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5 - 2000, ASES 27 G - Plan de relance et de renforcement du dispositif de prévention en direction des jeunes en difficulté à Paris


M. CH�RIOUX, pr�sident. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration ASES 27 G relatif au plan de relance et de renforcement du dispositif de pr�vention en direction des jeunes en difficult� � Paris.
J'ai quatre orateurs inscrits. Le premier est Mme CAPELLE. Elle a la parole.
Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Le catalogue de bonnes id�es et de bonnes intentions est arriv�. On n'est pas au mois de novembre, ce n'est pas comme le Beaujolais nouveau mais cela revient comme cela, un bon catalogue.
Il n'est pas question pour moi de remettre en cause les associations et les subventions qui leur sont allou�es. Chacune fait, dans son domaine, un travail exceptionnel de s�rieux et de d�vouement et on sait bien les difficult�s que les animateurs et encadreurs rencontrent quotidiennement. Mais, encore une fois, que fait effectivement le D�partement de Paris ?
M. SARRE vous a tr�s r�cemment �crit, Monsieur GOUJON, au sujet des "Antennes Jeunes Information".
Voil� l'exemple m�me de la bonne initiative dont les r�sultats, cependant, sont d�cevants et souvent vont m�me � l'encontre des buts recherch�s.
Ces antennes sont install�es dans des locaux souvent inadapt�s, beaucoup trop petits, ne pouvant accueillir que quelques jeunes. Les animateurs, parce qu'ils ne disposent pas de formation suffisante, ne peuvent r�pondre � la demande. Finalement que constate-t-on autour de ces antennes jeunes ? Des regroupements d'adolescents ou de plus grands qui trouvent l� des lieux de rencontre. Mais, par manque de moyens, par manque de projets �ducatifs, aucune r�ponse ne leur est apport�e.
O� est l'aide aux devoirs ? O� sont les projets en partenariat avec les associations qui ?uvrent dans les quartiers o� elles sont install�es ?
Alors, bien s�r, nous sommes favorables � ce que des structures existent, mais avec une politique claire et volontariste.
Il y a �galement un autre aspect qui n'est pas abord� dans votre plan, c'est tout ce qu'il faudrait faire dans le domaine du logement, des �quipements sportifs et culturels car sinon, tout l'argent englouti dans ce que vous appelez "plan de relance et de renforcement du dispositif de pr�vention en direction des jeunes en difficult�s � Paris" ne sert pas � grand chose.
On peut, � l'infini, multiplier les actions mais si les jeunes doivent continuer � vivre dans des logements sordides, il est tr�s difficile de leur faire miroiter une vie meilleure.
S'agissant du sport, activit� indispensable dans le domaine de la pr�vention, que faites-vous ?
O� est la piscine tant demand�e par les habitants des 11e, 10e, 19e et 20e arrondissements ?
Qu'en est-il d'une v�ritable prise de conscience sur l'avenir du terrain de sports de l'Orillon, terrain de sports alibi, qui cr�e tant de nuisances qu'il est � l'origine d'une crispation forte dans ce quartier ?
Pourquoi ne voulez-vous pas r�pondre favorablement � notre demande, � savoir le couvrir et en faire un terrain de sports ferm� avec des r�gles d'utilisation ? Cher, sans doute, me r�pondrez-vous. Certainement mais, depuis qu'il fonctionne en d�pit du bon sens, quelles sommes ont �t� imput�es sur le budget de la Ville pour proc�der aux interventions de r�paration et � un entretien plus qu'al�atoire ?
Qu'en est-il de la biblioth�que, indispensable dans le Nord du 11e arrondissement ?
Qu'en est-il de la Maison des m�tallos ?
Voil� ce que j'avais envie de vous dire au-del� de ce projet de d�lib�ration. La pr�vention forme un tout. C'est une v�ritable politique qu'il faut mettre en place et non pas des rustines pour colmater les br�ches. Ce sujet est trop s�rieux pour n'�tre envisag� que dans un contexte partiel.
Oui, Monsieur le Pr�sident, il faut travailler avec les associations. Oui, il faut leur donner des moyens pour mener � bien leurs t�ches. Mais il faut aussi permettre � tous ceux qui vivent difficilement, d'avoir des conditions de vie nettement meilleures.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et communiste).
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je vous remercie.
M. REVEAU a la parole.
M. Jean-Pierre REVEAU. - Monsieur le Pr�sident, l'objet de ce projet de d�lib�ration est grave : il s'agit de suivre plus de 10.000 adolescents ou jeunes majeurs en situation de rupture personnelle, sociale et p�nale. C'est pour notre D�partement une obligation particuli�rement lourde.
Si l'on ne peut que reconna�tre le d�vouement des �ducateurs qui se d�vouent � cette population, force est de reconna�tre que notre soci�t� a �chou� � �radiquer le ph�nom�ne. En 10 ans, nous avons consacr� plus de 720 millions de francs sans que diminue le nombre d'adolescents et de jeunes majeurs concern�s. Echec d'autant plus patent que l'augmentation des financements, plus de 56 %, est largement sup�rieure � celle des b�n�ficiaires, plus 18 %.
L'�chec politique de cette action tient en r�alit� � l'insuffisance du diagnostic. Or, sans diagnostic exact, il n'y a pas de th�rapeutique efficace.
Le premier �l�ment de diagnostic porte, vous le savez bien, sur le d�racinement subi par ces adolescents et jeunes majeurs. La politique d'immigration appara�t ici dans toute son inhumanit�. On a laiss� venir, souvent pour des consid�rations �conomiques � court terme, des populations et des familles de soci�t�s rest�es traditionnelles, qui ne connaissaient pas l'individualisme forcen� de notre soci�t� pr�tendument avanc�e, et dans lesquelles l'harmonie des g�n�rations donnait un cadre solide aux plus jeunes. Transplant�es brutalement dans un cadre de vie urbain et artificiel, ces familles ont �clat�. Vous le dites vous-m�mes, les p�res sont absents, les m�res ne sont plus capables d'assumer leur r�le d'�ducatrices.
Le second �l�ment du diagnostic est sans conteste, notamment pour "l'errance", la dissolution programm�e de la Famille. L'apparition des familles monoparentales est la cons�quence directe de la promotion du divorce au d�but des ann�es 70. On ne peut pas fragiliser les couples et vouloir que les enfants qui en sont issus n'en ressentent pas les effets n�gatifs.
On y ajoutera le d�mant�lement quasi complet de la politique des prestations familiales et la d�mission d'autorit�s publiques qui doutant de leur mission cessent d'appliquer la loi p�nale et laissent se d�velopper �conomies parall�les li�es � la drogue et zone de non-droit.
Merci, Monsieur le Pr�sident.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - La parole est � M. MANSAT.
M. Pierre MANSAT. - Monsieur le Pr�sident, ce plan nous est malheureusement pr�sent� sans retour vers des conceptions d'ensemble, sauf � consid�rer que le d�bat qui a eu lieu sur le Contrat parisien de s�curit� nous en exon�rerait. Ce n'est pas notre point de vue. D'ailleurs, la tournure prise par le d�bat national sur ces questions nous pr�occupe. Allons-nous vers le temps de la tol�rance z�ro, ch�re � certains ici, celui de la d�rive s�curitaire soutenue par des discours stigmatisants sur la jeunesse des quartiers dits sensibles, l� o� ch�mage, pr�carit�, exclusion font ravages ?
Trois Conseils de s�curit� int�rieure en deux ans ont �lev� cette question au niveau d'une priorit� nationale, faisant passer cette partie de la jeunesse au rang d'ennemis int�rieurs qu'il faudrait neutraliser : de plus en plus de jeunes, de plus en plus dangereux.
L'expos� des motifs ne dit-il pas : "le regroupement de jeunes porteurs d'ins�curit�".
Voudrait-on oublier ou nous faire oublier que l'adolescence est une p�riode sensible o� tout se bouscule, o� les jeunes interrogent constamment, parfois violemment les parents, les proches, la soci�t� ? Ils deviennent les sympt�mes choisis aujourd'hui d'un syst�me qui les exclut des droits fondamentaux, sans leur laisser de place pour s'exprimer. Faute de pouvoir soutenir suffisamment les parents en difficult�, les pouvoirs publics en viennent � les ignorer ou � tenter de les suppl�er d'une fa�on qui contribue � les faire d�missionner.
L'absence d'une politique de pr�vention ambitieuse, non infantilisante, a contribu� � laisser se creuser le foss� des in�galit�s et de l'exclusion. L'intol�rance de la soci�t� � l'�gard des jeunes en difficult� ne serait-elle pas proportionnelle au manque de r�ponse du politique sur l'avenir ? On est nous-m�mes sollicit�s et somm�s d'agir vite, au m�pris du temps n�cessaire pour prendre les mesures les mieux adapt�es � chaque jeune et les services �ducatifs sont mis en demeure de tourner le dos � 50 ans d'exp�rience et d'�volution des pratiques �ducatives, afin d'�pouser la cause nationale de la remise au pas des mineurs d�linquants.
On passe ainsi de la notion de la protection des mineurs en danger � la pr�vention d'un danger caus� par les mineurs, faisant fi de la sp�cificit� de jeunes en �volution, du droit des mineurs eux-m�mes et des garanties judiciaires minimum qui en d�coulent.
La vraie question ou la seule question qui vaille est donc : quelle politique �ducative pour quelle pr�vention est-il possible de mettre en oeuvre pour ces jeunes en difficult�s, d�linquants ou non, avec quel sens et avec quel objectif ?
Il n'est d'ailleurs qu'� voir la politique de l'Education nationale contre la violence en milieu scolaire qui ne r�pond � la pression m�diatique qu'en termes de recours � la police et � la justice, en r�clamant toujours plus de p�nalisation. La n�cessit� de lutter contre l'�chec scolaire contre la ghettho�sation de certains �tablissements est-elle bien esquiv�e ?
Concernant le plan, qui est lui-m�me audacieusement intitul� plan de relance et de renforcement, justement une fois le d�bat g�n�ral d�pass� et si l'on est d'accord pour s'ancrer sur les principes g�n�raux de la pr�vention sp�cialis�e, qui, je le soulignais, sont malheureusement non rappel�s en d�tail dans la d�lib�ration, tout comme les principes fondateurs �nonc�s par le C.N.L.A.P.S. - qui ne contribue pas, en passant � l'homog�n�isation, � la clarification des pratiques en mati�re de pr�vention sp�cialis�e - son principal d�faut est que, justement, il n'y a pas de v�ritable relance.
Par exemple, pour la pr�vention sp�cialis�e, il y a certes, des red�ploiements et quelques cr�ations, mais il a fallu 10 ans pour s'apercevoir qu'une intervention de ce type �tait indispensable aux Amandiers ou � Saint-Blaise dans le 20e arrondissement.
Les besoins, pour ce que l'on en sait, puisque les �l�ments d'analyse globaux sont entre les mains des seuls techniciens de la D.A.S.E.S., les besoins � Paris sont loin d'�tre satisfaits, tr�s loin, particuli�rement dans les 11e, 18e et 19e arrondissements.
Au total, sur dix ans, il y a 24 emplois �quivalents temps plein de plus qui ont �t� cr��s pendant toute cette p�riode, alors que les besoins n'ont fait qu'augmenter. On est vraiment loin du compte.
C'�tait donc cela l'essentiel de notre critique sur ce plan.
Je me contenterai de soulever quelques questions bri�vement.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Rapidement, il vous reste � peine 1 minute.
M. Pierre MANSAT. - Ce sera suffisant.
Le document fait �tat d'animateurs de pr�vention pr�coce. De quel type d'emplois s'agit-il ? De personnel qualifi� ? On peut craindre que ce ne soit pas le cas.
Les "Antennes Jeunes Information", dont il est fait grand cas, exigeraient du personnel en nombre et du personnel qualifi�. Il n'y a qu'� voir l'�chec de celle de Saint-Blaise et d'autres probl�mes ont �t� soulev�s.
Et puis d'ailleurs, une question qui n'est jamais �voqu�e : pourquoi ces "Antennes Jeunes Information" sont-elles rattach�es � la Direction de la Protection ? Le rattachement naturel, dans une conception naturelle, ne serait-il pas � la Direction de la Jeunesse et des Sports, par exemple ?
Et puis l'ensemble du projet ne fait pas �tat d'un probl�me qui est particuli�rement sensible pour les personnels de la pr�vention sp�cialis�e qui est celui de la r�duction du temps de travail qui va amener � des reconsid�rations tr�s importantes.
Je dis probl�me particuli�rement sensible parce que les horaires de ce personnel et un m�tier particuli�rement difficile am�nent � se poser des questions de fa�on prioritaire.
Pour terminer, je conclue par une note positive, je tiens � dire que les associations de pr�vention sp�cialis�e ont appr�ci� positivement le principe de la charte et les conditions de son �laboration.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Vous avez b�n�fici� de 40 secondes suppl�mentaires.
La parole est � Mme BOUVELOT.
Mme Dani�le BOUVELOT. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Mes chers coll�gues, depuis 10 ans maintenant, le plan "Paris-Espoir" avait permis sur la base d'un diagnostic pr�cis de renforcer le dispositif de pr�vention en direction des jeunes en difficult�.
Pendant cette d�cennie, des m�canismes ont �t� �labor�s pour permettre l'adaptation du dispositif aux besoins en constante �volution. Il est vrai que la crise �conomique et sociale, en perdurant, a profond�ment modifi� les conditions de vie des familles. On observe � Paris une mont�e de la violence, exerc�e ou subie par des jeunes de plus en plus jeunes. Les chiffres sont �loquents : + 4,66 % en 1998 et + 2,45 % en 1999. Ces chiffres sont sup�rieurs � la moyenne nationale.
En 1999, � l'occasion de l'�laboration du Contrat parisien de s�curit� et du Sch�ma directeur de la protection de l'enfance et de l'aide � la famille, la Mairie de Paris a d�cid� que l'ensemble du dispositif de pr�vention devait faire l'objet d'un travail de r�am�nagement et d'un renforcement cons�quent pour faire face aux besoins rencontr�s tant par les jeunes que par leur environnement.
Cette action s'inscrit dans une politique globale voulue par le Maire de Paris qui vise � la fois une plus grande s�curit� de nos concitoyens et une pr�vention accrue en faveur des plus jeunes d'entre eux, alliant ainsi les deux volets indissociables : pr�vention et s�curit�.
Les �l�ments expos�s dans ce plan de pr�vention ont donc pour objet l'am�lioration des m�canismes de partenariat, l'attribution de moyens suppl�mentaires l� o� ils sont n�cessaires et la r�affectation des moyens pour tenir compte des priorit�s d�gag�es.
Les moyens nouveaux ainsi attribu�s correspondent � 5 millions de francs.
Toutefois, il est apparu n�cessaire que soient repr�cis�s de fa�on officielle les principes qui dirigent l'action des associations et les modalit�s du mandat donn� par le D�partement � ses partenaires afin que ce partenariat se r�alise sans ambigu�t�, dans la plus grande transparence et, surtout, le respect mutuel.
C'est dans cet esprit que deux chartes ont �t� �labor�es :
- l'une, particuli�rement novatrice, s'adresse � l'ensemble des centres sociaux associatifs implant�s � Paris par l'interm�diaire de la F�d�ration des centres sociaux de Paris.
Les �quipements de proximit� sont des �l�ments indispensables sur les quartiers sensibles pour maintenir ou restaurer les liens socio-�conomiques entre g�n�rations, voisins, en proposant pour et avec les habitants un ensemble de services et d'activit�s propres � am�liorer la vie quotidienne des jeunes et de leurs familles.
- l'autre concerne les associations de pr�vention sp�cialis�e qui r�alisent un travail difficile en direction des adolescents, en allant au devant de ceux qui sont le plus en difficult�.
Les �quipes de rue qui constituent la pr�vention sp�cialis�e m�nent une action compl�mentaire et � combien essentielle au regard de l'action sociale sur la base des r�gles sp�cifiques qu'il a paru n�cessaire d'affirmer.
Nous ne pouvons que nous r�jouir, Monsieur le Pr�sident, de la prochaine signature de ces deux chartes dont les objectifs sont totalement compl�mentaires et qui cr�era, j'en suis certaine, un dynamisme renouvel� dans le cadre de cette politique multipartenariale.
Merci, Monsieur le Pr�sident.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je vous remercie, ma ch�re coll�gue, et en particulier d'avoir respect� scrupuleusement le temps de parole.
Pour r�pondre aux intervenants, la parole est � M. Philippe GOUJON.
M. Philippe GOUJON, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Tout d'abord, je voudrais remercier ma coll�gue Dani�le BOUVELOT, qui a particuli�rement bien pr�sent�, dans le temps qui lui �tait imparti et de fa�on exhaustive et syst�matique, le projet de d�lib�ration pr�sent� � l'adoption de notre Conseil aujourd'hui, ce qui me permettra d'�tre plus court et de r�pondre plus pr�cis�ment aux diff�rents intervenants, qui d'ailleurs, je crois, ont eu quelque difficult� � critiquer ce projet qui va tout � fait dans le sens que chacun souhaite, m�me si, bien s�r - et je le reconnais comme tous -, on peut toujours affecter davantage de moyens � la pr�vention sp�cialis�e comme dans d'autres domaines. Enfin... cela sent un peu la campagne �lectorale, Madame CAPELLE !
Je voudrais quand m�me rappeler l'effort consid�rable men� par notre collectivit� territoriale en faveur de la pr�vention sp�cialis�e. Nous ne b�tissons pas sans des bases solides, nous nous situons dans un contexte qui est celui de l'ach�vement, il y a quelques ann�es, du plan "Paris-Espoir", qui avait d�j� consist�, entre 1990 et 1994, � augmenter de fa�on tr�s importante les moyens de la pr�vention sp�cialis�e.
Pour citer un ou deux chiffres, je rappellerai que celle-ci, avant la mise en oeuvre du plan "Paris-Espoir", se voyait attribuer un peu moins de 50 millions de francs pour son financement et qu'en 2000, avant d'ailleurs la mise en oeuvre du nouveau renforcement que nous pr�sentons aujourd'hui, la pr�vention sp�cialis�e est dot�e d'environ 80 millions de francs, soit une progression de 65 % depuis 1990 des moyens accord�s � la pr�vention sp�cialis�e, ce qui permet aujourd'hui � environ 210 �ducateurs de rue et � une quarantaine d'�quipes d'encadrer 10.000 jeunes en tr�s grande difficult�.
Avec le renforcement qui vous est pr�sent� aujourd'hui, ce sont 220 postes "�quivalent temps plein" qui seront mis � la disposition de la pr�vention sp�cialis�e. Donc, il n'y a pas simplement red�ploiement, contrairement � ce que dit M. MANSAT, mais augmentation des moyens qui s'ajoutent � celle que je viens d'�voquer et qui permettra - je demande qu'on le retienne tout particuli�rement - � la Capitale d'�tre en t�te, mes chers coll�gues, du nombre de salari�s de la pr�vention sp�cialis�e par rapport au nombre de jeunes de 16 � 25 ans pour la R�gion Ile-de-France, qui est d�j� elle-m�me en t�te de toutes les r�gions fran�aises. Donc, notre D�partement est celui qui a le meilleur rapport...
M. Eric FERRAND. - Tout va tr�s bien !
M. Philippe GOUJON, rapporteur. - ... nombre d'�ducateurs de rue/nombre de jeunes de 16 � 25 ans, ce qui n'est pas si mal tout compte fait, m�me si je conc�de qu'il faut encore davantage de moyens pour prendre en charge la marginalit� et la d�sinsertion des jeunes.
D'ailleurs, � l'issue de la mise en oeuvre de ce plan, qui est d�nomm� "Pari sur les jeunes", apr�s le plan "Paris-Espoir", le dispositif repr�sentera plus de 91,5 millions de francs, soit encore une progression de 13 % du budget dans cette p�riode difficile sur le plan budg�taire, et je pr�cise, pour ceux qui ont parl� des A.J.I., comme Mme CAPELLE ou M. MANSAT, que ce total n'inclut pas le co�t des Antennes "Action Jeunes Information", pas plus qu'il n'inclut l'action "Coll�giens" ou le programme de lutte contre l'�chec scolaire, dont les co�ts sont inscrits sur d'autres articles budg�taires.
Le partenariat est l'un des points forts, un des points clefs de ce projet de d�lib�ration - et je r�ponds plus pr�cis�ment � Mme CAPELLE, qui a eu raison de s'y int�resser - puisque le dispositif de pr�vention sp�cialis�e que nous renfor�ons repose enti�rement sur des associations solides, connues, �prouv�es, qui donnent de bons r�sultats et qui sont �valu�es r�guli�rement - et nous renfor�ons encore les m�canismes d'�valuation - ; le partenariat est clarifi� et rendu plus lisible gr�ce � l'adoption des chartes, qui ont d'ailleurs �t� n�goci�es avec la totalit� des associations de pr�vention sp�cialis�e parisiennes, d'une part, et la F�d�ration des centres sociaux, d'autre part, pour ce qui la concerne.
Je tiens d'ailleurs � f�liciter tout particuli�rement les services de la D.A.S.E.S. et notamment son bureau des activit�s de pr�vention g�n�rale pour le travail important men� depuis plusieurs mois, la concertation avec les associations, avec les diff�rentes administrations de l'Etat ou de la Ville, ainsi d'ailleurs qu'avec les mairies d'arrondissement puisque nous avons tenu une r�union de concertation � laquelle vous �tiez pr�sente et au cours de laquelle vous �tes intervenue de fa�on tr�s constructive, bien s�r...
Evidemment, Madame CAPELLE, le logement, les sports, etc., sont des politiques tr�s importantes � mettre en oeuvre pour l'am�lioration des dispositifs d'insertion des jeunes. Vous comprendrez bien que nous ne pouvons pas, dans ces documents qui sont d�j� fort �pais puisqu'ils repr�sentent quand m�me 4 volumes r�alis�s par l'administration, �voquer �galement ces politiques, qui sont d'ailleurs men�es par d'autres adjoints. Mais vous auriez pu �galement ajouter, en dehors de la politique men�e dans les domaines des sports ou du logement, la politique men�e dans le domaine de la s�curit� par le Ministre de l'Int�rieur et le Pr�fet de police, qui a aussi, je crois, une influence non n�gligeable en ce qui concerne la pr�vention de la d�linquance ou la pr�vention sp�cialis�e, ou bien la politique de l'�ducation, qui a son r�le � jouer qui n'est pas n�gligeable non plus, ou encore celle mise en oeuvre par la justice, qui me para�t �galement tr�s importante ; l� encore, un certain nombre de carences existent, qui nous am�nent d'ailleurs nous-m�me, Ville de Paris ou D�partement, � nous engager davantage en mati�re de coop�ration et de financement d'actions men�es par la justice, comme le financement r�cent de 3 maisons de justice.
En ce qui concerne les Antennes "Action Jeunes Information" qu'�voquaient Mme CAPELLE et M. MANSAT, ce sont des structures tout � fait originales, les seules � �tre implant�es au sein m�me des ensembles immobiliers sociaux ; elles rel�vent donc d'une action tr�s sp�cifique. Il ne s'agit pas, dans ces A.J.I., de r�gler tous les probl�mes, il s'agit de rentrer au contact de ces jeunes qui sont ensuite orient�s vers d'autres structures o� ils peuvent �tre aid�s, r�ins�r�s. Il ne s'agit pas d'en faire des centres de r�insertion, des centres sociaux, il ne faut pas attendre d'elles ce qu'elles ne peuvent pas donner, au contraire elles ont pour mission d'attirer un certain nombre de jeunes pour �viter qu'ils tombent justement dans la marginalit� et d'essayer de les ins�rer et de leur procurer une aide scolaire, une aide pour l'emploi, une aide aux loisirs, etc. Je sais qu'il y a un probl�me dans le 11e et Dieu sait si nous essayons de le traiter pour l'A.J. "Robert-Houdin", qui a �t� ferm�e en novembre 1997, avec l'accord - et on sait bien pourquoi - de la municipalit� du 11e. Des recherches de locaux sont entreprises depuis lors avec difficult� et des d�marches sont actuellement effectu�es aupr�s de la S.I.E.M.P. pour �tudier les possibilit�s de r�servation dans un local 43, rue de l'Orillon, qui je crois pose encore quelques probl�mes par rapport � la mairie du 11e. Donc la r�implantation est envisageable prochainement. Nous avons propos� ce site, mais il ne convient pas - pour des raisons sur le d�tail desquelles je ne m'�tendrai pas - � la mairie du 11e, mais nous cherchons des sites et v�ritablement c'est une priorit� pour la Direction de la Pr�vention et de la Protection de r�ouvrir une antenne dans le 11e.
Pour ma part il me para�t tout � fait normal - pour r�pondre � M. MANSAT - que la Direction de la Pr�vention - pas la Direction de la Protection mais la Direction de la Pr�vention et de la Protection - g�re ces antennes en liaison �troite avec les autres directions de la Ville.
Je voudrais dire �galement � M. REVEAU, qu'il y a eu un diagnostic bien s�r et qui a fait l'objet d'�tudes pendant plusieurs mois par les services du Pr�fet de police, de la Mairie de Paris et de la Justice et qui a servi � l'�tablissement du diagnostic du Contrat parisien de s�curit� qui a permis d'identifier toutes les difficult�s, toutes les probl�matiques qui conduisent � la situation actuelle � Paris.
Je n'�voquerai pour ma part que ce qui correspond � la comp�tence de la Ville mais bien s�r les pr�occupations que vous avez cit�es �galement sont prises en compte dans le cadre de ce diagnostic dont je vous recommande d'ailleurs la lecture.
Voil� ce que je voulais dire, le plus rapidement possible. Il s'agit v�ritablement d'un pari sur les jeunes et c'est le titre de ce plan, parce que le D�partement de Paris fait confiance aux jeunes et c'est la raison pour laquelle il renforce encore les moyens de la pr�vention sp�cialis�e, apr�s le renforcement pourtant des ann�es 90 qui �tait d�j� fort important.
Donc la confiance existe, nous pensons qu'avec des moyens suppl�mentaires affect�s � la pr�vention sp�cialis�e, les centres sociaux, en partenariat �troit bien s�r avec tous les autres acteurs de la politique de la ville, de la Pr�fecture de police, de la Justice, des services sociaux, nous pourrons faire en sorte que ce pari sur les jeunes soit gagn�.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je vous remercie.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 27 G.
Ceux qui sont favorables � son adoption voudront bien le manifester en levant la main.
Epreuves contraires ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, ASES 27 G).

Mars 2000
Débat
Conseil général
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