �tat de droit et que c'est nous qui agissons en r�publicains ; je vous laisse le choix du qualificatif de vos interventions.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, il n'est pas tr�s �tonnant que de tels changements aient eu lieu en France et � Paris.
En ce qui concerne Paris, vous avez essay� d'engager des r�formes trop timides, comme je vous l'ai souvent dit, et je crois que c'est cette incapacit� � tirer des le�ons des erreurs du pass� qui, maintenant, marque ce recul de votre majorit� � Paris.
Les �cologistes du Mouvement �cologiste ind�pendant � Paris sont attentifs � tous les efforts qui vont dans le bon sens, logements, urbanisme, transports, qualit� de vie, etc. Si la gauche va dans le bon sens, tant mieux, mais nous ne lui signerons certainement pas de ch�que en blanc.
Les Verts ont brad�, gr�ce � la notori�t� d'un mouvement que j'ai contribu� � d�velopper, ce mouvement pour quelques �lus ; ils me font penser � ces radicaux de gauche qui s'accrochent d�sesp�r�ment au parti socialiste depuis trente ans pour avoir trois �lus et qui ont perdu leur identit�.
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
Ce n'est pas notre tactique.
Quant � nous, nous jugerons simplement " l'arbre � ses fruits ".
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
La parole est � M. DOMINATI... Un peu de silence, s'il vous pla�t.
M. Jacques DOMINATI, premier adjoint. - Monsieur le Maire, en prenant la parole, je ne sais pas si je serai court ou long �tant donn� que je ne pensais pas qu'il y aurait ce d�bat. Donc je suis priv� des textes qu'on nous a lus tout � l'heure.
En revanche, je crois que je pourrai tr�s normalement expliquer le point de vue du groupe que je pr�side.
Tout d'abord, je constate qu'on est bien dans un statut d'exception. Si nous n'�tions pas dans un statut d'exception, Monsieur DELANO�, les diff�rents orateurs, n'auraient pas pris la parole car c'est contraire au Code des communes. Donc, dans les autres communes, il n'y a pas de d�bat politique quand le Conseil municipal se r�unit.
Je reprendrai les m�mes arguments, je souhaite que Paris devienne une commune d'exercice normal.
Deuxi�me raison de ma d�ception : apr�s ces prises de parole, messages, d�clarations politiques, je suis rest� sur ma faim. J'imaginais que la nouvelle majorit� nous aurait indiqu�, par le biais des repr�sentants ici pr�sents � l'Assembl�e, dans quelle mesure il devait y avoir une clarification de la loi P.L.M. ; vous auriez pu le faire car, pendant des ann�es, vous n'avez pas cess� de nous expliquer combien cette loi �tait mal appliqu�e.
M. Bertrand DELANO�. - Vous ne resterez pas longtemps sur votre faim.
M. Jacques DOMINATI, premier adjoint. - Tr�s bien. Vous avez parl� de conflits de passion, de clans, moi je parle en consid�rant votre propre interpr�tation. Je vous pose une question : dans le pass�, votre politique a consist� � vouloir faire �clater Paris, quelle sera demain votre nouvelle ligne politique ?
M. Bertrand DELANO�. - ... Jamais.
M. Jacques DOMINATI, premier adjoint. - Donc la grande vraie question qui est pos�e quand on �voque le probl�me du statut de Paris est de savoir si l'unit� parisienne sera pr�serv�e.
Je dis tout de suite que sur le plan du consensus et du dialogue, en ce qui concerne les affaires parisiennes et le statut parisien, on peut avoir un dialogue, un d�bat, mais il est bien certain qu'� aucun moment, ni de pr�s ni de loin, le groupe que je pr�side ne se pr�tera � l'�clatement de la Municipalit� parisienne.
J'ai bien aim� les le�ons de d�mocratie politique ass�n�es par M. MALBERG ; je pense que M. MALBERG a simplement oubli� une chose : c'est vrai que la d�mocratie est tr�s malheureuse dans notre pays. D'ailleurs, il n'y aurait pas de triomphalisme � faire dans la mesure o� vous parlez d'une majorit� �crasante, d'un changement.
Je per�ois le changement dans le fait qu'il y a une cinquantaine de d�put�s qui sont �lus, tout simplement parce que le Front national a bien voulu faire �lire et laisser �lire. Ce n'est pas la peine de vous r�crier, c'est une constatation tr�s simple et qui devrait nous amener, les uns et les autres, � beaucoup plus de mod�ration et beaucoup plus de calme.
En ce qui concerne Paris, je souhaite que nous n'allions pas en arri�re, c'est-�-dire que nous ne trouvions pas une loi - vous avez parl� d'impartialit� de l'Etat - sp�cialement faite pour contraindre les Parisiens, car il ne pourrait en �tre question.
Les diff�rents th�mes que nous avons �voqu�s � l'U.D.F. pendant un certain nombre d'ann�es et au cours des sessions, sont assez clairs pour que je n'aie pas � les red�finir. Ce que je souhaite, c'est qu'on d�passe ce conflit des passions pour en revenir � une gestion de la cit�, je ne dis pas de la Capitale, qui soit une gestion claire, transparente, mais normale, c'est-�-dire sans retour.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
Merci de m'applaudir.
Nous avons aujourd'hui, et c'est normal en d�mocratie, un changement de r�gime, donc une majorit� nouvelle. Nous avons maintenant, dans les sph�res de l'Etat, des hommes qui connaissent bien la R�gion parisienne, la R�gion d'Ile-de-France , un Secr�taire d'Etat au budget qui conna�t bien les probl�mes parisiens, un Ministre, que je salue, bien qu'il soit parti.
Donc je pense que ce qui avait �t� mis en oeuvre dans le pass�, lorsque nous �tions majoritaires, nous allons voir comment il se traduit aujourd'hui en terme de fonctionnement, de transports, d'environnement et de d�mocratie locale.
Je voudrais qu'on en revienne � des notions tr�s simples. A plusieurs reprises, je me suis �lev�, dans cette Assembl�e, contre un syst�me totalement d�rogatoire, exceptionnel, � savoir qu'on ne respecte pas l'ordre du jour. On se comporte exactement comme si nous �tions une Assembl�e politique et non pas communale. S'il en est ainsi, je pr�voirai � chaque session une d�claration politique et vous verrez combien c'est difficile � g�rer.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mesdames, Messieurs, je remercie tous les orateurs.
Nous serons attentifs ici � faire en sorte de nous battre au bon sens du terme sur les probl�mes des Parisiennes et des Parisiens dans l'esprit qui a �t� �voqu�, que j'ai �voqu�.
D'autre part, nous veillerons, comme cela a �t� indiqu� dans la clart�, dans le dialogue, dans un travail de proximit�, � poursuivre la concertation et � la d�velopper, � l'am�liorer, � d�velopper les th�mes que j'ai �voqu�s aussi tout � l'heure, mais toujours dans le cadre de l'unit� de Paris car, contrairement � ce que certains ont indiqu�, cette unit� avait bien �t� mise en cause il y a quelques ann�es.
Deuxi�me observation : nous serons attentifs ici et au Parlement, notamment � l'Assembl�e nationale, pour que les int�r�ts des Parisiennes et des Parisiens dans tous les domaines soient bien pr�serv�s.
Voil�, mes chers coll�gues, ce que je voulais dire. Ce d�bat est termin�. Nous allons maintenant poursuivre notre ordre du jour.

Juin 1997
Débat
Conseil municipal
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