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2009, Vœu déposé par M. Pierre-Yves BOURNAZEL, Mme Géraldine POIRAULT-GAUVIN, M. David ALPHAND, Mmes Linda ASMANI, Roxane DECORTE, M. Thierry COUDERT et les élus du groupe U.M.P.P.A. relatif au soutien de l'Agence nationale des Français de la rue.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons � la proposition de v?u r�f�renc�e n� 8 G dans le fascicule, relative � l?Agence nationale des Fran�ais dans la rue qui a �t� d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A.

M. BOURNAZEL le pr�sente en une minute et Mme TROSTIANSKY nous donnera les �l�ments de r�ponse.

La parole est � M. BOURNAZEL.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, plusieurs milliers d'individus vivent � Paris dans une extr�me pr�carit�, qu'ils soient sans-abri, mal log�s ou travailleurs pauvres.

La question des S.D.F. est ancienne et beaucoup d'efforts ont �t� consentis au fil des derni�res d�cennies pour tenter d'�radiquer ce fl�au de l'exclusion, que ce soit par l'Etat ou par le travail du monde associatif.

Or, de toute �vidence, la situation ne s'am�liore pas aujourd'hui dans notre ville et l'on est en droit de s'inqui�ter pour les prochains mois, compte tenu de la crise qui touche notre pays.

Il est temps, plus que jamais, d'agir de fa�on forte, utile et pragmatique.

Mme Nicole GUEDJ propose depuis des ann�es la cr�ation d'une Agence nationale des Fran�ais de la rue. Cette structure nouvelle se donnerait pour objectif premier de recenser et d'identifier cette population h�t�rog�ne. Plus nous en saurons sur ces personnes vivant dans la rue, meilleure sera notre aide envers elles.

Gr�ce � ce travail, nous pourrons alors �tre capables de coordonner l'ensemble des services (Samu social, centres d'h�bergement d'urgence, missions locales) et d'informer ainsi les usagers de leur existence.

Il s'agit aujourd'hui d'optimiser l'efficacit� de tous les moyens mis � disposition dans notre pays. Nous pouvons, nous devons m�me, apporter des solutions transversales, proposer un accompagnement social � ces personnes, un accompagnement sanitaire, voire psychiatrique, en vue d'une r�insertion v�ritable et durable. Telle est l'ambition de l'Agence nationale des Fran�ais de la rue.

Nous souhaitons aujourd'hui que le D�partement de Paris prenne toute sa part dans la construction de ce projet, dans notre ville, vitrine de notre pays, lui-m�me terre natale des Droits de l'Homme, nous ne pouvons plus accepter que certains meurent seuls et dans la rue. 360 d�c�s rien que pour l'ann�e 2008 !

Nous faisons ainsi le pari audacieux que ce projet remportera aujourd'hui l'adh�sion, au-del� de tous les clivages. Le rejeter et l'instrumentaliser pour de fallacieux pr�textes politiques ou partisans serait une injure � la dignit� de ces personnes que ce projet entend d�fendre.

Aussi, j'en appelle aujourd'hui � l'ensemble des �lus ici pr�sents pour manifester leur soutien � la cr�ation de cette agence, en esp�rant que ce soutien r�el sera � la hauteur de l'ambition et de l'enthousiasme qui portent ce projet.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur BOURNAZEL.

Vous avez un peu d�pass� votre temps de parole, mais c'est un sujet important.

Je donne la parole � Mme Olga TROSTIANSKY pour donner l?avis de l?Ex�cutif sur cette proposition de v?u n� 8 G.

Mme Olga TROSTIANSKY, vice-pr�sidente. - Monsieur le Pr�sident, une remarque de forme tout d'abord : je voulais sugg�rer � M. BOURNAZEL de rendre � Mme GUEDJ sa v�ritable identit� et de l?appeler conseill�re r�gionale plut�t que conseiller ! Militante des Droits de l'Homme, je crois qu?elle sera certainement sensible � son respect d'identit� de femme, comme je le suis moi-m�me.

Monsieur BOURNAZEL, sur votre v?u, vous avez raison, il est inacceptable que, chaque jour, en France, au moins une personne sans abri meure dans la rue. Mais, Monsieur BOURNAZEL, faut-il pour autant ne se pr�occuper du sort que des Fran�ais qui vivent dans la rue ? Comptez-vous proposer une agence sp�cifique pour les �trangers ? Faut-il ajouter de la discrimination � l'exclusion ? Cette formulation est particuli�rement indigne et je voulais la d�noncer vigoureusement.

(Applaudissements sur les bancs de la majorit�).

Sur le fond...

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Cela vole bas !

Mme Olga TROSTIANSKY, vice-pr�sidente. - Cela vole bas, Monsieur LAMOUR ! Bien s�r, une Agence nationale des Fran�ais de la rue, cela vole bas, vous avez raison !

C'est une partie de ma r�ponse, Monsieur.

Sur le fond, je suis �tonn�e que vous demandiez - je cite - "de vrais moyens pour sauver les personnes sans abri". Est-ce que vous ignorez que l'Etat est seul comp�tent sur la question des sans-abri et que, si la situation est si dramatique aujourd'hui, c'est parce que le Gouvernement ne donne pas les moyens de r�pondre aux besoins d'h�bergement, de soins et d'orientation de ces personnes ?

(Applaudissements sur les bancs de la majorit�).

La politique en direction des personnes � la rue n�cessite effectivement une plus grande coordination?

(Exclamations sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

Je vous remercie de me laisser parler, Monsieur LAMOUR !

? une grande coordination des diff�rents acteurs, services de l'Etat, associations, collectivit�s locales, tr�s engag�s, vous le savez, comme nous le sommes � Paris. Et, bien s�r, c'est � l'Etat d'am�liorer et surtout d'assurer cette coordination au niveau du D�partement mais aussi au niveau r�gional, comme le demande Bertrand DELANO� depuis des ann�es.

Il m'appara�t urgent de donner aux administrations d�concentr�es les moyens d?une politique de lutte contre les exclusions, digne de ce nom.

Monsieur BOURNAZEL, Monsieur LAMOUR, interpellez donc le Gouvernement pour qu'il passe de la parole aux actes !

Vous aurez, Monsieur le Pr�sident, je suppose, compris que je propose un avis d�favorable � ce v?u.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame TROSTIANSKY.

Monsieur BOURNAZEL, vous avez d�j� parl� 2 minutes et demie. Alors, 30 secondes ! Vous avez la parole.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Oui, Monsieur le Pr�sident, merci.

Juste en deux mots !

Madame TROSTIANSKY, il s'agit de parler de la mis�re humaine dans les rues de Paris. Je ne vais pas faire de pol�mique ici, je crois que ce n'est pas digne !

L'Etat peut prendre ses responsabilit�s, on peut toujours se d�fausser sur les responsabilit�s de l?Etat, mais, Madame TROSTIANSKY, votre portefeuille? c'est quoi, votre portefeuille ? Ce sont les Affaires sociales ?

(Brouhaha).

Et quelle est la mission du D�partement de Paris ? C'est bien la comp�tence sociale ! Alors, cessez de vous d�fausser sur l'Etat ! Agissez aussi dans l'int�r�t de tous les Parisiens et de toutes les Parisiennes !

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur BOURNAZEL.

Je mets aux voix, � main lev�e, votre proposition de v?u assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ? Le Nouveau Centre et Ind�pendants.

La proposition de v?u est repouss�e.

Mars 2009
Débat
Conseil général
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