retour Retour

2006, DF 65 - Communication de M. le Maire de Paris sur les orientations budgétaires de la Ville et du Département de Paris pour 2007.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc aux orientations budg�taires. Avant d?ouvrir le d�bat tel que vous l?avez propos� en conf�rence d?organisation, je vais vous donner - ce qui est bien normal - mon sentiment.

Mes chers coll�gues, deux mois avant l?examen de notre budget pour 2007, nous d�battons des orientations budg�taires de notre collectivit�.

Les choix que je vous propose confirment les changements profonds intervenus depuis 2001 et souhait�s par les Parisiens.

Nos priorit�s pour la Capitale demeurent constante : la solidarit�, le logement, l?emploi, la cr�ation de richesses �conomiques et culturelles, le cadre de vie de nos concitoyens, mais aussi la volont� de pr�server la diversit� sociologique de Paris tellement mise � mal par le pass�.

Soyons tr�s clairs, entre 1975 et 1999, notre Ville avait perdu 171.000 habitants. Depuis, elle en a regagn� 19.000. A partir de ce socle, nous construisons un vrai projet urbain, y compris d?ailleurs sur le plan d�mocratique, puisque l� aussi les pratiques anciennes appelaient � un changement radical. Sur le fond et sans pr�tendre � l?exhaustivit�, je veux mettre l?accent sur quelques points.

D?abord, la priorit� accord�e � la solidarit�. Le sujet est vaste puisqu?il fait r�f�rence � la fois au soutien en direction des plus fragiles, aux liens interg�n�rationnels et � l?acc�s de tous au savoir, au sport, � la culture et aux loisirs.

Je me limiterai donc � rappeler par exemple la multiplication par 12 des moyens affect�s depuis 2001 � l?am�lioration des conditions de vie des personnes handicap�es. De m�me, comment ne pas souligner la poursuite d?un effort d?investissement sans pr�c�dent pour accro�tre les places au sein des r�sidences qui accueillent nos a�n�s.

La ville du XXIe si�cle doit reconna�tre � chacun une dignit� et un r�le. En 5 ans, 63 millions d?euros ont d�j� �t� consacr�s � la modernisation des r�sidences du C.A.S.-V.P. et 1.000 places ont �t� ouvertes dans des �tablissements pour personnes �g�es d�pendantes.

Quant � notre projet de budget 2007, il s?inscrira dans la programmation de 2.200 places nouvelles en maisons de retraite sur les 5 prochaines ann�es.

Cet effort tr�s significatif permettra de rattraper le retard consid�rable que notre collectivit� avait pris avant 2001. Notre engagement contre les in�galit�s sociales trouve �galement une traduction tr�s concr�te dans le domaine du logement.

Nous vivons une crise nationale profonde avec pr�s de 10 % de personnes pas ou mal log�es dans notre pays. A Paris, nous voulons donc sans cesse poursuivre et amplifier notre action.

Quels sont les faits ? 18.622 logements sociaux ont �t� financ�s depuis 5 ans, parmi lesquels 11.200 ont d�j� �t� livr�s.

Le budget primitif permettra d?en financer encore plus de 4.000 en 2007 et d?ici la fin de la mandature, nous aurons atteint au moins 27.000 logements sociaux financ�s, soit environ 75.000 personnes concern�es.

Pour 2007, nous affichons clairement notre volont� en portant � 150 millions d?euros les autorisations de programmes qui y seront consacr�es. S?y ajouteront 100 millions d?euros destin�s notamment � l?h�bergement d?urgence et 100 millions d?euros encore inscrits au compte foncier.

En effet, d�s le 15 novembre 2005, nous avons saisi l?Etat d?une demande portant sur une quinzaine de terrains qui lui appartiennent dans Paris intra muros. Il y a l� des potentialit�s fortes pour augmenter l?offre de logements � destination des Parisiens. Mais au-del� des mots, nous souhaitons des actes rapides et surtout des prix compatibles avec le logement social.

J?ai lu r�cemment que l?U.M.P. Paris sugg�rait pr�cis�ment de mobiliser des terrains propri�t� de l?Etat. Cela tombe tr�s bien ! C?est ce que nous voulons faire depuis longtemps.

Vous �tes membres de l?actuelle majorit� parlementaire et vous soutenez ce Gouvernement en place depuis 2002. Alors, s?il vous pla�t, apportez une vraie contribution au service des Parisiens et soutenez notre d�marche pour ces 15 terrains. Qu?attendez-vous ?

Pour notre part, nous agissons ! La preuve, en mati�re de logement social, l?effort de Paris en 2005 a repr�sent� le tiers de toute l?Ile-de-France. En cette p�riode de crise, il est absolument insupportable que des communes, notamment � l?Ouest de Paris, s?obstinent � ignorer les objectifs de la loi S.R.U. Se taire sur ce point majeur, c?est se rendre complice d?un cynisme �vident, c?est s?enfermer d�lib�r�ment dans le ghetto de l?�go�sme.

De m�me, dans le domaine de la lutte contre l?habitat indigne, je vous rappelle que plus de 15.000 personnes ont d�j� �t� relog�es depuis 2001, et en 2007, toutes les familles vivant encore dans un environnement insalubre auront �t� relog�es. Notre effort financier atteindra donc plus de 200 millions d?euros sur cette mandature.

Ces choix illustrent une volont� politique : servir � la fois la justice sociale et la justice territoriale. L?am�nagement des Batignolles le confirme. Sur place, les 3.500 logements pr�vus comprendront au moins 50 % de logements sociaux et 800 logements �tudiants. C?est cela la mixit� sociale que beaucoup revendiquent dans les mots mais combattent dans les faits.

Sur ce dossier d?ailleurs, je ne peux que souligner l?attitude constructive du Premier Ministre. En effet, apr�s s?�tre laiss� influenc� par des avis tr�s peu inspir�s, il a valid� la position que nous d�fendions depuis l?origine. C?est assur�ment une tr�s bonne nouvelle pour l?avenir de ce site et de ses futurs habitants. Mais notre pr�occupation sociale va de pair avec la volont� constante de contribuer � la s�curit� des Parisiens.

Je rappelle que contrairement au pass�, notre participation au budget de la Pr�fecture de police a augment� de 35 % entre 2001 et 2006. Cette tendance sera confirm�e en 2007, notamment pour financer l?augmentation de la r�mun�ration des personnels et le plan de modernisation de la Brigade des sapeurs-pompiers.

Nous poursuivrons aussi la s�curisation des points �coles ainsi que notre soutien au Groupement parisien inter bailleurs qui assure la s�curit� de 60.000 logements dans la Capitale.

Ces orientations budg�taires confirment �galement notre volont� de porter une nouvelle dynamique �conomique pour Paris. Au coeur de cet objectif : l?emploi des Parisiens.

L� encore, les chiffres nous �clairent. Entre juin 2003 et juin 2006, la baisse du ch�mage a �t� de 21 % � Paris, � comparer aux 8 % pour l?ensemble de la France sur la m�me p�riode.

Autre exemple, entre 2001 et 2005, la cr�ation nette d?entreprises � Paris s?est �lev�e � plus 115.000. Nous avons �galement multipli� par huit les surfaces d�di�es aux p�pini�res et h�tels industriels qui accueillent les jeunes entreprises. Elles atteignent 40.000 m�tres carr�s en 2006.

Et ?Paris Biopark?, que nous inaugurerons dans quelques jours, illustre cette nouvelle ambition.

Une telle approche produit des effets. Ainsi, trois �tudes convergentes, r�alis�es par l?Agence fran�aise pour les investissements �trangers, par le cabinet ?Ernst & Young? et par ?KPMG? ont confirm� que Paris renfor�ait son attractivit� dans la comp�tition internationale entre les m�tropoles.

En 2007, nous mobiliserons donc encore et toujours l?ensemble des leviers disponibles pour l?emploi des Parisiens.

Autre exemple : l?accompagnement des ch�meurs mais aussi celui des ?R.M.istes?, dont 5.500 ont retrouv� un emploi dans le cadre du Plan d�partemental d?insertion en 2005.

S?y ajoute l?op�ration annuelle ?Paris pour l?emploi? dont l?�dition 2006 a accueilli pr�s de 50.000 personnes.

Dans un contexte national, domin� par une pr�carit� professionnelle croissante et de tr�s faibles cr�ations d?emplois salari�s, nous tentons ainsi, � notre place, d?allier volontarisme et pragmatisme.

Oui, l?avenir de Paris passe par l?innovation, mais aussi par une nouvelle donne environnementale !

J?en viens � la priorit� que nous accordons au d�veloppement des transports collectifs. L?enjeu est multiple : lutter contre les pollutions d?origine automobile, mieux partager l?espace public et proposer aux usagers un choix beaucoup plus large dans leurs modes de d�placement.

Car notre Ville �tait � la tra�ne. Pendant toutes ces ann�es, alors que d?autres cit�s fran�aises ou �trang�res diversifiaient leur offre de d�placement, Paris construisait des autoroutes urbaines. Aujourd?hui encore, je vois bien que certains, au sein de notre Assembl�e, s?inspirent pour l?essentiel des argumentaires de l?Automobile Club. C?est bien leur droit ! Ils sont coh�rents d?ailleurs : c?est ce qu?ils ont fait quand ils �taient en responsabilit�. Quant � nous, et quant � moi, nous assumons et j?assume les choix mis en ?uvre depuis 2001.

Dans une ville o� 75 % des habitants se d�placent en transports collectifs, de m�me que 60 % des usagers habitant en banlieue, il est juste de r�pondre aux attentes de cette tr�s grande majorit� de nos concitoyens. Les moyens budg�taires que nous consacrons � cette politique ont augment� de 50 % par rapport � la mandature pr�c�dente. De plus, le nouveau S.T.I.F., dirig� seulement depuis mars dernier par les �lus de la R�gion, ouvre des perspectives in�dites � notre collectivit�.

Ainsi, d�s d�cembre, l?offre sera sensiblement revaloris�e, qu?il s?agisse des bus, du m�tro et, bien entendu, du tramway. Le budget 2007 int�grera �videmment sa mise en service d�s la fin de cette ann�e.

Accessible aux personnes handicap�es, ce tramway sera reli�, je vous le rappelle � 5 lignes de m�tro, 2 lignes de R.E.R., 18 lignes de bus intra muros et 19 lignes de banlieue.

Voil� pour ce projet tant vilipend� par une grande partie de l?opposition municipale, alors m�me qu?il assurera le transport de 100.000 voyageurs par jour contre 55.000 seulement pour le bus PC actuellement.

J?observe tout de m�me qu?aux anath�mes violents d?hier ont succ�d� des propos un petit peu plus mesur�s aujourd?hui. Au-del� des critiques d?ailleurs, nous attendons les suggestions des uns et des autres.

En apparence, tout le monde semble converti � la diminution de la place de l?automobile dans Paris. Tr�s bien ! Mais, alors, quels moyens concrets ? Il semble, par exemple, que la perspective d?un p�age urbain s�duise au sein de l?opposition. Voil� une position clivante, mais elle m�rite quelques pr�cisions. Je suis m�me certain que les �lus de l?agglom�ration parisienne, de droite comme de gauche, entendraient avec int�r�t les propositions sur ce sujet.

Que chacun assume donc ce qu?il est, sa culture politique, son pass� municipal, son rapport � notre Ville, sa vision.

Pour notre part, nous voulons donner � Paris les atouts qui lui permettent d?allier solidarit�, comp�titivit� et diversit�. Et cette approche - j?insiste - s?inscrit dans le cadre d?une gestion budg�taire rigoureuse. Notre effort d?investissement reste, en effet, soutenu, mais les taux d?imposition directe et indirecte demeurent stables, ce qui est l� aussi sans pr�c�dent par rapport � toutes les mandatures pr�c�dentes.

De m�me, ce budget confirme un endettement ma�tris�, ainsi que la poursuite de la rationalisation de nos d�penses de fonctionnement. Je l?assume aussi totalement, car cette d�marche ne se fait jamais au d�triment des Parisiens.

En effet, les �quipements que nous livrons accueillent tous les personnels n�cessaires � leur bon fonctionnement ; et j?en veux pour preuve les 6.500 cr�ations d?emploi r�alis�es par notre collectivit� en cinq ans et demi et j?attends toujours que l?on me pr�cise quelle autre collectivit� locale fran�aise a effectu� en proportion un tel effort.

Oui, mes chers coll�gues, lutter contre les gaspillages et moderniser les outils de gestion devenus incroyablement obsol�tes avant 2001, c?est renforcer la permanence du service public parisien.

Notre budget illustre aussi le changement intervenu depuis 2001 dans les relations entre la Mairie centrale et les mairies d?arrondissement.

Je m?�tonne donc que huit de ces derni�res aient refus� de participer r�cemment � la Conf�rence annuelle de programmation.

C?est d?autant plus surprenant que la phase de concertation avec Anne HIDALGO, Christian SAUTTER et Fran�ois DAGNAUD s?�tait d�roul�e de tr�s bonne fa�on. Avant m�me que ne soit rendu le moindre arbitrage, ils ont donc dit ?non?. Mais non � quoi ? Ont-ils dit non aux 26 % d?augmentation intervenus depuis 2001 dans les investissements localis�s des huit arrondissements qu?ils repr�sentent ?

Je vais prendre un exemple : l?exemple du 17e arrondissement o� les d�penses d?investissement...

(Vives protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Ce n?est pas un hasard, non, je vous le confirme ! Puisque dans le 17e arrondissement depuis 2001, les d�penses d?investissement par habitant ont �t� revaloris�es de 68 % par rapport � la pr�c�dente mandature !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Cela permet notamment...

Ah ! C?est difficile � entendre !

(Vives protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Non, non, non ! Vous allez voir ! Vous allez voir ! Prenez patience !

Ce qui permet, notamment dans le 17e arrondissement, entre 2001 et 2008, l?ouverture de plus de 400 places de cr�che, � comparer aux 37 places ouvertes sous la pr�c�dente mandature.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je regrette donc cette pr�sentation fallacieuse dont les motivations politiciennes n?�chappent � personne. D?ailleurs, je crois que les habitants sont lucides : ils se souviennent de ces maires d?arrondissement de gauche, avant 2001, contraints d?aller jusqu?� saisir le tribunal administratif tout simplement pour faire appliquer la loi P.L.M.

Ceux qui aujourd?hui osent parler de client�lisme devraient commencer par assumer leurs lourdes responsabilit�s pass�es.

Mais �a, c?�tait hier et ce n?est pas notre r�f�rence.

Voil�, mes chers coll�gues, les quelques �l�ments sur lesquels je souhaitais attirer votre attention. Deux mois avant notre d�bat budg�taire, ces orientations doivent rassembler et engager la majorit� municipale. Elles indiquent un cap, des choix, une identit� politique motiv�s par des convictions.

Leur �laboration doit �videmment beaucoup au travail de Christian SAUTTER que je veux saluer non seulement pour son exigence, sa comp�tence, mais aussi pour sa placidit�. Je remercie �galement tous les membres de l?Ex�cutif et tous les membres de la Direction des Finances.

Rassembler toutes ces �nergies converge vers un objectif constant : servir notre Ville si diverse, parfois contradictoire, �prise de d�bats, de mouvements et de d�mocratie.

Oui, ensemble, nous avan�ons et surtout nous faisons avancer Paris car, au-del� des pol�miques et des conservatismes qui s?expriment in�vitablement, telle est bien notre unique ambition et, � nos yeux, mes chers coll�gues, c?est m�me la seule feuille de route qui vaille.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je donne la parole, pour le d�bat, � Mme de PANAFIEU.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

La pr�sentation des orientations budg�taires pour 2007 marque un temps fort de la vie publique parisienne et elle est, au terme de votre mandat, l?occasion de tirer le bilan de l?action de la majorit� sortante.

Elle est l?illustration la plus significative de l?exigence d�mocratique. Il n?y a pas en effet de plus grande responsabilit� politique que la l�gitime justification des d�penses publiques. Les assembl�es municipales et nationales ont d?ailleurs �t� cr��es en partie � cette fin. Je rappelle l?article 14 de la d�claration des Droits de l?Homme et du Citoyen qui pr�cise que tous les citoyens ont le droit de constater par eux-m�mes ou par leurs repr�sentants la n�cessit� de la contribution publique, de la consentir librement et d?en suivre l?emploi.

Monsieur le Maire, les Parisiens �taient particuli�rement fond�s � attendre de votre part une exigence de v�rit�, aussi une exigence d?efficacit�, une vision et une prospective dynamique pour la Capitale. Vous n?avez malheureusement pas su, Monsieur le Maire, r�pondre � ces fortes aspirations.

Vous n?avez pas su y r�pondre tout d?abord par votre m�pris permanent de la v�rit� et ce m�pris a de quoi nous surprendre. Vous aviez en effet manifest� un go�t, un vrai go�t, pour la transparence en exigeant, d�s votre �lection, un audit sur la sant� financi�re de notre Ville. La conclusion avait �t� suffisamment �loquente puisque le cabinet Andersen avait conclu � un �tat exceptionnel des finances de la Ville.

L?exigence de v�rit� est si forte qu?elle ne doit pas �tre envisag�e � g�om�trie variable pour les autres quand cela arrange. Elle est une n�cessit� de chaque instant et elle est une n�cessit� pour tout le monde. C?est la raison pour laquelle le groupe U.M.P. a d�pos� une proposition de d�lib�ration en vue de la r�alisation d?un audit budg�taire et financier, un audit g�n�ral de la collectivit� parisienne.

Si la gauche plurielle �tait favorable � cette initiative en 2001, comment justifier aujourd?hui son opposition en la mati�re ? Comment la justifier aussi l?ann�e derni�re ? Et comment devrions-nous interpr�ter le renouvellement de ce refus dans quelques mois s?il arrive ?

Jean-Fran�ois LEGARET, en d�but de s�ance, s?est exprim� tr�s justement sur cette question. Faudrait-il en conclure, Monsieur le Maire, que vous ne souhaitez pas que certaines informations soient port�es � la connaissance des Parisiens ?

Par exemple, pour ass�ner � longueur de Conseil de Paris des chiffres de logements financ�s, le devoir de transparence impose de conna�tre le nombre de logements effectivement construits, je dis bien effectivement construits, et attribu�s par une commission o� l?opposition ne si�ge plus pr�cis�ment parce que toutes les conditions de clart� dans le traitement des dossiers ne sont pas remplies.

L?exigence de v�rit� vaut �videmment pour le registre financier et fiscal de notre collectivit�. Vos d�cisions parlent d?elles-m�mes. Non seulement vous avez cass� la dynamique de baisse des imp�ts pratiqu�e avant 2001, mais votre mandat est marqu� par une forte augmentation perverse des droits de voirie, des taxes sur les terrasses, les �talages et des taxes de s�jour pour les h�tels.

Par ces choix id�ologiques, vous feignez d?oublier que la ma�trise de la fiscalit� est la condition sine qua non de l?attractivit� �conomique d?un territoire. Or, non seulement malgr� ce que vous dites l?emploi parisien p�tit de plein fouet de la politique de d�placement anti-entreprenariale mais, de surcro�t, il est entrav� par une politique fiscale d�courageante pour les investisseurs. Il est vrai que vous devez financer la hausse vertigineuse des d�penses de personnels cons�cutive � la mise en place des 35 heures.

Vous n?avez pas su r�pondre, Monsieur le Maire, aux exigences des Parisiens parce que votre politique repose sur une mauvaise utilisation des deniers publics. Les projets que vous avez d�velopp�s sont co�teux et leurs bienfaits, jusqu?� pr�sent, fort limit�s, voire inexistants.

C?est le cas pour le logement : vous vous obstinez � pr�empter des immeubles qui sont occup�s dans les arrondissements les plus chers de Paris, faisant fi du logement interm�diaire pour les classes moyennes et d�gageant ainsi extr�mement peu d?appartements disponibles pour loger les 103.000 demandeurs non satisfaits. Monsieur le Maire, vous aviez dit que vous alliez r�soudre en partie ce probl�me. En 2001, ils �taient 90.000, ils sont 103.000 aujourd?hui. Bravo, pour le r�sultat !

Plus grave encore, par ces op�rations, vous rendez notre Ville d�pendante de la sp�culation immobili�re. Que se passera t-il demain si le march� se retourne ? Imposerez vous alors une hausse massive des imp�ts locaux ?

C?est le cas �galement pour les transports. Selon l?Observatoire des d�placements, 80 % des investissements parisiens ont �t� consacr�s aux autobus alors que le nombre de voyageurs sur les lignes de bus a baiss� entre 2004 et 2005, de plus de 5 %. Cette logique est incompr�hensible lorsque l?on songe que les 4/5e des voyageurs des transports en commun circulent en m�tro ou en R.E.R.

Monsieur le Maire, vous avez eu cette d�licatesse extr�me de citer le 17e arrondissement dans les investissements. Je reconnais l� votre hauteur de vue et l?int�r�t que vous portez � ma modeste personne.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Aux habitants du 17e.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Justement, parlons-en. Ces habitants du 17e, comme les autres, ont un souci : celui de faire garder leurs enfants. Je reviendrai sur la restructuration d?une cr�che que vous ne connaissez probablement pas, situ�e rue Berz�lius. Les travaux �taient �valu�s � 11 mois.

La fermeture, 1er ao�t 2004.

D�but des travaux pr�vus : octobre 2004. R�ouverture pr�vue en novembre 2005. Le co�t a �t� d�pass� de 57 % par rapport � ce qui �tait pr�vu initialement. Aujourd?hui, on nous dit que, si tout va bien, les enfants vont �tre admis � nouveau fin f�vrier. Nous apprenons que ce co�t va s?�lever � 2.500.000 euros. Le poste de direction passe en candidature depuis avril 2006 et � ce jour aucune candidature ne s?est manifest�e. Alors, 16 mois de retard, une augmentation de 57 % et des parents qui sont en berne depuis plus de 16 mois et qui sont en attente d?une place en cr�che. Soixante-quatorze familles � ce jour en attente de place en cr�che � Berz�lius ! Je pourrais faire la m�me d�monstration pour la cr�che de la rue Lecomte. Monsieur le Maire, quand vous conna�trez mieux les dossiers des arrondissements, vous aurez effectivement droit � la parole. Les parents vous attendent.

Je reprends, Monsieur le Maire, un propos plus g�n�ral que le 17e arrondissement. Vous n?avez pas su r�pondre aux aspirations des Parisiens parce que vous n�gligez une nouvelle fois les secteurs fondamentaux. Vous ne prenez d?ailleurs m�me pas la peine de les d�finir dans votre intervention. Votre communication se limite � un inventaire � la Pr�vert sans hi�rarchisation des priorit�s, sans cap et sans souffle. Nous ne savons toujours pas o� va Paris. Notre Ville semble bloqu�e au milieu de la circulation !

La propret� restera comme un �chec le plus patent de votre mandat, m�me si je veux saluer - non, ne riez pas, mes chers coll�gues - je veux saluer l?effort du Maire de Paris contre le crottin de cheval de la Garde r�publicaine ! Il aura donc fallu attendre cinq ans d?une d�t�rioration continue pour que vous vous r�solviez enfin � annoncer les commandes de mat�riel, en esp�rant qu?il ne s?agisse pas l� aussi de simple effet d?annonce.

La solidarit� que vous pr�sentez comme un pilier central de votre action va demeurer un affichage �lectoral tant que Paris comptera plus de 100.000 sans emploi, et une explosion du nombre de ?R.M.istes? tant que Paris affichera � travers deux de ses arrondissements le taux de pauvret� le plus important d?Ilede-France apr�s la Seine-Saint-Denis. Jolis r�sultats apr�s cinq ans de mandature.

C?est bien votre politique qui aboutit � la perte d?attractivit� de l?espace parisien, par les embouteillages de jour et de nuit, par l?asphyxie du commerce de proximit�, par la mont� inqui�tante de la monoactivit�, par le d�part des si�ges sociaux, par l?absence de projets tertiaires, par votre incapacit� � b�tir des p�les d?excellence, par votre d�sint�r�t total du monde de l?entreprise.

Comment croire � la cr�dibilit� d?une mobilisation sociale quand vous ne marquez pas la volont� de b�tir une Maison du handicap et d?am�liorer l?accessibilit� des transports en commun aux personnes � mobilit� r�duite ? Comment croire en votre souci de conserver les familles dans notre Ville, lorsque vous remplacez la carte ?Paris famille? par une allocation sous condition de ressources, ou quand vous d�cidez unilat�ralement de faire payer le go�ter r�cr�atif de nos enfants ? Quelle est alors l?utilit� de l?Observatoire des familles ?

L?exercice, Monsieur le Maire, auquel vous vous �tes livr� n?avait pas vocation � �tre un travail historique sur le Paris ant�rieur � 2001, ni un �talage narcissique d?autosatisfaction totale qui ne manquera pas d?interpeller les Parisiens dans leur vie quotidienne. Nous savons d?ailleurs ce qu?il est advenu de Narcisse !

La Capitale de la France n?a pas besoin d?un professeur de vertu, mais d?un cap clair et d?un projet ambitieux. Malgr� votre obsession tautologique du pass�, vous vous �tes targu� d?une vision � long terme. Mais de quelle vision s?agit-il sinon celle d?une cit� dont le d�clin �conomique et social est �vident, d?une ville toujours plus ch�re, qui ferme ses portes aux classes moyennes et aux familles, d?une capitale o� la dynamique culturelle se dessine dans une grande et belle initiative � laquelle nous rendons tous hommage : celle d?une fondation priv�e qui ne doit rien � l?�quipe municipale sortante ?

Lorsque nous avons vu M. ARNAULT annoncer l?arriv�e de cette belle fondation et de ce magnifique projet, nous nous sommes tous dit : mon dieu, comme cette Municipalit� parisienne souffre d?un manque d?ambition ! Paris est victime de la gestion d�pensi�re, d�s�quilibr�e et non concert�e depuis 2001. Alors, aujourd?hui, je formule deux demandes pour la fin de votre demande et cinq propositions que nous mettrons en oeuvre dans quelques mois, je l?esp�re.

Nos deux demandes sont l�gitimes dans une d�mocratie. J?imagine difficilement qu?elles puissent nous �tre refus�es : d?abord, le devoir de transparence exige, je le r�p�te, un audit g�n�ral de notre collectivit�. Cette �tude est indispensable pour y voir plus clair sur le nombre de logements livr�s, sur la r�alit� des op�rations de r�novation, sur les places en �tablissements h�bergeant des personnes �g�es d�pendantes, sur le co�t de votre politique d?embouteillage g�n�ralis�e, sur les destructions d?emplois occasionn�s par les entraves � la circulation et la perte d?attractivit� du territoire parisien mais aussi sur les pollutions atmosph�riques et sonores de notre Ville ainsi que sur celles concernant le r�chauffement de l?atmosph�re. Voil� pour la premi�re demande.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Pour la seconde demande, je demande par ailleurs un d�bat nourri sur l?utilisation de la cagnotte des droits de mutation qui atteindra probablement les 900 millions d?euros en 2006. Rien de plus et rien de moins que cette somme.

J?en viens maintenant aux propositions. Nous donnerons une impulsion volontaire � notre Ville qui reposera notamment sur cinq chantiers. Je propose de diversifier l?offre de logements par des locations interm�diaires et l?accession sociale � la propri�t� afin que les classes moyennes, trop pauvres pour le march� priv� mais trop riches pour le logement social, ne soient plus contraintes � s?exiler � l?ext�rieur d?une capitale qui n?accueille plus aujourd?hui que les tr�s ais�s et les tr�s aid�s.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

J?ai la conviction que, pour au moins un quart des occupants, le locatif social ne devrait �tre qu?une �tape dans le parcours r�sidentiel menant � la propri�t� et non un mode perp�tuel et fig� d?habitat.

Je propose, conform�ment � la proposition de d�lib�ration du groupe U.M.P. d�pos�e en septembre 2005, de consacrer 150 millions d?euros sur un an � la r�novation des logements insalubres au lieu des 33 millions que vous avez chichement et modestement retenus. Ce sujet douloureux vaut mieux que ce que vous voulez bien lui consacrer.

Je propose de cr�er deux ou trois grands p�les d?entreprises tertiaires pour ne pas laisser La D�fense ou Marne-la-Vall�e annoncer la construction de 2 millions de m�tres carr�s de bureaux en 10 ans sans que Paris r�agisse. Il faudra adjoindre � cette ambition pour les services deux ou trois p�les d?excellence rassemblant la recherche, l?universit� et l?entreprise pour faire de notre Ville la capitale de l?intelligence. Voil� un moyen concret de cr�er des emplois et d?accro�tre les recettes de Paris, notamment par la taxe professionnelle.

Je propose de renforcer le contr�le de gestion et les audits internes au sein de notre administration. Cette mesure serait la bienvenue apr�s les r�centes gr�ves de personnel dans le secteur de la Petite enfance ou en consid�ration de la forte augmentation des frais de fonctionnement depuis 2001.

Je propose de r�partir les investissements accord�s aux arrondissements, en fonction de crit�res tenant au seul int�r�t g�n�ral et non aux accointances politiques des uns et des autres. C?est bien le minimum que nous sommes en droit d?attendre du premier magistrat de notre Ville et c?est la raison pour laquelle nous n?avons pas voulu nous associer � ce baratin que vous pr�sidiez et qui �tait cette pseudo conf�rence de programmation.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Monsieur le Maire, vous semblez obs�d� par le pass� et l?avant 2001. Vous en parlez tellement que vous oubliez de b�tir l?avenir et de rendre des comptes sur votre gestion.

A vous �couter, le temps serait comme fig�. Hibernatus n?a jamais manifest� un sens aigu de la vision et de l?ambition.

Or, Paris est une ville sans pareil qui ne peut se satisfaire de la banalit� ou, pire, du d�clin. Elle n?a pas vocation � devenir une belle endormie. A d�faut de d�sir d?avenir, vous avez invent� la ?glaciation sur plage?. Le droit d?inventaire n?est plus tr�s loin. Tout nous porte en effet � croire, Monsieur le Maire, que, dans un avenir proche, l?homme du pass� deviendra, selon une expression d�sormais c�l�bre, l?homme du passif.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Christian SAUTTER r�pondra � tous les intervenants.

Je voudrais simplement, � propos de narcissisme, que l?on fasse le compte du nombre de ?je? qui avaient dans mon intervention et dans celle de Mme de PANAFIEU.

Plus s�rieusement, s?agissant de la fondation ?ARNAULT Jardin d?Acclimatation?, comme l?a dit tr�s honn�tement M. Bernard ARNAULT, en pr�sentant le projet de Franck GUERRY auquel nous travaillons ensemble depuis deux ans et demi, il avait propos� � l?ancienne Municipalit� d?implanter une fondation sur ce terrain de la Ville de Paris. Je ne sais m�me pas si vous n?�tiez pas adjointe aux Parcs et Jardins ou � la Culture, ou l?un ou l?autre.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - C?est faux !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il a dit un mensonge, alors.

Il a dit lui-m�me qu?il avait fait cette proposition en 1992 ou en 1993 et, contrairement � ce que vous dites, puisque c?est un terrain qui est une propri�t� de la Ville, avec Jean-Pierre CAFFET et l?�quipe URBANINE, nous avons beaucoup travaill� sur ce projet dont je vous dis au passage qu?il va �tre non seulement une grande ?uvre architecturale et sculpturale, mais aussi une r�novation de ce jardin, qui ne co�tera pas un euro � la Ville de Paris. Dans cinquante ans, il appartiendra aux Parisiens. J?ai plut�t l?impression que notre travail est utile.

Deuxi�mement, il faut voir ce qu?il y a dans le P.L.U. car, apparemment, vous avez fait des propositions que nous avons d�j� �labor�es, par exemple sur la dynamique �conomique.

Donc, il vaut mieux conna�tre les documents qui sont vot�s par le Conseil de Paris, notamment quand ce sont des orientations de fond qui sont d�battues et vot�es pendant de longues heures par le Conseil de Paris depuis cinq ans. C?est le cas en particulier du P.L.U. pour l?activit� �conomique, le commerce et l?artisanat.

Je voulais signaler ce point � notre Assembl�e.

Je donne la parole � Georges SARRE.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Le budget des collectivit�s parisiennes pour 2007 sera le septi�me de la pr�sente mandature. Il marquera la fin du premier cycle ouvert par la victoire de l?actuelle �quipe municipale, en mars 2001, m�me si celle-ci sera conduite � �laborer celui de 2008, compte tenu du report des �lections municipales.

Il n?est donc pas ill�gitime de placer ce budget, encore davantage peut-�tre que les pr�c�dents, dans la perspective des ann�es �coul�es et de celles qui suivront.

Depuis 2002, � l?instar d?ailleurs de celles de l?ensemble de la zone euro, l?�conomie fran�aise a connu une croissance molle, de m�me que celle de notre principal partenaire, la R�publique f�d�rale d?Allemagne. Les contraintes du pacte de stabilit� et le carcan de la politique mon�taire men�e par la Banque Centrale Europ�enne, attach�e � maintenir une parit� sur�valu�e de l?euro, y ont fortement contribu�.

La conduite des affaires de la France par les Gouvernements de MM. RAFFARIN puis de VILLEPIN les ont renforc�s. A d�faut de politique industrielle, � coup de d�mant�lements de secteurs strat�giques pour l?int�r�t national, le tissu �conomique et social s?est d�chir� un peu plus.

Dans ces conditions, � Paris comme ailleurs, tandis que les concours de l?Etat stagnaient, les ressources des collectivit�s territoriales, tir�es de la fiscalit� directe locale, n?ont pu et ne peuvent spontan�ment r�pondre � leurs besoins grandissants.

En d�pit de cette situation peu favorable, alors m�me que la prise en charge des personnes �g�es d�pendantes constitue d�sormais une lourde charge pour l?aide sociale, le Gouvernement pr�c�dent a entrepris une seconde vague de d�centralisation, motiv�e par le seul souci de d�sengager l?Etat de ses responsabilit�s.

L?exemple du Revenu minimum d?insertion est � cet �gard embl�matique. D�s le 1er janvier 2004, les d�partements ont support� le poids du service des allocations dans un contexte de fort accroissement du nombre de b�n�ficiaires, trouvant sa source dans la politique de radiations massives des allocataires de l?assurance-ch�mage.

Or, la compensation des d�penses nouvelles impos�es aux collectivit�s territoriales est notoirement insuffisante.

A Paris, le manque s?�l�ve � 120 millions d?euros. Le retrait du Syndicat des Transports en Ile-de-France constitue �galement la marque de ce d�sengagement.

En d�pit de cette situation, l?�quipe municipale en place depuis mars 2001 a infl�chi nettement et durablement la conduite des affaires de Paris sans accro�tre la pression fiscale globale sur les Parisiennes et les Parisiens.

La bonne tenue du march� immobilier y a contribu� en raison de l?essor du produit tir� des droits de mutation � titre on�reux revenant au D�partement.

La mobilisation de ressources non fiscales a �t� �galement mieux assur�e. Surtout, la volont� de la Municipalit� a permis de r�orienter les moyens de la Ville et du D�partement vers les besoins prioritaires de la population. Sacrifi�s pendant toute la mandature pr�c�dente, les cr�dits d?investissement ont rapidement retrouv� le niveau n�cessaire pour assurer le d�veloppement d?une m�tropole de premier plan.

Le logement et les �quipements de proximit� ont fait l?objet d?une attention toute particuli�re. Les d�penses de fonctionnement ont, quant � elles, �t� globalement ma�tris�es.

En d�finitive, compte tenu des handicaps � surmonter au terme de la gestion pr�c�dente, le bilan appara�t dans l?ensemble tr�s positif. Les orientations budg�taires trac�es pour l?ann�e 2007 s?inscrivent dans la continuit� de la politique poursuivie depuis mars 2001.

Cependant, l?esprit de solidarit� qui les inspire doit �tre encore davantage pris en compte. De m�me, la ma�trise des d�penses doit rester compatible avec une am�lioration du service rendu et le financement de certaines priorit�s de l?action �conomique.

Enfin, elles doivent sinon esquisser, du moins tenir compte, dans une perspective pluriannuelle, de quelques grands projets.

Le logement, Madame de PANAFIEU, demeure la principale priorit� de la politique � long terme de la Ville. Le financement de pr�s de 19.000 logements sociaux a �t� boucl� au cours des six derni�res ann�es, dont plus de 11.000 sont d?ores et d�j� accessibles aux Parisiennes et Parisiens.

Ces chiffres, vous pouvez les trouver comme moi, il n?y a pas besoin d?audit. L?ann�e prochaine, les mesures seront prises pour assurer celui de plus de 4.000 logements suppl�mentaires. De surcro�t, la politique de pr�emption pr�vue pour �tre dot�e d?une enveloppe de 100 millions d?euros se poursuivra. Enfin, la place de l?habitat social dans les op�rations d?am�nagement demeurera pr�pond�rante.

Au total, moyennant un rel�vement de 50 % des autorisations de programme ayant cet objet, le parc comprendra 27.000 nouveaux logements sociaux au terme de la pr�sente mandature. C?est un effort sans pr�c�dent. N�anmoins, d?importants besoins restent insatisfaits. Compte tenu du rendement conjoncturellement favorable des droits de mutation sans lesquels cette politique ne pourrait pas �tre men�e, il para�t, en effet, n�cessaire de renforcer les moyens d?�voluer aux actions de pr�emption de logements mis en vente.

De la m�me fa�on, en raison de l?accroissement de la pr�carit� d?une frange chaque jour plus large de la population, il devient imp�ratif de d�velopper les capacit�s d?accueil d?urgence.

Le spectacle des camps de toile, improvis�s sur les berges de la Seine comme dans les arrondissements, n?est plus tol�rable. Le simple sentiment d?humanit� que nous �prouvons tous envers les sans-logis, mais aussi les exigences de la salubrit� publique le commandent.

Plus g�n�ralement, l?esprit de solidarit� envers les plus faibles anime les orientations budg�taires de la Ville et du D�partement de Paris. Des mesures de soutien aux familles les plus fragiles ont �t� prises depuis 2001 pour instaurer un syst�me d?aide plus g�n�reux, plus juste et plus efficace.

La prise en charge des mineurs au titre de l?Aide sociale � l?enfance a �t� am�lior�e. Les moyens consacr�s aux handicap�s ont �t� tr�s sensiblement augment�s. L?effort en faveur des personnes �g�es s?est accru au travers de l?allocation personnalis�e d?autonomie, A.P.A., et la cr�ation de places dans les �tablissements d?h�bergements pour personnes �g�es d�pendantes ou en centres d?accueil de jour.

Toutefois, les carences de l?action des �quipes municipales pr�c�dentes ayant �t� notoires dans ce domaine, les besoins s?av�rent bien sup�rieurs aux moyens disponibles en d�pit des 1.000 lits cr��s et des 63 millions d?euros consacr�s � la modernisation des �tablissements. En effet, le taux d?�quipement de Paris est trop faible alors m�me que la proportion de la population �g�e de plus de 65 ans est importante.

Le rythme d?augmentation du nombre de places en E.P.A.D. doit s?acc�l�rer. Il faut tenir compte de la programmation des op�rations, du probl�me tr�s aigu de la prise en charge des personnes �g�es atteintes de la maladie d?Alzheimer.

La ma�trise des d�penses de fonctionnement doit se poursuivre et s?amplifier de mani�re � red�ployer des ressources ant�rieurement mal utilis�es vers des emplois utiles. Nous soutiendrons cette action sans r�serve.

N�anmoins, cette politique ne doit pas conduire � mettre en cause la qualit� du service rendu ou l?aspect de la Ville. A cet �gard, il est de notori�t� publique que la propret� de Paris n?est pas � la hauteur de ce que nous devons tous exiger pour l?une des plus grandes m�tropoles du monde. De m�me, les parcs et jardins souffrent de l?insuffisance de personnel et de mat�riel moderne et de garages adapt�s. Il est donc urgent de renforcer les moyens des directions de la propret� et de l?environnement, et des parcs, jardins et espaces verts.

Enfin, compte tenu de ces r�ussites pass�es, l?action �conomique appelle � un effort constant dans l?avenir.

En particulier, la lutte contre la mono activit� qui met en p�ril le tissu �conomique de certains quartiers doit se poursuivre. Nous enregistrons que les travaux conduits en la mati�re par la S.E.M.A.-EST ne sont pas imm�diatement menac�s.

Toutefois, en raison des contraintes pesant sur leur r�alisation, il faut assurer � cette soci�t� contr�l�e par la Ville des moyens durables pour qu?elle puisse mener � terme sa mission. Les orientations budg�taires pour l?ann�e 2007 doivent �galement esquisser des perspectives d?avenir en ce qui concerne de grands projets d?am�nagement. De m�me, les �quipements sportifs insuffisamment nombreux ou r�serv�s � une minorit� de Parisiens ais�s, comme ceux du bois de Boulogne, m�me s?il y a eu une initiative forte, doivent devenir une priorit� de la Ville en mati�re d?�quipements de proximit�.

Sous la pr�sente mandature, le chantier du tramway a vu le jour. Il se poursuit. C?est essentiel m�me si les riverains, on les comprend, en subissent quelques d�sagr�ments temporaires. En liaison avec les communes limitrophes, l?am�nagement des portes de Paris et la couverture de certains tron�ons du p�riph�rique ont �galement commenc�. Il faut se f�liciter des d�cisions prises sur ce point tant qu?elles vont, � terme, permettre une meilleure respiration de la Ville et une plus grande fluidit� des �changes entre Paris et la proche banlieue. L� aussi, l?effort doit perdurer.

Enfin, l?am�nagement des grands terrains de la S.N.C.F. devrait transformer la physionomie de la Ville dans les ann�es qui viennent.

En revanche, l?axe fluvial, lui aussi tr�s structurant, reste pour l?essentiel un chantier pour demain. Il nous para�t imp�ratif de l?inscrire � l?agenda des grands travaux des deux d�cennies � venir. Paris a historiquement tourn� le dos au fleuve, il faut d�sormais que Paris se penche et se mire dans la Seine. Le succ�s de l?op�ration ?Paris Plage? montre � quel point la Seine attire les Parisiens comme elle soulevait, je pense au po�te, l?�me d?Apollinaire.

Chers coll�gues, je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci d?avoir introduit un peu de po�sie dans le d�bat.

La parole est � un autre po�te, M. Patrick BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Que mes talents soient enfin reconnus me va droit au c?ur, surtout actuellement.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, am�liorer la vie des Parisiennes et des Parisiens, telle est notre ambition depuis maintenant bient�t 6 ans. Vous en faites une nouvelle fois la preuve, Monsieur le Maire, avec ces orientations budg�taires cisel�es par Christian SAUTTER, � qui son groupe tient � exprimer sa vive gratitude.

Elles portent la marque des changements n�cessaires op�r�s depuis 2001 afin que Paris ressemble � la Ville que ses habitants aiment : une ville solidaire, diverse et dynamique.

Les populations les plus fragiles sont, depuis 2001, au coeur de nos pr�occupations et les chiffres sont parlants avec des d�penses sociales en hausse de 70 % depuis le d�but de la mandature.

Cette politique de solidarit� ambitieuse est au service de ce qui est pour nous plus qu?une priorit�, une valeur : la mixit� sociale.

Cette priorit� est claire dans l?effort soutenu de la Municipalit� en mati�re de logement social qui est la clef pour stabiliser la population parisienne.

De fait, plus de 18.000 logements sociaux ont �t� financ�s depuis 2001. Une refonte des aides aux logements a permis d?aider un nombre croissant de familles pour le paiement de leurs loyers, et une s�rie de mesure ont �t� prises pour aider les Parisiens � faire face � l?inflation des prix de l?immobilier.

En d�pit de l?optimisme affich� du Gouvernement, le climat �conomique demeure morose et la pr�carit� progresse. Les collectivit�s locales qui assument d�sormais la charge du R.M.I. peuvent mesurer l?ampleur de la d�gradation. Le nombre d?allocataires a augment� de 18,5 % depuis 3 ans. En r�ponse, Paris m�ne une politique d?insertion vigoureuse et efficace et les r�sultats sont significatifs : le ch�mage � Paris a baiss� de 21 % de juin 2003 � juin 2006, quand il ne baissait que de 8 % en France.

Notre Municipalit� fait, par ailleurs, depuis 5 ans un effort in�dit en mati�re d?investissements. Investissements dont le rapport Andersen, qui a �t� �voqu� ce matin, notait d?ailleurs l?effondrement sous la mandature pr�c�dente. Rapport, au passage, qui pointait aussi la gestion hasardeuse du Parc floral, mais c?est un autre sujet.

Il est de fait presque ind�cent d?entendre les maires de l?opposition reprocher � l?Ex�cutif municipal de d�laisser leurs arrondissements.

Vous oubliez un peu vite, chers coll�gues, que la dotation par habitant dont vous disposez a augment� de 45 % depuis 2001. Vous ne consommez d?ailleurs que 61 % des cr�dits disponibles sur vos �tats sp�ciaux. Quant au proc�s de l?indispensable r��quilibrage des dotations entre les arrondissements, c?est ignorer volontairement que les grands arrondissements � la population croissante requi�rent des efforts cons�quents ignor�s jusqu?ici.

Etait-il normal qu?en moyenne entre 1995 et 2001, la dotation du 1er arrondissement ait �t� de 393 euros par habitant et par an quand celle du 20e �tait seulement de 83 euros et celle du 18e de 86 euros, chiffres moyens sur la mandature 1995/2001 ?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Avec le Ch�telet, fais la diff�rence !

M. Patrick BLOCHE. - A cet �gard, le boycott de la Conf�rence de programmation par les huit maires d?arrondissement de la minorit� municipale ne peut �tre interpr�t� que comme une man?uvre purement politicienne.

Dans la m�me veine, l?U.M.P. Paris tente de surfer sur les d�sagr�ments in�vitables pour les Parisiens que g�n�rent la fin des travaux de voirie r�alis�s pour mieux partager l?espace public. Mais au-del� d?une critique si facile, quel est r�ellement le projet de l?U.M.P. Paris en mati�re de circulation et de d�placement ? Quelles sont ses propositions alternatives ? Veut-elle d�truire les couloirs de bus, comme le pr�ne M. GOASGUEN ? Estime-t-elle que le tramway est une ?connerie noire?, comme l?a affirm� M. LELLOUCHE ? Ou soutient-elle l?hypoth�se d?un p�age urbain � l?instar de Mme de PANAFIEU, qui l?appliquerait - je la cite - ?� une certaine zone, laquelle devra �tre discut�e sans a priori ni tabou? ?

Exprim� ainsi, cela n?engage gu�re, c?est le moins que l?on puisse dire !

Mais on aimerait en savoir un peu plus. Il est vrai qu?au chapitre des d�placements, vous optez le plus souvent, Madame la Pr�sidente du groupe U.M.P., pour une expression un peu herm�tique.

Que vous ignoriez que le bus PC traverse le 17e le dimanche, soit ! On peut mal conna�tre son arrondissement, c?est permis !

On saisit plus difficilement, en revanche, � quoi conduit - je vous cite - ?votre promotion d?une gestion dynamique de la voirie faisant varier son utilisation en fonction de l?heure et des besoins?. On comprend encore moins quand, dans votre livre, vous proposez - je vous cite toujours - ?moins de voitures, mais mieux de voiture? !

Entre nous, qu?est-ce que cela veut dire ?

Dans ce curieux concept, il y a moins de voitures, mais comment proposez-vous d?y parvenir ? L� est tout l?enjeu. Vous avez �t� d�sign�e chef de file de l?U.M.P. voici pr�s de huit mois et vous n?avez toujours pas trouv� le moyen d?apporter la moindre r�ponse � cette question essentielle. Sur ce vrai sujet, la critique ne suffit pas, ne peut pas suffire. Il faut des id�es, des convictions et, surtout, un vrai souci de v�rit�.

Reprenant votre paradigme, je vous propose ?moins de pol�mique, mieux de d�bats, moins de lieux communs, mieux d?exigences?.

Je souhaite aussit�t appliquer ce principe � l?une de vos d�clarations r�centes. En effet, dans Le Figaro Magazine du 21 janvier dernier, vous affirmiez - je cite -: ?5 % des Parisiens effectuent leurs achats en voiture, mais ces 5 % repr�sentent 40 % du total des achats.?

Madame de PANAFIEU, notre d�bat public exige des r�f�rences pr�cises, notamment quand il s?agit de donn�es statistiques. Alors, je vous demande de bien vouloir r�pondre � cette simple question : O� avez-vous trouver ces chiffres ? De quelle �tude, de quel rapport les avez-vous exhum�s ? J?ai cherch�, je n?ai rien trouv�. Pouvez-vous aujourd?hui, devant les repr�sentants de la diversit� parisienne, nous �clairer sur ce point ?

Face � ce flou artistique qui doit laisser songeur plus d?un Parisien et en attendant le d�bat sur le P.D.P. au d�but de l?ann�e prochaine, le groupe socialiste et radical de gauche veut une nouvelle fois, � l?occasion de ce d�bat sur les orientations budg�taires pour 2007, r�affirmer tout son soutien � la politique courageuse de rupture avec le tout-automobile que vous avez engag�e, Monsieur le Maire, avec Denis BAUPIN depuis cinq ans, tout-automobile qui, visiblement, rend l?opposition municipale si nostalgique !

Il s?est agi, en effet, pour la majorit� municipale, de r�pondre tout simplement � la demande de 75 % des Parisiens qui utilisent les transports en commun et d?op�rer un r�am�nagement de l?espace public conforme aux imp�ratifs d?une cit� moderne, comme l?ont d�j� fait de nombreuses autres villes europ�ennes. Nous avons ainsi mobilis� des moyens budg�taires cons�quents, en augmentation de plus de 50 % par rapport � la mandature pr�c�dente. Un de nos grands projets va se concr�tiser tr�s prochainement avec la mise en service du tramway des Mar�chaux sud en d�cembre. Nul doute que de nombreux Parisiens pourront rapidement appr�cier son utilit�, tout comme les Franciliens.

En outre, gr�ce � l?engagement des collectivit�s locales et tout particuli�rement de Paris au sein du S.T.I.F., l?offre de bus et de m�tro sera accrue d�s 2007, avec une augmentation des fr�quences sur certaines lignes de m�tro et la prolongation du service de nuit le samedi soir et les veilles de f�tes, comme le r�clamaient depuis longtemps les usagers.

Pour notre groupe, la fr�quence du passage des bus? je dis bien ?la fr�quence du passage des bus?, qui concerne les Franciliens comme les Parisiens, devra �tre un objectif prioritaire en 2007.

Solidaire, agr�able, r�nov�e, certes, mais aussi innovante et dynamique, telle est notre vision de Paris. L?actuelle Municipalit� s?est d?embl�e engag�e pour l?innovation au service de l?emploi et du rayonnement international de la Capitale. Qu?il s?agisse du financement de programmes de recherche dans le domaine m�dical ou du soutien aux trois p�les de comp�titivit�, la priorit� est claire : mettre Paris au c?ur des enjeux �conomiques de demain.

Les p�roraisons des �lus de l?opposition sur le pr�tendu d�clin �conomique de Paris sont d?une totale mauvaise foi, puisque, pour la premi�re fois, en 2005, la R�gion-Capitale est devenue la plus attractive d?Europe, avec l?implantation de 194 entreprises internationales dont - entendez, chers coll�gues - 139 � Paris m�me. Depuis trois ans maintenant, les cr�ations d?entreprise sont en forte progression dans notre ville qui recense 40 % du total de ces cr�ations en Ile-de-France.

Cette illustration des actions de notre collectivit� montre bien que tous les moyens sont mobilis�s pour mettre Paris en mouvement et pour faire face aux nouveaux d�fis �conomiques et sociaux.

Malheureusement, nous devons le signaler cette ann�e encore, ce volontarisme contraste avec le d�sengagement confirm� de l?Etat, un Etat qui, depuis quelques ann�es d�j�, laisse peser de fa�on croissante la charge de la solidarit� nationale sur les collectivit�s locales.

Les impay�s de l?Etat s?accumulent, la r�forme de la d�centralisation devenant un pr�texte pour abandonner les populations les plus fragiles. Le D�partement de Paris a d� assumer seul, en 2005, 52 millions d?euros au titre du R.M.I. qui repr�senteront 65 millions d?euros en 2006, autant de charges dont la compensation pr�vue par la Constitution se fait toujours attendre.

Soyons pr�cis : si notre collectivit� n?en avait pas assur� le financement, ce sont 10.000 Parisiens qui auraient �t� priv�s de leurs ressources vitales. Ce d�crochage de l?Etat ne peut plus durer.

Parlons aussi du futur contrat de projet Etat-R�gion qui concerne des r�alisations aussi importantes que les couvertures du p�riph�rique, les centres d?h�bergement d?urgence ou la r�novation des universit�s. Le Gouvernement a annonc� un engagement a minima, avec un financement du d�ficit de 500 millions d?euros pour l?Ile-de-France, avec une perte de moiti� du budget affect� au transport. Notre inqui�tude est grande devant un Gouvernement qui semble renoncer � pr�parer l?avenir des Fran�ais.

C?est dans ce contexte contraint que le groupe socialiste et radical de gauche s?inscrit pleinement dans les orientations budg�taires pour 2007 qui nous sont propos�es aujourd?hui :

- qu?il s?agisse des recettes, avec l?engagement � nouveau tenu de ne pas augmenter les taux d?imposition sur la dur�e de la mandature, la prudence souhaitable sur l?�volution des droits de mutation ou encore le renouvellement fructueux pour les finances de la Ville de nombre de concessions et de certains march�s ;

- et du c�t� d�penses, l?augmentation de 70 % de celles consacr�es au social depuis cinq ans, le doublement de l?investissement sur la dur�e de la mandature, les 100 millions d?euros suppl�mentaires vers�s au S.T.I.F. mais, a contrario, les 25 millions d?�conomies r�alis�es sur les d�penses de fonctionnement.

Autant le dire, le budget que nous voterons dans deux mois nous pla�t d�j�, car il nous confirme ce que nous savions d�j� : que le changement est plus que jamais � l??uvre � Paris.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Patrick BLOCHE.

La parole est � M. Didier BARIANI.

M. Didier BARIANI. - Monsieur le Maire, je pense que vous ne trouverez pas autant de po�sie � mon expression que vous en avez trouv� pour M. SARRE et M. BLOCHE, mais enfin !

J?ai �cout� tr�s attentivement et lu?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Essayez !

M. Didier BARIANI. - Je vais essayer ! Mais acceptez tous les modes de po�sie, alors !

J?ai lu et j?ai bien �cout� vos explications sur une d�claration, plus de politique g�n�rale, d?ailleurs, qu?une v�ritable communication sur les orientations budg�taires de la Ville.

Il y a plusieurs enseignements.

Le premier : c?est tr�s �vident, les �lections se rapprochent et la tentation de satisfaire tout le monde vaut soudain d�finition et mise en ?uvre de la politique publique. L?action et l?investissement en profondeur - allez, il faut le dire ! - c�dent la place � une distribution d?argent qui semble avoir pour seul objet de n?oublier personne. C?est formidable, la Ville de Paris s?occupe de tout et c?est parfois un vrai conte de f�e !

Votre communication a au moins le m�rite d?une certaine franchise ; elle annonce de fait la couleur : votre budget 2007 sera �lectoral ; mais c?est un fragile exercice de style.

Vous voulez faire, Monsieur le Maire, de la solidarit� un pilier central de l?action parisienne. C?est une vraie ambition, et d?ailleurs nous la soutenons. Mais alors il faut une vraie politique de la solidarit�.

Dire que Paris, comme vous le dites, a regagn� 19.400 habitants entre 1999 et 2004, apr�s en avoir perdu 191.000 de 1975 � 1999, tr�s sinc�rement, cela ne vaut en rien d�monstration.

Ce que vous d�crivez, c?est un renversement de tendance, mais quelle est votre analyse qualitative du processus ? Le d�clin d�mographique de la Capitale est la cons�quence de ph�nom�nes d?exclusion socio-�conomique qu?il faut enrayer. Les chiffres que vous nous annoncez sont justes, mais ils ne rendent pas compte d?une politique, ils en illustrent tout simplement le besoin.

Vous dites que la Ville de Paris, la Municipalit�, veut garantir la mixit� sociale, que c?est une des principales richesses de la Capitale. Mais, Monsieur le Maire, la mixit� sociale recule � Paris, elle n?existe pas vraiment. La mixit� sociale, ce ne sont pas des tentes aupr�s des immeubles haussmanniens. La mixit� sociale, il ne faut pas la garantir, mais il faut la recr�er � la faveur d?une politique hyper-volontariste dont vous ne parlez pas.

Nous avons souhait� reformuler la proposition, qu?il y ait une maison pour S.D.F. par arrondissement. C?est une proposition parmi d?autres. Vous dites qu?en somme tout va bien et qu?il suffit juste de garantir les choses. 27.000 logements sociaux, semble-t-il, � la fin de votre mandature, c?est mieux, dont acte. C?est l?�volution des choses, mais ce n?est pas suffisant. On est encore en dessous du seuil critique.

Non seulement cela ne garantit rien, contrairement � ce que vous semblez vouloir croire, mais c?est aussi insuffisant pour contribuer � la baisse des loyers dans Paris. On ne rel�ve pas v�ritablement le d�fi du logement �tudiant. C?est un probl�me dont nous avons tous parl� les uns et les autres, ce qui cr�e d?ailleurs des in�galit�s de fait. On n�glige, une fois de plus, je le redis, le logement interm�diaire qui concourt grandement � la mixit� sociale d?une ville. Enfin, vous surestimez le succ�s et l?impact du pr�t logement 0 % et vous ne remettez pas suffisamment de logements vacants sur le march� locatif.

Monsieur le Maire, ce que vous tentez de faire, c?est de nous d�crire, en quelque sorte, un monde enchanteur, mais pas vraiment la r�alit�. Sur les dangers de l?habitat insalubre, l?urgence qu?il y a � l?�radiquer, une action dans le temps, ce n?est pas une r�ponse suffisante. L?insalubrit� est imm�diatement dangereuse pour la sant� de ceux qui sont touch�s. Un plan pluriannuel, c?est bien mais cela ne suffit pas. Il faut des actions d?urgence, massives, d�finies et fond�es � partir d?un �tat des lieux dont vous ne dites pas un mot.

Bien s�r, il y a le n�cessaire rattrapage en faveur des quartiers d�laiss�s. C?est donc qu?il y en a encore. Monsieur le Maire, semble-t-il, le G.P.R.U va transformer cet �tat de fait, qui n?est pas satisfaisant, en un petit coin de paradis. La v�rit� oblige � dire que sur ce dossier vous restez assez vague. Voil� des quartiers qui, selon vos propres termes, cumulent les difficult�s �conomiques et sociales. Voil� des quartiers dont le cadre de vie est d�grad�. Voil� des quartiers en manque de services publics.

Votre politique, si c?est seulement la r�novation d?ensembles immobiliers sans que vous ne soyez plus pr�cis, si c?est seulement le financement ?d?adultes relais?, l?ouverture de deux points d?acc�s au droit, tr�s honn�tement, ce n?est pas suffisant. La situation que vous soulignez vous-m�mes, Monsieur le Maire, appelle un engagement d?une autre envergure. C?est peut-�tre un point dont je sais quelque chose parce que j?ai fait toutes mes �lections dans l?Est parisien depuis un quart de si�cle.

Quelle est, par ailleurs, votre politique de protection en faveur des femmes victimes de violence ? C?est un vrai probl�me sur lequel nous faisons des propositions. L?h�bergement, c?est bien, dont acte, mais c?est peut-�tre un peu court. O� sont les mesures de protection, o� sont les mesures d?accompagnement ? Pour garantir le droit des femmes, il ne faut pas juste donner de l?argent et faire de l?h�bergement. Il y a des situations face auxquelles ce sont de v�ritables r�seaux d?exfiltration qui doivent �tre mis en place pour soustraire les femmes � leurs agresseurs.

De tels dispositifs ne peuvent exister qu?� la faveur d?une politique claire, pr�cise et volontaire. Il faut �tre concret. Quelle lutte menons-nous contre les mariages forc�s, qui ont encore lieu � Paris, notamment, il faut bien le dire, dans la communaut� turque pour ne citer qu?elle ? Comment notre Ville peut �tre r�ellement un lieu de m�moire et d?int�gration si nous ne luttons pas directement nous-m�mes contre de telles violences ?

Votre propos sur l?aide sociale � l?enfance, quant � lui, souffre un peu des m�mes faiblesses. Il s?agit d?un des plus gros postes de d�pense de la collectivit�, mais vous ne renseignez jamais sur votre vision � ce sujet.

Vous dites m�me une phrase tout � fait �tonnante affirmant, je vous cite :?la mise en ?uvre des pr�conisations du sch�ma directeur de la protection de l?enfance permet d?am�liorer la qualit� du service rendu avec notamment un meilleur taux d?occupation des �tablissements d�partementaux, un recours accru au placement familial et la cr�ation d?une nouvelle r�sidence sociale?.

Monsieur le Maire, l?utilisation optimale des �tablissements ne dit pas grand-chose sur la qualit� des services rendus. Par ailleurs, quel est le rapport entre l?Aide sociale � l?enfance et les r�sidences sociales ? Sinc�rement, tout cela est confus. 280 millions d?euros (budget 2006) pour lesquels rien n?est d�fini de pr�cis. Sur des enjeux majeurs, la simple comptabilit� ne suffit pas, il faut, c?est vrai, une ambition politique. La pr�vention ne peut se r�sumer � l?action des centres de sant� et � un portail Internet.

C?est une politique qui doit �tre amplifi�e, elle doit mobiliser tout l?�ventail des services au contact direct des Parisiennes et des Parisiens. En la mati�re, il y a un imp�ratif de d�veloppement dont vous ne rendez pas compte. Il s?agit, je le rappelle, d?un fondement de la solidarit� dont vous affirmez par ailleurs vouloir faire le pilier central.

L?Allocation personnalis�e d?autonomie va dans le bon sens mais elle ne peut r�sumer la politique d?une ville comme Paris en faveur des personnes �g�es, en particulier en faveur des personnes d�pendantes et isol�es. L?ouverture de places dans une r�sidence et en centre d?accueil cela compte, mais vous posez-vous suffisamment dans votre communication la question de la vie et de l?accueil des personnes une fois qu?elles en franchissent le seuil ? C?est un autre probl�me.

La d�finition d?une politique ne peut pas s?arr�ter � la porte de l?�tablissement. Elle doit, selon nous, affirmer le r�le et la place des personnes �g�es dans la soci�t�. La fin de vie pose de vrais probl�mes auxquels nous devons apporter des solutions. Maintenant, on emploie le mot senior, c?est tr�s beau, mais d?une certaine mani�re c?est �viter de parler des souffrances physiques, des souffrances psychiques qui touchent les personnes �g�es et de la r�alit� de l?environnement hospitalier qui devient le leur.

Tout cela demande une r�flexion. Tr�s honn�tement, je trouve qu?elle n?est pas suffisamment entam�e. D?ailleurs, l?ambigu�t� de vos propos touche m�me l?insertion. Concernant l?�conomie sociale et solidaire, vous affirmez, je vous cite : ?la cr�ation de nouvelles structures d?insertion par l?activit� �conomique et de soci�t�s coop�ratives sera encourag�e?. Mais comment ? C?est � nous de le deviner. En l?esp�ce, je trouve que l?on en reste � l?affichage et je trouve que cela n?est pas suffisant.

Alors, vous voulez, Monsieur le Maire, pr�parer l?avenir de Paris. Je ne vous en conteste nullement la l�gitimit�. Vous �tes en place mais, une fois encore, que d?impr�cisions ! Vous vous r�f�rez � une �tude de l?A.P.U.R. publi�e en septembre dernier qui montre que les familles ne quittent plus Paris. Mais cela d�pend de quelles familles on parle. Les conclusions de l?�tude ne garantissent en rien la mixit� de la Capitale qui, dites-vous et je vous crois, vous tient � c?ur.

L?accueil des tout-petits, c?est tr�s bien. C?est tr�s important mais, l� encore, on suit une logique comptable, sans d�finir de politique. Quel est le taux d?encadrement des lieux d?accueil ? Quelles sont vos propositions en mati�re de formation des personnels dont la p�nurie est connue de tous ?

S?agissant des �coles - je vous l?avais d�j� dit lors du d�bat sur la rentr�e scolaire et je vous avais fait remarquer que ce n?�tait pas tr�s satisfaisant comme situation - il n?est pas pr�vue une r�elle formation pour les A.S.E.M. Le tourisme est un atout formidable pour notre collectivit� et vous n?en dites presque rien.

Quant au sport, valeur d?avenir � laquelle je suis, comme vous, profond�ment attach�, et aux �quipements sportifs, il y a de bons investissements dans vos propositions et d?autres beaucoup plus discutables. Je ne vais pas vous refaire l?antienne, vous connaissez ma position. Je ne suis pas s�r qu?il faille faire un grand stade de rugby � Jean Bouin. Je ne suis pas s�r que ce soit un bon investissement. Mon droit est d?exprimer quelque chose de diff�rent. Je pense que Charl�ty est inutilis�. Je pense que Max GUAZZINI est un type �patant qui fait des choses formidables avec le Stade fran�ais mais que c?est anormal de laisser Charl�ty vide d?occupants et qu?avec quelques modifications...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous savez bien que l?on ne peut pas jouer au rugby � Charl�ty, enfin !

M. Didier BARIANI. - J?y ai jou� au foot, c?�tait fait pour l?athl�tisme.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Au foot, pas au rugby.

M. Didier BARIANI. - On n?en parlera pas l� mais je vous ferai la preuve du contraire.

Enfin, Monsieur le Maire, ?Paris qui bouge?, parlons-en. On n?en sait pas encore plus sur le P.D.P. et sur ce que vous en pensez vraiment. Je vous lis au travers des articles de journaux mais je suis toujours dans l?interrogation sur ce que sera vraiment votre politique en mati�re de P.D.P.

En attendant, l?offre de transport en commun, nous le savons, est insuffisante. Un exemple, parmi d?autres car nous n?en parlons jamais : prendre le m�tro, c?est tr�s int�ressant si la s�curit� y est garantie. L?augmentation quantitative des moyens de transport en commun auquel le S.T.I.F. est attach� et que nous faisons ensemble, se double d?un probl�me, un probl�me de vraie s�curit�. Ce serait tr�s incitatif, pour un certain nombre de gens, en faveur de la r�gulation de la circulation automobile dans la Capitale si nous nous attachions � ce probl�me.

Trois lignes sur le bruit quand on sait que cela constitue la pr�occupation majeure des Parisiens et des Parisiennes, je trouve cela un peu court. Je vous rappelle qu?il s?agit d?une source principale de pollution. Il faudra m?expliquer comment vous mettez en ?uvre une politique centr�e sur l?am�lioration du cadre de vie qui ignore si manifestement cette dimension importante.

Si je vous ai bien entendu, vous �tudiez une mesure consistant � accorder une aide financi�re allant jusqu?� 400 euros pour des propri�taires occupants ou pour des bailleurs qui effectueraient des travaux d?isolation acoustique et thermique.

En d?autres termes, pas vraiment de politique, nul v�ritable plan de lutte contre le bruit et vous laissez l?initiative revenir aux propri�taires.

Puis, enfin, Monsieur le Maire, sans faire de d�magogie sur ce probl�me, mais en �tant s�rieux, � quand une nouvelle campagne sur la propret� ? En ce domaine, il y a des in�galit�s criantes entre les quartiers et les arrondissements. Je peux vous l?assurer de visu.

En assurant la propret� de certains et en d�laissant les autres, il me semble qu?il y a une politique qui ent�rine des in�galit�s contre lesquelles elle pense lutter.

Le groupe U.D.F. n?est pas compl�tement dupe. Alors que nous nous rapprochons des �ch�ances �lectorales - et c?est votre r�le -, vous voulez nous faire croire que tout va bien en somme et que chacun trouve sa place dans une ville qui assure aux uns et aux autres la qualit� de vie. Dont acte.

Naturellement, ce n?est pas l?exacte v�rit�. Vous restez particuli�rement discret, puisque vous dites que vous ne voulez pas faire de recours suppl�mentaire � l?imp�t.

Vous restez discret sur les 850 millions d?euros de droits de mutation que vous percevez en raison de la flamb�e des prix de l?immobilier.

Nous avons souhait� et nous souhaitons � nouveau que ces droits de mutation permettent de financer une aide aux primo-acc�dants, sous un plafond de ressources.

Voil�, Monsieur le Maire, ce que je voulais vous dire sur les paradoxes de votre communication qui deviennent assez visibles.

Quant � nous, � l?U.D.F., modestement, nous nous attacherons aux vrais besoins oubli�s et que j?ai cit�s, que masque difficilement d?ailleurs ce plaidoyer ?pro domo?.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Union pour la d�mocratie fran�aise et U.M.P.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il reste moins de trois minutes pour M. LAFAY. Tout � l?heure, vous y veillerez. Je vous informe.

La parole est � M. DUTREY.

M. Ren� DUTREY. - Les orientations budg�taires soumises � notre Assembl�e ce matin sont marqu�es par un investissement soutenu et un fonctionnement contraint.

En mati�re d?investissement, la politique de notre Municipalit� est d?une remarquable intensit�. La p�riode qui s?ouvre aujourd?hui va nous permettre de voir enfin appara�tre le fruit de ces investissements. Les inaugurations de logements sociaux, de cr�ches, d?�quipements sportifs ou de jardins ont d�j� commenc� � se succ�der.

L?effort en mati�re d?investissement dans le budget dont nous d�battons ce matin sera maintenu, c?est une excellente nouvelle.

Bien s�r, en tant qu?�lus �cologistes, nous aurions souhait� voir se concr�tiser de nombreuses mesures qui n?ont pu �tre mises en place pendant cette mandature : la pr�figuration d?un grand plan de d�veloppement des �nergies renouvelables, le lancement d?un plan pluriannuel pour la pr�servation du logement social de fait ou l?annonce d?un programme de cr�ation de logements sociaux en secteur diffu et un plan de lutte contre la mis�re, qui marqueraient cette fin de mandature.

Malheureusement, il faudra certainement - et si la gauche reste majoritaire � Paris - attendre la mandature 2008-2014.

Un seul domaine est marqu� par un projet qui pr�figure r�ellement l?avenir, celui des transports, avec l?augmentation pr�vue de la participation au S.T.I.F.

Le prochain budget trace, au travers d?un certain nombre de mesures, les lignes d?une politique � long terme en faveur des transports en commun, tout en mettant en place les moyens de fonctionnement n�cessaires d�s aujourd?hui.

On peut �tre satisfait des orientations en la mati�re, m�me si ce budget ne prend en compte que les mesures d�j� d�cid�es sans anticiper sur celles que nous souhaitons voir mises en ?uvre d?ici � la fin de l?ann�e 2007 : augmentation de l?offre encore plus importante pour le m�tro ; mise en place de la tarification horaire ; tarifications sociales.

Nous aurions d?ailleurs bien tort d?infl�chir notre politique en la mati�re. Les derniers sondages, notamment celui du ?Journal du Dimanche? de ce week-end, n?auront �chapp� � personne. Contrairement � ce que certains laissaient entendre, les Parisiens soutiendraient la politique de transport port�e et d�fendue par le groupe ?Les Verts? au sein de la majorit� et ce, en pleine p�riode de travaux.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne sers � rien dans tout cela ? C?est une ?uvre collective.

M. Ren� DUTREY. - Vous respectez la tradition qui est de me couper � chaque intervention.

Et ceci, en pleine p�riode de travaux. Nous sommes bien au sein de la majorit�, Monsieur le Maire.

On trouve les soutiens � cette politique parmi les ouvriers et les employ�s et dans les arrondissements populaires et d�tracteurs dans les arrondissements de l?Ouest et parmi les patrons.

Cela contredit de mani�re cinglante les accusations qui nous avaient �t� faites. Eh oui, Mesdames et Messieurs les d�fenseurs de l?automobile, les employ�s et les ouvriers parisiens ne roulent pas en 4x4 Chevrolet ; ils savent tr�s bien qui d�fend leur droit � la mobilit�.

Concernant le fonctionnement, on nous explique, depuis plusieurs ann�es, que les red�ploiements d?effectifs peuvent avantageusement remplacer la cr�ation de postes. Avec plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires, les marges de man?uvre �taient sans doute importantes. Nous ne pouvons que souscrire � l?id�e qu?il faut mieux organiser pour am�liorer le service des Parisiens et des Parisiennes.

Mais quand on examine le rapport entre les charges de personnel et les recettes de fonctionnement, on voit que celui-ci apr�s avoir progress� entre 2001 et 2002, n?a cess� de baisser depuis. En 2004, il �tait revenu au niveau de 2001, soit 31,6 %. Pour 2005, le voil� qui baisse encore d?un point pour atteindre 30,5 %.

Dans la d�cision modificative que l?on vous proposera tout � l?heure d?adopter, la seule partie du budget qui n?est pas ajust�e aux besoins est celle du personnel. C?est normal dans ce domaine. A Paris, on ajuste trop souvent le budget aux besoins. On prend le budget comme une contrainte ind�passable.

Cela a une cons�quence directe sur le fonctionnement des services. Dans de tr�s nombreux domaines, malgr� les importants investissements r�alis�s, en particulier les nouveaux �quipements, le service n?est pas � la hauteur des attentes : probl�me d?amplitude d?ouverture de certains �quipements, dans les gymnases, maisons des associations, parcs et jardins ; manque d?encadrement des plus jeunes dans les cr�ches, les go�ters r�cr�atifs, les cr�neaux sportifs.

Qui plus est, les personnels travaillent souvent dans de mauvaises conditions et les tensions sont de plus en plus palpables.

Pourquoi ne pas permettre aux Parisiens de tirer tout le b�n�fice du travail et de ces investissements que nous avons accomplis ensemble. Cela donne parfois l?impression d?�tre aux commandes d?un splendide TGV qui roulerait � 20 kilom�tres heure.

Du c�t� des recettes, les droits de mutation vont, cette ann�e, �tre encore en forte progression par rapport � l?an dernier. La d�cision modificative qui sera propos�e au vote de ce Conseil les r��value en hausse de 110 millions d?euros. D�j� pr�vus � 820 millions d?euros, ils se fixeront sans doute, fin 2006, entre 850 et 900 millions d?euros.

Les droits de mutation sont une recette pour notre collectivit�. Pourtant, ils sont le fruit d?une sp�culation galopante qui exclut chaque jour de nouveaux Parisiens de l?acc�s au logement. Le groupe ?Les Verts? continue de penser que le fruit de la sp�culation devrait servir en priorit� � lutter contre les causes de celle-ci. Rappelons que le compte foncier ne repr�sente qu?un huiti�me du montant des droits de mutation.

Les 100 millions d?euros pr�vus pour 2007, pour les pr�emptions, sont � l?�vidence tr�s insuffisants pour lutter contre la sp�culation fonci�re, m�me si nous b�n�ficierons d?un report de 2006.

Nous comprenons d?autant moins l?autolimitation, notamment en mati�re de fonctionnement, que les marges de man?uvre financi�res existent. La vente des parts de la S.A.G.I. et de logements � la S.A. H.L.M. ?La Sabli�re? rapporte � la Ville pr�s de 180 millions d?euros. Certes, sur cette manne, 70 millions d?euros viennent abonder le compte foncier pour permettre la pr�emption au profit du logement social.

Mais, dans le m�me temps, 100 millions d?euros viennent r�duire la pr�vision des recours � l?emprunt. Pourquoi alors que l?on voit que les besoins sont �normes ?

Pour le budget 2007, nous voulons qu?un effort significatif soit fait en mati�re de cr�ation de postes, tant en ?front office? qu?en ?back-office? comme nous le pr�cisera V�ronique DUBARRY, tout � l?heure.

Enfin, sur les autres ressources, issues des partenariats public/priv�, des ventes des actifs ou des ren�gociations de redevances de concession, loin de d�fendre un point de vue id�ologique, nous nous interrogeons sur la pertinence pour la Ville de rechercher syst�matiquement � maximiser ces ressources.

Cette d�marche que l?on pourrait qualifier de dogmatique a malheureusement souvent pour cons�quence de limiter les possibilit�s d?action de la puissance publique, voire des cons�quences contraires aux politiques men�es � bon renfort de financements publics.

Je ne voudrais pas finir cette intervention sans r�agir aux d�clarations dans la presse des maires d?arrondissement de l?opposition. Ils demandent plus d?argent pour les arrondissements les plus ais�s, contestent l?id�e qu?il faut faire plus pour ceux qui ont moins. Ils sont pour la diminution des imp�ts, mais il faut quand m�me que l?argent public profite de pr�f�rence aux plus ais�s.

Ils sont, l�, compl�tement coh�rents avec le Gouvernement en place qui r�duit l?imp�t sur la fortune et distribue les aides aux patrons plut�t qu?aux salari�s.

Mesdames et Messieurs, merci de nous rappeler qu?en politique, droite et gauche, cela a toujours un sens.

Malgr� tout, je pourrais �tre amen� � vous donner un conseil. Premi�rement, de trouver des propositions en mati�re de transport car, pour l?instant, j?ai l?impression que votre programme est d�sesp�r�ment vide en la mati�re.

Puis, peut-�tre celle d?�couter l?analyse de Pierre LELLOUCHE chez ARDISSON, le 28 janvier 2006, qui parlait du futur candidat � l?U.M.P. aux primaires. Pierre LELLOUCHE disait alors : ?Si vous voulez, le probl�me que nous avons dans cette primaire, c?est que le gros des candidats provient du 16e arrondissement et des arrondissements de l?Ouest parisien. Si on se fait plaisir en d�signant le maire des huit arrondissements de droite, bien s�r, Fran�oise de PANAFIEU sera parfaite. Mais pour aller reconqu�rir l?Est parisien et expliquer � des �lecteurs de gauche et aux jeunes que nous sommes porteurs d?un projet d?avenir, moderne, il n?est pas s�r qu?elle soit la meilleure candidate?.

Je crois que cette analyse r�sume exactement ce qui s?est pass� ce matin.

Enfin, et pour terminer, vous avez justement protest�, Monsieur le Maire, contre le d�sengagement de l?Etat et la violation de la Constitution en la mati�re, qui pr�voit la compensation financi�re des d�centralisations.

Mais comment s?en �tonner de la part d?une formation politique dont le Pr�sident, actuel Ministre de l?Int�rieur, candidat � devenir le premier magistrat de France, bafoue sans complexe le principe de s�paration des pouvoirs, de l?ind�pendance de la justice ? Non, d�cid�ment nous ne partageons pas les m�mes valeurs.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Jean VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, les orientations que vous nous proposez pour le septi�me budget de cette mandature sont sans ambigu�t�. Il s?agit pour 2007 de poursuivre et d?amplifier les actions qui depuis 2001 ont �t� les priorit�s de notre majorit� municipale. Vous avez raison de mettre en relief le travail accompli : c?est une v�ritable rupture qui s?est op�r�e avec les politiques pass�es de la droite parisienne, faites de discriminations, de s�gr�gations aussi bien sociale, �conomique que de territoire.

Agir pour que tous les Parisiens soient �gaux devant l?offre de service public et que tous voient leur qualit� de vie s?am�liorer supposait de rompre avec le client�lisme et le m�pris dans lequel ont �t� laiss�s des milliers de Parisiens. Les actions que nous avons men�es n?ont rien de virtuel. Elles sont d?ores et d�j� bien visibles et 2007 sera une ann�e o� de nombreuses livraisons d?�quipements, mais aussi de nouvelles innovations sociales, viendront compl�ter les actions d�j� engag�es.

Ces actions sont toutes orient�es vers un m�me objectif : tous les Parisiens doivent pouvoir vivre leur ville dans la dignit�, dans un environnement de qualit�, pouvoir acc�der � un logement, � des �quipements de proximit�, quel que soit son arrondissement.

Je reviendrai dans un instant sur quelques aspects du bilan mais je dois dire que ce que j?ai entendu ce matin du c�t� de la droite est affligeant. Je connaissais la droite arrogante, m�prisante � l?�gard du peuple parisien, pr�te � tout pour garder la main sur Paris, travaillant inlassablement � vider Paris de ses forces vives et de sa diversit�, n?accordant que la portion congrue dans ses budgets d?alors � la vie quotidienne de ses habitants ; mais ce que j?ai entendu ce matin d�passe l?entendement. J?avoue que j?h�site encore : est-ce de la c�cit� d�fensive ? Est-ce la bonne vieille m�thode Cou� ? Ou est-ce plut�t, et je crois que c?est cela, des aboiements d?opposants tentant de faire oublier des d�cennies de pouvoir catastrophiques ?

Permettez-moi, dans ce contexte, de revenir sur quelques actions fortes qui t�moignent que depuis 2001, le temps de l?action pour la solidarit� et l?am�lioration de la qualit� de vie de tous ont �t� au coeur des engagements concrets de notre majorit� municipale.

D?abord le logement : alors que pas une s�ance ne se passe depuis 2001 sans que toute op�ration de logement social ne soit combattue par la droite, et cela a encore �t� le cas aujourd?hui dans ce qu?a dit Mme de PANAFIEU, voil� la r�alit� des faits : en cinq ans, 18.622 logements sociaux ont �t� financ�s dont 11.200 livr�s. Depuis 2001, pas une ann�e n?�tait en dessous d?un financement d?au moins 3.500 logements, avec depuis 2004 des efforts accentu�s pour atteindre les 4.000 puis 4.500 logements. Et nous n?avons pas renonc� � ce que vous nous annonciez pour l?ann�e 2007, le financement de 5.000 logements sociaux. Alors que la droite, quant � elle, n?en finan�ait que 7.524 entre 1996 et 2000 avec le triste record de l?ann�e 1998 o� seulement 681 logements sociaux �taient affich�s au compteur.

La chasse � la diversit� sociale organis�e par la droite a eu des effets d�vastateurs. C?est ainsi que Paris a perdu pr�s de 171.000 emplois ces 10 derni�res ann�es, que 900.000 m�tres carr�s de locaux d?activit� ont �t� livr�s aux promoteurs et transform�s en logements de standing et lofts entre 1990 et 1999.

Quant au d�peuplement, Paris a perdu 26.500 habitants dans la m�me p�riode et plus de 171.000 depuis 1975. Je dois dire � Mme de PANAFIEU que lorsqu?elle s?�meut du Paris ?des plus ais�s et des plus aid�s?, elle ne fait que condamner les pratiques et les actions qui �taient les siennes sous la pr�c�dente mandature.

Madame, les quartiers les plus pauvres de Paris que vous stigmatisez, c?est vous qui les avez fa�onn�s. Et notre majorit� municipale travaille depuis 2001 � enrayer le ph�nom�ne, m�me si mon groupe consid�re que des actions plus fortes devraient �tre entreprises. Vous ne faites que condamner vos propres actions du pass�, ch�re Madame. Ce que vous ne d�tes pas aux Parisiens et aux Parisiennes, c?est que votre ambition est de renouer avec ce Paris in�galitaire et �go�ste.

Dans le cadre de la solidarit� avec les Parisiens en difficult�, l� aussi les r�alit�s sont t�tues. Depuis 2001, le budget consacr� � la solidarit� a progress� de 70 %. Nous sommes pass�s d?actions symboliques � caract�re caritatif � un v�ritable travail pour le droit � la dignit� pour tous : 460 nouvelles places d?accueil pour les sans abri dont plus de la moiti� sont d�j� ouvertes, 1.604 places d?accueil sont r�habilit�es. Ce sont des actions qui sont men�es par la Municipalit� alors qu?elles sont du ressort de l?Etat.

Nous avons aussi redonn� toute sa place aux familles parisiennes. Par exemple, pour la Petite enfance, les places d?accueil nouvelles et ouvertes sont d?ores et d�j� de 3.212 et l?objectif est bien d?atteindre les 5.200 places nouvelles d?ici � la fin de la mandature. Depuis 2001, ce sont 100 �tablissements nouveaux qui ont �t� cr��s. Il faut rajouter aussi les 26 �coles neuves qui ont �t� livr�es alors qu?� peine 12 l?�taient sous la pr�c�dente mandature. La place des familles, des enfants dans la Capitale, constitue une des priorit�s essentielles de la Municipalit�. Ce qui est entrepris depuis 2001 ne l?avait jamais �t� pendant des d�cennies.

En mati�re de d�placement, c?est la premi�re fois qu?un Maire de Paris prend avec courage la d�cision de redistribuer l?espace public avec une pr�pond�rance en faveur des transports collectifs et des circulations douces. L?ann�e 2007 sera celle de la mise en service du tramway ; il facilitera les d�placements des habitants du Sud de Paris mais aussi des communes voisines.

Certes, il faut encore consid�rablement investir dans les transports collectifs, si l?on veut d�velopper encore cette politique. Mais qui bloque ? Le Gouvernement qui r�duit de 40 % sa part dans le contrat de projet en mati�re de transports en commun. C?est une r�alit� que vous ne pouvez pas nier.

Enfin, le renouvellement urbain, et donc l?am�lioration du cadre de vie de milliers de Parisiens, sont des objectifs incontournables pour une municipalit� arc-bout�e sur la qualit� de vie de toutes et de tous. Soixante-douze op�rations d?am�nagement sont en cours ou d?ores et d�j� engag�es concernant plus de 900 hectares.

Et vous avez tout de m�me beaucoup de culot, excusez-moi le terme, de nous parler des bureaux de La D�fense quand on sait que c?est le Gouvernement, et notamment M. SARKOZY, qui les propose au m�pris du r��quilibrage Est-Ouest. C?est une r�alit� l� aussi.

Alors, les actions engag�es depuis 2001 traduisent toutes la volont� de construire un Paris solidaire, un Paris qui bouge et qui veut faire de la diversit� de sa population un atout d?avenir. Jamais Paris n?avait autant boug� en une mandature. 2007 ne d�rogera pas � ces ambitions et bien s�r, nous continuerons � les soutenir.

Vous indiquez � juste titre qu?il s?agira de poursuivre la solidarit� dans un contexte �conomique national o� la pr�carit� progresse et o� de plus en plus de Parisiens, y compris des classes moyennes, ont des difficult�s � vivre d�cemment. Il s?agira donc de soutenir les familles, comme vous le dites vous-m�mes, Monsieur le Maire, que ce soit en mati�re de logement, d?aides diverses, d?acc�s � l?emploi dans un cadre de vie am�lior�. Plus d?un milliard d?euros seront consentis en faveur des investissements pour poursuivre l?offre d?�quipements et de services nouveaux. Un tiers du budget de notre collectivit� sera en 2007 consacr� aux d�penses sociales.

Ce sont bien s�r des orientations auxquelles nous souscrivons pleinement. Elles sont d?autant plus n�cessaires que nombreux sont les Parisiens qui doivent faire face � des conditions de vie aggrav�e sous les effets des politiques �conomiques et sociales men�es par le Gouvernement. Nous n?agissons pas dans un environnement serein et les attaques gouvernementales ont de graves r�percussions sur les finances locales et sur nos propres actions d?innovation sociale. Nous sommes face � une loi du march� qui fabrique de plus en plus d?in�galit�s territoriales et une polarisation de la soci�t� parisienne tr�s inqui�tante.

Les actions entreprises par notre majorit� ont pour objectif de lutter contre ces ph�nom�nes. Les efforts engag�s sont cons�quents, mais vous connaissez, Monsieur le Maire, notre appr�ciation sur l?ampleur du ph�nom�ne sp�culatif et notre volont� d?y r�sister plus efficacement. Nous avons la conviction qu?il faut davantage de logements publics pour r�pondre aux 103.000 demandeurs de logements sociaux, � ceux qui vivent dans des habitats indignes, aux exclus du droit au logement mais aussi pour stopper l?�viction des m�nages parisiens qui concerne une bonne partie des classes moyennes.

La d�monstration est faite que les cr�dits du compte foncier, consacr�s aux acquisitions en faveur du logement social, nous ont permis d?�tre plus dynamiques sur ce type d?action. La progression r�guli�re des moyens d�volus � cette action depuis 2004 t�moigne que nous avons eu raison de pers�v�rer. Le compte foncier doit devenir un v�ritable outil pour un meilleur contr�le des mutations en contraignant davantage la sp�culation immobili�re.

Faut-il se satisfaire des 100 millions d?euros que vous annoncez alors que nous aurons fini l?ann�e 2006 � 195 millions d?euros d�di�s aux acquisitions ? Nous ne le pensons pas. Nous consid�rons au contraire qu?il faut se saisir de l?ann�e 2007 pour �largir nos moyens d?action.

Le compte foncier doit donc �tre davantage aliment� par les fruits de la sp�culation immobili�re. Pour ce faire, nous souhaitons que les recettes issues des droits de mutation ne soient pas minor�es au budget primitif 2007.

Une derni�re pr�occupation assez r�currente pour mon groupe : les d�penses de fonctionnement n�cessaires � une r�ponse de qualit� aux besoins des Parisiens. Je veux ici �voquer les moyens humains consacr�s � nos politiques d?innovation sociale et de d�veloppement d?�quipements nouveaux.

Incontestablement, une dynamique r�elle s?est engag�e pour mieux r�pondre aux besoins. 6.722 postes ont �t� cr��s, dont un tiers ont permis de r�sorber l?emploi pr�caire, un tiers pour compenser l?am�nagement et la r�duction du temps de travail et un dernier tiers pour assurer le fonctionnement des �quipements nouveaux.

Nous souhaitons vivement que l?ann�e 2007 soit l?ann�e d?une am�lioration sensible quant au fonctionnement des services. Je pense plus particuli�rement aux affaires sociales, aux parcs et jardins et � la propret�.

Nous avons � faire face � une population fragilis�e qui ne cesse � Paris de progresser. Depuis le budget modificatif 2002, je n?ai eu de cesse avec mes coll�gues du groupe communiste de vous alerter sur la situation que vivent les travailleurs sociaux, assistantes sociales ou personnels de vie aupr�s des personnes isol�es.

Certes, des am�liorations ont �t� enregistr�es mais les personnels sociaux vivent dans des conditions de travail tr�s difficiles. Sans nier les difficult�s de locaux, de recrutement, nous consid�rons que ces populations m�ritent une solidarit� exemplaire de notre collectivit�. Et ce qui a �t� entrepris pour faire face � la p�nurie des auxiliaires pu�ricultrices peut et doit �tre fait pour favoriser le recrutement d?aides soignants pour les personnes �g�es et de travailleurs sociaux pour l?Aide sociale � l?enfance.

Dans les services sociaux d�concentr�s, les assistantes sociales sont dans une situation critique telle qu?elles ne sont pas en situation de suivre et d?accompagner l?ensemble des personnes en d�tresse. Ces personnels m�ritent d?�tre �paul�s par notre collectivit� afin de leur permettre d?agir plus efficacement. Ce sont des secteurs tr�s sensibles sur lesquels nous souhaitons que des am�liorations soient apport�es en 2007.

Dans le domaine des parcs et jardins, il y a une r�elle dynamique d?offres nouvelles d?espaces verts qui n�cessitent des entretiens et pour lesquels nous restons � effectifs constants.

Au niveau des �quipements de d�mocratie de proximit�, l� encore de nouvelles maisons des associations sortent de terre et nous red�ployons les effectifs actuels des sites existants, ce qui risque fortement de changer la conception m�me de ces maisons.

Ces appr�ciations, Monsieur le Maire, sont r�solument tourn�es vers une recherche d?efficacit� renforc�e des actions prioritaires qui sont les n�tres depuis 2001. C?est en ce sens que nous souhaitons r�solument qu?elles soient prises en compte lors de notre prochaine discussion budg�taire.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole est � M. GALLAND.

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, persevere diabolicum.

Il est vrai, Monsieur le Maire, que vous �tes remarquablement pers�v�rant sur ce que je crois personnellement �tre des choix erron�s.

Votre pers�v�rance s?est manifest�e dans un domaine sur lequel il est vrai que vous avez tenu vos engagements depuis le d�but de la mandature : la stabilit� des taux. Cependant, elle a une cons�quence : c?est l?explosion de l?endettement qui a augment� de 55 % depuis votre �lection. Les �lecteurs jugeront.

Ce que vous dites en g�n�ral nous interpelle naturellement. Je constate que vous �tes r�confort� par l?environnement �conomique national et que vous n?avez pas r�it�r� vos d�clarations du 17 octobre 2005.

(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Que disiez-vous sur les orientations budg�taires 2006 ? ?Elles s?inscrivent dans un environnement national extr�mement pr�occupant : aggravation de la situation sociale et �conomique, stagnation du ch�mage � un niveau �lev�?.

Vous �tes donc beaucoup plus optimiste que l?ann�e derni�re.

De m�me, toujours sur le plan �conomique, j?ai �t� tr�s int�ress� par votre interview et votre aveu au journal ?La Tribune?. Celui-ci �tait en date du 27 mars 2006. Vous disiez : ?Il faut �tre vigilant. Tout est question d?�quilibre car pendant que des si�ges sociaux s?installent en proche banlieue??, quel aveu !

Comment s?en �tonner, Monsieur le Maire ? Nous n?avons pas les bases d?une dynamique �conomique. Sur les soci�t�s de plus de 5.000 m�tres carr�s, deux partent de Paris pour une seule qui y entre.

En 2005, pour les grandes entreprises, Paris n?a pas gagn� un m�tre carr�, Paris a perdu 220.000 m�tres carr�s.

Apr�s La D�fense, l?Ouest parisien, les lieux d?attraction et d?installation des grandes et moyennes entreprises se situent � Saint-Denis, Aubervilliers, Montreuil, Charenton, Gentilly, Colombes, Arcueil et toujours Issy-les-Moulineaux.

Entre 2000 et 2005, nous avons perdu 225 millions d?euros de taxe professionnelle. Voil� qui est r�v�lateur et extr�mement inqui�tant, s?il en est, d?une migration des entreprises vers l?ext�rieur de Paris.

Est-ce que tout cela serait d� � des contraintes fonci�res, comme vous le dites ? Que nenni ! Il s?agit de la logique de votre politique - le d�bat sur la Z.A.C. ?Seine Rive gauche? en �tait un �clairant r�v�lateur, il y a quelques ann�es - et de votre autisme sur nos propositions constantes d?am�nagement social, qualitatif, �conomique de la Ville au travers de couvertures structurantes des voies S.N.C.F. Il s?agit de 214 hectares de potentiel.

M. BAUPIN et ses amis n?en veulent pas, et finalement, Monsieur le Maire, vous non plus. Cependant, vous aviez accept� de voter un voeu des non-inscrits le 12 juin dernier, je cite, sur l?�tude syst�matique des possibilit�s de couverture du p�riph�rique et des voies ferr�es. Nous l?attendons.

Cela tombe tr�s bien, c?est ce que vous avez pr�vu de faire. C?est ce que vous disiez au groupe U.M.P. dans votre intervention liminaire.

Un non-inscrit a 3 minutes, je dois me concentrer. J?ai donc choisi la dynamique �conomique.

J?aurais pu aussi vous parler de la politique du logement qui abandonne les classes moyennes. J?aurais pu vous parler de la hausse constante de votre budget avec la Pr�fecture de police sans avoir les moyens d?un minimum d?action politique. J?aurais pu aussi vous parler de la propret�.

Ce sera ma conclusion, Madame le Maire, car je me contenterai de citer textuellement votre communication sur les orientations budg�taires de la Ville et du D�partement de Paris pour 2007 : ?Le projet de budget 2007? dites-vous textuellement ?d�gagera des cr�dits n�cessaires pour doter des services des moyens humains et mat�riels permettant de parvenir � une situation enfin satisfaisante dans tous les quartiers de Paris?.

?Enfin, satisfaisante? ! Si ce n?est pas un aveu d?�chec, cela y ressemble, Madame le Maire, fortement !

Sur ce sujet, nous sommes en plein accord avec vous, Madame le Maire, la propret� � Paris n?est clairement pas satisfaisante et nous ne pouvons que souhaiter que ce septi�me budget sous votre responsabilit� puisse enfin, enfin, enfin l?am�liorer.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Bien.

Je donne la parole � M. GOASGUEN.

M. Claude GOASGUEN. - Merci, Madame le Maire.

Puisque le Maire de Paris a quitt� la s�ance, je voudrais que vous lui fassiez passer le message suivant en guise d?information sur les effets oratoires qui l?am�nent quelquefois un peu loin.

Il nous a parl� tout � l?heure de l?entretien qu?il aurait eu avec M. ARNAULT qui aurait soi-disant propos� � l?ancienne Municipalit� la structure qui va �tre mise en place, je l?esp�re, dans les ann�es � venir.

Nous avons v�rifi� et bien entendu, il n?en est rien. Il n?en est rien pour une raison tr�s simple d?ailleurs, c?est que Bernard ARNAULT qui est propri�taire avec L.V.M.H. du Jardin d?acclimatation, comme vous le savez, dispose comme sous concession du bowling attenant et que cette sous concession s?est arr�t�e en 2004 et que, par cons�quent, comme sous conc�dant et comme propri�taire, Bernard ARNAULT n?a jamais envisag�, avant cette date au moins, de faire une structure qui soit diff�rente.

Mais il est vrai que le Maire de Paris a tendance � aller vite en besogne dans les annonces. J?ai vu derni�rement d?ailleurs que c?�tait lui qui avait fait lever le classement que vous aviez install� sur la piscine Molitor, alors qu?il n?en est rien puisque c?est la modeste action des �lus d?opposition qui y est parvenue. Et j?ai m�me lu en plus...

Eh oui, vous placez le classement et puis ensuite, vous vous attribuer...

J?ai m�me lu que M. LAGARD�RE �tait intervenu sur Molitor. Renseignements pris, il semble que vous ayez peut-�tre devanc� les d�sirs de M. LAGARD�RE parce que lui-m�me n?est pas du tout au courant des d�marches que vous avez men�es sur Molitor. Donc, par cons�quent...

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Monsieur GOASGUEN, cessez de r��crire l?histoire : tout vous serait d� et rien ne serait d� � l?action du Maire de Paris et cette Municipalit�.

M. Claude GOASGUEN. - On ne r��crit pas l?histoire. Oh non ! Cela, c?est l?avenir. C?est vous qui parlez de l?histoire.

Alors essayez de donner des informations?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Continuez votre propos.

M. Claude GOASGUEN. - Non, je ne le continue pas, je le commence parce c?�tait une rectification sur les propos pr�c�dents.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Non, vous le continuez.

M. Claude GOASGUEN. - Non, je le commence. Et c?est comme �a. Et le commence d?une mani�re tr�s simple, avec des chiffres qui viennent d?une �tude du cabinet Experian que vous n?avez pas �voqu�e dans la communication.

Les chiffres concernent l?orientation de Paris :

- 194 implantations d?entreprises �trang�res en Ile-de-France, l?ann�e pass�e ; z�ro � Paris ;

- Marne-la-Vall�e - La D�fense, 2 millions de m�tres carr�s de bureaux pr�vus sur les 10 ans ;

- probablement une explosion des bureaux dans la Seine-Saint-Denis ;

- 4.459 d�faillances d?entreprises en 2005 ;

- 2.256 cr�ations d?entreprise dans la m�me p�riode.

Des entreprises que vous n?aidez pas, un d�veloppement �conomique qui est asth�nique. A Paris, le Nord, l?Est et le Sud enregistrent toujours des taux de ch�mage plus importants que l?Ouest et le Centre.

Et le ch�mage, parlons-en : augmentation du taux de ch�mage � Paris par rapport au reste de l?Ile-de-France et au reste de la France. M�me si vous signalez une am�lioration, nous restons tr�s largement au-dessus de la moyenne nationale et francilienne.

Le nombre de ?R.M.istes? - puisque vous criez au R.M.I. en permanence - est aussi significatif d?une d�faillance sociale : pr�s de 69.000 ?R.M.istes? en 2006 contre 42.000 en 2005.

Je vous entends parler d?orientation, de Paris attractif, alors que le cabinet en question, ?Experian?, qui est un cabinet tr�s s�rieux, dit : ?L?�volution du taux de croissance du produit parisien est inf�rieur � celui de la R�gion et des d�partements qui l?entourent. L?�cart soulign� atteindra 3 % entre la Capitale les Hauts-de-Seine de 2006 � 2016?.

Vous �tes bien mal plac� pour nous parler d?une orientation euphorique. D?ailleurs, tr�s franchement, on doit reconna�tre une chose, c?est que, d?orientation, vous n?en avez pas.

Je voudrais souligner quand m�me, tr�s rapidement pour respecter mon temps de parole, deux d�faillances.

La premi�re, c?est l?universit�, l?universit� dont vous avez le culot, dans une d�claration r�cente, de vous attribuer la paternit� : ?11 octobre, DELANO� se f�licite de l?investissement de la Mairie de Paris sur Paris VII et sur la Z.A.C.?, alors que tout le monde sait que cette universit� Paris VII a �t� cr��e par le comit� ?U3M?, cr�� dans la p�riode pr�c�dente, et dont vous vous attribuez la paternit�.

JOSPIN n?est pas DELANO�, que je sache ! Par cons�quent, quand vous parlez de la mairie, vous parlez de la Mairie de Paris. La Mairie de Paris qui a investi sur ?U3M? n?est pas la v�tre ! Alors dispensez-vous de vous attribuer ce que vous n?avez pas fait.

D?autant plus?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

D?autant plus sur l?universit�?

Oui, il n?y a que la v�rit� qui f�che ! C?est comme �a ! D?autant plus qu?aujourd?hui, si vous avez ouvert un journal du matin, vous avez vu dans quel �tat se trouvent les universit�s parisiennes.

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Attendez ! Et avec 900 millions d?euros de droit de mutation que vous touchez les mains dans les poches, sans rien faire, vous n?avez pas trouv� un kopeck pour aider les universit�s parisiennes qui sont les plus d�favoris�es de France.

Il ne vous est m�me pas venu � l?id�e que les universit�s parisiennes pouvaient justifier �ventuellement une manne financi�re.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La Ville de Paris d�pense plus pour les universit�s que l?Etat et la R�gion r�unis. Je crois que ce chiffre m�rite d?�tre rappel�.

M. Claude GOASGUEN. - Oui, c?est bien la raison pour laquelle la Municipalit� pr�c�dente avait sign� un contrat avec M. JOSPIN et qu?� l?�poque, c?�tait le Maire de Paris qui s?�tait occup� des universit�s parisiennes. Alors, vous feriez bien d?imiter dans ce domaine ce qu?avait fait la Municipalit� pr�c�dente, permettez-moi de vous le dire !

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Vous pouvez quand m�me avoir l?honn�tet� de reconna�tre que l?Etat, dont c?est la comp�tence, n?a pas fait grand-chose pour les universit�s parisiennes !

M. Claude GOASGUEN. - Quand on touche, vraiment, cette ann�e, 900 millions d?euros de droit de mutation, sans v�ritablement avoir d?action politique pr�cise, on a un minimum d?obligation � l?�gard de l?universit� parisienne, quand on pr�tend avoir des orientations d?avenir pour la Ville de Paris !

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. 360 millions d?euros, Monsieur l?adjoint aux finances ?

M. Claude GOASGUEN. - Quant au d�veloppement �conomique, si vous croyez que les p�pini�res d?entreprise suffisent � g�rer le probl�me des P.M.E., vous �tes, Monsieur SAUTTER, loin du compte ! Car d?abord vous voyez bien que les cr�ations d?entreprise et de P.M.E. � Paris sont soumises � des fluctuations qui montrent l?instabilit� du devenir �conomique des P.M.E. et vous avez d�sormais des solutions un peu plus modernes.

Est-ce que le d�veloppement �conomique, par hasard, ne vaut pas une partie des 900 millions d?euros que vous touchez ?

Alors, je vais vous donner deux id�es.

La premi�re, c?est d?�tablir, comme le font la plupart des collectivit�s territoriales, des contrats pluriannuels avec les P.M.E. innovantes. C?est ce que tous les pays du monde sont en train de mettre en place, ce que toutes les municipalit�s du monde font : cela s?appelle en anglais le ?small business act?, Monsieur SAUTTER. Premier point.

Deuxi�me point, vous avez une taxe professionnelle qui, de toute �vidence, peut �tre baiss�e, dans la mesure o� vous touchez des droits de mutation consid�rables. Je crois qu?un am�nagement des taxes professionnelles � ce sujet serait parfaitement bienvenu.

Enfin, Monsieur SAUTTER, s?agissant de la politique de la recherche dont vous vous �tes pr�occup� tardivement l?an dernier, � part quelques discours, � part 3 millions d?euros que nous avons vot�s dans une s�ance pr�c�dente, est-ce que 3 millions d?euros sont � l?�chelle de ce que la Ville de Paris pourrait faire en mati�re de recherche ? Quand on sait que la R�gion Ile-de-France compte 40 % des chercheurs de l?ensemble de notre pays !

Je trouve que vous parlez beaucoup et que vous agissez tr�s peu. Sur tous les secteurs porteurs de l?avenir, le d�veloppement �conomique, l?universit� et la recherche, vous ne faites quasiment rien. Moi, je vous dis et je r�p�te qu?avec une telle politique, il ne faudra pas vous plaindre des affirmations que nous tenons, � savoir qu?avec vous Paris est certain de jouer en deuxi�me division dans l?avenir !

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - On peut se demander o� se trouve l?Etat sur la question de l?universit� et de la recherche, mais nous aurons des pr�cisions tout � l?heure.

Monsieur BRAVO, vous avez la parole.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Je suis un peu atterr� de voir qu?un ancien Ministre de la R�publique vient nous parler ici de l?�tat des universit�s au Conseil de Paris? en oubliant peut-�tre que l?Etat a des responsabilit�s.

Mais j?ai bien entendu, chers coll�gues, j?ai bien entendu.

Chers amis, j?attendais avec int�r�t et impatience la premi�re intervention de Mme de PANAFIEU sur le terrain budg�taire, contrairement.

Je suis atterr� par cette intervention : fragilit� de l?analyse financi�re, absence de projets alternatifs, manque de souffle.

Je voudrais illustrer sur quatre ou cinq points tr�s simples.

D?abord, le logement. Vous avez �t� battus en 2001 parce que votre politique de logement visait � exporter de Paris toutes les couches populaires et, derri�re elles, les couches moyennes. Quand on porte un pass� pareil, soit on l?assume, soit on a la pudeur de se taire. Mais que l?on d�batte sur le fond de ce que vous voulez faire aujourd?hui, ce n?est pas clair. On est porteur d?une politique tr�s forte et - on sait le taux d?effort arrondissement par arrondissement -, nous ne sommes pas une ville dont le maire, comme � Neuilly, pr�f�re payer des amendes plut�t que de faire du logement social.

Deuxi�me point, le dynamisme �conomique. Je regrette qu?on n?ait pas un vrai d�bat, mais peut-�tre aurait-il davantage sa place en commission qu?ici, sur la r�alit� des choses.

Quand je vous entends, Madame de PANAFIEU, d�clarer : ?Depuis cinq ans, Paris s?est appauvrie?, dans quel dossier prenez-vous ces indications ? Qu?il s?agisse de l?�volution de la population et de la d�mographie, du solde net positif des cr�ations et des suppressions d?entreprise, de la rentr�e de la taxe professionnelle, de l?�volution du ch�mage, d?autres donn�es qui nous int�ressent, comme l?insertion professionnelle, j?ai des index qui montrent que Paris actuellement devient plus attractif, parmi toutes les grandes capitales europ�ennes.

Si on n?est pas d?accord l�-dessus, au lieu de se jeter des invectives?

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Attendez, j?ai mes sources ! Si vous en avez, que l?on prenne le temps d?en discuter, plut�t que de lancer des invectives.

Pierre LELLOUCHE, vous venez d?arriver, vous vous faites entendre, mais cela ne change pas les donn�es du probl�me !

Souvenez-vous qu?il y a six ans, chers coll�gues, c?�tait l?explosion de votre majorit�. Vous avez commenc� � perdre il y a six ans dans le d�bat d?orientations budg�taires de fin 20002001?

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

C?est exactement ce moment-l�, o� vous avez commenc� � laisser entendre que vous ne voteriez pas le budget 2001.

Eh bien, je dis : il y a des traces historiques qui vont rester dans l?histoire des finances de la Capitale. Oui, cette Ville aura maintenu, avec Bertrand DELANO�, les taux de fiscalit� constants pendant six ans, pendant toute une mandature. C?est un fait.

Oui, cette Ville aura doubl� son investissement, aura franchi le milliard d?investissement?

Attendez, ce sont des donn�es qui vous g�nent ! Mais cela me fait plaisir de vous les rappeler puisque cela vous g�ne. On a fait cela. On a maintenu les taux constants, on a doubl� l?investissement. Il y a une bonne gestion des droits de mutation.

Je suis toujours int�ress� par les remarques de Jean-Fran�ois LEGARET en Commission des finances quand il nous dit : ?Il y a peut-�tre un fr�missement sur les droits de mutation qui fait penser que l?on pourrait provisionner davantage?, mais l?histoire qu?on conna�t tous, les uns et les autres, montre qu?il vaut mieux �tre prudent en la mati�re et les indications qu?on a sur le march� financier devraient conduire � �tre un petit peu attentifs.

J?approuve tout � fait la strat�gie de Christian SAUTTER en la mati�re d?augmenter la pr�vision de rentr�e des droits de mutation mais de ne pas se fixer des chiffres mirobolants?

M. Claude GOASGUEN. - 900 millions !

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - ? sous peine de se retrouver contraints, comme le pr�d�cesseur de M. LEGARET, de baisser brutalement une ann�e dans les comptes les droits de mutation de moiti� car le march� s?�tait retourn�.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Il n?y avait pas que cela.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Je termine sur le taux d?endettement. Ne glosez pas sur le sujet ou alors comparons ensemble les niveaux atteints � Bordeaux, � Marseille, � Toulouse. Paris a un endettement correspondant tr�s mesur� correspondant � son niveau d?investissement.

Je voudrais terminer par ce que j?ai v�cu comme un petit scandale : la politique de la chaise vide des maires de droite lors de la conf�rence de programmation de la semaine derni�re. Quand on a des choses � dire, on vient le dire en face et on s?explique sur le sujet. En la mati�re, j?ai assez hurl� pendant les 10 ann�es pr�c�dentes pour dire que je ne comprenais pas pourquoi, alors qu?il y avait, je le r�p�te encore une fois, moins d?enfants dans le 5e, il y avait plus de places en cr�che et plus d?�coles dans cet arrondissement que dans le 9e.

Voil� la politique que vous avez conduite et sur laquelle vous avez �t� sanctionn� en 2001. Voil� pourquoi nous voulons une politique diff�rente. Je trouve que vous avez �t� un peu l�ger de pratiquer la politique de la chaise vide qui nous renvoie aussi � une pens�e ou � une strat�gie vide. Je termine par un mot de Primo L�vi que j?ai l�g�rement d�tourn� : ?une opposition qui ne revisite pas son pass� se condamne peut-�tre � le revivre?.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole et � M. LAFAY.

Il vous reste 1 minute 13. Si vous pouviez faire en 3 minutes, cela serait bien.

M. Philippe LAFAY. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je souhaiterais aborder, dans le cadre des orientations budg�taires que vous pr�sentez aujourd?hui, le probl�me sp�cifique des moyens actuels et futurs affect�s � l?am�lioration des conditions de vie des personnes handicap�es � Paris.

Vous soulignez opportun�ment que vous envisagez la cr�ation de la maison du handicap qui constitue un des �l�ments essentiels et innovants de la loi de f�vrier 2005. M�me si nous pouvons regretter un certain retard dans la mise en place de ce dispositif, je me r�jouis de voir inscrit dans cette programmation l?installation prochaine de cet outil indispensable � Paris. Je formulerai cependant deux propositions qui pourraient, notamment pour la premi�re, s?int�grer utilement au sein de la Maison du handicap.

En effet, Paris compte actuellement deux structures d?insertion professionnelle d�di�es aux personnes handicap�es parisiennes : OHE 75 et E.P.S.R. 17 Leurs r�sultats sont en tous points remarquables. Je rappellerai que depuis leur cr�ation plus de 25.000 personnes handicap�es parisiennes ont, gr�ce � leur action, pu retrouver un emploi.

Aujourd?hui, ces deux structures souhaitent op�rer un regroupement pour am�liorer encore leur efficacit�, mutualiser leurs moyens et concourir � une meilleure visibilit� en direction � la fois des personnes handicap�es comme des entreprises partenaires.

Dans cette perspective de regroupement, je souhaite profiter de l?occasion pour �voquer les deux projets port�s conjointement par OHE 75 et E.P.S.R. 17 qui, s?ils pouvaient �tre mis en ?uvre, offriraient un dispositif exceptionnel � Paris et, je crois, unique en France. Le premier projet a pour but de cr�er une plateforme d?accueil d?orientation commune entre OHE 75 et E.P.S.R. 17. A l?heure actuelle, les personnes reconnues travailleurs handicap�s sont orient�es et accueillies dans les deux structures en fonction de leur lettre alphab�tique, ce qui entra�ne une non lisibilit� pour les personnes handicap�es ainsi que pour les acteurs institutionnels et partenariaux.

De plus, ce mode de r�partition a pour cons�quence que 50 % des personnes ne se rendent pas dans les structures d?insertion � l?issue de leur orientation. Pour �viter cette d�perdition pr�judiciable, il appara�t utile de cr�er une plateforme d?accueil et d?orientation. Cette derni�re aura pour vocation de proposer un guichet unique d?information relative au dispositif d?insertion professionnelle en milieu ordinaire de travail des personnes handicap�es.

Enfin, cette plateforme permettra en outre d?�viter que les personnes accueillies par les deux structures OHE 75 et E.P.S.R. 17 ne rencontrent des difficult�s notamment d?ordre social, linguistique, m�dical, psychologique ou comportemental rendant al�atoire leur capacit� � se mobiliser et �tre acteur dans les diff�rentes �tapes de leur parcours d?insertion.

Le second projet a pour objet de cr�er une structure visant les cadres handicap�s.

OHE 75 m�ne depuis 1987, des actions sur le champ sp�cifique de l?emploi des personnes handicap�es. Ce projet est � destination des cadres en situation de handicap, demandeurs d?emploi, ou souhaitant r�orienter leur carri�re professionnelle.

Nous pouvons constater que le taux d?emploi de 6 % de travailleurs handicap�s est loin d?�tre atteint en Ile-de-France et en particulier sur Paris. En revanche, nombre d?opportunit�s d?emploi sur le secteur tertiaire seraient destin�es aux fonctions des cadres.

Tels sont, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le deux projets d?importance OHE 75 et E.P.S.R. 17 que je voulais d�crire devant vous et qui constitueront si nous savons leur accorder notre attention un outil essentiel pour les personnes handicap�es parisiennes dans leur parcours d?insertion sociale et professionnelles.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je demande vraiment � tous les pr�sidents de groupe de faire attention aux temps de parole car ils inscrivent beaucoup d?orateurs mais, et cela concerne les six groupes, ils ne laissent pas beaucoup de temps au dernier.

Madame DUBARRY, vous avez la parole.

Mme V�ronique DUBARRY. - Merci, Monsieur le Maire.

Ren� DUTREY a donn� tout � l?heure les grandes lignes de nos options sur ces orientations budg�taires. Je voudrais quant � moi rentrer dans le d�tail de trois sujets qui nous semblent importants : les probl�mes de personnel � la Ville, l?emploi et l?insertion et pour finir, bien s�r, la Pr�fecture de police.

Depuis 2001, la Municipalit� s?enorgueillit d?avoir cr�� plus de 6.000 emplois � la Ville. Or, lorsque l?on se penche sur le d�tail de ces chiffres, et du propre aveu de l?Ex�cutif, en r�alit�, sur ces 6.000 emplois, il faut en retirer 2.000 qui sont li�s � la mise en place des 35 heures et 2.000 autres qui sont des titularisations et r�gularisation de situations pr�caires.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il ne faut pas les retirer.

Mme V�ronique DUBARRY. - Il ne s?agit bien �videmment pas de remettre en cause ces deux dispositifs. Cependant, force est de constater que ces emplois ou plut�t ces heures consacr�es au service des Parisiens et des Parisiennes �taient d�j� utilis�es et, de plus, d�j� int�gr�es au budget, ce qui nous laisse en r�alit� un solde d?environ 2.000 emplois cr��s et un argument financier et budg�taire sur les �conomies � r�aliser qui tombe de lui-m�me.

Je ne r�p�terai pas aujourd?hui ce que nous demandons depuis quelques ann�es, demandes auxquelles il a �t� tr�s partiellement r�pondu, mais j?insiste. Des postes doivent �tre cr��s afin de r�pondre aux besoins et aux attentes que nous avons nous-m�mes suscit�s. Cette communication en est d?ailleurs la preuve. Elle est riche d?exemples en mati�re de cr�ation de structures diverses et vari�es r�pondant aux besoins et aux attentes des Parisiennes. Qu?est-ce qu?une cr�che sans assistante maternelle ? Qu?est-ce qu?un jardin sans jardinier ? Qu?est-ce qu?un go�ter r�cr�atif s?il n?y a pas d?animateur pour prendre en charge la partie r�cr�ative ? Qu?est-ce que le site Internet d?une mairie s?il n?y a personne pour le mettre � jour ?

Et tant d?autres exemples encore : en mati�re de d�mocratie locale, les postes de coordinateurs des conseils de quartiers qui sont encore incorrectement pourvus, en mati�re de s�curisation et de m�diation, des correspondants de nuit seulement dans trois arrondissements, la s�curisation des points �cole qui laisse, c?est le moins que l?on puisse dire, � d�sirer, j?y reviendrai tout � l?heure, ou bien encore en mati�re de pratique sportive lorsqu?on voit des �quipements sportifs, autres que ceux totalement ouverts mais tellement rares, rester ferm�s le week-end ou en fin d?apr�s-midi, faute de personnel, gardien ou �ducateur sportif alors que, on le sait, des solutions existent et ont �t� mises en place dans certains arrondissements mais certains seulement.

Il faut d?urgence r�pondre � ces questions et se rendre � l?�vidence. Nous n?avons pas, dans le m�me temps que nous proposions de nouvelle structures et de nouveaux services, cr�� le nombre d?emplois n�cessaires au fonctionnement de ceux-ci et pas en consid�rant seulement les personnels travaillant au contact avec le public. La qualit� d?un service public ne repose pas uniquement sur la quantit� de personnes en contact direct avec le public mais aussi sur celles et ceux qui fournissent, � l?arri�re, informations, donn�es et soutien logistique.

Nous courrons plusieurs risques : celui de d�cevoir les Parisiens et les Parisiennes qui attendent un service public moderne et r�pondant � leurs besoins, celui sur lequel nous reviendrons par le biais d?un v?u que nous pr�senterons tout � l?heure de l?appel syst�matique � la sous-traitance avec ce que cela comporte comme charges financi�res et, enfin, celui d�j� soulev� par Marie-Pierre MARTINET, lors de son intervention en juillet dernier, de ne pas r�pondre non plus aux attentes du personnel et de voir des mouvements sociaux dans certaines directions et un sentiment de malaise grandissant que nous ne pouvons ignorer. Au final, c?est le service aux Parisiennes et aux Parisiens qui souffre et ce sont nos efforts d?investissement qui n?auront pas toute l?efficacit� qu?ils auraient pu avoir.

J?en viens maintenant � mon second point qui concerne l?emploi � Paris. Je voudrais commencer par r�futer les chiffres sur le ch�mage et surtout m?�tonner qu?un d�partement puisse se f�liciter de ceux-ci. D?abord les chiffres du Gouvernement, on le sait, ne sont r�v�lateurs que du grand m�nage auquel il a �t� proc�d� dans le fichier des ASSEDIC.

Pour le D�partement de Paris, cette soi-disant diminution du nombre de ch�meurs s?est surtout traduite par une augmentation tr�s nette du nombre d?allocataires du R.M.I. Rien de bien r�jouissant.

Par ailleurs, je l?ai d�j� dit ici, il me semble que nous n?accordons pas assez d?importance dans nos politiques d?insertion aux personnes trop �loign�es de l?emploi pour des raisons de sant�, culturelles ou sociales. L?insertion par l?activit� �conomique, que nous soutenons il n?y a pas de doute, ne r�pond pourtant pas aux besoins de ces personnes. Nous devons porter une partie de nos efforts sur des actions innovantes qui permettent � ces personnes d?�ventuellement envisager de pouvoir rentrer dans un processus de recherche d?emploi. J?ai d�j� soutenu ici m�me certaines de ces actions. D?autres associations ont certainement d?autres types d?approche mais qui peuvent r�pondre aux besoins de passerelle de ces personnes. Le tout, bien s�r, est de d�velopper ces actions et de ne pas se contenter par action d?une trentaine de b�n�ficiaires.

Pour finir sur ce point, je crois qu?il faut aussi clarifier le r�le du R.M.I. et de ce que peuvent attendre les allocataires des structures parisiennes. Un audit des op�rations d?insertion� est en cours. J?imagine que cela nous donnera l?occasion d?y revenir plus en d�tail et d?avoir le d�bat politique de fond qui s?impose.

En outre, comme ne cesse de la rappeler Isabelle GUIROUS-MORIN, l?insertion par l?�conomique n?est pas de l?�conomie solidaire. En toute logique, l?�conomie solidaire devrait �tre tenue pour l?un des secteurs du d�veloppement �conomique et avoir une ligne d�di�e � ce titre. Pour l?instant, l?�conomie sociale et solidaire se trouve dans le chapitre insertion, ce qui est tr�s r�ducteur.

Sur les 4,2 millions d?euros d�di�s � ce secteur, 3,8 millions on �t� r�serv�s � l?insertion par l?�conomique, et seuls - je vais �tre large - 400.000 euros � l?�conomie solidaire proprement dite. Nous attendions avec beaucoup d?impatience le Sch�ma d�partemental de l?�conomie sociale et solidaire qui devait faire l?objet d?une communication en s�ance de notre Assembl�e.

Le maillage que nous attendions n?est pas encore � l?ordre du jour et les arrondissements attendent toujours le dispositif et le financement qui leur permettront d?engager des politiques volontaristes au niveau micro local.

Il faut en effet rappeler les m�andres dans lesquels se perdent les porteurs de projet lorsqu?ils recherchent un soutien financier. Nous savons, bien s�r, Monsieur le Maire, que vous allez nous dire que les r�gies de quartier contribuent au d�veloppement de l?�conomie sociale et particuli�rement � l?insertion. Mais l?�conomie solidaire est �galement et surtout constitu�e d?entreprises du type SCOP ou SCIC. Ces entreprises ont besoin de d�bouch�s comme n?importe quelle entreprise. Cr�er des couveuses d?insertion ne va pas r�soudre le probl�me de ces entreprises car elles agissent dans des secteurs voisins, quoique compl�mentaires.

Je vais terminer cette intervention avec le probl�me que pose nos relations avec la Pr�fecture de police. Cette ann�e encore, Monsieur le Maire, vous nous annoncez que la politique de coproduction sera poursuivie avec la Pr�fecture de police. Vous nous rappelez que la participation de la Ville au budget de la Pr�fecture de police a connu une hausse de 35 % entre 2001 et 2006 et vous nous annoncez que ce budget sera encore en augmentation en 2007.

Pourtant, Monsieur le Maire, je suis bien d?accord avec vous lorsque vous dites que cet effort l�gitime l?attente des r�sultats probants et encore d?accord avec vous puisque vous soulignez que cette r�pression accrue est en effet l?un des engagements fondamentaux pris par la Pr�fecture de police dans le cadre de coproduction de s�curit� avec la Ville. Mais j?imagine que vous comprendrez bien que cela me laisse songeuse.

Qu?entendons-nous au juste par coproduction et par sanctionner les comportements inciviques ? Il est certain, en tout cas je l?esp�re, que la Ville et la Pr�fecture de police ne mettent pas la m�me chose derri�re ce terme.

Pour la Pr�fecture de police, les fauteurs de trouble sont les sans papiers, les �l�ves et parents d?�l�ves sans papiers, les usagers de drogues, les jeunes, les prostitu�es et les S.D.F. Apparemment, la volont� est de d�signer de nouvelles classes dangereuses. Je reviendrai tr�s bri�vement sur les �pisodes �difiants qui ont �maill� cette ann�e : les op�rations de police dans les quartiers populaires - et nous en reparlerons lors de la question de l?actualit� -, la gestion des manifestations anti-CPE, les expulsions de familles occupant des logements insalubres et l?exemple des familles du 2e arrondissement �tait �difiant en la mati�re -, la pr�sence de policiers aux abords de structures sociales ou de soins et dans certains cas jusque dans les structures mobiles des associations.

Bien s�r, je n?imagine pas un seul instant que me vous ne me r�pondrez pas, Monsieur le Pr�fet, que vous ne faites qu?appliquer la loi et r�pondre aux orientations de votre Ministre de tutelle. J?ai d�j� entendu cela. Devrais-je vous rappeler, comme je l?ai fait � de nombreuses reprises, qu?outre l?aspect �thique de ces multiples op�rations, elles viennent pour certaines en totale contradiction avec les politiques mises en place par la Ville.

Oserais-je encore parler de s�curit� routi�re, que ce soit pour le contr�le du stationnement ou pour les actions de fluidification de la circulation, l?action de la Pr�fecture de Police reste primordiale dans le cadre de la mise en place de ce que la Ville de Paris veut faire.

Le d�sengagement de la Pr�fecture de police est plus que probl�matique quant � la r�pression des automobilistes ou des deux roues motoris�es qui ne respectent ni les couloirs de bus ni les trottoirs ou les pistes cyclables. Et ce, malgr� les moyens �normes dont nous faisons b�n�ficier la Pr�fecture de police.

Quant � la propret�, l� encore le respect de la convention sign�e avec la Ville, n?a pas l?air d?�tre de mise. Et pour revenir � l?�pineuse question des points-�cole. Il semblerait l� aussi que la Pr�fecture de police ait sa propre interpr�tation de la convention sign�e avec la Ville. Je ne parlerais m�me� pas de l?effectivit� de la pr�sence des personnels de police sur ces points. Nous savons d�j� depuis longtemps qu?elle est au mieux al�atoire, au pire inexistante.

Coproduction ? Non, je ne crois pas qu?il s?agisse de cela. Comment en effet assumer une politique de plus en plus r�pressive � l?�gard des populations les plus fragiles ? Comment supporter de financer les outils d?une r�pression toujours accrue ? En r�alit�, la Pr�fecture de police fait ce qu?on ne lui demande pas et s?empresse d?oublier ce qu?on lui demande formellement.

Je conclue, Monsieur le Maire, en vous disant nos inqui�tudes sur ces trois points de votre communication dont nous esp�rons que nous mettrons � profit les deux mois qui viennent pour tenter d?y apporter des r�ponses collectives.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Cl�mentine AUTAIN.

Mme Cl�mentine AUTAIN, adjointe. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, l?ambition culturelle aura, � n?en pas douter, �t� l?un des axes forts du contrat de mandature pass� avec les Parisiens par la majorit� municipale en 2001.

Sortant d?une p�riode d?inertie et de d�dain affich� par la droite sur un sujet qui constitue pourtant un bien commun essentiel, Paris m�ritait que l?on s?attache enfin � promouvoir et � renouveler son oeuvre culturelle et que nous cherchions ensemble les voies d?une r�invention des richesses dont elle regorge et de leur popularisation.

Conform�ment � nos engagements, le budget de fonctionnement du secteur culturel, hors personnel, a doubl�. Au-del� de cet effort quantitatif sans pr�c�dent, deux objectifs prioritaires ont �t� affich�s. D?abord am�liorer l?acc�s de tous au service municipal de la culture : gratuit� des collections permanentes des mus�es municipaux, red�finition des tarifs des conservatoires pour garantir plus de justice sociale, progression du nombre d?ateliers d?artistes, r�novations multiples.

D?autre part, nous avons diversifi� l?offre culturelle : le septi�me art, tant associ� � notre capitale, est d�sormais honor� comme il se doit avec une mission cin�ma dot�e d?un budget digne de ce nom, succ�s international �galement de la ?Nuit blanche? qui a offert la possibilit� aux Parisiens et � leurs voisins de red�couvrir la richesse du patrimoine parisien dans un cadre in�dit, expositions gratuites � l?H�tel de Ville qui connaissent un succ�s consid�rable avec un demi million de visiteurs pour l?exposition Willy Ronis.

En tout �tat de cause, on voit bien qu?il y a diff�rentes illustrations des avanc�es de la Ville sur le terrain culturel. Forts de ce bilan, nous voudrions formuler quelques exigences fortes. D?abord, nous pensons qu?il faut un effort accru en termes de d�mocratisation de l?acc�s � la culture et aux pratiques culturelles. Il faut d�sacraliser les lieux et les rendre plus familiers et plus conviviaux.

Deuxi�mement, nous plaidons pour un investissement plus important dans les logiques de politique culturelle de proximit�. Nous manquons encore de conservatoire et les biblioth�ques municipales m�ritent encore un effort budg�taire soutenu pour que partout, dans les quartiers, chacun sente � sa port�e la part de cr�ation qui trouve �cho en lui. Nous souhaiterions �galement qu?un r�seau de studios d?enregistrement et de r�p�tition de proximit� puisse �tre rapidement mis en place.

Enfin, une attention plus forte doit �tre port�e � la diffusion et � la promotion de l?expression culturelle des populations des quartiers politique de la ville. C?est � cette condition que chacun pourra se sentir membre d?une collectivit� en y ressentant la fiert� de contribuer � sa diversit� et � sa vitalit�.

Tout cela suppose �videmment une attention et un effort particulier pour les personnels, notamment de ces services publics. Je ne reviens pas sur les propos plus g�n�raux, que je partage totalement, de Jean VUILLERMOZ mais aussi de V�ronique DUBARRY sur ce sujet.

Des orientations budg�taires pour 2007 permettent donc de prendre la mesure des moyens mobilis�s au service des grands projets en cours de concr�tisation : le 104 rue d?Aubervilliers, la Maison des M�tallos, ou encore la Ga�t� lyrique d�di�e aux arts num�riques et aux musiques actuelles et dont les travaux doivent d�buter en 2007. Evoquant ce dernier lieu, on ne peut que se r�jouir de le voir prochainement accueillir un projet de cr�ation moderne qui permettra enfin de faire oublier les ravages caus�s par la gestion d�sastreuse de Mme de PANAFIEU lorsqu?elle s�vissait en tant qu?adjointe de M. CHIRAC sur ce secteur, dont elle ma�trisait apparemment mal les enjeux puisqu?elle semble confondre animation commerciale et ambition culturelle.

La Ga�t� lyrique, cet espace magnifique, massacr�, pour ceux qui s?en souviennent, sur le dos du contribuable parisien et avec la complicit� du cr�ateur de l?Inspecteur Gadget, l?adjoint de cette �poque d�j� lointaine.

Depuis, il est vrai, Mme de PANAFIEU a consid�rablement revu ses ambitions culturelles � la hausse. En tant qu?�lue du 17e arrondissement, je peux d?ailleurs abondamment t�moigner de l?avant-gardisme audacieusement incarn� par cette derni�re.

Je souhaiterais en effet que personne ne passe � c�t� de ce sommet de cr�ation artistique qu?est la ?F�te des confitures?, avec tout l?amour que je porte aux confitures et tout le respect pour les artisans, ?F�te des confitures?, programm�e prochainement par Mme la Maire, � laquelle j?invite tout un chacun � participer pour mesurer combien la culture mondiale est en train de trouver son nouveau centre de gravit�, quelque part entre les Ternes et la plaine Monceau.

Je pense �galement au soutien appuy� de l?�dile du 17e arrondissement au succ�s de ?Nuit blanche?, dont elle confesse dans son livre appr�cier la d�marche. Elle d�clare m�me fi�rement avoir, � cette occasion, offert un buffet campagnard.

A moins que les terrines n?aient �t� pr�alablement sculpt�es ou qu?une vaste bataille de charcuterie dans le hall de sa mairie n?ait fait office de performance artistique post moderne, on conviendra qu?un tel apport � une manifestation d�di�e � l?art contemporain para�t pour le moins d�cal�e.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Je crois que la culture doit rester un mode d?acc�s privil�gi� � la compr�hension et � la d�couverte de l?autre. Elle doit �tre transgressive, inattendue, surprenante, r�volt�e et en m�me temps charg�e des richesses apport�es par chacun. C?est � cette condition que la politique culturelle de la Ville restera le ferment du lien social � Paris et la lueur de sa flamme, au-del� de ses fronti�res.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Monsieur le Maire, je demande la parole.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame de PANAFIEU, si vous vous tenez � une minute, je suis tellement trop bon avec vous !

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Je voulais juste dire � Mme AUTAIN que si elle suivait un peu plus les activit�s de l?arrondissement, notamment quand on met en valeur les artisans locaux, elle aurait su que la ?F�te des confitures? s?est tenue le week-end dernier. Je suis d�sol�e pour vous, Madame AUTAIN. Il y avait des milliers de personnes pr�sentes. Il faudrait que vous vous teniez un peu plus au courant de la vie de votre arrondissement !

Deuxi�mement, en ce qui concerne les ?Nuits blanches?, si vous aviez �t� pr�sente au dernier Conseil d?arrondissement, vous auriez appris?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous n?y �tiez pas vous non plus, apparemment.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - J?y �tais.

Le jour o� je n?y suis pas all�e, remettons bien les pendules � l?heure, c?est tout simplement parce que j?�tais, Monsieur le Maire, on vous y a beaucoup regrett�, au centenaire de la P.E.E.P. qui se tenait en pr�sence du Ministre de l?Education nationale, il y a quinze jours, et qui r�unissait plusieurs centaines de personnes au lyc�e Carnot.

Nous vous y avons beaucoup regrett�, ainsi que votre adjointe.

En ce qui concerne maintenant ?Nuit blanche?, j?ai re�u, Monsieur le Maire, je dois le dire, de mani�re tr�s courtoise, un appel de votre Secr�taire g�n�ral ou de votre Directeur de cabinet qui a t�l�phon� pour dire qu?il �tait?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ils sont parfaits tous les deux.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - ? qu?il �tait d�sol� que nous n?ayons pas �t� pr�venus, que pour des raisons budg�taires que je peux parfaitement comprendre, contrairement � l?ann�e pr�c�dente, les manifestations qui avaient pr�vues dans le 17e arrondissement pour ?Nuit blanche? aient �t� annul�es.

Ils ont �t� parfaits dans le coup de t�l�phone qu?ils nous ont pass�, il y a un mois, pour nous en avertir.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il reste trois minutes et onze secondes pour Mme FORETTE et M. LEGARET.

J?allongerai un peu, mais je vous demande d?en tenir compte tous les deux.

La parole est � Mme FORETTE, d?abord.

Mme Fran�oise FORETTE. - Je ne trouve pas, Monsieur le Maire, vos orientations budg�taires � la hauteur de l?�volution d�mographique � Paris.

Or, cette �volution d�mographique, c?est l?enjeu des ann�es qui viennent en termes de d�veloppement, en termes de retraites, en termes de financements sociaux et de bouleversement de l?organisation de la soci�t�.

Cette ann�e encore, vos objectifs affich�s de solidarit�, de performance �conomique et de d�veloppement ne concernent pas cette population de seniors, 20 % de la population, je vous signale. J?ai l?impression de r�p�ter exactement ce que nous disions lors des orientations budg�taires pr�c�dentes, tant dans le domaine de l?emploi, du logement social, du financement des associations que, bien �videmment, dans le domaine de la prise en charge des personnes �g�es d�pendantes.

L?esp�rance moyenne de vie en France est une des meilleures d?Europe et le taux d?activit� des seniors y est le plus bas : 37 % des plus de 55 ans sont en activit� professionnelle chez nous, contre 67 % en Su�de. La situation est encore plus caricaturale pour les plus de 60 ans, 7 % des hommes trouvent leur place sur le march� du travail lorsqu?ils le souhaitent, contre 23 % en Su�de.

On attend de la Municipalit� de promouvoir l?�galit� au travail � tous les �ges. Rien n?est fait dans ce sens dans le Plan d�partemental d?insertion pas plus que dans le Plan local pour l?insertion et l?emploi.

Vos orientations ne permettent pas de passer d?une culture de la sortie d?emploi pr�coce � une culture du droit au travail et du devoir de travailler pour fournir de l?emploi � toutes les g�n�rations.

Le Plan gouvernemental pour l?emploi des seniors est en marche, la Ville ne prend pas ce probl�me � bras-le-corps.

Vous dites faire un effort municipal sans pr�c�dant pour le logement social, volont� bien tardive, et, l� encore, je ne vois aucun grand projet d?urbanisme qui conduise � un d�cloisonnement social et surtout � un d�cloisonnement g�n�rationnel.

Pourtant, les exemples donn�s par d?autres municipalit�s sont l�gion et je ne les citerai pas ici � nouveau. Je les ai cit�s cinquante fois.

Ici, aucun projet innovant favorisant la proximit�, organisant les relations d?entraide et le rapprochement des familles. Cela n?aurait pas co�t� plus cher et cela aurait �t� un fantastique investissement pour notre soci�t� future, r�solument multig�n�rationnelle, qu?on le veuille ou non.

La politique de subvention de la Ville aux associations, de m�me, � de rares exceptions, ne t�moigne pas non plus de cette volont�. Une v�ritable politique d?int�gration impliquerait que chaque fois que cela est possible la subvention ne soit accord�e que lorsque le projet comporte un volet qui inclut toutes les g�n�rations.

Quant � la prise en charge des personnes �g�es d�pendantes, je voudrais tirer une fois de plus la sonnette d?alarme. Certes, la Ville consent un effort pour l?A.P.A., mais c?est le cas de toutes les municipalit�s, et son financement p�renne est assur� par la cr�ation de la C.N.S.A.

Ce qui est dramatique, vous le savez, c?est l?insuffisance des r�sidences m�dicalis�es et, de fa�on g�n�rale, des taux d?�quipement.

Je voudrais revenir sur les 1.000 places dont vous avez parl� tout � l?heure, une fois de plus. En 2001, Paris disposait de 5.238 places dont 4.058 habilit�es � l?aide sociale, soit 80 % de places habilit�es � l?aide sociale en 2001, ce qui permettait de combler bien des in�galit�s.

Depuis 2001, vous annoncez la cr�ation de 1.079 places. En r�alit�, il n?y a aucune cr�ation de la part de la Municipalit� ; elles sont cr��es par le secteur associatif et plus particuli�rement par le secteur lucratif.

La majorit� de ces places (653, soit 65 %) ne sont pas agr��es � l?aide sociale, soit que le secteur lucratif ne l?ait pas demand�e soit que le Conseil r�gional l?ait refus�e. Une habilitation de 88 places vient cependant d?�tre accord�e sur les 653 places du secteur commercial. Sur 15 cr�ations ou extensions du secteur associatif, seules 4 ont pu b�n�ficier de subventions de la Municipalit� � hauteur maximale de 4,5 % du co�t de l?op�ration. On a offert � une autre la garantie de la collectivit� parisienne pour un pr�t.

On voit donc que l?effort est tr�s faible, compte tenu de l?immense besoin.

Avec aucune construction propre de la Municipalit�, 2 E.H.P.A.D. en cours, et un taux d?agr�ment de l?aide sociale qui passe de 80 % en 2001 � 35 % pour les nouvelles places du secteur associatif, comment peut-on parler de solidarit� envers les a�n�s les plus pr�caires ? La situation risque d?�tre explosive dans quelques ann�es.

En conclusion, la long�vit� est un privil�ge et peut �tre une chance pour Paris ; il faut en faire pour tous, Monsieur le Maire, une nouvelle aventure du vivant. J?aurais souhait� que vos orientations budg�taires en t�moignent.

Merci, Monsieur le Maire.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. COUMET.

M. J�r�me COUMET. - Chers coll�gues.

Une des questions du jour qui flotte dans diff�rentes interventions est la suivante : ce budget 2007 sera-t-il ou non le dernier de la mandature ? Mme de PANAFIEU y faisait tr�s subtilement allusion.

En effet, apr�s la modification du calendrier des �lections municipales, un candidat � la pr�sidence a laiss� ?fuiter? dans la presse, � plusieurs reprises, que, s?il �tait �lu, il le modifierait � nouveau pour pr�cipiter les �lections municipales.

Ne vous en d�plaise, chers coll�gues de l?U.M.P., m�me si l?int�ress� s?y voit d�j�, M. SARKOZY n?est pas encore �lu Pr�sident. Je ne sais d?ailleurs si vous le souhaitez tous.

Je ne sais m�me pas si le partisan de la rupture aurait � c?ur d?engager son action par un tripatouillage �lectoral.

Cela dit, ne vous faites pas trop d?illusions. A la diff�rence de ce que vous faisiez, nous avons pris l?habitude de rendre des comptes aux Parisiens, pas seulement au moment des rendez-vous �lectoraux, mais chaque ann�e.

Le Maire de Paris le fait dans chaque arrondissement?

Nous le faisons avec Serge BLISKO tous les ans dans chacun des quartiers du 13e. Cette ann�e, nous parlons de la piscine sur Seine et de la passerelle Simone de Beauvoir qui ont ouvert cet �t�, du tramway du nouveau quartier universitaire et de la prolongation de la ligne de m�tro 14 qui seront l� demain, mais aussi des 3 �coles, du coll�ge et de toutes les places en cr�che d�j� � la disposition des habitants et des nouveaux jardins qui se multiplient. Alors, 2007 ou 2008, le bon bilan est d�j� l�.

Par ailleurs, je vous �coute toujours avec int�r�t, Madame de PANAFIEU, Monsieur GOASGUEN. Les premi�res ann�es, nous �tions dans le convenu. Il faut dire que dans votre esprit, dans celui des �lus de droite ou plus exactement des bancs de l?U.M.P., la gauche augmente toujours les imp�ts parce qu?elle est forc�ment mauvaise gestionnaire. Le contraire �tait inimaginable. Pas de bol, Bertrand DELANO� a tenu ses engagements.

Et quand vous parlez de bonne gestion, outre les �clats de rire que cela provoque chez tous ceux qui ont un peu de m�moire, je constate que les faits ne vous donnent pas raison. 25 millions d?euros d?�conomie de frais de gestion, 125 millions d?euros de vente de biens inutiles pour les Parisiens rien que cette ann�e.

Alors, chers coll�gues de l?U.M.P., vous essayez d�sesp�r�ment de trouver autre chose. Et depuis, j?attends toujours, je vous l?avoue avec un air goguenard, quel effet de manche, quel �clat de voix, quel subterfuge vous mettrez en avant pour masquer votre absence de critique de fond.

Cette ann�e, nous avons assist� � un grand moment. Un proc�s de la procureure de PANAFIEU pour faire oublier sans doute qu?une nouvelle fois des acteurs de l?ancienne majorit� passent en ce moment, eux, en comparution pour un vrai proc�s et une belle r�union des 8 maires U.M.P? ou plus exactement de presque tous les 8 maires U.M.P. puisque tous n?ont pas jug� opportun d?y participer. Et le mot d?ordre fut : ?On ne donne pas assez � Auteuil, � Passy et au 5e arrondissement?.

Libre � vous de d�velopper cette revendication. Je ne sais pas si elle sera populaire chez tous les Parisiens. Mais plus encore, cette critique est infond�e.

Prenons un seul exemple. Un des plus gros efforts de notre collectivit� fut la r�novation du Petit Palais. Nous n?y avons bien entendu pas renonc� parce qu?il �tait situ� dans le 8e bien entendu car la r�ouverture de cet �quipement culturel superbe b�n�ficie � tous les Parisiens.

Examinons maintenant les chiffres. Paris a fait un double effort de rattrapage. Un effort de rattrapage - c?est vrai, cela a �t� dit, cela a �t� annonc�, cela est juste et cela est assum� - en direction des arrondissements les plus populaires. La raison en est simple : ils �taient les grands oubli�s.

Je ne prends pas un grand risque en disant les mots qui vont suivre. Quand nous en serons au m�me taux de couverture en places de cr�che dans tous les arrondissements que dans le 5e, nous aurons d?autres priorit�s. J?irai m�me plus loin : moi, l?�ternel insatisfait que je suis, pour mon 13e, je crois que c?est notre r�le et notre devoir d?�lu local, et je me tairai quand les arrondissements de l?Est seront aussi bien trait�s que ne le fut le 5e entre 1995 et 2001.

Ecoutez bien cela : ont �t� investis 71 euros par habitant du 5e en 1995 jusqu?� 184 euros en 2000, soit une hausse de 158 %. Dans le m�me temps, la moyenne parisienne baissait de 20 %. Plus 158 % dans le 5e, moins 20 % dans le reste de Paris. Est-ce l� l?�galit� et l?�quit� dont nous parle Mme de PANAFIEU ? Pensez-vous que l?on puisse invoquer � ce sujet la d�claration des Droits de l?Homme, comme vous l?avez fait � l?instant ?

En ce qui concerne la majorit� parisienne, les chiffres sont clairs. Le rattrapage a eu lieu pour palier l?absence de volont� dans le pass�. L?effort d?investissement sur l?ensemble de Paris en moyenne annuelle fut de 200 millions entre 1995 et 2000. Il a �t� de 336 millions d?euros entre 2001 et 2006.

Oui, nous pouvons le dire sereinement : nous avons investi pour construire l?avenir de Paris, pour apporter des services nouveaux, de la qualit� et du bien-�tre pour tous les Parisiens et cela a b�n�fici� bien entendu � tous les Parisiens et - je dirais m�me plus - au-del� des seuls Parisiens, car le tramway, les mus�es gratuits et les actions en faveur de l?emploi, cela tire l?ensemble de la R�gion vers le haut.

Et l?emploi ? Parlons-en puisqu?il s?agit d?une de vos antiennes. A ce niveau, je crois que nous ne vivons pas dans le m�me monde. Je passe rapidement sur toutes les contrev�rit�s que nous entendons sur les transports.

Quand une entreprise vient nous voir pour s?installer dans le 13e, elle ne nous demande pas de combien de parkings elle va disposer. Elle nous demande si le quartier est bien desservi par les transports publics. Et que faisons-nous pour apporter notre contribution � l?emploi � Paris ?

Bien s�r nous agissons pour aider les plus faibles, pour ins�rer les ?R.M.istes?, pour d�velopper les missions locales, les espaces insertions, les maisons du d�veloppement �conomique, pour cr�er des r�gies de quartiers qui fonctionnent d?ailleurs tr�s bien, pour faciliter l?acc�s � Internet � tous les publics. Tout cela, nous en sommes fiers mais nous agissons aussi en faveur de la cr�ation d?entreprises. Nous agissons pour faciliter les ponts avec la recherche, avec l?universit� - n?en d�plaise � M. GOASGUEN - pour d�velopper les p�les de comp�titivit�.

Par exemple, les m�tres carr�s allou�s aux p�pini�res d?entreprises et aux h�tels industriels ont �t� multipli�s par 8 - je dis bien par 8 - entre 2001 et 2006. Et les r�sultats sont l� : entre 2001 et 2005, la cr�ation nette d?entreprises s?�l�ve � + 115.000, un solde positif de 115.000 entreprises suppl�mentaires � Paris. Et nous entendons que Paris perd son attractivit� ? Tout cela n?est que balivernes !

Alors oui, nous persistons. Il n?est pas contradictoire d?aider les plus faibles par le logement et la solidarit� tout en construisant l?avenir de Paris. Il n?est pas contradictoire de construire des cr�ches, des �coles, des p�les universitaires et de d�velopper aussi l?attractivit� �conomique de Paris. Il n?est pas contradictoire d?agir plus dans les quartiers qui ont �t� longtemps d�laiss�s et d?agir aussi en faveur de tous les Parisiens.

Tout cela participe d?un m�me �lan, et ce mouvement, le groupe socialiste y apportera toute son �nergie, soyez-en assur�, Monsieur le Maire.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous en remercie.

Je ne devrais pas le dire mais les deux seuls groupes qui n?ont pas utilis� tout leur temps de parole parce qu?ils ont �t� disciplin�s, � quelques minutes pr�s, sont le groupe socialiste et radical de gauche et le groupe M.R.C.

Monsieur BLET, il reste th�oriquement 2 minutes 13 pour vous, mais vous connaissez mon laxisme. N?en abusez pas. Allez-y.

M. Jean-Fran�ois BLET. - Merci, Monsieur le Maire.

Lorsque j?ai d�couvert la communication sur les orientations budg�taires, je dois dire qu?au premier abord, j?ai �t� plus qu?heureusement surpris.

Qu?est-ce que je d�couvre ? La solidarit� demeure la priorit� absolue de la Municipalit�. Elle consiste � soutenir les familles les plus fragiles en mati�re de logement, d?aides diverses, etc.

Je me suis dit : enfin, la gravit� des probl�mes de logement est prise en compte. Et je poursuis ma lecture : le grand 1, c?est ?La solidarit�, pilier central de l?action parisienne?. Comment n?y pas souscrire ? Le grand A, c?est ?Agir sans rel�che en faveur du logement social?.

Je me suis dit, c?est merveilleux, nous allons enfin pouvoir d�bloquer la situation et les r�flexions et les propositions que nous vous faisons, d�bat budg�taire apr�s d�bat budg�taire, ann�e apr�s ann�e, vont enfin pouvoir �tre accueillies. D?autant que l?on d�couvre, � la lecture d?une d�cision modificative, que les droits de mutation poursuivent leur flamb�e corr�lative � celle de la sp�culation immobili�re et que pratiquement cette ann�e c?est 820 millions d?euros qui nous sont promis contre 700 au budget modificatif et 650 au budget primitif. Avec un peu de chance, on va approcher le 900, peut-�tre m�me le milliard.

Donc en plus, l?argent est l�, et de l?argent immobilier. C?est dans le champ de l?immobilier m�me si c?est l?argent de la sp�culation. Il serait tout � fait moral effectivement de l?allouer au logement des plus d�munis.

La situation financi�re de la Ville est toujours aussi excellente : AAA.

Donc, avec tous ces �l�ments, je pensais qu?il �tait possible d?aborder enfin sereinement la difficult� majeure qui est celle de la d�gradation du logement social de fait dans cette Ville, qui est celle des difficult�s, du mal logement, des 100.000 demandeurs de logement et qui est celle, face � la flamb�e de la sp�culation immobili�re, de l?exode des classes populaires et nous le savons aussi d?une partie des classes moyennes.

Alors malheureusement, et c?est cela le charme des finances je suppose, je suis revenu un peu sur terre. Car qu?est-ce que j?ai d�couvert par rapport � cette typologie, ces titres magnifiques ? Eh bien, c?est que les autorisations de programme consacr�es au logement social seront de l?ordre de 150 millions d?euros et que la politique d?acquisition d?immeubles par pr�emption, qui est une excellente chose, sera d?au moins 100 millions d?euros. Il y aura peut-�tre une petite rallonge si quelques amendements sont pris en compte. Donc au total, 250 millions d?euros par rapport aux 800 ou 900 millions d?euros de recettes suppl�mentaires provenant de l?immobilier sp�culatif, cela para�t malheureusement d�risoire. Et cela para�t d�risoire au regard des 7 milliards d?euros annuels du budget de la Ville.

Donc, Monsieur le Maire, ce n?est pas pour jouer les Cassandre, ce n?est pas pour vous �tre d�sagr�able, mais c?est pour vous rappeler quand m�me � la r�alit�. La sp�culation continue de plus belle. M�me � Paris, on le sait, les prix sont encore � la hausse, semble-t-il.

Les classes moyennes et populaires quittent Paris. Paris s?embourgeoise, se ?gentryfie? et nous encaissons, je dirais, presque cyniquement les recettes des droits de mutation qui nous permettent d?afficher une excellente sant� financi�re.

Le probl�me : pour endiguer le d�part des Parisiens qui n?ont ni la chance d?�tre fortun�s ni celle de disposer d?un logement social, il n?y a pas 36 solutions. En l?absence de mesures gouvernementales pour bloquer les loyers et la hausse des prix, il faut couper?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il faudrait conclure, Monsieur BLET. S?il vous pla�t ! Vous avez largement d�pass�, y compris par rapport � la marge que je donne. Je vous demande donc de conclure, s?il vous pla�t.

M. Jean-Fran�ois BLET. - Non, non. Je vous remercie, Monsieur le Maire. Nous poursuivrons la prochaine fois.

M. Claude GOASGUEN. - Laissez-le parler !

M. LE MAIRE DE PARIS. - M. GOASGUEN regrette ! Il voudrait que je vous donne encore sept, huit minutes !

M. GOASGUEN pr�cise - vous n?avez peut-�tre pas entendu : ?Il parle bien !?.

Monsieur LEGARET, c?�tait moins 3 minutes, cela va, on s?en tient l�.

Je vous remercie tous de vos interventions diverses.

Le temps du groupe U.M.P. avait �t� d�pass� d�j� de beaucoup de minutes. Ne vous inqui�tez pas, il reparlera un jour !

La parole est � M. Christian SAUTTER pour r�pondre aux intervenants.

M. Christian SAUTTER, adjoint, au nom de la 1�re Commission. - Monsieur le Maire, je veux d?abord remercier les orateurs de la majorit�, les pr�sidents SARRE, BLOCHE, DUTREY, VUILLERMOZ, Jacques BRAVO, V�ronique DUBARRY, Cl�mentine AUTAIN, J�r�me COUMET et Jean-Fran�ois BLET, d?�tre intervenus, souvent pour r�pondre � l?opposition, souvent aussi pour faire des propositions constructives. Il s?agit l� d?un temps fort, d?un dialogue ouvert et continu entre l?Ex�cutif, notamment l?adjoint aux Finances, et l?ensemble de la majorit� municipale.

Vous comprendrez que je vais surtout r�pondre � l?opposition et en particulier � la premi�re oratrice, Mme de PANAFIEU.

Elle a �voqu� des �l�ments de bilan de notre majorit� et elle a avanc� quelques pistes de projet.

Je voudrais revenir sur les uns et sur les autres.

D?abord, la solidarit�.

La solidarit�, certains en parlent, nous, nous la pratiquons. Je voudrais - je vais vous faire remettre un jeu de graphiques vous montrer qu?il y a une diff�rence qui saute aux yeux, lorsqu?on compare les d�penses effectu�es pendant la mandature 1995-2000 et celles effectu�es au cours de la pr�sente mandature pour laquelle nous sommes en train d?�laborer le septi�me budget.

L?effort social est rest� stable entre 1995 et 2001 : entre 1 milliard et 1,1 milliard d?euros. De 2001 � 2005, il a cr� de 1.085 euros � 1.766 (avec l?arriv�e du R.M.I.). La progression est tout � fait nette et montre clairement que nous faisons, dans le domaine de la solidarit�, des efforts consid�rables.

Nous le faisons dans le domaine du handicap et je peux dire � M. LAFAY que la Maison du handicap va exister et que l?effort budg�taire a �t� multipli� par 12.

En ce qui concerne les seniors, l?an prochain sera l?An 1 du sch�ma g�rontologique que notre Conseil a adopt�. Je dis cela � Mme FORETTE.

En ce qui concerne le logement social, les comparaisons sont faciles � faire : entre 1995 et 2000, ce sont 1.750 logements qui ont �t� financ�s.

Entre 2001 et 2006, nous sommes pass�s d?un palier d�j� �lev� de 3.500 logements sociaux financ�s � 4.000, et l?ambition pour 2007 est de d�passer ce chiffre de 4.000.

Je voudrais attirer l?attention de nos coll�gues, de la majorit� mais aussi de l?opposition, sur une proposition que vous avez avanc�e et qui me para�t �minemment dangereuse.

Vous avez dit qu?un quart des locataires de H.L.M. n?avaient pas vocation � y rester. Vous leur proposez une sorte de choix : vous achetez ou vous partez.

Donc un des rares �l�ments de programme que vous mettez devant ce Conseil de Paris, c?est d?instituer la pr�carit� et peut-�tre un jour la vente � la d�coupe des logements sociaux et je trouve cela absolument scandaleux !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

En second lieu, en mati�re de personnel mis au service des Parisiens, je vous fais diffuser un deuxi�me graphique.

En ce qui concerne les personnels mis au service des Parisiens, les effectifs ont tr�s peu cr� entre 1995 et 2000, alors que 6.500 emplois budg�taires nouveaux ont �t� cr��s.

Il est vrai qu?une partie de ces emplois budg�taires, Fran�ois DAGNAUD y a veill� avec beaucoup de soin, a pour but de respecter, d?am�liorer et de prot�ger les personnels existants : 2.000 emplois pour la r�duction du temps de travail,

2.000 emplois pour le passage d?un statut de pr�caire � un statut de titulaire.

Je continue sur les effectifs qui ont fortement cr� et Mme DUBARRY a insist� sur ce sujet. Plus de 2.000 postes ont �t� cr��s pour am�liorer le service aux Parisiens dans les �quipements qui ont �t� ouverts.

J?ajoute, parce qu?il n?y a pas que les chiffres, la cr�ation de l?allocation ?Pr�voyance Sant�? qui a �t� vot�e par notre Conseil et l� encore, c?est un signe de solidarit� avec les personnels les plus modestes de notre Ville.

Troisi�mement, l?effort d?investissement.

L?opposition a chang� de refrain. Auparavant, c?�tait : ?vous annoncez des investissements et vous ne les faites pas?. Maintenant, il s?agit de nous dire que nous ne faisons pas suffisamment d?efforts, notamment dans certains arrondissements.

Je rappellerai qu?entre 1995 et 2000, l?effort d?investissement a diminu� d?un tiers pour Paris, alors que nous l?avons pratiquement doubl� entre 2000 et 2006.

De quoi s?agit-il ? Je prends un exemple, le cas de l?�cole :

- 12 �coles livr�es pendant la mandature pr�c�dente, 27 dans cette mandature ;

- 150 classes ouvertes ant�rieurement, 260 sur cette mandature ;

- 30 r�novations ant�rieurement, 42 dans cette mandature.

En ce qui concerne les places de cr�che : moins de 2.000 places livr�es sur les cinq ann�es pr�c�dentes, 5.200 d�j� en cours pour cette mandature.

Pour les �quipements sportifs, M. COUMET en a parl� � propos de la piscine, mais de nombreux �quipements de proximit� ont �t� mis en ?uvre.

Et je voudrais dire � M. GOASGUEN que, sur l?universit�, la majorit� pr�c�dente a parl�, nous, nous avons investi?

M. Claude GOASGUEN. - C?est inadmissible ! Vous �tiez au Gouvernement � l?�poque.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - ? n?a pas d�pens�, si vous le voulez bien !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous avez sign� avec Jack LANG, je vous le confirme, Monsieur TIB�RI, mais vous n?avez pas mis un rond ! Les 380 millions d?euros, c?est nous qui les payons. Et je peux m�me vous dire que c?est beaucoup plus que l?Etat, dont c?est la responsabilit�.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Monsieur TIB�RI, vous avez sign�, nous avons pay� !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur TIB�RI, redevenez serein ! Vous avez sign�, nous payons.

Et nous allons au-del�, d?ailleurs.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Excusez-moi ! 380 millions d?euros, ce n?est pas rien. C?est comme sur le Petit Palais, vous avez sign� et nous avons d�pens� 72 millions d?euros. C?est l?inverse ! Heureusement que l?on g�re bien et heureusement que Christian SAUTTER est l� pour bien g�rer, d?ailleurs !

Il a la parole.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - J?arrivais justement � la critique de gestion financi�re d�s�quilibr�e. J?ai cru que c?�tait un acte de contrition de la part de Mme de PANAFIEU, mais regardons les faits.

La fiscalit� : vous avez fait prendre � la population parisienne l?ascenseur fiscal entre 1991 et 1998. Je rappelle l?imp�t pay� par tous les Parisiens, la taxe d?habitation :

- 7,9 % en 1991 ;

- 11,4 % en 1998.

C?est vrai qu?ensuite, apr�s avoir mont� un bon �tage, vous avez descendu deux petites marches d?escalier, puisque la taxe d?habitation est descendue de 11,4 % en 1998 � 11 % en 2000.

Nous, nous l?avons gard�e stable et ce sera le cas pour le 7e budget et, je l?imagine, pour le 8e budget que nous discuterons l?an prochain, nous avons gard� les imp�ts locaux stables � 11 %.

Sur l?endettement, vous avez r�ussi cet exploit d?augmenter les imp�ts pour r�duire l?endettement. Nous, nous avons une politique de gestion, comme cela a �t� dit par M. BRAVO et M. COUMET, nous empruntons pour investir en restant loin du pic d?endettement de 1997, un graphique le prouve � l?�vidence.

Alors, vous avez parl�, notamment M. GOASGUEN et Mme de PANAFIEU, des droits de mutation. Je vous donne un graphique qui montre que cette recette exceptionnelle est volatile.

Comme cela a �t� dit par Jacques BRAVO, entre 1992 et 1993, le produit des droits de mutation a baiss�, c?�tait � l?�poque un milliard de francs, 150 millions d?euros et, votre pr�d�cesseur, Monsieur LEGARET, a d� faire un collectif...

Je vous invite � comparer l?�volution des droits de mutation entre 1989 et 1992 et l?�volution r�cente des droits de mutation. On constate que cela monte fortement sous l?effet d?une sp�culation et qu?apr�s avoir mont� fortement cela risque de descendre.

Nous avons eu une recette exceptionnelle qui nous a permis de faire un effort exceptionnel sur les d�penses de solidarit�, qui nous a permis de faire un effort exceptionnel sur le logement social et qui nous a permis?

Je sais que vous attendez ce que je vais dire maintenant.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bien s�r, 27.000 logements sociaux financ�s, ce n?est rien ?

Monsieur SAUTTER, vous avez la parole.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Je voudrais ajouter que cette recette exceptionnelle nous a permis de pallier une d�fausse exceptionnelle de l?Etat. Pour le R.M.I., le pr�sident VUILLERMOZ en a parl� notamment, 52 millions d?euros de manque � gagner en 2005, 65 � ajouter en 2006.

Quant � la couverture du p�riph�rique dont a parl� M. GALLAND, l?Etat ne tient pas ses engagements, ce qui repr�sente 60 millions d?euros. Il en est de m�me pour le fonds solidarit� logement. Bref, au total, ce sont pr�s de 250 millions d?euros que l?Etat doit � la Municipalit� parisienne et plus fondamentalement aux Parisiens et sur lesquels il s?est d�fauss�. Si Paris �tait seul en cause, je n?insisterais pas. L?ensemble des d�partements, qu?ils soient de la majorit� ou qu?ils soient de l?opposition, protestent contre cette politique qui consiste � �quilibrer ou essayer d?�quilibrer les finances de l?Etat (car l?Etat n?a pas de cagnotte depuis tr�s longtemps), qui essaie d?�quilibrer les finances de l?Etat en reportant des charges sur les collectivit�s locales.

Je voudrais rapidement critiquer votre projet. On le voit tr�s bien dans le domaine du logement social, vous critiquez les achats d?immeubles dans les quartiers o� les logements sont chers. Je me demande � quels quartiers vous faites allusion. Je pense que votre programme, votre esquisse de programme est inspir�e par l?individualisme et l?�go�sme triomphants. Vous n?avez rien fait sur l?habitat insalubre puisque nous avons d�couvert 1.000 immeubles dans ce cas, alors qu?il en y avait tr�s peu de trait�s � votre �poque. Avec rajout� � cela une touche d?esprit de charit�. Oui, je le dis tel que je le pense.

Je pense que ce que l?on appelle aux Etats-Unis le capitalisme compassionnel, nous devons le laisser l�-bas. La cons�quence tr�s claire, c?est une progression des in�galit�s consid�rable. Nous ne partageons pas du tout ces valeurs que vous et certains candidats mettez en avant.

Nous, nous croyons au d�veloppement durable, nous croyons au d�veloppement �conomique pour l?emploi et � l?emploi pour tous, y compris, je le dis � M. BARIANI et � Mme DUBARRY, pour l?�conomie sociale et solidaire. Nous aurons, je pense, l?occasion un jour d?un d�bat approfondi sur ce que nous faisons pour tirer le profit le plus grand des capacit�s dans le domaine de la recherche, dans le domaine du d�veloppement, dans le domaine de la cr�ation d?entreprise. M. COUMET a rappel� ces 115.000 entreprises de plus en 2005 qu?en 2001. Je suis pr�t, quand vous le voulez, soit en commission soit en d�bat pl�nier, � parler du d�veloppement �conomique de Paris technopole, de Paris m�tropole internationale, de Paris solidaire, du d�veloppement des services � la personne qui ont �t� laiss�s en jach�re. Chiche, je rel�ve le d�fi.

Nous voulons aussi le d�veloppement social. Le d�veloppement social, c?est le r��quilibrage. M. COUMET a fait un r�ve. Il a dit : ?nous aimerions que tous les arrondissements parisiens aient l?�quipement en cr�ches du 5e arrondissement?. Et bien, nous, nous construisons ce r�ve de faire en sorte que les Parisiens, quel que soit l?endroit o� ils habitent, aient la m�me qualit� de service public dans le domaine des cr�ches, dans le domaine du logement, dans le domaine de l?emploi, dans le domaine du sport et dans le domaine de la culture.

Le d�veloppement durable, c?est aussi le d�veloppement �cologique. J?ai bien entendu les critiques que vous faites � notre action vigoureuse en faveur des transports en commun. Personne n?a suffisamment soulign� que la subvention au Syndicat des Transports d?Ile-de-France, qui est g�r� par moiti� par la R�gion et par les d�partements dont notre D�partement, cette subvention va passer de 237 millions d?euros en 2006 � plus de 300 millions d?euros en 2007. Nous faisons un effort nouveau, quasiment r�volutionnaire, en faveur des transports en commun.

Comme M. DUTREY l?a soulign�, nous ne partageons pas les m�mes valeurs et ce d�bat l?a bien montr� ce matin. Je voudrais terminer sur la transparence. Oui, nous partageons des valeurs avec M. DUTREY comme avec l?ensemble de la majorit� municipale, des valeurs de solidarit�, des valeurs de dynamisme, des valeurs de qualit� de vie auxquelles j?oppose l?�go�sme triomphant qui est sur les autres bancs.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je voudrais dire que je pourrais prendre cet appel � la transparence comme une sorte de plaisanterie car nous n?avons pas de le�ons de transparence � recevoir de certains. Je pourrais dire aussi qu?il n?y a eu aucun audit g�n�ral entre 1977 et 2001 et je pourrais me satisfaire de cette r�ponse. Je pourrais dire aussi que nous sommes en permanence sous les yeux d?auditeurs, ?Standard & Poors?, et maintenant de deux autres auditeurs.

Je pourrais dire aussi que la Commission des finances, sous la pr�sidence de Jacques BRAVO, et beaucoup d?entre vous en �tes membres, proc�de � un audit perp�tuel. Sur l?audit g�n�ral que vous r�clamez, nous en parlerons en novembre.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - On conna�t d�j� la r�ponse !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tr�s bien.

D?abord, je remercie vraiment Christian SAUTTER de cette excellente intervention. Si elle a suscit� des agacements, c?est parce qu?�videmment la v�rit� d�range, qu?ensuite des dossiers sont plus ou moins bien connus.

Simplement, au-del� d?un certain d�sordre qui r�gne dans cette assembl�e quand sont tenus des propos qui d�plaisent sur la conf�rence d?organisation, ce n?est pas normal. J?ai �cout� les interventions de tous et sagement. Et quand des choses d�rangent, par d�finition, en d�mocratie, on n?est pas tous d?accord. Cela n?emp�che pas de s?�couter. J?ai remarqu� quand m�me que, quand il y a des interventions, parfois les miennes, mais aussi des adjoints qui sont assez, comment dire, d�rangeants pour une partie de l?opposition municipale, cela conduit � mettre du d�sordre. Cela �tant dit, vous savez que ce qui reste, c?est ce que les Parisiens voient et qui est effectivement le fruit du travail de l?Ex�cutif, de la majorit� et pour les questions budg�taire de l?excellent adjoint au budget que nous avons et que je remercie encore tr�s chaleureusement.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Maintenant, nous avons deux mois pour travailler sur le budget, cher Christian et chers adjoints.

Octobre 2006
Débat
Conseil municipal
retour Retour