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47- 1997, DVD 114 - Extension du stationnement payant sur voirie pour les autocars.



M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DVD 114 relatif � l'extension du stationnement payant sur voirie pour les autocars.
Monsieur CARESCHE, vous avez la parole.
M. Christophe CARESCHE. - Je serai bref, �tant donn� l'heure tardive.
Je voudrais intervenir sur cette d�lib�ration qui concerne en particulier le stationnement et vous l'avez vu r�cemment dans la presse, sur le Boulevard de Rochechouard et le Boulevard de Clichy pour me r�jouir de cette disposition. Il s'agit de r�glementer le stationnement des autocars sur ces boulevards, de le limiter et de le rendre payant.
Cette d�cision est une bonne d�cision. Enfin les choses bougent dans ce domaine puisque, parall�lement, le Pr�fet de police devrait prendre tr�s prochainement un arr�t� pour interdire la circulation des cars sur le haut de la Butte Montmartre. Enfin les choses bougent et vont permettre � ces quartiers de retrouver une tranquillit� qu'ils avaient perdue. Nous en �tions arriv�s v�ritablement � un seuil de saturation en termes de pollution extr�mement pr�occupant et les riverains ne le supportaient plus !
Cette d�lib�ration va donc dans le bon sens mais je voudrais insister sur trois aspects :
D'abord, il faudra �videmment que cette r�glementation soit appliqu�e, et donc il y aura n�cessit� de la faire respecter. C'est le seul moyen d'essayer de dissuader un certain nombre d'autocars de se rendre massivement sur ces boulevards et de les utiliser comme parkings.
La deuxi�me chose est qu'il faudra aussi � partir de ces dispositions r�fl�chir � un v�ritable d�veloppement qualitatif et non plus seulement quantitatif du tourisme � Montmartre, et � une meilleure organisation du tourisme.
De ce point de vue-l�, il est vrai qu'un certain nombre de professionnels, la mesure �tant relativement rapide, s'y sont oppos�.
Je suis convaincu, et beaucoup d'ailleurs de restaurateurs ou de commer�ants de la butte me l'ont dit, que cette mesure va permettre la prise de conscience tout � fait indispensable au d�veloppement pr�cis�ment d'un tourisme de meilleure qualit�. Et je suis persuad� qu'� partir de ces mesures nous pourrons travailler avec les professionnels pour faire en sorte que le tourisme retrouve un peu plus la dimension qualitative qu'il avait perdue ces derni�res ann�es.
Je voudrais �galement dire qu'�videmment d'autres mesures, et c'est pr�vu dans le Plan qui est annonc�, devront accompagner l'ensemble de ces dispositions. La premi�re est �videmment de trouver une aire de stationnement, pas trop loin de ces boulevards pour les autocars. Et la deuxi�me est de d�velopper - il y a un projet actuellement en ce sens qui est, je crois, sur le bureau du S.T.P. -, une ligne r�guli�re d'autocars pour les touristes qui permettrait de relier la butte Montmartre au reste de Paris.
Voil�, mes chers coll�gues, les quelques �l�ments que je voulais souligner. Je voulais bien �videmment remercier en particulier le Pr�fet de police parce que nous avons eu une r�union en juillet sur cette question, et � partir de cette r�union un certain nombre de dispositions ont �t� prises.
Avec M. PLASAIT �galement nous avons organis� une r�union de concertation qui a �t� tr�s utile. Je crois que sur ce dossier, quand on a la volont� politique de faire aboutir les choses avec les �lus de proximit�, les �lus du 18e arrondissement, on avance. Vous savez que l'un des premiers voeux qui a �t� vot� apr�s 1995 par la nouvelle municipalit� du 18e arrondissement a �t� un voeu en direction de la Ville de Paris, du Pr�fet de police pour leur demander l'interdiction des cars de tourisme sur la butte Montmartre. Deux ans apr�s, nous y sommes, et m�me s'il a fallu deux ans, je m'en r�jouis.
Ces dispositions vont tout � fait dans le bon sens, sous r�serve bien �videmment de leur bonne application. Il faudra que les volont�s politiques se traduisent �galement dans les faits.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. WLOS.
M. Jean WLOS. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la question qui nous est pos�e aujourd'hui est de savoir si le projet de d�lib�ration qui nous est soumis est enfin susceptible de r�pondre � l'exasp�ration des habitants de tout un quartier de Paris concern� par les stationnements des cars de touristes sur les boulevards de Clichy et de Rochechouart, et susceptible de permettre un d�veloppement harmonieux du tourisme dans ce secteur tr�s visit� de la Capitale.
Les riverains de ces deux axes importants de circulation manifestent depuis longtemps face � une situation intenable dans le quartier de la Butte-Montmartre. Sur le 9e et le 18e arrondissements, on a pu constater pendant les p�riodes de pointe la pr�sence de 170 cars stationn�s des 2 c�t�s de ces boulevards, sur 2 ou 3 files ininterrompues.
Ce sont des centaines de v�hicules en une journ�e qui stationnent sur plus d'un kilom�tre formant ce que les riverains appellent " la muraille de cars ". Chacun peut en mesurer les cons�quences en termes de nuisance de toutes sortes, jusqu'� des heures avanc�es de la nuit, avec les encombrements, les bruits et la pollution lorsque les cars cherchent un emplacement ou lorsqu'� l'arr�t les moteurs continuent de tourner, l'hiver pour le chauffage et l'�t� pour la ventilation.
Devant cette situation, un collectif de plus de 300 riverains s'est constitu�, avec les habitants et commer�ants du quartier. Ce collectif a recueilli plus de 1.100 signataires et multipli� les d�l�gations pour demander l'interdiction de la circulation des cars sur la Butte et celle de leur stationnement � ses abords, avec le soutien du Conseil du 18e arrondissement, qui r�clame depuis 2 ans que satisfaction soit donn�e � cette exigence.
Aujourd'hui, je constate avec plaisir que des r�ponses positives commencent � y �tre apport�es, c'est le cas avec la d�cision annonc�e par M. le Maire d'interdire la circulation des cars de touristes sur la Butte-Montmartre � partir du 1er novembre, ce dont je me r�jouis.
Je serais par contre beaucoup plus circonspect en ce qui concerne la proposition faite d'instaurer un emplacement payant de 50 autocars sur les boulevards de Clichy et Rochechouart. Certes il s'agit l� d'un premier succ�s des habitants, du r�sultat de la d�marche et de leurs initiatives.
Mais cette mesure ne satisfait pas le comit� des riverains comme mon ami Jacques DAGUENET, Conseiller du 9e et repr�sentant de ce comit� en a fait part � la r�union qui s'est tenue ici � l'H�tel-de-Ville � l'initiative de M. l'adjoint charg� de la circulation. La proposition des 50 cars me para�t illogique et ne peut �tre la solution au probl�me pos�. Un simple calcul arithm�tique le montre, la limitation � 50 cars en stationnement par tranche de 2 heures comme c'est pr�vu, outre qu'elle maintient pour une part importante les nuisances constat�es, ne pourra en aucune fa�on absorber les 400 cars et plus qui viennent dans ce quartier � certaines p�riodes. Si le stationnement est permis, les cars continueront de venir pour trouver une place et tourneront dans le quartier en attendant de trouver. La situation sera m�me peut-�tre aggrav�e.
C'est pourquoi je renouvelle ici la demande que j'avais formul�e en juin lors de nos discussions sur le tourisme � Paris, � savoir l'interdiction totale et permanente des cars de tourisme dans le secteur avec mise � disposition de parcs de stationnement existants ou � cr�er aux portes de Paris. Je rappellerai � cet �gard notre proposition d'utiliser des terrains S.N.C.F. en friche de la gare des Batignoles peu �loign�s de la Butte-Montmartre, avec un syst�me de navettes de la R.A.T.P. vers les lieux de visite. Ces dispositions, loin de nuire au d�veloppement du tourisme et du commerce local, donneront une autre image de la Capitale aux touristes eux-m�mes qui, comme les Parisiens, appr�cieront encore mieux notre ville avec des rues non embouteill�es et moins pollu�es. Sur les Champs-Elys�es les cars sont interdits ce qui ne nuit pas � une pr�sence importante de touristes. C'est le cas dans les grandes villes europ�ennes comparables. La m�me mesure peut intervenir, doit intervenir autour de Montmartre pour la reconqu�te des boulevards et des rues concern�es dans ce quartier.
Pour l'heure, en conclusion, je proposerai que pour trouver une solution fiable et r�pondant aux aspirations de tous les int�ress�s, la Ville de Paris r�unisse une table ronde avec toutes les parties concern�es, mairies d'arrondissement, Pr�fecture de police, R.A.T.P. avec bien entendu la participation des riverains, habitants et commer�ants du quartier. Dans l'�tat actuel de vos propositions, le groupe communiste s'abstiendra sur le projet de d�lib�ration qui nous est soumis.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. Pierre GABORIAU.
M. Pierre GABORIAU, adjoint. - Merci Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, permettez-moi, au nom du groupe " Paris-Libert�s " et en ma qualit� d'adjoint sectoriel charg� du tourisme et de la promotion de Paris, d'�tre particuli�rement int�ress� et, sensible aux probl�mes de circulation et de stationnement des autocars � Paris et aux difficult�s d'acc�s � certains sites, comme la Butte-Montmartre en particulier.
Je ne peux que me r�jouir tant des efforts que de l'esprit de concertation et de dialogue qui animent le Maire de Paris et mon coll�gue Bernard PLASAIT sur cette question d�licate des d�placements et du stationnement.
Comment concilier ce que certains jugent inconciliable ?
En effet, comment concilier la l�gitime aspiration des riverains � vivre une vie normale, avec la promotion de certains sites parisiens sans que cela d�veloppe et accentue une pollution ou une nuisance aussi bien sonore qu'olfactive importante ?
Il ne serait pas non plus acceptable et concevable de priver les professionnels et institutionnels des m�tiers du tourisme d'une client�le de touristes fran�aise et �trang�re d�sireuse de visiter des sites pour lesquels des efforts particuliers de promotion ont �t� r�alis�s, afin de faire venir � Paris une client�le de plus en plus nombreuse g�n�rant, vous le savez, emplois et devises.
D'ores et d�j�, je sais que des efforts m�ritoires et importants ont d�j� �t� r�alis�s toujours dans le dialogue et la concertation, avec l'ensemble des partenaires, qu'ils soient priv�s ou institutionnels, pour des solutions r�alistes et r�alisables.
En effet, la cr�ation de parcs de stationnement pour autocars et l'installation de navettes fluviales aux abords de certains sites ont en particulier d�j� �t� mis en place.
Le groupe " Paris-Libert�s " ne peut que se f�liciter des mesures d'accompagnement prises pour satisfaire les int�r�ts des riverains, des professionnels et des commer�ants.
Pour terminer, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, en ce qui concerne les probl�mes d'acc�s � la Butte-Montmartre et des abords imm�diats, pour le stationnement des autocars, boulevard de Clichy et boulevard de Rochechouart, nous ne pouvons que nous f�liciter de l'instauration d'un stationnement payant pour les autocars, tout en limitant � 50 le nombre d'emplacements r�serv�s.
Ainsi, tout en permettant aux autocaristes de travailler dans de bonnes conditions, cette mesure �vitera ainsi les cars-ventouses, en �liminant par l� m�me le v�ritable mur d'autocars qui s'�tait cr�� ces derni�res ann�es dans ce secteur, et qui procurait une grande g�ne pour les riverains de ces boulevards.
Il s'agit l�, certes, encore d'une amorce de solutions locales, qui devra, comme cela a d�j� �t� r�alis�, pour d'autres sites, �tre suivie de mesures d'accompagnement.
En ce sens, je ne peux qu'approuver les mesures propos�es dans ce projet de d�lib�ration, certain qu'elles permettront d'am�liorer la coexistence des riverains et des autocars aux abords de Montmartre, l'un des sites les plus prestigieux de Paris, et ce dans le respect des int�r�ts l�gitimes des P.M.E.-P.M.I. pour un tourisme de qualit�.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � Bernard PLASAIT pour r�pondre aux trois orateurs.
M. Bernard PLASAIT, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
M. GABORIAU vient de dire l'essentiel concernant ce projet de d�lib�ration. Je l'en remercie.
Quant � M. WLOS, il a tr�s bien pos� la probl�matique du tourisme � Montmartre.
Il l'a tr�s bien pos�e et celui qui lui a le mieux r�pondu, c'est M. CARESCHE, M. CARESCHE, que je remercie d'avoir bien voulu dire dans quelles conditions s'est pass�e cette concertation et la pr�paration de ce dossier.
M. CARESCHE dit tr�s justement que le premier point est de savoir si la r�glementation sera effectivement appliqu�e. C'est un autre d�bat sur lequel je ne reviendrai pas, mais je ne doute pas que le Pr�fet de police mette toute sa volont� � faire en sorte que ce soit une mesure aussi bien respect�e que possible.
M. CARESCHE a parl� du d�veloppement qualitatif du tourisme. Il a parl� de la n�cessit� de mettre en oeuvre des lignes touristiques. C'est tr�s exactement la politique que nous cherchons � mettre en oeuvre et le S.T.P. s'est en effet saisi de ce projet de lignes touristiques.
Je souhaite qu'il puisse rapidement permettre aux dossiers de passer des �tudes � la r�alisation.
Je voudrais cependant regretter que M. WLOS ne s'associe pas � ce projet. Il a en effet pos� les bonnes questions, mais il n'a pas �cout� les bonnes r�ponses. Il oublie qu'une bonne politique est une politique qui doit �tre �quilibr�e et que, certes, on peut imaginer une situation dans laquelle, dans l'avenir, il n'y aurait plus d'autocars � Montmartre, sur les boulevards de Rochechouart et de Clichy.
Dans cette affaire, il y a trois parties prenantes :
- les riverains qui ont des aspirations l�gitimes qu'il faut chercher � satisfaire ;
- les commer�ants de la Butte-Montmartre qui ne doivent pas �tre p�nalis�s dans leur activit� �conomique ;
- et les compagnies d'autocars qui �galement ont le droit d'avoir une activit� �conomique florissante.
Les mesures prises visent � trouver de nouveaux �quilibres pour que chacun finalement y trouve son compte.
Dans un premier temps les mesures qui ont �t� prises l� devraient permettre, chacun faisant un effort, que la situation soit consid�rablement am�lior�e. C'est une premi�re �tape.
Lorsque chacun aura pu trouver mati�re � satisfaction dans ce nouvel �quilibre, on pourra imaginer aller plus loin. Comme le disait M. CARESCHE, nous sommes sur la bonne voie. Il vaut mieux que tous ensemble nous puissions aider � la poursuite de cette politique.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je remercie M. PLASAIT.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 114.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, le groupe communiste et M. REVEAU s'�tant abstenus. (1997, DVD 114).

Septembre 1997
Débat
Conseil municipal
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