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9- 1997, DGIC 1 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché sur appel d'offres pour la définition d'un programme de communication relatif aux actions de la Ville de Paris dans le domaine social, ainsi que ses modalités de réalisation et son coût.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DGIC 1 autorisant M. le Maire de Paris � signer un march� sur appel d'offres pour la d�finition d'un programme de communication relatif aux actions de la Ville de Paris dans le domaine social, ainsi que ses modalit�s de r�alisation et son co�t.
La parole est � Mme SCHERER.
Melle Sylvie SCHERER. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, la Direction g�n�rale de l'information et de la communication nous soumet un projet de d�lib�ration nous demandant de vous autoriser, Monsieur le Maire, � passer un march� sur appel d'offres ouvert ayant pour objet, je cite, " la d�finition d'un programme de communication relatif aux actions de la Ville dans le domaine social ainsi que ses modalit�s de r�alisation et son co�t ".
J'aimerais soulever plusieurs objections quant � cette d�marche, objections qui renvoient � des manques, � des ambigu�t�s, voire � des divergences de vues.
Tout d'abord, une ambigu�t�, me semble-t-il majeure, plane sur ce projet de d�lib�ration, que l'expos� des motifs sibyllins ne parvient pas � lever : communiquer la politique sociale de la Ville, certes, mais pourquoi faire ?
S'agit-il d'informer ou de communiquer ? S'agit-il simplement de communiquer la politique sociale de la Ville, d'en faire la promotion ? Ou s'agit-il d'informer, et notamment les cat�gories de la population en situation de d�saffiliation sociale, sur les diff�rentes proc�dures leur permettant de rencontrer l'aide sociale dont elles ont besoin ?
Evidence, me direz-vous... A la lecture et � la relecture du document, l'ambigu�t� est persistante.
Le mot " information " n'est jamais utilis� sur la vingtaine de pages que compte le document, alors que le mot " communication " est r�p�t� une bonne quarantaine de fois. Ni l'article premier du cahier des charges relatif � l'objet et au programme de l'�tude, ni l'objet de l'appel d'offres contenu dans le r�glement d'appel d'offres, ne pr�cisent l'objectif de cette " communication de la politique sociale de la Ville ".
Comment, dans ces conditions, s'attendre � ce que les diff�rentes �tudes r�pondent au crit�re de l'information, et notamment de l'information des populations que vous nommez, sous l'influence du jargon marketing publicitaire, " cibl�es ", alors qu'il serait plus appropri� de parler de populations " touch�es " par la crise �conomique et sociale ?
Les seuls crit�res consign�s dans le r�glement d'appel d'offres concernant " la qualit� et la pertinence des propositions par rapport au probl�me pos� " (page 6) sont :
- la cr�ation en harmonie avec l'image de la Ville de Paris ;
- la qualit� du graphisme ;
- la compr�hension du probl�me pos�.
On constate que le crit�re de conformit� � l'image de la Ville de Paris arrive en premi�re position. Quant � la " compr�hension du probl�me pos� ", ce qui se comprend s'�nonce clairement. Or, le moins que l'on puisse dire, est que vous ne facilitez pas la t�che des diff�rentes agences publicitaires. Elles ne sauront d�cid�ment pas dans quelle direction axer leur message publicitaire.
Quant � nous, nous restons perplexes devant tant d'ambigu�t�s dans votre politique de la communication, un domaine sujet � caution. Vous le savez, Monsieur le Maire, chers coll�gues, la communication sur les actions des collectivit�s territoriales peut r�pondre � des objectifs ambigus - dont la loi sur le financement des partis de 1991 se fait d'ailleurs l'�cho - et n�cessite de ce fait la plus grande vigilance.
Pour autant, la n�cessit� d'informer est r�elle. L'information dans ce domaine se doit d'�tre efficace, c'est-�-dire adapt�e. Elle doit s'adresser en priorit� aux personnes qui en ont le plus besoin. Pour ce faire, les meilleurs vecteurs d'information ne sont pas n�cessairement les plus bruyants ou les plus co�teux. Les brochures en deux ou trois volets � la disposition du public dans les accueils des mairies d'arrondissement, ainsi que les informations dispens�es par les personnels des services sociaux, me semblent beaucoup plus percutantes aupr�s du public concern�.
C'est pour toutes ces raisons que nous resterons tr�s attentifs au d�veloppement de ce dossier et que nous interviendrons afin de tenter d'�tre tenus inform�s du contenu concret donn� � cette campagne de " communication " qui, selon nous, doit �tre orient�e vers une campagne d'information susceptible d'aider ceux qui en ont besoin � disposer de l'aide sociale.
A ce jour, ne disposant pas des garanties suffisantes quant au contenu et aux objectifs de cette campagne, relevant un certain nombre d'ambigu�t�s dans le projet pr�sent� et estimant que d'autres moyens, moins co�teux et plus efficaces, pour une v�ritable information, sont pr�f�rables, nous appelons � voter contre ce projet de d�lib�ration.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur CABANA, vous avez la parole.
M. Camille CABANA, adjoint, au nom de la 1�re Commission. - Je ne dirai pas que l'intervention que nous venons d'entendre est hors sujet, mais elle me para�t � tout le moins largement pr�matur�e.
En effet, nous avons entendu un certain nombre de consid�rations sur la notion d'information, la notion de communication, sur ce qu'il convenait de faire compte tenu des publics vis�s, mais la proposition dont le Conseil est saisi est beaucoup plus prosa�que. C'est une proposition de pure proc�dure visant � passer au maximum quatre march�s d'�tudes et de d�finition, c'est-�-dire visant � aider la Direction g�n�rale de la communication � d�finir le cahier des charges du v�ritable march� de communication que l'on vous proposera ult�rieurement, comme c'est du reste �crit en toutes lettres dans l'expos� des motifs du projet de d�lib�ration.
Alors, je crois qu'� ce stade-l�, il est tout � fait pr�matur� d'aborder les probl�mes qui viennent d'�tre �voqu�s. En revanche, lorsque la Direction g�n�rale de l'information et de la communication nous proposera le r�glement du march� � passer sur la base des �tudes et d�finitions faites ici, il sera possible d'avoir le d�bat de fond qui vient d'�tre entam�.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La s�ance est suspendue.

Juin 1997
Débat
Conseil municipal
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