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28 - 1996, D. 441- Aménagement du carrefour formé par les rues Proudhon, de Charenton, des Fonds-Verts, de Wattignies et Taine (12e) (avec plantation de 24 arbres).- Définition des objectifs poursuivis et des modalités de la concertation préalable.- Autorisation à M. le Maire de Paris d'acquérir et de libérer à l'amiable les biens immobiliers nécessaires à cet aménagement.




M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Nous allons passer � des affaires de la 6e Commission. A commencer par le projet de d�lib�ration D. 441 concernant l'am�nagement du carrefour form� par les rues Proudhon, de Charenton, des Fonds-Verts, de Wattignies et Taine dans le 12e arrondissement.
Mme SCHNEITER a la parole.

Mme Laure SCHNEITER.- Monsieur le Maire, d'habitude la Ville d�molit de petits immeubles pour en construire de plus grands. Ici, c'est pour �largir la chauss�e, am�nager un carrefour et faciliter le flux toujours croissant des voitures.
Pour justifier l'int�r�t de cette op�ration, vous vous occupez, pour une fois, des pi�tons.
Je ne vous avais pas vu souvent vous occuper avec tant de sollicitude des pi�tons, de leur s�curit�, de les faire circuler dans un environnement accueillant, mais enfin j'ai l'impression que c'est vraiment pour justifier l'int�r�t de cette op�ration.
Vous ne tenez pas compte des nuisances engendr�es par la circulation, et notamment du bruit qu'une telle destruction pourrait engendrer pour les riverains, puisque vous faites passer une voie � sens unique � quatre voies dans les deux sens, alors que vous ne r�soudrez aucun probl�me de circulation. Vous savez bien que tout ce qu'on fait en faveur de la voiture am�nera simplement encore plus de voitures.
Mais l� n'est pas l'essentiel.
Je suis surtout choqu�e que vous ayez recours � la D�claration d'utilit� publique qui vous permet simplement d'exproprier des gens en toute tranquillit� ! La D.U.P. ne devrait �tre utilis�e qu'� titre exceptionnel et vraiment pour l'int�r�t g�n�ral, ce qui ne me semble pas �tre le cas ici.
Dans le 15e, le Maire d'arrondissement a d�clar� un jour � l'occasion d'une op�ration d'am�nagement qu'il utilisait cette proc�dure uniquement pour �tre s�r de pouvoir exproprier les gens. Ce n'est pas l'int�r�t g�n�ral.
Je suis heureuse d'apprendre que tous les habitants du secteur concern� seront avis�s de ce projet par voie de presse ou d'affiche et qu'une exposition sera organis�e � la mairie du 12e. Bel exemple de concertation lorsque vous dites qu'un d�bat s'instaurera avec la population, alors que vous nous demandez avant notre avis sur le principe du projet.
Ce sont des pratiques qu'il faut changer.
Je m'inqui�te �galement de savoir o� les habitants se relogeront, car pour peu que les appartements ou les immeubles soient un peu v�tustes, chaque propri�taire en tirera une somme qui ne sera pas suffisante pour se reloger. Or il faut bien habiter quelque part. Auront-ils les moyens de trouver un logement � Paris ? Rien n'est moins s�r !
Avez-vous des informations sur les intentions des propri�taires et approximativement sur le prix que les domaines pourraient leur proposer au m�tre carr� ?
Il me semble que nous mettons la charrue avant les boeufs, et nous ne pouvons pas voter ce projet avant d'en savoir plus.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Merci.
La parole est � Mme COUDERC.

Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint, au nom de la 6e Commission.- Je vous remercie, Monsieur le Maire.
La communication dont nous avons tr�s longuement d�battu tout au long de la journ�e, Madame SCHNEITER, aurait d� vous convaincre, ou du moins je l'esp�rais, que nous n'entendions pas acqu�rir des logements pour des motifs qui ne seraient pas v�ritablement fond�s.
Vous savez aussi que les acquisitions pour �largissement de voirie sont depuis plusieurs ann�es r�duites au strict minimum.
L'objectif de cet am�nagement n'est pas, contrairement � ce que vous indiquez, d'accro�tre la circulation. Il est de supprimer un verrou qui p�nalise tous les usagers, et notamment deux lignes d'autobus essentielles dans ce secteur. La R.A.T.P. est d'ailleurs tr�s favorable � cet am�nagement.
J'ajoute, Madame SCHNEITER, que les cheminements des pi�tons seront aussi tr�s fortement am�lior�s car, quoi que vous en disiez, c'est bien l'une de nos pr�occupations. Regardez attentivement l'int�r�t que repr�sente notamment pour les pi�tons, par exemple, l'am�nagement des quartiers tranquilles que nous r�alisons dans Paris.
Sur la proc�dure, Madame SCHNEITER, l'objectif est de donner au Maire les moyens de poursuivre les acquisitions � l'amiable. Mais vous comprendrez aussi que, si l'on veut pouvoir achever l'am�nagement malgr� quelques oppositions, nous devons pouvoir le faire. La proc�dure de D.U.P. que vous �voquez, ne sera donc utilis�e qu'une fois les autres moyens �puis�s et non, je l'affirme, comme un outil a priori.
Quant aux relogements, ils seront bien entendu conduits suivant les proc�dures qui s'appliquent aux occupants de bonne foi.
C'est la raison pour laquelle je vous demanderais, Mesdames, Messieurs, de bien vouloir voter cette d�lib�ration.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Je remercie Mme COUDERC.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration D. 441.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, les groupes socialiste et apparent�s, du Mouvement des citoyens, Mmes SILHOUETTE, SCHERER, BILLARD et M. BLET s'�tant abstenus et Mme SCHNEITER ayant vot� contre. (1996, D. 441).

Avril 1996
Débat
Conseil municipal
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