retour Retour

VI - Question d’actualité du groupe socialiste et radical de gauche relative au transport.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. DARGENT pour la question d?actualit� du groupe socialiste et radical de gauche.

M. Claude DARGENT. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Alors que la Ville de Paris et la R�gion Ile-de-France pr�conisent une diminution de la circulation automobile dans l?agglom�ration et pratiquent un renforcement de l?offre de transport en commun, deux annonces r�centes suscitent des interrogations chez les �lus de notre groupe.

La premi�re annonce a �t� formul�e par le Ministre des Transports, il y a quelques jours, qui a donn� le feu vert de l?Etat � l?enfouissement de la route nationale 13, � Neuilly-sur-Seine.

Le budget est estim� � plus de 750 millions d?euros pour 1,4 kilom�tre de route, soit presque autant que les cr�dits routiers investis par l?Etat et la R�gion Ile-de-France entre 2000 et 2006. Il est vrai que c?est � Neuilly-sur-Seine !

Pr�f�rant opter pour des projets plus cibl�s, aux co�ts moins pharaoniques, le S.T.I.F. vient d?engager un effort historique de 1,047 milliard pour la r�novation du mat�riel roulant et consacrera 113 millions d?euros pour 2007 � la mise en service de nouvelles lignes de bus, notamment de banlieue � banlieue, � l?augmentation de fr�quence sur les lignes 11 et 13 du m�tro et sur les lignes du RER ou encore � l?extension des horaires de m�tro les samedis et veilles de f�tes.

Le d�bat sur les orientations budg�taires que nous avons eu ce matin montre d?ailleurs que la Ville de Paris, dont la subvention au S.T.I.F. passe de 227 � 300 millions d?euros, prend pleinement part � cette forte am�lioration de l?offre de transports en commun, dont les Parisiens et les Franciliens pourront b�n�ficier tr�s prochainement. La priorit� de l?Etat ne devrait-elle pas r�sider dans le respect de ses engagements financiers dans le cadre du contrat de plan Etat-R�gion plut�t que dans un investissement co�teux, dont le principal but de donner satisfaction au pr�sident du Conseil g�n�ral des Hauts-de-Seine ? Doit-on une nouvelle fois rappeler qu?encore de trop nombreux projets de transports en commun pour notre r�gion sont suspendus faute du respect par l?Etat de la parole donn�e ?

Une autre annonce, intervenue elle aussi tout r�cemment, du tout nouveau P.D.G. de la R.A.T.P. concerne le projet dit ?Metroph�rique?, m�tro d?une quarantaine de kilom�tres en rocade autour de Paris, dont le co�t total est estim� entre 4 et 6 milliards d?euros. Il est vrai que le sujet m�rite largement d�bat ; il existe actuellement un d�ficit d?offre de transports en commun de banlieue � banlieue notamment en proche couronne. Et Paris, depuis le d�but de cette mandature en a toujours soutenu l?am�lioration, non seulement par solidarit� territoriale mais aussi parce que la lutte contre la pollution ne se joue pas seulement � l?int�rieur de ces fronti�res administratives, mais bien � l?�chelle de la zone dense.

Cependant, sur une question qui concerne l?architecture des d�placements dans notre r�gion, on ne peut que s?�tonner de l?initiative personnelle du pr�sident de la R.A.T.P. qui choisit la presse pour annoncer un projet qui n?a fait l?objet � notre connaissance d?aucune concertation pr�alable ni d?�tude avec les collectivit�s concern�es. Assisterait-on au retour de l?Etat ? Quel est donc aujourd?hui le niveau de connaissance de ce projet par la Ville de Paris ?

Voici donc deux sujets, Monsieur le Maire, sur lesquels les �lus de notre groupe souhaiteraient conna�trent votre sentiment et votre position.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Vous avez d�pass�, Monsieur.

La parole est � M. Denis BAUPIN qui ne d�passera pas.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Je voudrais vraiment remercier M. DARGENT de me donner l?occasion de traiter de la RN 13 et de M�troph�rique en 2030.

D?abord sur la RN 13, je voudrais dire que les Parisiens sont solidaires �videmment de la souffrance des habitants de Neuilly qui subissent la circulation automobile et ses nuisances. Ils en sont d?autant plus solidaires que c?est le cas tout de m�me de centaines de milliers d?habitants en Ile-de-France qui visiblement ne font pas l?objet d?autant de sollicitude.

La question qui est pos�e �videmment, c?est qu?� partir du moment o� on constate ces nuisances et cette circulation automobile, vaut-il mieux l?enfouir ou vaut-il mieux aller � la source et diminuer la circulation automobile ? Vous aurez compris que pour 1 milliard d?euros, puisque c?est le co�t g�n�ralement admis pour cet enfouissement, nous pr�f�rerions largement donner la priorit� � l?investissement en mati�re de transports collectifs.

Sur ce point, je vous confirme, mais nous l?avons vot� d?ailleurs au Conseil de Paris, que notre priorit� va bien � l?investissement pour les transports de banlieue � banlieue. C?est une question de justice, de r��quilibrage par rapport � ce qui s?est fait pendant des d�cennies mais c?est aussi une question d?int�r�t bien compris pour les Parisiens puisque la pollution de l?air ne s?arr�te pas aux limites de Paris et que 10 % des usagers du m�tro font aujourd?hui des parcours de banlieue � banlieue. S?ils le faisaient directement sur un parcours en banlieue, cela permettrait de d�sengorger le m�tro.

Sur la forme, vous avez raison, je pense qu?il est clair que dans une soci�t� d�mocratique, c?est aux �lus et donc en l?occurrence aux membres du Syndicat des Transports d?Ile-de-France de faire les choix en ce qui concerne les investissements, ce n?est pas � la R.A.T.P. Le fait que le pr�sident de la R.A.T.P. annonce un projet de fa�on aussi m�diatique pose probl�me, m�me s?il est du r�le de la R.A.T.P. d?�tre une force de proposition et que ce projet est un projet qui est depuis longtemps en d�bat. Je pense que lorsque M. MONGIN sera re�u par le Syndicat des Transports d?Ile-de-France � son Conseil d?administration de novembre, nous aurons l?occasion de le lui rappeler. D?autant que, m�me si vous ne l?avez pas dit, le fait que la Ville de Paris et la R�gion aient �t� �vinc�s du Conseil d?administration de la R.A.T.P. est un point qui a pos� probl�me. Nous avons pris position ici, le Conseil d?administration du S.T.I.F. �galement, contre cette d�cision qui nous prive �videmment d?une capacit� d?influence.

Sur le fond, il est clair que ce qui nous est propos� aujourd?hui en mati�re de transports collectifs, vous l?avez �voqu�, de la part de l?Etat dans le cadre prochain contrat de projet, c?est de g�rer la p�nurie. On nous propose des cr�dits en recul de 20 % alors que ce que l?on investit en transports collectifs, en Ile-de-France, �quivaut environ aujourd?hui � un quart de ce que des agglom�rations comme Londres, Madrid ou Berlin investissent en mati�re de transports collectifs. Il y a donc un v�ritable besoin d?investir beaucoup plus fortement.

Beaucoup de collectivit�s aujourd?hui s?int�ressent � ce projet de m�tro en rocade, qui figure d?ailleurs d�j� dans le Sch�ma directeur de la R�gion Ile-de-France 1994. Notamment le Val-de-Marne aujourd?hui, consid�re que ce projet est prioritaire. Pour notre part, nous souhaitons que les �tudes soient poursuivies et c?est la raison pour laquelle la Ville de Paris propose que dans le prochain contrat de projet, des �tudes soient financ�es sur cette rocade.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous avez l�g�rement d�pass�.

Octobre 2006
Débat
Conseil municipal
retour Retour