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26 - V - Question d'actualité de Mme Laurence DOUVIN, au nom du groupe U.M.P., à M. le Maire de Paris relative à la sécurité dans les couloirs de bus


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est maintenant � Mme Laurence DOUVIN, pour le groupe U.M.P. Cette question est relative � la s�curit� dans les couloirs de bus.
Mme Laurence DOUVIN. - Le 6 octobre il s'est produit un accident de la circulation qui nous a tous boulevers�s. Un camion dans le 18e circulant sur la file de droite a voulu, de la rue Marx-Dormoy, tourner � droite rue de Jessaint et ce faisant sa remorque a percut� un cycliste, entra�nant la mort du petit gar�on qui �tait attach� sur le si�ge enfant du v�lo. Cet accident pose plus largement le tr�s grave probl�me de la coexistence de files de trafic parall�les qui ont des temps de feu simultan�s, alors que nous savons bien que la visibilit� est r�duite quand il y a dans un couloir bus, en m�me temps un bus ou m�me seulement un taxi et un cycliste derri�re, et que cette visibilit� n'est pas seulement r�duite, mais pratiquement inexistante en ce qui concerne les camions � cause d'un angle mort dont ils d�noncent eux-m�mes l'existence. Je pr�cise que ce danger n'a rien � voir avec l'existence ou non d'un muret de s�paration.
Monsieur le Maire, 21 octobre 2003, donc il y a � peu pr�s exactement un an, devant cette Assembl�e et dans ces m�mes conditions, j'ai tenu des propos qui d�non�aient les dangers qui �taient entrain�s par cette situation. J'�tais s�re qu'il y aurait malheureusement des accidents. A mon intervention d'alors je n'ai pas eu de r�ponse satisfaisante comme si ces dangers �taient consid�r�s comme secondaires face � la volont� de d�multiplier les couloirs de bus et de les ouvrir aux v�los.
Mais le probl�me reste entier, et il ne s'agit pas de la s�curit� des seuls cyclistes, mais de tous les utilisateurs qui sont concern�s par une situation qui reste encore aujourd'hui ubuesque. En effet, automobilistes, camions ou deux-roues motoris�s doivent couper un couloir pour tourner � droite ou � gauche alors que le feu est vert au m�me moment pour tous. Sont donc concern�s d'une part, les cyclistes, les taxis et bus qui circulent dans le couloir, et d'autre part les automobilistes camions et deux-roues motoris�s qui souhaitent tourner et qui ne peuvent le faire qu'au feu vert, puisque apr�s le feu devenant rouge leur interdit d'avancer.
Monsieur le Maire, vous avez choisi d'appliquer une politique de s�paration de la voirie. Alors il faut vous en donner les moyens. Ou bien l'on d�cide de demander aux diff�rents utilisateurs de cohabiter au mieux sur la voirie commune, c'est d'ailleurs ce que demandent ceux qui estiment qu'ils sont plus visibles dans la circulation g�n�rale que derri�re un bus. Ou bien on s�pare les voies, pour les r�server � certaines cat�gories d'utilisateurs, mais alors on hi�rarchise leur passage et on donne la priorit� � certaines par rapport � d'autres. J'ai entendu �voquer l'�ventualit� de mettre un temps de vert sp�cifique pour les v�los dans un couloir bus qui leur serait ouvert, mais cela ne r�sout rien et t�moigne d'une m�connaissance �tonnante des besoins. Il faut des temps de feu diff�rents par file, comme cela est pratiqu� � l'�tranger, et cela vaut bien s�r pour tous les utilisateurs de la file.
Monsieur le Maire, il faut avoir �t� au volant d'un v�hicule sur l'un de ces axes et en position de vouloir changer de direction pour tourner � droite et pour couper un couloir pour savoir ce que l'on ressent. On a peur, on a peur pour les autres, et on a peur pour soi parce que l'on est en situation de danger.
Je pense que c'est le devoir d'une municipalit� d'assurer au maximum la s�curit� de tous les utilisateurs de la voirie et c'est pourquoi je vous demande face � cette responsabilit� quelles sont vos intentions.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
La parole est � M. Denis BAUPIN.
M. Denis BAUPIN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Madame DOUVIN, votre question multiplie les confusions. Vous avez commenc� en parlant de cet accident dramatique, par rapport auquel nous avons tous ressenti �norm�ment de douleur, le 6 octobre dernier, mais qui n'a pas eu lieu dans un couloir de bus mais � un croisement qui d�bouchait, en effet, sur un couloir de bus, non prot�g�, qui date de 1986, donc qui ne r�sulte pas de la politique men�e par cette Municipalit�. Vous dites que cela ne pose pas la question des couloirs de bus puis vous y revenez et en repartez.
Soyons clairs... Il y a un probl�me au niveau des carrefours dans la Capitale � partir du moment o� il y a une cohabitation entre diff�rents modes de d�placements qui n'ont pas la m�me capacit� � encaisser les chocs.
Par rapport � cette question, la protection des plus fragiles et notamment des cyclistes nous para�t un �l�ment essentiel. C'est la raison pour laquelle la Municipalit� va continuer � mettre en place des couloirs de bus �largis aux cyclistes, prot�g�s. Si le couloir en question avait �t� prot�g�, le camion concern� aurait d� faire un �cart plus grand et l'accident ne serait pas survenu.
Vous posez, par ailleurs, une autre question qui me para�t extr�mement pertinente sur le probl�me du "tourne � droite" des v�hicules sur un axe de circulation qui ont � leur droite un couloir de bus �largi ou pas, mais qui les am�ne �ventuellement � couper le flux de circulation des bus et des cyclistes pour tourner � droite. Sur ce point, j'ai demand� aux services techniques de la Ville, avec la Pr�fecture de police et avec la R.A.T.P., de regarder comment on peut essayer de trouver des solutions techniques appropri�es. Celle que vous �voquez consisterait � donner un temps de vert sp�cifique aux couloirs de bus, aux taxis et aux v�los d'un c�t� et au flux de circulation automobile de l'autre, voire donner un temps de vert sp�cifique � ceux qui vont tout droit et un autre � ceux qui tournent � droite. Ce sont deux hypoth�ses qui m�ritent largement d'�tre examin�es. Il ne faut pas se cacher qu'elles devront trouver un accord avec l'ensemble des interlocuteurs car, � partir du moment o� l'on donnera un temps de vert sp�cifique aux uns ou autres, on le prendra quelque part, donc cela ralentira le flux de circulation automobile. Il s'agit donc bien de faire un choix � un moment donn� entre la s�curit� et la fluidit� du trafic automobile puisque les diverses solutions que vous indiquez ont forc�ment des cons�quences techniques.
Il nous para�t essentiel aujourd'hui - et je comprends ce que vous avez pu indiquer en ce qui concerne l'ins�curit� dans laquelle peuvent se trouver les automobilistes qui tournent � droite par rapport au flux qui se trouve � leur droite - de trouver des solutions. C'est la raison pour laquelle un groupe de travail sur ces questions a �t� r�uni d�j� depuis quelques semaines.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Madame DOUVIN, pour un mot...
Mme Laurence DOUVIN. - Trois points.
Toute politique implique un choix.
Ce sont des questions techniques, mais elles mettent en jeu la vie des personnes.
Dans les orientations budg�taires dont nous avons discut� ce matin, il y a 85 millions d'euros pr�vus pour les couloirs bus. Je pense que c'est sur ce budget qu'il faut prendre de quoi trouver la meilleure solution possible, celle que d�cidera le groupe d'�tude.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Octobre 2004
Débat
Conseil municipal
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