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16 - Vœu déposé par le groupe "Les Verts" demandant l'interdiction du transit sur le territoire parisien de convois routiers transportant des matières nucléaires


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous allons examiner le v?u r�f�renc� n� 6 dans le fascicule, d�pos� par le groupe "Les Verts" concernant une demande d'interdiction du transit sur le territoire parisien de convois routiers transportant des mati�res nucl�aires, et ce voeu, bien s�r, ne se rattache � aucun projet de d�lib�ration.
Sylvain GAREL, vous avez la parole.
M. Sylvain GAREL. - Merci, Madame la Maire.
Comme vous le savez, il y a quelques jours, un important convoi de plutonium militaire, qui contenait 140 kilos de ce mat�riel extr�mement dangereux, sans doute le mat�riau le plus dangereux jamais invent� par l'homme, est arriv� des Etats-Unis pour �tre transport� jusque dans le Sud de la France avec un parcours de pr�s de 1.300 kilom�tres, avec bien s�r des risques �normes. Risques li�s � la dangerosit� du produit, le plutonium militaire, risques li�s aussi au fait que rien ne peut jamais garantir que, au cours de ces transports, il n'y ait pas un accident ou un attentat qui pourrait causer des ravages absolument �normes en France, et voire bien au-del�, parce que, comme on le sait depuis Tchernobyl, les radiations ne connaissent pas de fronti�res.
Nous pensons que ce genre de transport met gravement en danger la population de notre pays, et plus particuli�rement celle de r�gions tr�s peupl�es comme l'est l'Ile-de-France. Et on a vu, d'apr�s les cartes qui avaient �t� publi�es dans la presse, que l'un des 4 parcours qui avaient �t� envisag�s passait par Paris, et donc, il y avait un vrai risque que, lors de ce passage, il puisse y avoir un accident ou un attentat qui aurait caus� des d�g�ts absolument irr�m�diables et consid�rables � notre ville et � ses habitants.
C'est pour cette raison que, � l'instar d'autres maires de France qui ont pris la d�cision de prendre des arr�t�s municipaux interdisant le passage et le transit des convois routiers de mati�res nucl�aires, nous proposons que le Maire de Paris prenne la m�me disposition, en excluant bien s�r ceux qui transportent des mati�res radioactives � destination des h�pitaux.
Je vous remercie, Madame la Maire.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur GAREL.
La parole est � M. Christophe CARESCHE.
M. Christophe CARESCHE, adjoint. - Je voudrais tout d'abord dire un mot sur la conclusion de M. GAREL. Le Maire de Paris n'a pas comp�tence pour prendre un arr�t� de ce type, celui-ci �tant du ressort du Pr�fet de police. C'est un premier point.
Deuxi�mement, je voudrais dire que chacun est libre d'avoir son opinion sur le nucl�aire. Je crois pour ma part qu'il ne faut pas affoler inutilement la population et que l'Etat veille � ce que ces transports se d�roulent dans des conditions de s�curit� maximales. Mais encore une fois, chacun peut �tre favorable ou d�favorable au nucl�aire, c'est une position qui appartient � chacun d'entre nous.
Troisi�mement, nous pouvons, et nous allons le faire, saisir les autorit�s de l'Etat, en particulier le Pr�fet de police, en lui demandant, d'une part si des convois de ce type (ce qui me para�t personnellement difficile � envisager) traversent Paris et l'agglom�ration parisienne, d'autre part, si tel est le cas, de nous informer sur les conditions de s�curit� dans lesquelles ces convois traverseraient Paris et l'agglom�ration parisienne.
J'aurais souhait� que M. GAREL retire son v?u puisque je viens de pr�ciser que nous allons saisir le Pr�fet de police de cette question afin d'obtenir des informations, informations que nous ne manquerons pas de relayer aupr�s des �lus de la Ville de Paris.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Bien. Donc Monsieur GAREL, sur la r�ponse de Christophe CARESCHE, acceptez-vous de retirer ce v?u, sachant que, bien s�r, le Conseil sera inform�, et de la d�marche du Maire de Paris vis-�-vis de la Pr�fecture, et, bien s�r, de la r�ponse du Pr�fet ?
M. Sylvain GAREL. - Madame la Maire, je reconnais toujours, dans ces r�ponses au sujet du nucl�aire, le m�me syllogisme : un, ce n'est pas dangereux, deux, il ne faut pas que cela passe dans les zones habit�es.
Alors il y a un probl�me ; soit ce n'est pas dangereux et pourquoi cela ne passerait pas en plein c?ur de Paris, et pourquoi, d'ailleurs, nous n'installerions pas une centrale nucl�aire dans le c?ur des Halles ? Ou alors c'est dangereux et � ce moment-l�, il faut que de tels convois ne passent nulle part car on sait tr�s bien que les radiations ne s'arr�tent pas au territoire o� aura eu lieu l'accident.
Donc j'ai toujours �t� surpris par ce type d'argumentation, qui est quand m�me tr�s contradictoire, et l�, on l'a vu en quelques secondes, o� on nous dit : "il n'y a aucun danger, la s�curit� est maximale, mais il ne faut pas que cela passe dans les zones tr�s habit�es parce qu'on ne sait jamais".
Bien entendu, nous ne retirons pas ce v?u et nous demandons vraiment au Maire de Paris et au Pr�fet de police de faire en sorte qu'� Paris ou ailleurs sur le territoire les transports de mati�res nucl�aires soient interdits.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Attendez. Monsieur GAREL, j'entends bien votre r�ponse sur le v?u, vous ne le retirez pas mais il n'a pas �t� dit dans cette Assembl�e que le nucl�aire n'�tait pas dangereux et qu'il n'y avait aucun risque � faire passer des convois en centre-ville. La r�ponse qui vous a �t� donn�e est que le Maire de Paris n'a pas cette comp�tence, et que donc, comme il n'a pas cette comp�tence, il demandait au Pr�fet de police ce qu'il en �tait. Voil�.
Donc je crois qu'il faut quand m�me de la bonne foi dans nos d�bats, mais bon, vous n'avez pas retir� ce v?u, je le mets donc au vote.
Je mets aux voix, � main lev�e, ce v?ux.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le v?u est rejet�.

Octobre 2004
Débat
Conseil municipal
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