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32 - 1996, D. 387- Autorisation à M. le Maire de Paris de déposer un permis de démolir visant des bâtiments situés 8 ter, rue des Récollets (10e).




M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration D. 387 autorisant M. le Maire de Paris � d�poser un permis de d�molir visant les b�timents situ�s 8 ter, rue des R�collets dans le 10e arrondissement.
Madame SCHNEITER, vous avez la parole.

Mme Laure SCHNEITER.- Le jardin Villemin est le seul digne de ce nom dans le 10e arrondissement. Vous vous souvenez sans doute du combat men� par les habitants et les associations pour sauver leur jardin menac�, notamment par la construction d'un ensemble immobilier en bordure du canal. J'ai pris part � cette bataille comme beaucoup d'autres �cologistes.
En ce qui concerne la cr�che situ�e au milieu du jardin, les habitants ne s'opposent plus � sa d�molition, car se posent des probl�mes de s�curit�. En revanche, ils pr�f�reraient la reconstruction ailleurs que sur le square, et ce serait �ventuellement possible.
Ceci dit, les probl�mes de pollution de l'air sont tels et il y a si peu d'espaces verts dans cet arrondissement qu'on peut accepter l'id�e que cette cr�che et cette halte garderie restent dans le jardin pour le confort des tout petits enfants.
Cependant, si les locaux restent dans le square, il faudrait que la cr�che et la halte garderie soient construites en retrait par rapport � la rue et non en bordure, et qu'elles poss�dent, toutes deux une ouverture sur le jardin.
Je d�pose donc une proposition d'amendement allant dans ce sens car, pour l'instant, seule la cr�che b�n�ficie de cette ouverture sur le square.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Merci, Madame SCHNEITER.
La parole est � M. BLET.

M. Jean-Fran�ois BLET.- Monsieur le Maire, l'oratrice pr�c�dente a fort justement rappel� dans quel contexte s'inscrivait le probl�me de cette cr�che, celui d'un site d�coup� en tranches, en lamelles, successivement parcelle par parcelle. Tout d'abord par des constructions en bordure du canal qui furent finalement annul�es, puis un projet de cr�che empi�tant de plusieurs centaines de m�tres carr�s sur le jardin Villemin, enfin le projet de d�mant�lement du couvent des R�collets. Avec des acteurs divers : dans un cas, la Mairie de Paris, dans l'autre, un Gouvernement de gauche � l'�poque.
Ce probl�me nous montre que la mani�re d'aborder cette question est mal venue. Elle ignore l'unit� de ce site qui est l'un des plus beaux sites de l'Est parisien dans la courbe du canal Saint-Martin, en face de l'H�tel du Nord ou de ce qu'il en reste apr�s le passage d'un promoteur.
En ce qui concerne cette cr�che, deux discours s'entrecroisent : il y a le probl�me des enfants qui utilisent cette cr�che, et par ailleurs, il y a la signification de cette cr�che dans ce site.
Concernant la d�molition de cette cr�che, soyons clairs- et m�me le maire-adjoint aux Parcs et Jardins dans la pr�c�dente mandature le reconnaissait- il s'agit d'une verrue situ�e en plein coeur de ce jardin ; mais cette verrue est indispensable aux familles et aux enfants qui l'occupent.
Si d�molition il y a, il est n�cessaire qu'un phasage des op�rations permette aux familles et aux enfants de retrouver rapidement une cr�che.
Il y a ensuite le choix qui est fait de la reconstruire exactement � l'endroit o� elle se situe, ce qui est le plus mauvais choix possible. Une cr�che en bordure de rue, avec toutes les nuisances phoniques et la pollution atmosph�rique en r�sultant, ce n'est pas un bon choix. Si on voulait maintenir � tout prix cette cr�che sur le jardin Villemin, on pourrait l'implanter de l'autre c�t�, le long du C.H.U., l� o� il n'y a pas de voirie automobile, l� o� les enfants pourraient tranquillement s'�battre.
Il y a enfin d'autres choix qui sont encore possibles. Des friches immobili�res existent � 100 ou 200 m�tres de l� qui pourraient accueillir cette cr�che. Il est vrai que sur ce jardin, le seul d'un arrondissement de 90.000 habitants. Il se caract�rise par une suraccumulation de fonctions, un terrain de football, une cr�che, un terrain de boulistes, qui rendent indispensable son agrandissement d�finitif.
Voil� les raisons qui font que nous ne sommes pas oppos�s � la d�molition de cette cr�che. Nous souhaiterions qu'une solution puisse �tre trouv�e, qui permette un am�nagement harmonieux de ce jardin dont nous souhaitons un agrandissement jusqu'au canal Saint-Martin, avec les �lus du 10e arrondissement.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- La parole est � M. Michel OTTAWAY.

M. Michel OTTAWAY.- Je voudrais dire � Mme SCHNEITER que je ne doute pas de son combat pour l'extension du "square Villemin" ; n�anmoins, nous ne l'appelons plus "square", mais "jardin Villemin".
A mon coll�gue BLET, je dirai que l'unit� du site n'est pas en cause car nous aurons bient�t l'occasion d'examiner des projets d'am�nagement et d'agrandissement du jardin Villemin. Il convient surtout de ne pas retarder la modernisation d'un �quipement attendu par les parents du quartier.
Je crois pouvoir dire, au nom de la Municipalit� du 10e, qu'une r�union d'information et de concertation se tiendra, d�s que possible, pour envisager des am�nagements aux abords de cette cr�che, notamment la possibilit� d'une ouverture sur le jardin. Mais, vraiment, � moins d'envisager une construction souterraine, je souhaite qu'on ne diff�re pas l'ouverture du chantier de cette cr�che. Ceci dit je reste toujours tr�s vigilant concernant les am�nagements et l'agrandissement des parcelles de ce jardin Villemin tr�s ch�rement reconquis au fil des ann�es.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- La parole est � M. LHOSTIS.

M. Alain LHOSTIS.- C'est en 1975 que dans cette salle du Conseil de Paris, j'ai soumis une proposition qui a permis qu'aujourd'hui ce jardin existe. Effectivement, vous pouvez rechercher dans les annales.
En tout cas, je trouve curieux que ce soient des �cologistes, d�fenseurs soi-disant des habitants et des besoins de la population, qui oublient une chose ; cette cr�che existe depuis tr�s longtemps, l� o� elle serait reconstruite. Et contrairement � ce qu'a dit M. BLET, il ne s'agit pas d'une verrue, mais d'un lieu d'accueil de jeunes enfants qui rend service � une population locale. Elle est incluse dans un jardin, et non pas dans un square. Nous souhaitons la reconstruction de la cr�che sur place ; c'est la volont� de la majorit� du Conseil d'arrondissement, et je dirai m�me de la totalit� des �lus de l'arrondissement.
Je souhaite, comme vient de le dire Michel OTTAWAY, que soit confirm� le permis de d�molir et que suive la reconstruction de la cr�che. Nous en avons absolument besoin car elle est actuellement ferm�e, et les besoins sont grands dans ce secteur.
Nous sommes tout � fait favorables � ce projet.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Monsieur ROUSSIN, vous avez la parole.

M. Michel ROUSSIN, adjoint.- C'est seulement pour un point d'histoire. Mon voisin de palier que je suis all� voir un jour et � qui j'ai dit : "C'est formidable, nous avons sauv� l'H�tel du Nord" m'a r�pondu : "Il n'y a jamais eu d'H�tel du Nord, c'�tait un d�cor � Boulogne". Mon voisin �tait Marcel Carn�.
Quand j'entends parler d'H�tel du Nord, de promoteur, je me retourne vers mon coll�gue et j'�voque le t�moignage de Marcel Carn�.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- La parole est � M. BULT�.

M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission.- Nous voyons qu'il y a plusieurs positions en ce qui concerne l'avenir de ce projet. Je rappellerai tout simplement que le Conseil du 10e arrondissement a vot� pour la reconstruction rapide de cette cr�che � l'unanimit� lors de son dernier Conseil.
Une fois n'est pas coutume, je suis tout � fait d'accord avec les propos que viennent de tenir mon coll�gue LHOSTIS et M. OTTAWAY dans cette affaire car je crois que maintenant, il est temps qu'effectivement, on puisse apporter aux administr�s du 10e arrondissement un �quipement public dont ils ont absolument besoin.
Je rappellerai d'ailleurs que le permis de construire a �t� d�livr� le 18 mars dernier pour d�marrer ces travaux. Et d�s le moment o� notre Conseil aura vot� ce projet de d�lib�ration, je ferai bien entendu en sorte que la r�alisation de cette cr�che puisse avoir lieu dans les meilleurs d�lais en tenant compte bien s�r des remarques de mes coll�gues en ce qui concerne les am�nagements et toujours dans l'esprit de dialogue et de concertation qu'a �voqu� Jean TIBERI ce matin.
Merci, Monsieur le Maire.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Merci, Monsieur BULT�.
Madame SCHNEITER, votre amendement est en cours de tirage, mais nous ne pouvons pas le distribuer � tous les conseillers. Voulez-vous nous en redonner lecture ?

Mme Laure SCHNEITER.- " Le Conseil de Paris s'engage � autoriser le permis de d�molir la cr�che sise 8, rue des R�collets � Paris 10e, sous r�serve que sa reconstruction et celle de la halte-garderie ne se fasse pas en bordure de la rue des R�collets, mais l�g�rement en retrait, � l'int�rieur du square Villemin, pour pr�server la tranquillit� et la s�curit� des enfants et des parents".

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- L'avis de M. BULT� au nom de la 6e Commission.

M. Michel BULT�, adjoint, rapporteur.- Cet amendement de notre amie SCHNEITER peut �tre louable, mais il ne peut �tre accept� dans la mesure o� l'on prendrait alors la responsabilit� de reculer de plus d'un an les travaux. Je crois que la population en a besoin. C'est pourquoi je souhaite qu'on rejette cet amendement.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement d�pos�e par Mme SCHNEITER.
Qui est pour l'adoption de cet amendement ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d'amendement est repouss�e � la majorit�, les groupes socialiste et apparent�s, communiste, du Mouvement des citoyens, "Rassemblement pour Paris", "Paris-Libert�s", Mmes SILHOUETTE, SCHERER, BILLARD, MM. BLET et REVEAU ayant vot� contre, Mme TAFFIN, MM. DUMAIT et MESMIN s'�tant abstenus.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration D. 387.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, Mme TAFFIN, MM. DUMAIT et MESMIN s'�tant abstenus. (1996, D. 387).

Avril 1996
Débat
Conseil municipal
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