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20- 1997, DAUC 183 - Autorisation à M. le Maire de Paris de consentir le dépôt par la S.N.C.F. d'une demande de permis de démolir et d'une demande de permis de construire visant le bâtiment voyageurs de la gare du Pont-de-l'Alma de la ligne C du R.E.R.



M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident - Nous passons au projet de d�lib�ration DAUC 183 concernant l'autorisation � M. le Maire de Paris de consentir le d�p�t par la S.N.C.F. d'une demande de permis de d�molir et d'une demande de permis de construire visant le b�timent voyageurs de la gare du Pont-de-l'Alma de la ligne C du R.E.R.
Je donne la parole � M. HUBIN.
M. Jean-Philippe HUBIN - Merci, Monsieur le Maire.
Ce dossier n'a pas attir� l'attention de la Commission de notre Conseil, bien qu'il repr�sente une d�pense importante de 40 millions de francs. Il s'agit de construire 160 m�tres carr�s d'un local qui s'appellera une gare, install�e � l'angle du pont de l'Alma et du quai Branly. Un calcul rapide vous permettra de constater que nous avons l� un prix de l'op�ration de 250.000 F au m�tre carr�.
Quand j'ai annonc� ce chiffre aux �lecteurs du 7e arrondissement, ils ont cru que je parlais en anciens francs, mais j'utilise des nouveaux francs, des francs d'aujourd'hui, et je vous confirme donc que ce projet consiste � d�penser 40 millions de francs pour faire plaisir � la S.N.C.F.
Ce projet, �videmment, n'est pas une d�pense de la Ville de Paris elle-m�me, car c'est la S.N.C.F. qui d�pensera les 40 millions de francs. Mais il faut comprendre qu'indirectement le contribuable parisien paiera, car la S.N.C.F. est dans une situation financi�re d�plorable ; elle est en d�ficit, donc subventionn�e, entre autres, par la Ville de Paris qui doit prendre en charge les remboursements d'annuit�s d'emprunts que la S.N.C.F. est oblig�e de souscrire pour pouvoir financer les investissements pharaoniques qu'elle fait en r�gion parisienne. Nous avons eu un certain nombre de lignes de m�tro ou de quasi-m�tro conseill�es par les meilleures experts, et nous avons ce projet de construire cette micro-gare qui nous co�tera 40 millions de francs.
Pourquoi 40 millions de francs ? C'est la deuxi�me question qu'on peut se poser. La somme est �videmment gigantesque. Tous les gens qui m'ont �cout� sur le sujet sont d'accord avec moi pour penser qu'il faut justifier une d�pense de 250.000 F par m�tre carr� � cet endroit. La raison est qu'il faut construire l� quelque chose qui puisse accueillir deux agents de la S.N.C.F. pour vendre les billets de banlieue et deux autres qui seront charg�es de vendre les billets grande ligne. Les habitants du 7e pourront aller acheter leurs billets � cet endroit. Il se trouve que la S.N.C.F. a une gare aux Invalides o� les m�mes habitants du 7e peuvent acheter les m�mes billets de T.G.V. ou les billets grandes lignes. Pour �viter aux habitants du 7e de faire 400 m�tres de plus, on est pr�t � taxer le contribuable parisien et fran�ais en g�n�ral de 40 millions de francs.
Il est �vident que cette justification n'est pas acceptable.
Il s'agit en r�alit� de r�nover cette gare qui, effectivement, n'est pas du dernier cri de modernit�, mais le probl�me est de savoir si c'est le moment.
Pour ma part, je conteste formellement que ce soit le moment. J'aimerais que nous refusions � la S.N.C.F. le droit de d�molir ce petit �dicule, que nous fassions faire ainsi une �conomie forc�e consid�rable � la S.N.C.F.
Je terminerai en disant que sur le plan esth�tique, cette gare est discutable, elle est en sur�l�vation. Il ne s'agit pas de construire une gare en sous-sol, il s'agit d'une gare qui sera construite au bord de la Seine dans un site prestigieux qui est class�. Si un particulier voulait construire un tel �quipement, il serait �videmment formellement interdit, mais il s'agit de la S.N.C.F., Etat dans l'Etat, et il est impossible de critiquer les ing�nieurs de la S.N.C.F. Ils sont � un tel niveau de comp�tence que chacun d'entre nous se rend compte de la stupidit� qu'il y a � vous convaincre de voter contre un projet pr�sent� par la S.N.C.F.
Je vous demande de r�fl�chir � ce dernier aspect des choses, l'aspect esth�tique. La gare sera un b�timent moderne ; quelle que soit la qualit� des architectes, j'ai peur qu'il ne s'inscrive pas dans le site des bords de Seine, et je suis tr�s inquiet sur l'avenir de ce site de l'Alma si cette gare est construite. Je voudrais donc qu'elle ne le soit point.
Voil� pourquoi j'interviens d�s maintenant. Nous aurons � nouveau l'occasion d'intervenir sur le sujet quand on nous demandera un permis de construire. J'aimerais qu'on revoie l'ensemble de ce projet. Nous ne pouvons plus continuer � dire que nous souhaitons tous la r�duction des d�penses publiques, et chaque fois qu'il y a un projet de d�penses publiques suppl�mentaires, le voter ; il faut �tre cons�quents avec nous-m�mes si nous voulons supprimer les d�ficits de la R.A.T.P., de la S.N.C.F. et des entreprises nationales qui co�tent au contribuable parisien 1,6 milliard.
Il faut voter non � ce projet car nous ne voulons plus continuer � mentir aux �lecteurs en leur parlant de r�duire les d�penses publiques et en votant syst�matiquement leur accroissement.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Je viens d'�couter avec la plus grande attention l'intervention de notre ami Jean-Philippe HUBIN.
Je rappellerai d'abord que la gare aujourd'hui est dans une situation dramatique, puisqu'elle a br�l� en 1990. Elle a comme simples locaux pour recevoir le public des Algeco.
Il s'agit l�, bien entendu, d'une demande de l'Etat, comme le soulignait Jean-Philippe HUBIN, la S.N.C.F. et le S.T.P., pour la restauration de la station du R.E.R. C du Pont de l'Alma. La Ville n'est concern�e que parce que la gare est partiellement assise sur des parcelles de la Ville de Paris qui doivent faire l'objet d'un �change foncier avec la S.N.C.F.
Cette r�novation est estim�e indispensable par la S.N.C.F., les installations de g�nie civil datant de 1937 et n'ayant fait l'objet d'aucuns travaux. La cr�ation d'un b�timent est indispensable pour permettre l'acc�s, notamment pour les personnes � mobilit� r�duite.
La d�livrance de ce permis fera l'objet des contr�les les plus rigoureux, notamment par l'Architecte des B�timents de France et l'Architecte des Monuments historiques. Le site est inscrit par l'U.N.E.S.C.O. au patrimoine de l'humanit�.
En conclusion, un avis favorable du Conseil du 7e arrondissement nous a �t� communiqu�.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 183.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, M. HUBIN ayant vot� contre et M. KOLLITSCH s'�tant abstenu. (1997, DAUC 183).

Septembre 1997
Débat
Conseil municipal
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