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I - Question d’actualité posée par le groupe “Les Verts” à M. le Préfet de police concernant l’opération de police au métro Belleville, le 10 octobre.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous commen�ons par celle du groupe ?Les Verts?, pos�e � M. le Pr�fet de police.

La parole est donc � Mme DUBARRY.

Mme V�ronique DUBARRY. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.

Tous les deuxi�mes mardi du mois s?est instaur� un rendez-vous de militants et de soutiens aux sans papier. Ceux-ci se rassemblent au m�tro Belleville afin de protester contre la multiplication des op�rations polici�res dans le quartier.

Mardi dernier donc, ce rassemblement a r�uni aux environs de 200 manifestants. Toutes ces personnes ont �t� extr�mement surprises et impressionn�es par le dispositif policier qui �tait d�ploy� tous le long du boulevard de la Villette et rue de Belleville.

La manifestation s?est pourtant d�roul�e dans le calme et s?est dispers�e vers 20 heures apr�s que les organisateurs aient obtenu l?assurance d?un commandant de police pr�sent sur les lieux qu?il n?y aurait pas d?arrestation. Pourtant, quelques minutes apr�s, de nombreux observateurs rest�s sur place ont not� l?arriv�e massive de cars de police � proximit� du m�tro Belleville.

Malheureusement bien connu de nombreux Parisiens et Parisiennes, ce type de dispositif policier est en g�n�ral le signe annonciateur de vastes op�rations de contr�le bas�es sur des r�quisitions tr�s larges du Parquet et justifiant de ce fait les contr�les arbitraires.

Les militants rest�s sur place ont pu donner l?alerte tr�s rapidement et ont fait revenir les soutiens et les manifestants et mobilis� les riverains qui ont �t� visiblement choqu�s � la fois du d�ploiement de forces de police et de l?utilisation de chiens policiers - ce que, en ce qui me concerne, je n?avais jamais vu faire-pour repousser les manifestants.

Pr�s d?une centaine de personnes se sont donc oppos�es � l?op�ration polici�re. La mobilisation et la r�activit� citoyenne ont ainsi permis, malgr� une dizaine d?arrestations, d?�viter ce qui aurait pu �tre une rafle massive.

Malheureusement, je l?ai d�j� dit ici m�me, ce type d?op�ration polici�re a lieu maintenant d?une fa�on tr�s, tr�s fr�quente dans de nombreux quartiers populaires de Paris. Il semble qu?ici la Pr�fecture de police ait d�cid� ici de pousser plus loin le cynisme et l?atteinte � la libert� d?expression en lan�ant une op�ration dont on pourrait penser qu?elle s?apparente � une op�ration de repr�sailles, en tout cas certainement d?intimidation.

Notre question est la suivante : nous voudrions savoir s?il s?agit d?une nouvelle politique de la Pr�fecture de police en mati�re de maintien de l?ordre et surtout si les Parisiens et les Parisiennes devront s?attendre � ce type d?op�ration d�s lors qu?ils manifesteront leur soutien aux sans papier � Belleville mais �galement partout dans la Capitale.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci d?avoir respect� les 2 minutes 30. Ce qui me permet de rappeler aux adjoints qu?ils n?ont que 2 minutes 30 pour r�pondre, pas 2 minutes 50.

Monsieur le Pr�fet, vous avez la parole.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers de Paris, je souhaiterais faire une r�ponse qui sera aussi, si vous le voulez bien, une mise au point.

D?abord sur la forme, je souhaiterais � nouveau qu?on n?utilise pas le terme de ?rafle? renvoyant � des r�f�rences historiques et politiques clairement orient�es.

(Applaudissements).

J?y avais d�j� r�agi il y a quelques mois au nom des 20.000 policiers parisiens qui se d�vouent quotidiennement, dans un cadre juridique et d�ontologique pr�cis, � la s�curit� des Parisiens.

Je redis aujourd?hui que ce n?est pas tr�s acceptable aussi bien pour les policiers que pour le Procureur qui a d�cid� de l?op�ration et traduit chez l?auteur une d�fiance de principe vis-�vis des politiques de s�curit� et d?ordre public.

Mais sur le fond, j?ai trois remarques � faire.

Premi�rement, la Pr�fecture de police veille � l?exercice de cette libert� publique essentielle qu?est le droit de manifester. Plusieurs milliers de manifestations revendicatives ont lieu chaque ann�e � Paris. Elles sont g�r�es par la Pr�fecture de Police avec efficacit� et discernement. S?agissant d?ailleurs sp�cifiquement des centaines de manifestations sur le droit au s�jour qui se sont d�roul�es au cours des derni�res semaines, elles n?ont jamais �t� l?occasion d?interpellation pour s�jour irr�gulier.

Deuxi�mement, il y a effectivement r�guli�rement � Paris des op�rations ponctuelles de s�curisation. Elles sont organis�es en soutien aux effectifs des commissariats et r�pondent aux signalements de la police de proximit�, des �lus, des riverains, sur un probl�me sp�cifique de d�linquance ou un sentiment d?ins�curit�. Elle se d�roule sous r�quisition du Parquet, comme cela �tait le cas le 10 octobre dernier. Elles sont g�n�ralement bien accueillies par les Parisiens et sont n�cessaires � leur s�curit�.

Troisi�mement, s?agissant du droit au s�jour, la Pr�fecture de police a vocation � mettre en ?uvre le droit de la R�publique, que ce soit dans ce domaine ou dans tout autre. Elle le fait avec la rigueur qu?implique par principe la mise en ?uvre de la loi et le respect qu?exige la prise en consid�ration des personnes. Pour revenir au cas d?esp�ce et pour confirmer, s?il en �tait besoin, l?absence de relations entre ces deux �v�nements que vous souhaitez relier, j?indique que l?op�ration de s�curisation pr�vue aux abords du m�tro Belleville n?a �t� engag�e qu?apr�s la dispersion de la manifestation.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet.

Mme V�ronique DUBARRY. - Je peux r�pondre ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, si vous voulez tr�s bri�vement. Ce n?est pas indispensable mais vous avez le droit.

Mme V�ronique DUBARRY. - Merci.

Sur l?utilisation du mot ?rafle?, je vais vous remettre, Monsieur le Pr�fet, un texte que je trouve personnellement tr�s int�ressant d?Emmanuel TERRAY du CEDETIM. Ensuite, sur la fa�on dont se sont d�roul�es ces op�rations, je suis d�sol�e, mais vous avouerez que la concomitance des �v�nements est particuli�rement probl�matique. Vous dites que la manifestation �tait dispers�e. Bien �videmment, elle l?�tait officiellement. Il n?en reste pas moins que restaient pr�sents sur le lieu des manifestants, comme cela se produit apr�s chaque manifestation.

En ce qui concerne le soutien des riverains et des �lus, je vous rappelle que je suis �lue et �galement riverain de quelque part, un endroit dans Paris et je ne soutiens pas du tout ce type d?op�ration. Je pense que les manifestations qui ont eu lieu apr�s certaines de ces op�rations prouvent que ces op�rations ne font pas l?unanimit� parmi les Parisiens et Parisiennes.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Le mot ?rafle? est particuli�rement inappropri�.

Octobre 2006
Débat
Conseil municipal
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