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5 - Allocution de M. le Maire de Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, avant de commencer mon propos, si certains ne comprennent pas ce geste, certains le comprennent, il vient de l'autre c�t� de la M�diterran�e, il veut dire "merci", il veut dire "je te salue", il veut dire "fraternit�".
Mes chers coll�gues, je vous remercie pour la confiance que vous venez de me t�moigner. Celles et ceux qui me connaissent savent l'amour et le respect que m'inspire Paris. Chacun mesure l'intensit� de ce moment.
Je veux d'abord remercier M. Gilbert GANTIER, Doyen de notre Assembl�e, qui a pr�sid� � l'ouverture de nos travaux. Plus que le privil�ge de l'�ge, c'est la fid�lit� de votre engagement au service de notre cit� qui justifie, Monsieur le Doyen, qu'au nom de tous je vous exprime toute notre consid�ration.
(Applaudissements).
Ayant acc�d� � ces nouvelles fonctions, je veux �galement saluer mes deux pr�d�cesseurs, M. Jacques CHIRAC et M. Jean TIB�RI.
(Applaudissements).
En ce jour, en mon nom et au nom des femmes et des hommes qui ont port� notre projet, c'est bien s�r aux Parisiennes et aux Parisiens que je veux exprimer ma gratitude.
En participant massivement � ce scrutin, ils ont formul� un choix clair, exigeant, et m�me historique puisque jamais depuis 1909 les forces progressistes n'avaient �t� majoritaires au sein de cette Assembl�e.
Paris demeure la capitale du mouvement, de l'audace et de la g�n�rosit�, du combat d'Etienne Marcel � la Commune, de la proclamation des Droits de l'Homme � la Lib�ration, notre ville a �crit inlassablement une histoire qui ne s'accommode ni du conformisme, ni de la soumission.
Sereinement, en responsabilit�, le suffrage universel s'est prononc�. D�sormais, il revient � chacun de nous, dans le r�le qui lui a �t� confi� d'honorer son mandat au nom de l'int�r�t g�n�ral.
Le pluralisme, la confrontation des id�es, l'expression de convictions distinctes animeront, qui peut en douter, des d�bats riches au cours des six ann�es � venir. Tant mieux, pourvu qu'ils soient dignes, respectueux, utiles � l'action de la Ville.
C'est ainsi que je con�ois la d�mocratie, parfois passionnante, passionn�e parce que passionnante et toujours constructive parce qu'elle d�cide de la vie de nos concitoyens.
Leurs attentes sont consid�rables, nous en sommes conscients, et nous serons fid�les au message des 11 et 18 mars.
C'est d'abord un besoin de renouveau qui s'est exprim� dans la demande d'une v�ritable d�mocratie participative. Paris a chang�, sa population, ses rythmes, ses activit�s, son organisation sociale ont �volu�. Ayons l'humilit� de reconna�tre, nous les responsables publics, que nous sommes parfois en retard d'un m�tro citoyen.
Combien de fois a-t-on exprim� sur ces bancs ou ailleurs la n�cessit� de faire de la politique autrement ? Aujourd'hui, le moment est venu. La loi sur la parit� produit des effets aussi l�gitimes que spectaculaires. A Paris de donner aux femmes le r�le politique et culturel qui leur est d�. Cela repr�sente � mes yeux un des enjeux de la mandature et vous remarquerez que cet objectif m'a inspir� pour composer notre ex�cutif.
Dans la Capitale de la France, l'initiative est in�dite, mais je sais qu'elle sera source de renouvellement et de progr�s, car le changement d�signe le plus vaste des chantiers.
Ainsi, il est temps de redonner au monde associatif, aux corps interm�diaires un v�ritable pouvoir d'influence et de contr�le.
Il est temps de confier aux vingt Maires d'arrondissement les moyens de conduire une politique de proximit�, qui sera source d'efficacit� accrue pour les habitants.
Il est temps de cr�er les conditions d'une coproduction avec l'ensemble des acteurs de la cit�, sans lesquels, toute notion de changement demeurerait illusoire.
D�s avril, ces engagements trouveront une traduction concr�te dans le budget que je vous soumettrai et qui sera, comme je m'y suis engag�, marqu� par la stabilit� de tous les taux de la fiscalit�.
Mais au-del�, notre ville a soif de transparence, d'information, et d'�quit�.
Faire de la politique c'est aussi rendre des comptes.
J'attends de la nouvelle �quipe qu'elle m�ne, en la mati�re, une action exemplaire. Dans ce domaine, aucune ambigu�t�, aucune approximation ne sera tol�r�e.
Je sais que nul pouvoir n'est � l'abri d'une d�faillance, c'est une r�gle humaine, pr�cis�ment l'�thique exig�e par nos concitoyens r�sultera de la puissance des contre-pouvoirs et de la vigilance dans la mise en ?uvre des principes que nous nous imposerons � nous-m�mes.
J'ai pris des engagements tr�s clairs.
L'opposition sera repr�sent�e dans chacune des commissions d'appels d'offres de la Ville : soci�t�s d'�conomie mixte comprises.
L'attribution des places en cr�ches et celle des logements sociaux reposera sur des crit�res incontestables dont l'application sera garantie par des commissions pluralistes, associant des personnalit�s repr�sentatives de la soci�t� parisienne.
Ce m�me souci de clart� s'appliquera � notre Questure.
Nous sommes nombreux � avoir dit qu'elle illustre en tant que telle une r�alit� exorbitante du droit commun. Je souhaite donc qu'au cours des mois � venir, le Parlement vote la suppression de la Questure.
A ma demande, une initiative sera prise dans ce sens dans les tous prochains jours par des parlementaires pr�sents dans cette Assembl�e pour que l'on supprime la Questure de Paris.
En outre, vous le savez, lors de la s�ance d'avril de notre Conseil, je proposerai le lancement d'un appel d'offres afin de d�signer un organisme ind�pendant charg� de r�aliser un audit sur l'ensemble de la situation �conomique et financi�re de notre collectivit�.
Dans mon esprit, je vous le redis, il ne s'agit ni de r�gler des comptes, ni d'exhumer les traces �ventuelles de pratiques contestables. Il s'agit, tout simplement de dire loyalement la v�rit� aux Parisiens, et tout autant de se fixer pour but d'identifier les marges de man?uvre qui existent pour l'avenir.
L'avenir : qui mieux que les enfants incarnent ce futur que nous voulons construire ensemble ?
C'est, � mes yeux, une priorit�.
Paris, nous le savons, est une cit� objectivement hostile aux plus jeunes de ses habitants. Pendant cette campagne, nous avons propos� la cr�ation de 2.000 places suppl�mentaires en cr�ches, auxquelles s'ajouteront 2.500 places au sein de haltes-garderies ou de structures associatives ou parentales.
Aussi surprenant que cela puisse para�tre, s'il est un engagement dont j'accepte qu'il ne bride pas la nouvelle �quipe, c'est celui-l�, car je demande � la nouvelle �quipe de faire plus, d'aller au-del�, de d�montrer une ambition, un volontarisme � la mesure des attentes que tant de familles, que tant de jeunes couples, expriment quotidiennement.
Partant du principe que notre collectivit� doit aussi donner l'exemple nous �tudierons tr�s rapidement la possibilit� de cr�er au sein m�me de l'H�tel-de-Ville une cr�che destin�e aux enfants des personnels municipaux. Des entreprises le font, pourquoi pas la Maison du Peuple ?
L'enjeu est symbolique car il s'agit de cette valeur si moderne qui s'appelle la solidarit�.
La solidarit�, ce sera une pr�occupation essentielle de la nouvelle majorit�.
Il ne doit pas y avoir � Paris de citoyens de seconde zone : partout, dans notre cit�, quels que soient sa condition sociale, son �ge, sa culture, c'est un m�me passeport qui doit �tre d�livr� � celle et celui qui fait le choix d'y vivre.
L'honneur de ce pouvoir sera donn� en faveur d'une ville plus ouverte, plus tol�rante, plus accessible. A la cit� � deux vitesses que nous observons aujourd'hui, doit se substituer un cadre coh�rent, �quilibr� et rassembleur.
Je sais bien que la diversit� a parfois du mal � franchir le mur de la rh�torique, on en parle, on la loue mais on renonce � la mettre en ?uvre.
Il arrive m�me que ses promoteurs soient accus�s de dogmatisme. J'assumerai, s'il le faut, un tel reproche. Ainsi, d�s cette ann�e, je demanderai � mon �quipe de prendre les mesures n�cessaires pour mobiliser et acqu�rir les lots immobiliers qui contribueront � r�duire une fracture sociale et g�ographique qui affaiblit la Capitale dans son ensemble.
Cette mutation ne serait pas compl�te sans l'ambition qualitative qu'ont exprim�e les �lectrices et les �lecteurs.
Paris doit redevenir une ville pour vivre. La redistribution de l'espace public, la lutte contre la pollution, la remise en cause de l'h�g�monie automobile d�signent un d�fi urbain que nous devons relever.
Avec une ironie cruelle, le compositeur Eric SATIE, a malheureusement bien r�sum� l'opinion de nombreux Parisiens.
"L'air de Paris est si mauvais, disait-il, que je le fais toujours bouillir avant de respirer".
C'est cette r�alit� pr�occupante qu'il faudra remettre en cause de fa�on radicale.
Dans les prochaines semaines, nous lancerons les proc�dures administratives et techniques devant aboutir � un �largissement des couloirs de bus sur les grands axes, afin non seulement d'am�liorer les transports de surface, mais aussi de d�velopper et s�curiser les circulations douces.
De m�me, en concertation avec nos partenaires, l'Etat et la R�gion, nous nous fixerons comme objectif, l'acc�l�ration des proc�dures li�es � la r�alisation d'un tramway de rocades.
L'horizon de la mandature est r�aliste, notamment dans la perspective des Jeux olympiques.
Oui, l'�volution physique des courbes de notre cit� correspond � une attente profonde parce qu'elle peut �tre source de libert�, de fluidit� et de mobilit� pour chaque citoyen.
La beaut� et l'harmonie de Paris doivent nous guider sur la voie d'une action d'envergure. "Rien de grand ne se fait sans passion" disait Hegel.
Quoi de plus passionnant en effet que de l�guer aux g�n�rations futures un cadre s�duisant, un patrimoine � admirer, une cit� pour vivre ?
Les Hommes, soyons-en certains, laissent, � quelques rares exceptions pr�s, une trace souvent tr�s approximative.
Le visage d'une ville, en revanche, constitue une empreinte permanente. Celle de Paris a toujours inspir� le monde. C'est ainsi. Chaque fois que Paris oublie que son r�le est sans pareil, elle trahit sa mission magnifique. Nulle arrogance dans mon propos, mais la conviction que ce que Paris cr�e, ce que Paris choisit, ce que Paris illustre, d'une certaine fa�on, la d�passe.
Il nous faut renouer avec cette vocation universelle, retisser des liens avec les autres m�tropoles du monde entier et, en particulier, celles d'Europe, dont de nombreux repr�sentants, en tant que citoyens de Paris, ont contribu� � l'issue de ces �lections, restaurer l'image et l'influence de notre Capitale sur la sc�ne internationale en y recr�ant l'effervescence culturelle et la force �conomique qui, h�las, se sont d�plac�es ailleurs, attirer les cr�ateurs d'o� qu'ils viennent pour retrouver cette atmosph�re d�crite par Hemingway dans un livre dont le titre sonne comme un rappel, comme une promesse : "Paris est une f�te", se souvenir aussi que notre Ville est un laboratoire de nouveaux modes de vie et affirmer enfin notre solidarit� sans faille avec le Sud.
Dans ce m�me esprit, un Conseil des r�sidents non communautaires sera install� au c�t� du Conseil de Paris pour associer ces citoyens � une r�flexion, � une action qui les concerne. Cette entit� fonctionnera jusqu'� ce que le droit de vote leur soit accord� pour les �lections locales et je veux redire ici ce que j'ai dit depuis des ann�es, ce que j'ai �crit (j'ai m�me mis ma signature au bas de beaucoup de textes depuis longtemps), il faudra leur donner le droit de vote avec un changement constitutionnel et, de mon point de vue, le plus t�t sera le mieux.
(Applaudissements).
Mes chers coll�gues, un rendez-vous d�mocratique marque toujours le d�but d'une nouvelle page. Nous agirons sous le regard des Parisiens. Ils seront les v�ritables inspirateurs de notre d�marche, ils en seront les seuls juges.
Ma volont� de mettre en oeuvre tous les �l�ments du projet approuv� par le suffrage universel s'accompagne d'une d�termination sans faille : f�d�rer toutes les �nergies, d�passer autant que faire se peut les consid�rations politiciennes qui bloquent, qui divisent, qui st�rilisent l'action.
L'opposition, dans toute sa diversit�, sera respect�e, �cout�e, associ�e.
A tous les membres de l'Administration parisienne - � qui je m'adresserai d�s tout � l'heure � travers un courrier pour leur dire ma consid�ration, de la m�me mani�re que j'adresserai tout � l'heure un courrier � M. le Pr�fet de police pour qu'il transmette de la part du nouveau Maire de Paris la consid�ration et la confiance que j'�prouve � l'�gard de tous les policiers de Paris, et un autre courrier pour exprimer toujours ma consid�ration, ma gratitude, � tous les pompiers de Paris - � tous les membres de l'Administration parisienne je veux �galement dire notre volont� d'�tablir d�s � pr�sent une relation de confiance et d'instaurer un dialogue constructif, garant de notre efficacit�.
Je connais depuis tr�s longtemps ses agents, je connais leur comp�tence, leur savoir-faire et leur d�vouement. C'est � une approche ambitieuse, stimulante et valorisante que nous nous engageons � les associer.
Pour ma part, j'assumerai ma fonction dans la loyaut� la plus totale � l'�gard de chaque Parisienne et de chaque Parisien, quelle que soit sa conviction, et d�s demain, conform�ment � mon engagement, je renoncerai � mon mandat de S�nateur, car � mes yeux la mission que m'ont confi�e les citoyens est exclusive de toute autre activit�.
Le mois prochain, nous ouvrirons nos d�bats. Outre les sujets que je viens d'�voquer devant vous, il y aura d'autres priorit�s et, en particulier, la s�curit�. Cela se traduira par une action d'envergure dans le cadre d'un partenariat clair entre la police nationale, seule � m�me d'assurer une mission de protection efficace des citoyens, mais aussi notre Collectivit� qui, en mati�re de pr�vention et de m�diation sociale, mobilisera des moyens in�dits.
Mais nos travaux s'appliqueront � tous les secteurs de la vie municipale : bien s�r, la propret�, les relations nouvelles avec les collectivit�s d'Ile-de-France, le d�veloppement �conomique, la jeunesse, les nouvelles technologies. Cette liste n'est �videmment pas exhaustive.
Chaque dossier, chaque s�ance devra marquer une �volution utile, devra marquer une avanc�e.
Mes chers coll�gues, tout � l'heure, comme vous le savez, en votre nom, j'accueillerai les repr�sentants de la Commission d'�valuation du Comit� olympique pour d�fendre la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2008, dossier embl�matique en v�rit�, qui d�montre qu'autour d'un projet aussi enthousiasmant, le consensus est possible, de m�me que la mobilisation de toutes les �nergies.
Nous ferons tout pour r�pondre pr�sent � ce rendez-vous qui sera aussi celui de la tol�rance, du r�ve et de la fraternit�, valeurs intrins�quement li�es � Paris.
D�s aujourd'hui donc et pendant les 6 ans � venir, avec modestie mais avec responsabilit�, nous avancerons, fid�les � cette pens�e de Victor Hugo dont je veux vous dire qu'elle sera pour moi une r�f�rence : "Paris est, sur toute la terre, le lieu o� l'on entend le mieux frissonner l'immense voilure du progr�s".
(Tr�s vifs applaudissements).
On se met au travail !
Mes chers coll�gues, je voudrais vous dire d'abord que notre s�ance...
M. Jean VUILLERMOZ. - Monsieur le Maire, je voudrais faire une tr�s br�ve intervention.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous en prie, Monsieur VUILLERMOZ, bri�vement...
M. VUILLERMOZ est Pr�sident du groupe communiste, je le pr�sente aux autres coll�gues.
M. Jean VUILLERMOZ. - Monsieur le Maire, merci de me donner la parole.
Je voulais faire une br�ve intervention au nom du groupe communiste.
Effectivement, Monsieur le Maire, un souffle nouveau a parcouru la Capitale dimanche dernier. Les Parisiennes et les Parisiens, candidates et candidats des listes de la gauche plurielle, ont fait l'�v�nement. Une nouvelle page de l'histoire de Paris s'�crit maintenant.
Motiv�e pour battre la droite, la dynamique � gauche s'est nourrie de l'aspiration � plus de d�mocratie, d'humanisme et de solidarit�.
Ce succ�s est celui des Parisiennes et des Parisiens. Il est aussi celui des forces sociales et progressistes et les communistes y ont pris toute leur place et s'en f�licitent.
Paris est une ville diverse, exceptionnelle. La trace des si�cles, la cr�ativit� �conomique et culturelle, les richesses produites, cette mani�re d'�tre � la fois une grande m�tropole et une ville populaire, repr�sentent un patrimoine et un potentiel inestimable.
Dans ce contexte, conform�ment � notre engagement communiste, notre priorit� est le r��quilibrage en faveur des habitants des quartiers trop souvent d�laiss�s, abandonn�s par la politique men�e par la droite ces derni�res ann�es, et cela en tous domaines : les questions du logement, notamment social, de l'�radication de l'habitat insalubre, de l'am�nagement urbain, de l'emploi, de la sant�, de l'�cole et de la petite enfance, du sort r�serv� aux plus d�munis, des transports, d'une vie culturelle accessible � tous et la participation des citoyens, de tous, � la vie de la cit�.
Et c'est en ne perdant jamais de vue les attentes des Parisiennes et des Parisiens dans leur diversit�, en n'oubliant pas celles et ceux qui, dans la Capitale, comme partout dans le pays, se sont abstenus, parce qu'ils ne se retrouvaient pas dans l'offre politique actuelle, qu'il nous faudra gouverner la cit�.
Pour la gauche rassembl�e il ne s'agit pas seulement aujourd'hui de prendre la rel�ve mais de r�pondre � cette aspiration d�mocratique pour que Paris soit � la hauteur des exigences de toute sa population.
Les difficult�s � pr�voir sont grandes : r�sistances, retards accumul�s, pouvoirs install�s, mauvaises habitudes. La nouvelle majorit� devra �tre exigeante avec elle-m�me et savoir inaugurer de nouvelles pratiques politiques et de nouveaux comportements. Pour cela, nous devrons donner la parole, l'information et un pouvoir de d�cision aux Parisiennes et aux Parisiens et permettre l'�closion de v�ritables contre-pouvoirs.
Il faudra �galement un effort d�mocratique tr�s important � l'�gard des 40.000 salari�s de la Ville. On ne pourra pas agir efficacement sans qu'ils soient respect�s, associ�s, �cout�s, ils ont un grand capital de connaissances, d'id�es, de sens du service public, jusqu'ici trop ignor�.
Enfin, Monsieur le Maire, pour finir, ceux qui agitaient des cl�s symboliques sur le parvis de l'H�tel-de-Ville dimanche dernier exprimaient ainsi leur volont� d'�tre partie prenante des r�alisations � venir. Il faut des changements rapides, des changements profonds qui se voient dans la vie quotidienne de chacun.
Henri MALBERG, mon c�l�bre pr�d�cesseur - � qui je rends hommage aujourd'hui - disait ici m�me en d�cembre dernier qu'il fallait ouvrir � Paris une grande p�riode de changement. Voici enfin la possibilit� d'engager de grands chantiers, je dis "possibilit�" mais c'est en r�alit� "obligation" qu'il faudrait dire, car l'attente est grande, comme viennent de le confirmer les r�sultats des �lections dans tout le pays.
Relevons ce d�fi immense de faire de Paris une ville ouverte � tous, dans laquelle il fait bon vivre, une ville monde et populaire.
Nous avons vot� pour vous, Monsieur le Maire, pour cette candidature, en saluant en m�me temps la qualit� de votre campagne et en vous souhaitant plein succ�s. Oui, ensemble nous pourrons r�ussir.
(Applaudissements).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, avant de donner la parole � quelques pr�sidents de groupes qui l'ont demand�e, je voudrais vous informer que j'ai souhait�, car cette s�ance durera aussi l'apr�s-midi, que nous puissions d�jeuner ensemble. Je vais essayer de conduire nos travaux le plus rapidement possible pour ne pas trop vous prendre de votre dimanche.
Il y a trois pr�sidents de groupes qui m'ont demand� la parole, je leur demande donc vraiment d'�tre extr�mement brefs.
Christophe NAJDOVSKI, dont je pr�cise aux autres membres de l'Assembl�e qu'il est le nouveau Pr�sident du groupe "Les Verts".
M. Christophe NAJDOVSKI. - Une tr�s br�ve allocution, tout simplement pour adresser nos f�licitations au nouveau Maire de Paris.
Je souhaite �galement dire que le groupe "Les Verts" aura � coeur de d�fendre au sein de la nouvelle majorit� municipale les int�r�ts des Parisiennes et des Parisiens et nous aurons � coeur aussi de r�pondre aux attentes fortes qui ont �t� exprim�es lors de ces �lections en mati�re de lutte contre toutes les formes de pollution, en mati�re de d�mocratie locale et de d�mocratie participative, en mati�re d'�quipements publics, d'accueil de la petite enfance.
C'est une allocution tr�s br�ve pour vous adresser nos f�licitations et exprimer que nous aurons � coeur d'agir pour r�pondre aux attentes.
(Applaudissements).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur le Pr�sident, merci beaucoup, vous �tes un exemple de bri�vet� pour toute l'Assembl�e, j'esp�re que vous ferez �cole, mais je ne le dis pas pour les orateurs suivants, je le dis en g�n�ral pour la mandature.
Georges SARRE a la parole.
M. Georges SARRE. - Monsieur le Maire de Paris et cher Bertrand DELANO�, au nom des �lus de Paris membres du groupe du Mouvement des citoyens et en mon nom personnel, je vous exprime mes plus vives, nos plus vives f�licitations pour cette brillante �lection, pour la campagne �lectorale de proximit� que vous avez conduite. Nous ne pouvons que nous r�jouir de voir enfin � l'H�tel de Ville de Paris un maire de gauche.
La Capitale de la France renoue avec une tradition qui l'a si longtemps caract�ris�e : pendant des si�cles Paris a �t� une ville frondeuse, non sans panache et t�m�rit�, les petites gens savaient y exprimer leurs sentiments et leur m�contentement. C'est par ce courage politique, mais aussi souvent physique, du peuple de Paris que la R�publique a pu triompher dans notre pays.
Permettez, Monsieur le Maire, � l'�lu du 11e arrondissement, chacun le sait, born� par les places de la Bastille, de la Nation, de la R�publique, d'insister particuli�rement sur la dimension historique, sur le contenu symbolique de l'�v�nement que nous vivons avec �motion en ce moment : l'�lection d'un maire de gauche dans la Capitale, votre �lection. Cette �lection renoue avec l'histoire, renoue avec notre histoire.
Les �lus du Mouvement des citoyens participeront activement � la gestion d�mocratique de cette nouvelle municipalit�, de cette municipalit� de gauche. Ils vous apporteront leur soutien, lucide et loyal, ils respecteront leurs engagements qui sont nos engagements communs, les engagements de toute la gauche. Ils feront des propositions et prendront des initiatives.
Je souhaite, Monsieur le Maire, qu'en quelques mois, sur la base de nos priorit�s communes, nous puissions donner des signes forts, surtout des signes concrets, visibles, tangibles. Les citoyens qui en ces dimanches de mars sont rest�s chez eux sont las tant de discours et de promesses que de gestes symboliques et d'effets d'annonce qui ne sont pas suivis d'effet dans le r�el.
Nous ferons en sorte que dans l'ann�e qui vient commencent � s'inscrire dans le paysage parisien les premi�res cons�quences du changement, et puis dans les cinq ann�es qui suivront, ils pourront constater que se confirme une nouvelle gestion, une gestion d�mocratique, de terrain et de proximit�, mais aussi faite de grandeur, car chacun conna�t la place de Paris dans notre pays, en Europe et plus largement dans le monde.
Donc bonne mandature � toutes et � tous et bien s�r d'abord � la Municipalit�.
(Applaudissements).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, cher Georges SARRE.
La parole est au Pr�sident du groupe socialiste et radicaux de gauche, Patrick BLOCHE.
M. Patrick BLOCHE. - Monsieur le Maire, cher Bertrand DELANO�, c'est avec �motion que je prends la parole au nom du groupe socialiste et radical de gauche pour vous adresser nos chaleureuses et affectueuses f�licitations.
Candidat des listes "Paris Changeons d'�re - Les Verts", candidat de l'alternance et de l'espoir, vous �tes d�sormais, par le vote de la majorit� de notre Assembl�e municipale, le Maire de Paris.
La confiance que nous venons de vous accorder est � la mesure de la campagne que vous avez conduite et � la mesure de votre capacit� personnelle � �tre le Maire de tous les Parisiens, � �tre celui qui fera vivre, dans la quotidiennet� de l'action municipale, le pluralisme et la diversit�.
Avec la plus forte des l�gitimit�s qui soit, celle du suffrage universel, vous aurez � c?ur de porter, tout au long des six prochaines ann�es, la volont� de changement qui s'est exprim�e dans les urnes, il y a une semaine.
Cette volont� de changement des Parisiens est grande, vous le savez mieux que quiconque.
Les Parisiens veulent respirer, changer d'air dans la ville du tout automobile, de l'insuffisance d'espaces verts et des pollutions de toutes sortes.
Les Parisiens sont g�n�reux et solidaires. Ils veulent construire des br�ches dans le p�riph�rique pour ouvrir leur Ville sur sa banlieue et sur le monde.
Les Parisiens haient l'uniformit�, ils veulent retrouver la tradition de la Ville-lumi�re diverse et int�gratrice.
Les Parisiens ont leur mot � dire sur le devenir de leur cit�. Ils veulent avoir un droit � la parole qui r�ponde � leur exigence de transparence et de d�mocratie.
Si les forces de la gauche et du changement ont �t� historiquement majoritaires le 18 mars, cela tient au rapport de confiance que vous avez su �tablir avec les Parisiens, allant jusqu'� leur proposer une relation de type contractuel pour la mandature qui commence.
Dans l'exercice de la responsabilit� qui est d�sormais la v�tre, nous vous assurons, Monsieur le Maire, d'un soutien aussi loyal qu'actif qui saura faire toute la place, comptez sur nous, � une imagination et � une cr�ativit� qui soient � la mesure de la Ville-capitale.
Nous vous souhaitons, Monsieur le Maire, plein succ�s dans votre action.
(Applaudissements).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mars 2001
Débat
Conseil municipal
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