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2006, VII - Question d’actualité posée par le groupe U.M.P. à M. le Maire de Paris relative à la communication du projet de Plan de déplacements de Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme DOUVIN, pour la question d?actualit� du groupe U.M.P.

Mme Laurence DOUVIN. - Je vous remercie.

Ce matin, Monsieur le Maire, grande nouvelle, on a presque cru que vous vous proposiez pour �tre le porte-parole de l?U.M.P. En effet, vous n?avez pas cess� de vouloir parler � notre place - je m?explique - pour nous pr�ter encore une fois un certain nombre de propos et d?intentions en faveur du tout automobile. Je suis sinc�rement d�sol�e de vous d�cevoir, mais d�finitivement, nous n?allons pas vous embaucher comme porte-parole. Tout d?abord parce que le tout automobile n?est pas trop notre objectif, ne vous en d�plaise. Notre objectif est clair : c?est la diminution de la pollution et la fluidit� des d�placements.

Ensuite, si nous sommes tous d?accord sur l?enjeu de la lutte contre la pollution, nous ne le sommes pas sur les moyens : nous sommes pour l?incitation, davantage que la contrainte, et pour les id�es plut�t que l?id�ologie. La pollution, dont vous avez fait votre cheval de bataille, n?a pas baiss� davantage depuis 2001 que depuis 1996, alors que la qualit� du parc automobile s?est fortement am�lior�e et que la circulation a continu� � diminuer. On peut raisonnablement estimer que la pollution aurait davantage baiss� si vous n?aviez pas eu recours � une politique syst�matique de l?embouteillage permanent.

Nous sommes tous d?accord, et c?est vrai d?ailleurs pour toutes les grandes m�tropoles : la lutte contre la pollution et l?effet de serre est une v�ritable priorit�. Par contre, il est curieux de constater qu?aucune d?entre elles ne s?y est prise comme vous, qui refusez notre id�e de moins de voitures, mieux de voitures, vous qui n?investissez pas dans les promotions des modes les moins polluants, vous qui n?accordez pas la priorit� aux modes de transports alternatifs � l?automobile les plus efficaces : le m�tro, le RER, les grands oubli�s, la ligne 13, par exemple, pour lesquels les moyens envisag�s sont largement insuffisants.

Paris a besoin d?une politique des d�placements dynamique, ambitieuse, moderne, faite de mesures coh�rentes et qui fasse l?objet d?�valuations r�guli�res. Nous esp�rions effectivement d�couvrir une telle logique � la lecture de votre projet de plan de d�placement de Paris et non pas � travers toute une s�rie d?�-coups m�diatiques. H�las ! nous devons nous contenter une fois de plus des miettes qui filtrent � travers la presse � la suite de votre s�minaire priv� de Marcoussis. Nous avons entendu parler, mais pas vu, d?une note de synth�se fant�me de sept pages r�serv�e � la majorit�. Est-ce l� votre m�thode, Monsieur le Maire ? Une certaine dissimulation et des tractations internes � votre majorit� ? Que faite-vous de tous les Parisiens, Conseils de quartier, associations, �lus, qui ont travaill� depuis longtemps, fait des propositions et qui n?entendent que des rumeurs mais n?ont aucun texte sur lequel se concerter ?

Des rumeurs qui inqui�tent parce qu?elles laissent entendre, que sous un recul de fa�ade, subsistent bien les mesures les plus controvers�es.

Qui est responsable de la politique municipale ? Qui en endosse la responsabilit� ? Est-ce vous ? Quand aurons-nous un document de travail ? Qu?en est-il, � l?oppos�, du document que je viens de d�couvrir et qui s?intitule : ?contribution du d�placement de Paris au Sch�ma directeur de la R�gion Ile-de-France ? Il me semble que le D�partement, c?est nous. On n?en a jamais entendu parler. On ne l?a pas vot�. Et en d�finitive, Monsieur le Maire, est-il opportun aujourd?hui de vouloir engager la collectivit� parisienne sur un plan qui pr�te � autant de controverses et qui ne pourra pas �tre mis en oeuvre sous l?actuelle mandature ?

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Denis BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

La d�claration de Mme DOUVIN est toute en nuances, comme d?habitude, sur ces questions. On cherchera en vain la moindre proposition. Mais je crois que d�j� dans le discours de Mme de PANAFIEU, c?�tait clair, les propositions en mati�re de d�placement, il n?y en a eu aucune. Vous avez annonc� cinq grandes propositions, mais sur ces questions pour l?instant vous vous contenter d?ovationner Al GORE lorsqu?il passe � Paris mais on attend toujours la moindre proposition concr�te � mettre en ?uvre.

Depuis 6 ans, nous avons entrepris de rattraper le retard pris par Paris par rapport � de grandes agglom�rations en France et � l?�tranger qui ont r�duit la place de la circulation automobile. Et contrairement � ce que vous indiquez, Madame DOUVIN, ces agglom�rations sont tr�s nombreuses. On pourrait rappeler le cas d?agglom�rations comme Bordeaux, Marseille actuellement ou Toulouse par exemple, pour prendre vos amis, qui ont d�cid� eux aussi de s?attaquer aux probl�mes majeurs de sant� publique li�s � la pollution de l?air.

Vous avez �voqu� le Plan de d�placements de Paris. J?ai d�j� eu l?occasion � la pr�c�dente s�ance du Conseil de vous r�pondre sur ce sujet, et de vous rappeler que, malheureusement, puisque la loi, que vous avez vot�e ou que la majorit� que vous soutenez a vot�e, pr�voit un plan de d�placement de Paris, nous l?�laborons aux limites de la Ville de Paris alors que le bassin de d�placement de ceux qui sont utilisateurs de Paris est �videmment plus large que notre seul territoire.

C?est la raison pour laquelle nous �laborons ce plan de d�placement de Paris de fa�on conjointe avec nos voisins, j?y reviendrai dans un instant.

Vous avez �voqu� le travail effectu� au sein du s�minaire de la majorit� municipale. En effet, un document de travail a �t� �labor�, c?est bien le moins pour un s�minaire qui r�fl�chissait � la politique de d�placement de la Ville de Paris. Il nous a permis de repr�ciser les priorit�s que nous souhaitons accorder au plan de d�placement de Paris, priorit�s au d�veloppement de nouvelles offres de transport collectif. Vous avez bien tort de fustiger le travail qui est en cours ou de dire que, par exemple, rien n?a �t� fait sur le m�tro dans cette mandature municipale.

Je voudrais simplement rappeler que nous avons d�j� inaugur� la prolongation de METEOR au nord � Saint-Lazare. Il y aura l?ann�e prochaine la prolongation de METEOR � Olympiades. Il y a des renforcements sur la ligne 13 et la ligne 11. Il y en aura d?autres en 2007. Mais il se trouve en effet que M. MONGIN - je crois que vous le connaissez bien - a d� annoncer?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Qui est-ce qui paye ? C?est le S.T.I.F., et les contribuables parisiens en paient 30 %.

Quand on prolonge une ligne de tramway, quand on renforce la ligne 13, c?est pay� notamment par les contribuables parisiens et par le budget de la Ville de Paris.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - En ce qui concerne le m�tro, nous regrettons beaucoup que Mme IDRAC et M. MONGIN aient affirm� et promis � la population des am�liorations par OURAGAN de la ligne 13 et qu?ils ne soient pas capables de tenir ces engagements. C?est un v�ritable probl�me.

Deuxi�me �l�ment de priorit� de ce plan de d�placement de Paris : favoriser la mobilit� des acteurs prioritaires, tout ce qui concerne les services d?urgence, le d�placement des professionnels, les livraisons. Vous avez vu notamment le travail que nous avons effectu� en ce qui concerne les livraisons au cours de ces derniers mois qui ont conduit � l?adoption d?une charte et prochainement d?une nouvelle r�glementation.

Nous avons aussi affirm� notre volont�, au travers d?un sous-titre, de d�velopper un droit pour tous, dans l?agglom�ration Ile-de-France, � la mobilit� durable. Et puis, deux principes majeurs sont venus compl�ter cet dispositif, c?est une meilleure synchronisation dans le temps et dans l?espace entre transport collectif et circulation automobile, meilleure synchronisation aussi entre ce qui est fait de part et d?autre du p�riph�rique.

En ce qui concerne ce document de travail, il n?avait pas vocation � �tre publi� urbi et orbi mais s?il y a une demande, il n?y a aucun probl�me de notre part pour qu?il puisse �tre diffus� et discut�. Il y aura notamment demain soir - je pense que vous �tes au courant, Madame DOUVIN- une r�union de la commission extra municipale des d�placements au cours de laquelle le point sur l?�tat du plan de d�placement de Paris sera �voqu� et donc cette note pourra �tre distribu�e.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame DOUVIN, souhaitez-vous rajouter un mot ?

Mme Laurence DOUVIN. - Oui, s?il vous pla�t, Monsieur le Maire.

Je crois que je r�ve. D?abord, M. BAUPIN essaie de refaire la politique des d�placements en 2 minutes 30. Bien entendu il a d�pass� son temps parce que ce n?est pas possible. Mais cela prouve que s?il a besoin de ce micro en cette s�ance du Conseil de Paris, c?est peut-�tre qu?il manque quelque chose et que le fait de nous envoyer maintenant cette note dont vous avez d�lib�r� � Marcoussis, ou d?en parler en commission extra municipale des d�placements. Monsieur le Maire, excusez-moi mais cela ne tient pas la route. Il aurait peut-�tre fallu effectivement nous l?envoyer � nous, �lus du Conseil de Paris. Nous sommes a priori les conseillers de Paris donc cela me para�t assez normal.

Ce que je veux dire, c?est que vous �tes manifestement g�n� sur le fond, Monsieur le Maire. Vous �tes g�n�, M. BAUPIN l?est aussi. Vous ne r�pondez pas aux interpellations des Parisiens. Vous ne leur apportez pas de r�ponse, il faut croire que vraiment elles vous d�rangent.

Quant � votre comparaison avec d?autres villes, Monsieur BAUPIN, nous sommes une capitale. J?ai tout � fait de l?estime pour Toulouse, Bordeaux ou Marseille mais nous avons peut-�tre une autre dimension. Et je pense qu?il faut avoir des r�ponses, comme celles d?ORBITAL par exemple, � une autre dimension que ce que vous citez.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame DOUVIN, avez-vous oubli� que les conseils de quartier de Paris ont travaill� sur le P.D.P ?

Avez-vous oubli� que 140.000 Parisiens ont r�pondu au questionnaire qu?on leur a envoy� ?

J?entends effectivement que contrairement au pass�, on travaille � fond cette question avec nos voisins de droite et de gauche. Et ils sont tr�s demandeurs, plus que d?annonces unilat�rales de vannes, de r�gulation aux portes du p�riph�rique ou de p�age. Cela, ce n?est pas moi. C?est vous.

Ensuite, Madame DOUVIN, si Denis BAUPIN veut vous transmettre demain cette note de travail, entre nous, il fait comme il veut mais j?ai l?intention de continuer � travailler avec l?Ex�cutif sur tous les sujets et que nous ayons des �changes sans vous inviter. C?est cela la d�mocratie. Il n?y a pas des adjoints qui lisent les notes de l?administration comme dans le temps. Il y a une �quipe qui travaille et il faut bien que je travaille avec eux, qu?on �labore collectivement. Et apr�s, on vient devant le Conseil de Paris et les 163 conseillers donnent leurs sentiments.

Mais le fond des choses, Madame, et vous avez parl� de Bordeaux, Toulouse et Marseille, qu?on soit une grande ville ou une petite ville, on ne peut lutter contre la pollution qu?en remettant en cause la place de l?automobile. Et figurez-vous que je suis d?autant moins g�n� sur cette question que je suis un peu mieux compris que vous, par les Parisiens, sur cette question.

Nous allons suspendre la s�ance et passer � nos travaux en formation de Conseil g�n�ral.

Octobre 2006
Débat
Conseil municipal
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