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2006, DVD 220 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention avec l’association “Paris Capitale Taxis”. - Attribution de la subvention correspondante. - Montant : 60.000 euros.


Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DVD 220 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer une convention avec l?association ?Paris Capitale Taxis?.

Je donne la parole � Mme Marinette BACHE, pour le groupe M.R.C.

M. Didier BARIANI. - Je ferai une explication de vote.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Tr�s bien.

Madame BACHE, vous avez la parole.

Mme Marinette BACHE. - Le r�le jou� par les taxis dans la vie quotidienne des Parisiens, moyen de transport commode, rapide, compl�mentaire aux transports en commun, �tait sous-estim�. Il est donc urgent de d�gager les moyens n�cessaires pour en am�liorer l?organisation.

D?abord, c?est avec plaisir que j?ai pu constater que sont reprises des propositions de notre groupe comme la chartre de qualit� ou le kit d?accueil des touristes.

L?am�lioration, tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif, de l?offre de taxis doit s?ins�rer naturellement dans les orientations actuelles de la politique de circulation et de transports mise en ?uvre par la majorit� municipale.

Alors que d?importants am�nagements de voirie sont d�j� r�alis�s ou en passe de l?�tre, les taxis parisiens ne peuvent faire figure de parents pauvres de cette politique.

Le taxi est �galement un vecteur touristique de premier plan, car il s?agit souvent du premier contact que les �trangers �tablissent avec notre ville et notre pays.

Les usagers et notamment les personnes �g�es, ou � mobilit� r�duite, se plaignent le plus souvent de rencontrer des difficult�s � trouver des taxis lorsqu?ils en ont besoin, notamment aux heures de pointe, en soir�e, � la sortie des spectacles. C?est le plus fr�quent des reproches formul�s.

De ce point de vue, l?augmentation progressive du nombre de licences de 10 % sur plusieurs ann�es �tait une mesure attendue de longue date, car le numerus clausus ne correspondait plus � la r�alit�.

Je consid�re n�anmoins que cette augmentation est insuffisante et qu?il faudrait aller plus loin encore, car la demande progresse sans cesse.

Je me r�jouis de la r�vision de la tarification qui devrait inciter les chauffeurs de taxi, en attente aux a�roports, � revenir � Paris et � augmenter les rotations.

Le moment est venu d?�tablir un premier bilan de cette mesure incitative afin d?en �valuer l?impact et d?apporter �ventuellement les corrections n�cessaires.

L?augmentation de l?offre, aussi utile soit-elle, ne suffirait pas � elle seule � renforcer un secteur qui reste fondamentalement fragile. La qualit� des �quipements et des am�nagements disponibles, la diversit� des prestations propos�es et les conditions de travail des chauffeurs doivent �tre am�lior�es.

Aussi, il est bien que la r�organisation et le r�am�nagement des stations de taxi se poursuivent. Il s?agit notamment d?am�liorer la visibilit� de ces stations avec des panneaux install�s sur la voie publique pour annoncer les emplacements les plus proches et leur confort avec des aires d?attente couvertes et �clair�es.

Il est �galement indispensable de pr�ter une grande attention � la situation sociale des chauffeurs eux-m�mes et, en particulier, des locataires, qui est tr�s pr�caire. Je rappelle que ces derniers repr�sentent � Paris plus de deux chauffeurs sur cinq. Il est illusoire d?esp�rer une am�lioration significative de l?offre, particuli�rement � certaines heures, tant qu?un nombre important de chauffeurs demeurera dans une situation sociale aussi difficile.

L?�tat, dont c?est le r�le en la mati�re, doit prendre ses responsabilit�s pour enclencher ce n�cessaire cercle vertueux qui rendra le secteur plus attractif et permettra en retour une am�lioration de l?offre, au b�n�fice de tous les usagers.

Je persiste � penser qu?il faut convaincre les interlocuteurs les plus r�ticents et notamment les organisations repr�sentatives des artisans d?accepter des mesures plus audacieuses comme la mise en place d?une ?carte orange taxi? et des ?ch�ques taxi?. Ces deux mesures ont �t� pour l?instant �cart�es.

Je souhaite que la Mairie de Paris et la Pr�fecture de police unissent leurs efforts pour convaincre les autres interlocuteurs d?accepter ces deux moyens de paiement qui auront l?avantage de permettre � certaines cat�gories, comme les personnes �g�es ou les personnes � mobilit� r�duite, d?acc�der � des taxis, alors qu?ils en sont pour l?instant souvent exclus.

Le secteur du taxi m�rite bien une politique volontariste et ambitieuse, notre ville a beaucoup � y gagner.

C?est pourquoi le groupe des �lus M.R.C. votera ce projet de d�lib�ration, tout en demandant que les efforts engag�s se poursuivent et que de nouvelles mesures fortes puissent �tre �tudi�es.

Je vous remercie.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � Mme Laurence DOUVIN.

Mme Laurence DOUVIN. - Merci, Madame la Maire.

Je voudrais tout d?abord m?�tonner de la description des conditions de circulation des taxis telle qu?on la trouve dans l?expos� des motifs. En effet, les couloirs prot�g�s sont pr�sent�s comme �tant r�serv�s aux taxis.

C?est une pr�sentation qui est amend�e ensuite, mais qui me semble bien �loign�e de la r�alit� puisque cette r�alit�, c?est un partage, pas toujours simple, de cet espace avec les autobus, les v�hicules d?urgence et les v�los.

C?est une description qui est encore plus inexacte quand on consid�re que le tramway a supprim� les couloirs d?autobus et donc remis les taxis dans la circulation g�n�rale, c?est-�-dire dans les encombrements des boulevards des Mar�chaux.

Plus globalement, nous ne sommes pas contre l?esprit du projet de d�lib�ration qui nous pr�sente la convention d?un an propos�e avec ?Paris capitale taxi?, mais nous observons que celle-ci n?apporte pas de solution au probl�me de la disponibilit� des taxis � Paris.

Alors, la politique municipale d?opposition � la voiture particuli�re met en avant l?utilisation des taxis. Le probl�me, c?est que ce soit soi-disant rem�de n?est qu?un leurre. J?ai, par exemple, plusieurs fois essay� de r�server un taxi la veille pour me rendre le lendemain dans un a�roport et les deux principales compagnies de taxis m?ont r�pondu qu?entre 7 heures 30 et 9 heures 30 il n?y avait plus de voitures disponibles.

Ce n?est qu?un exemple parmi d?autres, mais l?extension de l?espace de r�tention des parcs � l?a�roport Charles-de-Gaulle � 600 places augure mal d?une am�lioration du service.

Elaborer et faire appliquer une charte de qualit�, c?est bien, mais s?il n?y a pas de voitures disponibles, malheureusement, l?efficacit� est limit�e.

Prendre en main le probl�me des taxis � Paris, probl�me d?autant plus visible qu?il ne se pr�sente pas de la m�me mani�re dans les capitales �trang�res comparables, exige, me semble-t-il, davantage d?audace, notamment dans un travail avec la Pr�fecture de police sur les horaires et les conditions de travail des chauffeurs ; ensuite, en r�alisant, le plus rapidement possible, une desserte par rail de l?a�roport de Roissy ; et, enfin, mais ce n?est pas la moindre condition, en assurant dans la Capitale la fluidit� de la circulation au lieu des encombrements et de la contrainte.

L�, il faut bien constater, quand on �coute les chauffeurs de taxi eux-m�mes, que le temps gagn� dans les couloirs, l� o� il y en a, est reperdu aux carrefours quand ils sont embouteill�s par la circulation g�n�rale.

Je rappelle enfin que vis-�-vis des visiteurs provinciaux ou �trangers qui ont naturellement recours au service des taxis, la p�nurie aux heures de pointe, comme le manque de voitures la nuit et le soir, hypoth�quent la notori�t� de Paris en tant que capitale touristique et c?est important.

Il est �galement nuisible et dommage de constater que le probl�me du lumineux n?est toujours pas r�solu.

Bref, la m�thode municipale de la charte, et c?est encore une fois la m�me? Elaborer une charte, c?est bien, mais, malheureusement, cela ne r�gle pas le probl�me.

Je vous remercie.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame DOUVIN.

Pour vous r�pondre, je donne la parole � M. BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint, au nom de la 3e Commission. Je suis d�sol�. Je comprends, il y a encore quelques ann�es � tenir.

Je me retrouve aussi bien dans l?intervention de Mme BACHE que dans celle de Mme DOUVIN. Je trouve en effet que la situation que nous connaissons aujourd?hui en ce qui concerne les taxis n?est pas acceptable et que la situation archa�que dans laquelle nous sommes, qui fait que c?est encore l?�tat qui pilote les taxis en Ile-de-France est un syst�me envers lequel il aurait en effet fallu faire preuve d?audace.

Quand j?ai vu M. DEVEDJIAN lorsqu?il pr�parait la loi sur la d�centralisation, je lui ai dit que puisqu?il voulait d�centraliser, il pourrait r�fl�chir � une d�centralisation des taxis, et puisqu?il d�centralisait le S.T.I.F., on pourrait peut-�tre confier au S.T.I.F. la responsabilit� des taxis.

Manque de chance ou plut�t manque de volont� politique et manque d?audace, cela n?a pas �t� repris dans la loi.

Aujourd?hui, la comp�tence �chappe � la collectivit�. C?est vrai, vous avez raison, les Gouvernements pr�c�dents ne l?ont pas fait non plus. Dans toutes les autres agglom�rations fran�aises, ce sont les �lus, au travers de syndicats intercommunaux, qui pilotent la politique des taxis, ce qui permet d?avoir une coh�rence entre les taxis et les transports en commun.

Aujourd?hui, nous sommes dans une situation o�, en tant que ville, sans vouloir rejeter la responsabilit� sur la Pr�fecture de Police, nous sommes un peu d�muni. Nous ne pouvons agir qu?� la marge par rapport � l?ensemble des enjeux.

Oui, nous faisons des couloirs de bus qui sont, sinon r�serv�s aux taxis, du moins utilisables par les taxis et qui leur permettent d?atteindre plus rapidement leur destination. S?ils atteignent plus rapidement leur destination, cela veut dire que le client paie moins et que le taxi est disponible plus rapidement.

Nous avons mis en place, avec le Gouvernement, je dois le reconna�tre, (mais nous avons d� faire beaucoup de lobbying aupr�s des Ministres des Finances successifs car, � une p�riode, ils se succ�daient � un rythme effr�n�) une nouvelle tarification. Pour la tarification, c?est au Minist�re des Finances que cela se d�cide.

Nous sommes en train d?�valuer les r�sultats, qui ont permis de faire en sorte qu?il y ait un peu moins de taxis aux a�roports et un peu plus aux heures de pointe dans Paris. Mais c?est assez l�ger, je dois bien le reconna�tre. On est en dessous de ce qu?il faudrait faire.

Sur le lumineux, � qui posez-vous la question, Madame DOUVIN ? Nous souhaitons, depuis maintenant cinq ans, faire en sorte que l?on ait enfin un lumineux lisible. On se heurte aux services de l?�tat, les uns apr�s les autres, la D.R.I.R.E. particuli�rement qui nous explique qu?un lumineux qui marquerait vert lorsque c?est disponible et rouge lorsque ce n?est pas disponible risquerait d?entra�ner une confusion avec les feux de signalisation.

Excusez-moi, mais on se heurte quand m�me, de la part de services de l?�tat, � des blocages sur des questions comme celles-l�.

Monsieur LEGARET, des feux tricolores, il en restera dans Paris et il vaut mieux qu?il y en ait, sinon on va vraiment �tre bloqu�. Je sais que cette couleur vous donne des boutons? Le rouge, encore plus, Madame DURLACH !

On va faire des feux bleus pour satisfaire M. LEGARET !

Je voudrais dire � Mme DOUVIN qu?en ce qui concerne l?am�lioration de la desserte de Roissy? Vous avez parl� d?une desserte ferroviaire, mais ce n?est pas la demande des taxis. La demande des taxis, c?est une voie r�serv�e sur l?autoroute pour acc�der � l?a�roport et cela, c?est une bonne id�e. Une voie r�serv�e sur l?autoroute qu?ils nous proposent de mettre en place, qui serait, par exemple, r�serv�e aux taxis, aux transports collectifs, voire aux v�hicules propres, parce que cela permettrait de donner un avantage aux v�hicules propres.

Ce serait une initiative int�ressante qui pourrait �tre soutenue par notre collectivit�?

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Allez, Monsieur BAUPIN, ne vous laissez pas distraire !

M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Autre point sur lequel nous progressons avec les taxis, c?est ce qui concerne les stations de taxi.

Nous avons un travail qui est en cours et qui va nous permettre, dans les semaines qui viennent, avec les taxis, de d�boucher sur un accord, nous l?esp�rons. Nous avons pr�sent� le dispositif aux organisations professionnelles et elles doivent nous donner leurs remarques, d?ici � la fin du mois d?octobre, sur une classification des stations. Je ne vous apprends rien, on en a d�j� d�battu � ce Conseil. Cela permettrait, pour les principales stations de Paris, d?am�liorer � la fois la visibilit�, le confort et l?attractivit� et, d?ici au mois de mars prochain, de mettre en place un syst�me de num�ro d?appel unique. Vous savez qu?� l?heure actuelle le dispositif fait en sorte que pour appeler une borne de taxi, vous devez conna�tre le num�ro de t�l�phone de la borne la plus proche. L�, avec un num�ro de t�l�phone unique, il n?y aura qu?un seul num�ro de t�l�phone qui permettra ensuite d?�tre guid� vers les stations concern�es.

Voil� un certain nombre de choses dont j?ai bien conscience qu?elles n?interviennent que progressivement, presque marginalement par rapport aux questions essentielles que sont le statut qui a �t� �voqu�, la tutelle des taxis, le nombre des taxis, et sur lesquelles la Ville de Paris n?a pas comp�tence. Mais dont nous serions pr�ts � nous saisir, notamment au travers du S.T.I.F., si la loi nous le permettait.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pour les explications de vote, je donne la parole � M. BARIANI.

M. Didier BARIANI. - Pr�sent, Madame la Maire.

Il faut que le repr�sentant de l?Etat reste de marbre, mais enfin je constate, aux observations des uns et des autres, que d�cid�ment vous y viendrez tous au retour de Paris dans le droit commun parce que vous vous plaignez tous du statut actuel. J?en prends acte.

La deuxi�me des choses, c?est que je vois dans ce projet de d�lib�ration que dans le cadre de la politique de promotion des transports alternatifs � la voiture, la Municipalit� cherche � am�liorer l?efficacit� et la qualit� du syst�me des taxis parisiens.

Je ne vous parlerai pas des modes de circulation - vous avez dit des choses que je rejoins- mais le moins que l?on puisse dire, c?est que votre pari n?est pas gagn�. Je ne doute pas que les 60.000 euros seront tr�s bien utilis�s mais ce que je note et qui n?a rien � voir avec les conditions de circulation, ce sont deux choses qui sont tr�s pr�cises.

Premi�rement, malgr� les 300 taxis suppl�mentaires faisant passer de 15.300 � 15.600 le nombre de taxis, cela n?a aucune incidence sur la disponibilit� des taxis le matin puisque j?ai bien not� que la Pr�fecture les fait intervenir � partir de 15 heures seulement l?apr�s-midi et que le matin il n?y a pas plus de 5 % de disponibilit� en plus. Donc cela me semble une aberration aux heures de pointe, les tarifs sont plus chers, et deuxi�mement il n?y a pas plus de taxi.

La deuxi�me des choses, et les groupes de gauche doivent �tre beaucoup plus sensibles encore, si c?est possible, que moi au probl�me d?argent, mais enfin c?est tr�s douloureux de prendre le taxi � Paris. Je ne doute pas que pour les artisans taxis et m�me pour les soci�t�s de taxis, il y ait un prix de revient incompressible et qu?il faut que tout le monde gagne sa vie. Je sais que la vie d?un taxi dans la journ�e, ce n?est pas facile, c?est usant, c?est crispant, c?est fatigant, tout cela, j?en ai conscience. Mais enfin qui peut se permettre, s?il n?est pas cadre sup�rieur d?une soci�t� ou pris en compte - j?allais dire - au titre de ses notes de frais en dehors de son salaire, qui peut payer des prix qui reviennent � peu pr�s �...

Attendez, je ne vous ai pas agress�. Vous connaissez ma courtoisie naturelle. Laissez-moi terminer.

Je trouve que ce sont des prix prohibitifs pour des gens qui ont des revenus moyens et que ce sont des prix qui sont difficilement accessibles. Comme en plus, il y a tout un syst�me - si je comprends bien- d?abonnements privil�gi�s pour un certain nombre de gens - parce que naturellement aux heures de pointe il y a tout un syst�me d?abonnements- tr�s honn�tement, ce n?est pas � la mesure de n?importe qui de prendre un taxi � Paris parce que cela d�passe les revenus moyens d?un habitant de la r�gion parisienne.

Et je m?en tiens � ces deux observations pour vous dire que naturellement nous voterons avec un certain scepticisme ces 60.000 euros de subvention � l?association ?Paris Capitale Taxis?. Mais je voudrais que vous soyez sensibles au fait que l?offre de taxis n?augmente pas surtout quand on en a le plus besoin, et deuxi�mement que le co�t des taxis pour une partie de la population reste prohibitif.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur BARIANI.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 220.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, DVD 220).

Octobre 2006
Débat
Conseil municipal
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