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III - Question d’actualité du groupe communiste relative à la rentrée universitaire.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme BORVO pour la question d?actualit� du groupe communiste.

Mme Nicole BORVO. - Merci, Monsieur le Maire.

La rentr�e universitaire, quelques mois apr�s l?�norme mobilisation de la jeunesse qui a mis en �chec le Gouvernement actuel, devrait susciter, de la part de la droite municipale, plus de modestie - je dis cela au regard de ce que j?ai entendu ce matin -. La pr�carit� des �tudiants, dont 100.0000 vivent sous le seuil de pauvret�, leur insertion dans le monde du travail, l?indigence des budgets des universit�s, restent toujours sans r�ponse.

A Paris, plus qu?ailleurs, le quotidien des �tudiants est source d?angoisses et de difficult�s : absence criante de logements, co�t de la vie �lev�e, pouvoir d?achat et niveau de vie en baisse. Les 300 euros, mesure phare pour le logement des �tudiants du Gouvernement, touchent seulement 4 % des �tudiants.

Concernant les universit�s parisiennes, le tableau n?est pas brillant et tout le monde sait ce que le journal ?Le Parisien? d�voile en terme de d�labrement des universit�s, aujourd?hui. Soyons clairs, les universit�s sont de la responsabilit� de l?Etat et l?incurie des budgets de l?Enseignement sup�rieur et de la Recherche est patente, ce qui l�gitime la col�re des �tudiants et celle d?un mouvement assez embl�matique : ?Sauvons la recherche?.

J?ajoute que la n�gligence de la droite envers les universit�s parisiennes est connue. Elle s?�tait faite forte avant 1997 de diminuer le nombre d?�tudiants � Paris, ce qu?elle n?a pas r�ussi, et de faire financer par les collectivit�s territoriales les universit�s nouvelles de province.

Quant au plan ?U3M?, qui date de 2000, il n?est pas respect�.

Permettez-moi, Monsieur le Maire, de poser un certain nombre de questions qui pr�occupent la communaut� universitaire parisienne. Je vais aller vite. Chacun sait que la r�habilitation des sites a pris �norm�ment de retard. Qu?en est-il du d�samiantage de Jussieu ?

Deuxi�mement, concernant le site ?Mass�na Rive gauche?, quel est le calendrier d?installation des �tudiants ? On sait l� aussi qu?il a pris beaucoup de retard.

Concernant l?Ecole d?architecture de Malaquais, apr�s la fermeture par l?Etat des locaux de la rue Fr�micourt dans le 15e, l?Ecole d?architecture Paris-Malaquais va-t-elle b�n�ficier de cr�dits exceptionnels pour s?agrandir et s?�quiper dans les locaux de la rue Bonaparte ? Ces locaux seront-ils lib�r�s par l?Ecole Val-de-Seine ? Dans ce cas, o� et comment va-t-on accueillir les �tudiants de l?Ecole Val-de-Seine dont l?installation dans les b�timents neufs et r�habilit�s est, elle aussi, une fois encore, repouss�e ?

Concernant l?INALCO, nous posons la m�me question : quand le chantier va-t-il d�marrer ?

Enfin, concernant la d�localisation, � partir de janvier 2008, d?une partie des collections de la biblioth�que de la Sorbonne, suite � la n�cessaire mise aux normes de s�curit� de son b�timent, nous demandons l?ouverture d?un dialogue entre la Ville, la R�gion et l?Etat pour sauvegarder la biblioth�que et ses missions de service public qui dispara�tront avec la dispersion des ouvrages. Y a-t-il une possibilit� d?�laboration d?une solution alternative ?

Je vous remercie des r�ponses que vous me ferez.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Mme BORVO �tant extr�mement habile, je rappelle que c?est 2 minutes 30 pour interroger comme pour r�pondre. Apr�s, ce n?est pas de nouveau 2 minutes 30, c?est juste un mot.

Cela dit, j?ai trouv� cela assez dr�le parce qu?on ne me l?avait pas encore fait en cinq ans et demi !

La parole est � Mme Dani�le POURTAUD.

Mme Dani�le POURTAUD, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

C?est une esp�ce de challenge � relever !

Je partage totalement votre diagnostic, ch�re coll�gue, sur les difficult�s des �tudiants dans notre pays.

A Paris, la situation est encore plus difficile : conditions de vie et de logement extr�mement ch�res, locaux scandaleusement insuffisants et d�labr�s.

Comme vous le savez, notre �quipe municipale n?accepte pas cette situation et nous avons rompu avec les 25 ans d?inertie pr�c�dents.

D�s 2001, Bertrand DELANO� a d�cid� d?engager massivement la Ville dans le logement �tudiant - et nous en livrerons 4.000 dans la mandature alors que le plan ?U3M? que vous citiez en pr�voyait 2.000 -, mais c?est surtout sur la r�novation et la construction de b�timents universitaires que la Ville a investi pas loin de 400 millions d?euros, principalement en mettant gratuitement � disposition des terrains pour la construction de 210.000 m�tres carr�s de locaux universitaires sur ?Paris Rive gauche?.

Vous m?interrogez sur les retards des diff�rents chantiers parisiens. Je vous dirai tout d?abord - vous l?avez d?ailleurs soulign� - que ce sont des chantiers d?Etat et que nous ne pouvons que d�plorer les retards, comme l?ensemble des �tudiants parisiens.

Je passe tr�s rapidement en revue les points que vous abordez.

Pour Paris VII, les retards accumul�s par l?Etat pour la construction des quatre premiers b�timents � ?Paris Rive gauche? ont conduit cette universit� � devoir organiser en urgence sa rentr�e � Jussieu, ce qui a �videmment des r�percussions sur les deux autres �tablissements de Jussieu Paris VI et l?I.P.G.P. D?apr�s les informations r�centes communiqu�es par Paris VII, l?arriv�e des premiers �tudiants de Paris VII sur ?Paris Rive gauche? devrait avoir lieu au mieux � partir de janvier prochain.

A Jussieu, c?est un chantier d?Etat et les travaux de d�samiantage, d?apr�s mes informations, devraient se poursuivre jusqu?� fin 2016. Je rappelle que Jacques CHIRAC avait promis qu?il n?y aurait plus d?�tudiants � Jussieu fin 1996.

C?est la m�me chose pour l?ensemble des chantiers universitaires. L?Etat n?ouvre pas ou ouvre avec retard les cr�dits et les retards s?accumulent. Les pr�sidents d?universit� chiffraient l?ann�e derni�re � 200 millions d?euros les cr�dits manquants sur l?actuel C.P.E.R. pour Paris.

Je pourrais citer :

- la restructuration-extension de Paris I � Tolbiac qui n?est pas commenc�e ;

- la restructuration-extension de Paris IV � Clignancourt qui n?est pas commenc�e, alors que le concours d?architecture a eu lieu il y a quatre ans ;

- le chantier de d�samiantage et d?extension de Paris III � Censier qui est au point mort ;

- le projet d?I.U.T. de Paris VII sur la Z.A.C. ?Pajol? au point mort et les deux ans de retard pour la biblioth�que Sainte-Barbe.

Tout cela a �videmment des cons�quences dramatiques pour les �tudiants, comme vous le disiez � l?instant, quand il s?agit des �tudiants de l?Ecole d?architecture de Paris Val-de-Seine qui devaient int�grer leurs nouveaux locaux au mois d?octobre et dont on annonce qu?ils ne pourront faire leur rentr�e au mieux qu?en janvier.

Pour l?INALCO, le retard est au moins de deux ans mais, bonne nouvelle, on annonce que le permis de construire a enfin �t� d�pos�.

Enfin, sur la Sorbonne, dont vous savez que la Ville est propri�taire, nous avons d�bloqu� d?importants moyens financiers pour r�aliser les n�cessaires travaux de mise en s�curit� incendie. La biblioth�que est, bien entendu, concern�e, avec ses magasins au c?ur de la Sorbonne. Mais, comme vous le savez, puisque j?ai d�j� r�pondu � une question � ce sujet, les services de la Ville travaillent en �troite concertation avec les �quipes du Rectorat et celles de la biblioth�que, mais nous avons d� tenir compte des deux ans de retard sur la livraison de la biblioth�que Sainte-Barbe qui accueillera pour partie les collections et les usagers de la biblioth�que de la Sorbonne pendant les travaux.

Je terminerai, Monsieur le Maire, en disant � ma coll�gue que, pour dialoguer, il faut �tre au moins deux. C?est ce que nous ne cessons de demander � l?Etat depuis des ann�es, mais l?Etat continue de refuser de nous consid�rer comme des partenaires � part enti�re.

Je me permets de me tourner vers les parlementaires parisiens, comme Mme de PANAFIEU qui m?�coute ou M. GOASGUEN qui, ce matin, s?inqui�tait du sort de Paris VII, pour qu?ils r�clament � l?Etat au minimum les 200 millions d?euros de retard sur les chantiers universitaires parisiens.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Dani�le POURTAUD.

Il est vrai qu?il y avait beaucoup � dire.

Je le dis pour les adjoints qui vont r�pondre tout � l?heure. Relisez votre r�ponse et soyez �conomes de mots. Vous n?avez qu?� �crire votre r�ponse, puisque vous connaissez la question.

M. Philippe GOUJON. - S?il y a un probl�me, on peut supprimer les questions !

Octobre 2006
Débat
Conseil municipal
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