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41- 1997, DLH 140 - Autorisation à M. le Maire de Paris de déposer une demande de permis de démolir visant un bâtiment à usage d'habitation et de commerce situé 166, avenue Jean-Jaurès (19e).



M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DLH 140 autorisant M. le Maire de Paris � d�poser une demande de permis de d�molir visant un b�timent � usage d'habitation et de commerce situ� 166, avenue Jean-Jaur�s.
Je donne la parole � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, ce permis de d�molir prend place dans un projet de construction scolaire et de construction de logements.
Les trois immeubles qui sont sacrifi�s dans cette op�ration repr�sentent � eux seuls 58 logements, ils s'�tendent sur une superficie de 1.500 m�tres carr�s. Le projet final comportera 30 logements sur une superficie de 600 m�tres carr�s.
Outre cette destruction de logements tr�s sociaux, le projet implique aussi la destruction d'un passage urbain typiquement faubourien, de passages sous vo�te, de cours, bref, un urbanisme � visage humain. Au lieu de cela, le projet final aboutira � une sorte de magma compact, jusqu'� R + 7 si l'on en croit le projet pr�sent�, en bref un urbanisme ressemblant f�cheusement � celui des ann�es 60.
Les qualit�s architecturales du b�ti actuel - je ne parle pas de la qualit� des b�timents, dont certains en fond de parcelle sont en tr�s mauvais �tat et difficilement r�habilitables - sont celles d'un paysage urbain, avec d�crochements, dissym�trie, en bref une de ces adorables " dents creuses " qui sont la phobie des urbanistes parisiens. Il faut savoir que dans d'autres grandes villes europ�ennes, comme Barcelone, bien au contraire la ville vise � cr�er des " dents creuses " pour rompre la monotonie des alignements au cordeau et r�animer le tissu urbain.
Le 19e arrondissement a �t� particuli�rement malmen� puisque, on le sait, 85 % du b�ti ancien ont �t� d�truits en l'espace de 30 ans.
Cette politique pr�datrice semble se poursuivre aujourd'hui.
Le probl�me �tait le suivant : est-il possible de concilier la construction des �quipements indispensables dans ce quartier avec la pr�servation du tissu urbain actuel ? L'examen des plans de parcelle permettait de r�pondre affirmativement. On peut construire l'�cole en respectant les b�timents situ�s sur rue, soit 26 ou 28 logements. Les millions de francs consacr�s � la construction des 30 nouveaux logements auraient largement permis de r�habiliter ces b�timents sur rue. Je tiens � faire la distinction par rapport � ceux en fond de parcelle.
Mais, apparemment, l� n'est pas le choix de la Ville de Paris. Devons-nous syst�matiquement avaliser la destruction du tissu ancien dans cet arrondissement ?
Notre r�ponse est claire : c'est non.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. BULT� pour r�pondre � M. BLET.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Il s'agit, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, d'un petit immeuble communal constitu� d'un b�timent sur rue, � R + 1, plus un petit comble � usage d'habitation, et d'un b�timent sur cour, un rez-de-chauss�e � usage commercial.
Le b�timent sur rue ne pr�sente aucun caract�re architectural. Le b�timent sur cour est tr�s, tr�s v�tuste.
L'emprise qui sera rendue disponible par la d�molition des b�timents permettra, en fond de parcelle, la construction d'une �cole de 12 classes, cette op�ration concernant �galement l'arri�re de la parcelle du 164, avenue Jean-Jaur�s.
Par ailleurs, un programme de logements sociaux pourra �tre r�alis� sur rue o�, de part et d'autre de l'immeuble actuel du 166, se trouvent des b�timents de 4 et 5 �tages.
Rien ne justifie donc, sur le plan architectural et urbanistique, la conservation du 166, qui constitue une " dent creuse " disgracieuse, j'allais dire une " carie " disgracieuse, mais tout milite en faveur d'une op�ration de construction de logements respectueuse de l'environnement et du paysage. Je rappellerai d'ailleurs � M. BLET que ce projet de d�lib�ration n'est pas le choix uniquement de la Ville de Paris, c'est �galement celui du Conseil du 19e arrondissement qui l'a vot� � une large majorit�.
Merci.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je remercie M. BULT� et je mets aux voix, � main lev�e, ce projet de d�lib�ration.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, Mmes SILHOUETTE, BILLARD, SCHERER et M. BLET ayant vot� contre, Mme TAFFIN et M. DUMAIT s'�tant abstenus. (1997, DLH 140).

Juin 1997
Débat
Conseil municipal
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