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V - Question d’actualité de Mme Elisabeth de FRESQUET et des membres du groupe Union pour la démocratie française à M. le Maire de Paris relative à l’assassinat d’Anna Politkovskaïa.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme de FRESQUET pour la question d?actualit� du groupe U.D.F.

Mme Elisabeth de FRESQUET. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

L?assassinat d?Anna Politkovska�a est un assassinat politique qui s?inscrit dans une longue s�rie de pressions et de crimes perp�tr�s en Russie contre les journalistes.

Il est difficile d?en �tablir un compte exact, mais il n?est pas douteux que de tels faits questionnent la nature du r�gime politique russe et, en cons�quence, la nature des relations que les d�mocraties entretiennent avec le pouvoir en place � Moscou.

Nous le savons toutes et tous, ici, Mme Politkovska�a s?est particuli�rement pench�e sur la r�alit� de la guerre en Tch�tch�nie, mais son travail couvrait plus largement l?ensemble de la politique russe. Elle d�fendait des th�ses d?opposition � M. Vladimir POUTINE et son meurtre est per�u par tous les d�mocrates comme une manifestation de l?autoritarisme du Kremlin.

C?est pourquoi nous ne pouvons nous r�soudre � un simple exercice compassionnel. S?il est l�gitime que notre Ville participe � l?effort de reconstruction du Sud Liban, s?il est l�gitime que notre Ville contribue � la lutte contre le Sida en Afrique, s?il est l�gitime qu?elle finance le Fonds pour l?eau, alors, il l?est tout autant, et Paris rev�t m�me une dimension symbolique � ce sujet, qu?elle mobilise les outils qui sont les siens pour d�fendre et promouvoir les droits de la personne humaine lorsque ces derniers sont mis � mal.

Car, bien s�r, il ne nous revient pas de r�gler tous les probl�mes. Nous ne pouvons pr�tendre r�sorber la pand�mie de Sida � travers le monde ; nous ne pouvons pr�tendre reconstruire � nous seuls le Liban ; et nous ne pouvons pr�tendre garantir l?acc�s de tous � l?eau potable.

Nous fournissons un effort � notre �chelle et nous jugeons � raison que cet effort est l�gitime.

Il doit en aller de m�me pour les droits. Nous n?en sommes pas les seuls garants, mais notre mobilisation � ce sujet reste, elle aussi, l�gitime. Elle est m�me, je crois, n�cessaire.

Monsieur le Maire, pourquoi ne pas mobiliser l?Association Internationale des Maires Francophones, dont nous sommes un important contributeur, pour qu?une d�l�gation de cette association rencontre � ce sujet le maire de Moscou, forc�ment concern� ?

Cela permettrait de manifester l?�motion, et surtout l?inqui�tude, du monde francophone � propos des droits de la personne humaine en Russie.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Pierre SCHAPIRA.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint. - Merci, Madame de FRESQUET, pour cette question.

Evidemment, l?assassinat d?Anna Politkovska�a a choqu� les Parisiens et les Parisiennes et tous ceux qui sont les d�fenseurs des Droits de l?Homme et de la libert� d?expression.

Vous avez raison, la Ville de Paris a une action volontaire en mati�re d?aide au d�veloppement. Vous avez cit� tous les points, mais il est vrai que nous avons aussi une exigence en mati�re de Droits de l?Homme et nous l?avons d�montr� plusieurs fois. Que ce soit par des lettres envoy�es aux autorit�s alg�riennes, tunisiennes, chinoises, bi�lorusses, iraniennes, turques, birmanes ou colombiennes, le Maire de Paris et le Conseil de Paris ont toujours �t� au premier rang dans la d�fense des Droits de l?Homme.

S?agissant de l?assassinat d?Anna Politkovska�a, le Maire a imm�diatement exprim� sa tr�s vive �motion dans un message de condol�ances adress� au r�dacteur en chef de ?Novaya Gazieta? au sein duquel travaillait la journaliste.

Il a qualifi� d?ignoble cet assassinat et il a soulign� le courage et la d�termination de la victime et form� le v?u que justice soit faite. Les v�ritables commanditaires de ce crime doivent en effet �tre d�nonc�s et punis.

Mais, vous avez raison, le Conseil ne peut pas rester silencieux. Vous pr�conisez une expression publique claire et une d�marche d?une d�l�gation de l?A.I.M.F. aupr�s du Maire de Moscou.

L?id�e d?une sensibilisation des �lus locaux russes est louable, certes, m�mes si c?est avant tout � l?Etat russe qu?il appartient de faire rapidement toute la lumi�re sur ce crime, comme l?a rappel�, ce week-end, le Pr�sident de la Commission europ�enne, Jos� Manuel BARROSO.

La Ville de Moscou n?est toutefois pas membre de l?A.I.M.F. qui ne regroupe, je vous le rappelle, que des villes francophones.

Mais, le Maire de Paris copr�side ?Cit�s et Gouvernements locaux unis? qui se r�unit � la fin de ce mois et il pourrait en effet en parler � l?occasion de ce Conseil mondial, mais, en tout cas, avec le Maire de Kasan qui est le Pr�sident de la section Eurasie de ?Cit�s et Gouvernements locaux unis?.

J?ajoute simplement qu?il existe � Paris une Maison des Journalistes qui h�berge des journalistes �trangers r�fugi�s en France et le Maire de Paris proposera � nos partenaires, parce que nous ne sommes pas seuls, le Fonds europ�en des R�fugi�s et les m�dias fran�ais qui sont en association, que cette Maison des Journalistes que nous avons aid� � cr�er porte le nom d?Anna Politkovska�a.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je voulais que Pierre SCHAPIRA annonce mon souhait qu?il vient d?exprimer � l?instant.

Deuxi�mement, je souhaitais vous dire qu?avec le Maire de Moscou, que je connais bien, j?ai eu d�j� nombre de n�gociations sur les Droits de l?Homme. J?ai m�me �tait amen� � faire une conf�rence de presse avec lui, avec le Maire de Londres, avec le Maire de Berlin, � Berlin, sur des questions traitant des Droits de l?Homme. Nous avons d� assumer nos diff�rences de point de vue sur un certain nombre de sujets, mais les Maires de Londres et de Berlin �tant plut�t d?accord avec moi, c?�tait plut�t agr�able.

Vous gardez aussi en m�moire que lorsque le Pr�sident POUTINE �tait � Paris, en r�ponse � l?invitation du Pr�sident de la R�publique, j?avais exprim� nos convictions � propos de Bashar AL-ASSAD. Je les avais exprim�es sur l?antis�mitisme et le terrorisme.

Avec Vladimir POUTINE, je l?ai fait, bien s�r toujours dans la courtoisie, sur la Tch�tch�nie, ce qui avait entra�n� d?ailleurs ensuite une conversation particuli�re entre le Pr�sident POUTINE et moi.

Au-del� de la proposition que je souhaite faire pour la Maison des Journalistes, c?est plut�t au Pr�sident POUTINE que je dois dire un certain nombre de choses. Je peux plus facilement les dire en tant que copr�sident de l?association des pouvoirs locaux du monde que Pr�sident des maires francophones qui n?est pas une dimension tellement prise en compte en Russie.

En tant que copr�sident de C.G.L.U., je souhaite �crire au Pr�sident POUTINE sur ce sujet.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Les Tch�tch�nes vont pouvoir respirer.

Octobre 2006
Débat
Conseil municipal
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