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64 - 2004, DPA 256 - Approbation du principe de réalisation des travaux d'aménagement de locaux de création artistique dans l'immeuble communal situé 59, rue de Rivoli (1er), et des modalités de passation du marché de maîtrise d'oeuvre correspondant


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DPA 256 portant approbation du principe de r�alisation des travaux d'am�nagement de locaux de cr�ation artistique dans l'immeuble communal situ� 59, rue de Rivoli.
Madame de FRESQUET, vous avez la parole.
Mme Elisabeth de FRESQUET. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, chers coll�gues, le dossier du 59 Rivoli va enfin conna�tre son �pilogue. Occup� depuis le 1er novembre 1999 par un collectif d'artistes, ce squat est devenu, au fil des ann�es, le troisi�me centre d'art contemporain le plus visit� de Paris.
Ce succ�s n'a �videmment pas �chapp� � certains responsables politiques qui, lors de la campagne municipale de 2001, s'�taient engag�s aux c�t�s des artistes. Christophe GIRARD, pour ne citer que lui, prenait l'engagement de tout faire pour emp�cher leur expulsion.
C'est aujourd'hui chose faite puisque l'immeuble rachet� par la Ville le 22 mai 2002 sera prochainement am�nag� afin d'assurer la conformit� des locaux et de leur usage aux r�gles de s�curit� en vigueur. Ce principe est d�sormais acquis.
Toutefois, des questions restent pos�es qui m�ritent des r�ponses pr�cises. Le collectif d'artistes qui s'est constitu� en association s'inqui�te, � juste titre de son point de vue, de la mani�re dont l'immeuble sera g�r�.
D'apr�s les responsables, et je les cite : "le projet que l'on nous pr�sente aujourd'hui n'a rien � voir avec ce que nous avions convenus ensemble. Nous voulions juste une mise aux normes de s�curit� de l'immeuble. Il n'�tait pas question ni de faire des ateliers partag�s, ni de fermer les portes au public".
Le projet de d�lib�ration va en effet beaucoup plus loin, m�me si son contenu demeure suffisamment allusif pour pr�ter � plusieurs interpr�tations.
Au-del� de la mise aux normes, vous pr�voyez un am�nagement des rez-de-chauss�e et du premier �tage en espaces d'accueil pour le public, les autres �tages restant uniquement d�di�s � la cr�ation artistique. Ceci signifie bien que l'occupation de cet immeuble sera soumise � des contraintes de s�curit� li�es � la pr�sence du public.
Nous sommes l� au centre de la contradiction que vos propres promesses ont fait na�tre. Votre �lection vous impose des responsabilit�s dont l'opposant d'hier ne se sentait pas comptable. Cela vaut pour beaucoup de dossiers. Et cela vaut plus particuli�rement lorsqu'il s'agit de la culture, lorsque ses voies d'expression sortent des sentiers battus et des circuits officiels.
On con�oit ais�ment le d�sappointement des artistes pour qui ce d�bat reste profond�ment �tranger, mais qui ont cru, de bonne foi, � une r�ponse plus compr�hensive et non contraignante.
Nous savions tous que les questions de s�curit� allaient primer dans ce dossier, mais vous avez feint de les n�gliger. Pourquoi ? La r�ponse, nous la connaissons. Elle est enti�rement contenue dans la question et je me garderai d'en rajouter sur ce point.
Le collectif reste finalement le seul juge de votre attitude.
Ce projet de d�lib�ration pose en tout cas une question de principe sur le devenir des squats d'artistes � Paris. Vous aviez promis de ne pas les expulser durant votre mandat. Or, les proc�dures d'expulsion se multiplient. Le th��tre de Verre install� dans le 12e arrondissement est somm� de fermer ses portes ; le squat de l'impasse Saint-Claude, � quelques centaines de m�tres de l'H�tel-de-Ville, doit fermer et ce ne sont pas les messages de reconnaissance de M. Christophe GIRARD qui y changeront quelque chose.
Aujourd'hui, avec ce projet de d�lib�ration embl�matique, nous avons l'occasion d'un vrai d�bat de fond. Nous sommes l� dans un cas de figure exceptionnel puisque c'est la premi�re fois que la Ville de Paris doit g�rer un squat d'artistes.
Cela impose de mettre en ?uvre un partenariat fond� sur des principes partag�s, assurant tout � la fois le respect par les artistes des contraintes d'une collectivit� publique et le respect de la libert�, sans laquelle l'expression artistique ne peut s'exprimer dans toute sa pl�nitude.
Nous sommes bien loin de la simple gestion des ateliers d'artistes qui suppose des crit�res s�lectifs d'attribution li�s � la comp�tence des candidats, de l'urgence sociale et de l'anciennet� de la demande.
Le 59 Rivoli est bien autre chose. L'implication de la Ville que vous avez voulue exige de votre part la mise en ?uvre de bien plus que le respect de simples r�gles de bonne gestion.
De ce point de vue, force est de constater que nous n'avons aucune r�ponse.
Je vous remercie.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
La parole est � M. GIRARD.
M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Ce collectif d'artistes est soutenu, je vous le rappelle, �galement par le maire du 1er arrondissement, Jean-Fran�ois LEGARET. Donc il y a sur ce lieu, en effet, un int�r�t partag� par tous ceux qui le fr�quentent ou le connaissent.
Malgr� les efforts entrepris dans ce domaine, la question du lieu de travail, voire du logement, pour les artistes � Paris reste �videmment un tr�s grand probl�me. La Ville n'a pas la capacit� � pousser tous ses murs et � s'agrandir comme nous le souhaiterions. Et puis on a 33 hectares d'espaces verts suppl�mentaires en cours de cr�ation.
Cette population dispose en effet de revenus souvent modestes et, par d�finition, al�atoires qui rendent difficile la location de surfaces permettant le travail artistique, quelles que soient les disciplines.
L'association "59 rue de Rivoli" est un collectif d'artistes qui, le 1er novembre 1999, a investi un immeuble inoccup� alors propri�t� du Cr�dit Lyonnais au 59, rue de Rivoli dans le 1er arrondissement.
Au-del� de la r�animation d'un lieu d�sert, son objectif est de proposer des surfaces de travail aux artistes ne pouvant assurer des loyers priv�s ou conventionn�s ; de pr�senter et de promouvoir le travail artistique en train de se faire, au moyen d'une ouverture gratuite au public des ateliers, dans des plages horaires importantes.
Une �tude de l'Agence d'�tudes architecturales d�crit les travaux � entreprendre dans ces locaux. Il est pr�vu une r�fection compl�te de la couverture, de l'ensemble des huisseries et du r�seau �lectrique.
En outre, la charge des planchers existants �tant faible, une provision a �t� inscrite pour le renforcement.
L'option propos�e est celle d'une ouverture au public des seuls niveaux R et R+1, la mise aux normes ERP de l'ensemble du b�timent s'�tant r�v�l�e difficile et co�teuse.
En tout �tat de cause, les donn�es budg�taires et techniques ne permettent pas d'envisager une ouverture au public des �tages sup�rieurs.
Un b�timent a �t� r�serv�, rue de la Tour-des-Dames, dans le 9e arrondissement, chez Jacques BRAVO, pour accueillir les artistes pendant la dur�e des travaux, moyennant une r�fection estim�e � 150.000 euros.
Une convention d'occupation et une convention d'objectifs pour l'utilisation de ce b�timent seront soumises au Conseil de Paris.
Le co�t global pr�visionnel du projet ressort � 4,4 millions d'euros T.T.C., les cr�dits correspondants sont inscrits au P.I.P.P.
L'immeuble r�nov�, en raison des activit�s d'int�r�t g�n�ral qu'il accueillera et des am�nagements sp�ciaux dont il aura b�n�fici�, fera partie du domaine public de la Ville.
Les futurs occupants b�n�ficieront d'une convention d'occupation domaniale, je dis bien une convention, afin de tenir compte de la contrainte de solvabilit� des artistes, une redevance notablement inf�rieure au taux du march� leur sera consentie. Mais il y aura une redevance � r�gler � la Ville.
L'association "59 rue de Rivoli" sera associ�e aux modalit�s d'attribution des ateliers.
Permettez-moi de dire un dernier mot sur les expulsions. Je vous rappelle que les pouvoirs de police sont � la Pr�fecture de police et que c'est au cas par cas que la Pr�fecture de police, selon la nature du propri�taire du lieu, agit. Si cela rel�ve du domaine priv�, bien �videmment, la Pr�fecture n'a pas � demander l'avis de la Ville de Paris ; si cela rel�ve d'un lieu appartenant � la Municipalit�, nous n�gocions ensemble � chaque fois et dans une bonne intelligence et dans le respect des artistes et des ?uvres.
On peut dire que depuis l'exemple de la rue Blanche en avril 2001, au d�but de notre mandature, le respect a �t� la priorit� de notre comportement. Je remercie d'ailleurs Christophe BAY, Directeur adjoint du cabinet du Pr�fet de police, Jean-Paul PROUST, de la fa�on dont nous avons pu travailler au cas par cas, en respectant les artistes et les ?uvres.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPA 256.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DPA 256).

Octobre 2004
Débat
Conseil municipal
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