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2006, Voeu déposé par M. Daniel VAILLANT, et adopté par la majorité municipale du Conseil du 8e arrondissement, relatif aux lieux d’accueil de toxicomanes.


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le v?u r�f�renc� n� 44 dans le fascicule, relatif au lieu d?accueil de toxicomanes, d�pos� par M. VAILLANT et adopt� par la majorit� municipale du 18e arrondissement.

Je donne la parole � Mme Claudine BOUYGUES.

Mme Claudine BOUYGUES. - Merci, Madame la Maire.

Ce v?u a effectivement �t� adopt� par la majorit� municipale du 18e, mais sur proposition des habitants du conseil de quartier de Chapelle sud.

Vous savez que, depuis longtemps, le 18e est un arrondissement mis � forte contribution par rapport aux lieux d?accueil des usagers de drogue, puisqu?en tout, on peut d�compter six structures dont trois sont situ�es dans le quartier Chapelle. Parmi ces structures dans ce quartier, on d�nombre deux boutiques ?bas seuil? install�es rue Philippe-de-Girard depuis une quinzaine d?ann�es.

Il va de soi que le conseil de quartier et la majorit� municipale du 18e tiennent � saluer le travail accompli dans ce domaine par les intervenants de ces structures, qui travaillent depuis longtemps dans des conditions tr�s difficiles.

Donc, apr�s un contact entre le conseil de quartier, les �lus et les responsables de l?association Charonne, il est apparu que les surfaces des locaux �taient tr�s insuffisantes et que l?implantation m�me de ces structures �taient inadapt�e dans la mesure o� la rue Philippe-de-Girard est tr�s �troite, qu?elle est bourr�e de recoins avec des trottoirs tr�s �troits. La concentration des toxicomanes dans la rue cr��e des nuisances assez importantes pour les riverains.

Il faut donc aujourd?hui penser � une relocalisation de ces boutiques � bas seuil dans des locaux qui soient plus conformes � leur activit� sur un axe a�r� et � distance cons�quente des lieux d?accueil qui existent d�j�, de mani�re � �viter une concentration de ce type de structures dans un p�rim�tre restreint, qui nuit au travail organis� par les associations qui oeuvrent dans ce domaine.

Nous sommes conscients que seule une politique volontariste des pouvoirs publics d?Etat - il faut quand m�me rappeler que la question de la toxicomanie rel�ve de l?intervention de l?Etat - permettra de r�aliser cette relocalisation.

Le Conseil du 18e arrondissement �met le v?u que le Maire de Paris, en liaison avec le Pr�fet de Paris et les maires d?arrondissement, propose � ces structures dans les meilleurs d�lais des solutions de r�implantation, en utilisant en particulier les nombreux projets neufs en cours de r�alisation qui sont men�s par les offices publics ou les S.E.M., en veillant � un bon �quilibre territorial et g�ographique du dispositif socio-sanitaire en cours.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame BOUYGUES.

Monsieur LHOSTIS, vous avez la parole.

M. Alain LHOSTIS, adjoint. - La pr�sence de nombre de toxicomanes dans le 18e arrondissement a un impact �vident sur la vie des habitants de l?arrondissement, depuis plusieurs ann�es.

Mme BOUYGUES l?a rappel� �galement, plusieurs structures d?accueil et de prise en charge des usagers de drogue, les �quipes de m�diation, le travail collectif men� justement par les �lus de l?arrondissement avec les services de l?Etat ont contribu� fortement � rendre cette cohabitation moins probl�matique.

Je dois saluer l?engagement de la Municipalit� dirig�e par Daniel VAILLANT pour accueillir ces structures, permettre l?acc�s aux soins et aux droits sociaux des usagers de drogue et, en m�me temps, assurer la tranquillit� publique des habitants de l?arrondissement.

C?est un exemple � saluer.

Le v?u qui est propos� soul�ve un certain nombre de questions au sujet des deux boutiques qui sont g�r�es par l?association ?Charonne?. Ce sont des autorisations de l?Etat, pr�fectorales, de juin 2006 et une autorisation d?ouverture en qualit� de C.A.R.U.D. (Centre d?accompagnement et d?accueil � la r�duction des risques pour les usagers de drogue).

Cette nouvelle cat�gorie d?�tablissement m�dicosocial est financ�e par l?assurance maladie et elle est vis�e dans la loi du 9 ao�t 2004 relative � la sant� publique. Ces deux autorisations sont accord�es dans le cadre du Comit� r�gional d?organisation sociale et m�dicosociale, dont l?un des crit�res d?implantation obligatoires est la proximit� avec les usagers de drogue, ainsi que le maillage territorial avec les autres ressources d�di�es � la prise en charge des usagers de drogue (acc�s aux soins, h�bergement, insertion).

Il s?agit donc d?une g�ographie r�gionale arbitr�e par l?Etat pour ce qui rel�ve des addictions, pour une habilitation temporaire de trois ans pour chacun des C.A.R.U.D.

Les activit�s qui sont li�es � la r�duction des risques, effectu�es dans des conditions difficiles et longtemps d�consid�r�es, sont donc aujourd?hui reconnues jusqu?� les inclure dans l?organisation m�dicosociale r�gionale.

C?est ainsi qu?une relocalisation de ces lieux doit �tre faite en tenant compte de l?environnement, de la proximit� du public usager de drogue, pour autant que le maillage territorial des autres ressources soit coh�rent. Cela ne peut se faire qu?en �troite concertation avec les services d�concentr�s de l?Etat.

C?est dans cet esprit que je propose au Conseil de Paris d?adopter le v?u d�pos� par Daniel VAILLANT et l?�quipe municipale du 18e arrondissement, qui fait un travail remarquable sur ces questions.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Monsieur LEGARET, vous souhaitez intervenir pour une explication de vote.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - J?appartiens, comme Daniel VAILLANT, au club ferm� des maires d?arrondissement qui ont assum� et qui assument ce genre de structures.

Je rends hommage � ce qui a �t� fait dans le 18e arrondissement.

Mais, que veut dire ce v?u ? Relocalisation ? Il est assez clair que cela signifie que l?on a envie de s?en d�barrasser et on ne dit pas que l?on va relocaliser dans le 18e arrondissement. On dit que l?on va engager une discussion avec le Maire de Paris, le Pr�fet de police et les maires d?arrondissement.

Je suis un peu inquiet. On a besoin de structures de traitement pour les toxicomanes, l� o� il y a des toxicomanes. Il y en a dans le 18e arrondissement ; il y en a dans le Centre de Paris. Mais si on adopte ce v?u, cela veut dire que l?on autorise finalement Daniel VAILLANT � se d�barrasser du probl�me en consid�rant qu?il a, en quelque sorte, pay� son �cot et qu?il a support� pendant un certain nombre de mois et d?ann�es des �quipements qui sont incontestablement difficiles � faire vivre et � int�grer dans la vie des quartiers.

Je consid�re que ce v?u, tel qu?il est r�dig�, est beaucoup trop court. Ou bien il y a un engagement, ou bien des maires d?arrondissement s?engagent et sont pr�ts � assumer, et je consid�re jusqu?� ce jour que M. VAILLANT en fait partie, ou bien il y a un revirement de position de sa part et il faudrait que ce soit dit clairement.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je crois qu?il n?y a pas de revirement de position de sa part.

Monsieur LHOSTIS, vous avez la parole.

M. Alain LHOSTIS, adjoint. - Je vous ai connu mieux inspir�, Monsieur le maire du 1er arrondissement, notamment quand vous �tes venu dans le 18e arrondissement soutenir clairement les maires qui s?engageaient dans la pr�vention des risques.

Cela a �t� rappel�, il y a six lieux de prise en charge des toxicomanes dans le 18e. Je rappelle que quand nous avons d�battu ensemble et avec votre soutien, c?�tait, dans le cadre du plan ?Crack? du Nord-Est parisien, pour permettre l?extension des activit�s de l?association Espoir Goutte-d?Or. La municipalit� du 18e arrondissement est tr�s claire sur ce point.

Toutefois, il est normal - c?est pr�vu par les textes -, que l?on puisse rediscuter de l?implantation g�ographique. La localisation de proximit� de deux C.A.R.U.D. n?est pas sans poser de probl�mes dans l?environnement.

C?est donc l?ensemble de ces questions qui est pos� et Daniel VAILLANT a bien soulign� qu?il n?avait pas d�sign� d?autres arrondissements. Reconnaissez avec moi, moi qui suis un �lu du 10e arrondissement, que la rue Philippe-de-Girard est � la fois sur le 10e arrondissement et le 18e arrondissement. Les usagers de drogue ne font pas de distinctions de ce type.

Cette question doit �tre examin�e globalement et, dans le 10e arrondissement, le maire de mon arrondissement, que je soutiens dans ce domaine depuis 1995, a aussi assum� ses responsabilit�s. Ne vous inqui�tez pas, il ne s?agit pas d?un changement de pied, il s?agit d?une volont� de trouver la r�ponse la mieux adapt�e.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.

Madame BOUYGUES, vous avez la parole.

Mme Claudine BOUYGUES. - Monsieur LEGARET, je peux constater que vous faites partie des maires d?arrondissement de Paris qui sont investis et qui travaillent sur ces questions depuis tr�s longtemps, mais je ne peux pas vous laisser dire, et M. LHOSTIS vient de vous le rappeler, que Daniel VAILLANT et la municipalit� du 18e arrondissement ne travailleraient pas, eux aussi, en responsabilit� sur ces questions de toxicomanie.

Ne croyez pas que nous ayons envie de nous d�barrasser du probl�me. Ce n?est en tout cas pas ainsi que nous avons travaill�, jusqu?� pr�sent. Lorsque nous d�posons ce v?u au Conseil de Paris, nous avons quelques id�es de relocalisation dans le 18e arrondissement, l� o� sont les toxicomanes.

Merci.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame BOUYGUES.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par M. VAILLANT, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2006, V. 361).

Octobre 2006
Débat
Conseil municipal
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