retour Retour

42 - 1996, D. 288- Subvention d'investissement à la Société d'encouragement aux métiers d'art (8e).




M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration D. 228 accordant une subvention � la Soci�t� d'encouragement aux m�tiers d'art.
La parole est � Mme CAPELLE.

Mme Liliane CAPELLE.- Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le projet de d�lib�ration qui nous est soumis aujourd'hui vise � faire assumer par la Ville le financement partiel de l'installation de la S.E.M.A. au Viaduc des Arts.
A l'heure o� votre Municipalit� dit veiller au d�veloppement des activit�s artisanales dans le faubourg Saint-Antoine et o� elle pr�sente le Viaduc des Arts comme une r�ussite commerciale, je vois pour ma part dans ce transfert de si�ge et dans son co�t la preuve que ce projet qui se voulait pilote peine � d�marrer.
L'objectif initial du Viaduc des Arts �tait de louer les 51 vo�tes � des artisans exer�ant un m�tier d'art. Or, progressivement, des activit�s non commerciales s'y installent, comme ce centre de formation et de documentation de la S.E.M.A. C'est un signe du manque d'empressement des artisans � venir s'installer � cet endroit.
Pourquoi ? La r�ponse tient prioritairement dans le co�t des travaux d'installation. Si l'on retient l'hypoth�se haute de 4,39 millions de francs pour 720 m�tres carr�s, cela nous donne un prix au m�tre carr� de 6.097 F, ou encore un co�t de 914.583 F pour un local artisanal de 150 m�tres carr�s, ce qui est la norme de surface. Bien s�r, il s'agit l� d'un co�t d'am�nagement, donc hors loyer. Dans ces conditions, il n'est pas anormal que la totalit� des 51 vo�tes ne soit pas lou�e.
Tout en saluant le r�le que joue la S.E.M.A., pr�sid�e par un artisan luthier de r�putation mondiale, et en soutenant le projet de transfert de son si�ge, je tiens � rappeler que le Viaduc des Arts, dans sa conception comme dans son �volution, ne r�pond pas aux besoins en locaux des artisans du faubourg Saint-Antoine. La preuve en est que peu d'entre eux y ont emm�nag�, � la fois � cause des frais d'am�nagement et des loyers, et parce que l'ouverture des vo�tes au public en fait plus des lieux de d�monstration d'un savoir-faire que des ateliers au sens propre du terme.
C'est pourquoi j'invite la Municipalit� � prendre rapidement des mesures permettant aux artisans du faubourg Saint-Antoine, durement touch�s par les d�plafonnements abusifs des loyers commerciaux, de trouver des locaux adapt�s � leurs besoins, leur �vitant ainsi de devoir d�m�nager en banlieue et surtout de supprimer des emplois.
Je vous remercie.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- La parole est � M. BENESSIANO pour r�pondre � Mme CAPELLE.

M. Herv� BENESSIANO, adjoint, au nom de la 7e Commission.- Je vous remercie, Monsieur le Maire.
Je voudrais dire � ma ch�re coll�gue que, dans sa question, elle vient de soulever plusieurs probl�mes li�s au Viaduc des Arts pour terminer son intervention sur les artisans du Faubourg Saint-Antoine qui pourraient faire l'objet d'une autre question. Je vais donc essayer de mettre un peu d'ordre dans ses id�es et de revenir � la question initiale.

Mme Liliane CAPELLE.- Non, non, �a va !

M. Herv� BENESSIANO, adjoint, rapporteur.- Dans un premier temps, vous parlez du viaduc et vous mettez en cause la philosophie qui a anim� sa cr�ation.
Je vous rappelle en deux mots que le viaduc avait et a toujours pour mission d'�tre l'�pine dorsale de l'Est parisien pour les m�tiers d'art et d'en �tre une vitrine afin d'attirer les Parisiens et faire en sorte qu'ils aient un contact direct avec le savoir-faire des artisans qui, vous le savez, est une grande tradition de la Capitale.
Lorsque, je vous entend dire qu'� l'heure actuelle le viaduc vit p�niblement, je regrette sinc�rement que vous ne vous y rendiez pas plus r�guli�rement. Vous verriez qu'un nombre de visiteurs tout � fait consid�rable, et en progression, le fr�quente, que l'ensemble des vo�tes est � ce jour pratiquement occup� par des artisans d'art et que le projet qui vous est soumis aujourd'hui s'inscrit parfaitement dans la politique du viaduc. L'installation de la S.E.M.A. qui est, comme son nom l'indique, la Soci�t� d'encouragement des m�tiers d'art, au Viaduc des Arts est l'occasion d'avoir, au coeur de ce quartier artisanal, une structure d'accueil, d'information, de documentation pour le public, les jeunes et les professionnels. Elle apporterait une aide concr�te aux artisans et cr�ateurs, des consultations en mati�re juridique ou commerciale, des informations sur l'exportation, etc.
Les activit�s mises en oeuvre � Paris seraient � l'origine d'un v�ritable conservatoire des m�tiers ouverts � tous les talents.
Ce lieu de rencontre et d'expression des savoir-faire r�unirait ma�tres d'art, compagnons, artisans qui pr�senteraient les m�tiers traditionnels ainsi que les m�tiers nouveaux ou �voluant avec les nouvelles technologies.
Les animations et les expositions permanentes permettraient aux jeunes d'avoir des contacts importants au moment de leur orientation ou du choix de leur formation professionnelle.
Par ailleurs, ces m�tiers seraient autant de moyens de lutter contre l'exclusion.
Je vous signale que si nous sollicitons une subvention pour l'installation de la S.E.M.A., dans cette partie de la Capitale, c'est que jusqu'� ce jour elle b�n�ficiait d'un local salle Pleyel qui n'�tait accessible qu'aux heures ouvrables, ce qui, vous en conviendrez est fort peu pratique, et que depuis 1990, pour l'ensemble des activit�s d�ploy�es que je ne vais peut-�tre pas vous rappeler ce soir parce qu'il y en aurait quatre pages- mais si vous le voulez je le fais tout de suite- nous attribuions une subvention de l'ordre moyen de 200.000 F par an.
Ce que nous avons souhait� par ce projet c'est relocaliser une association qui regroupe de tr�s nombreux m�tiers, dans un quartier important de l'artisanat situ�, vous le savez, � la limite sud du p�rim�tre du Faubourg Saint-Antoine, tel que l'a d�fini le Maire de Paris ; c'est de mettre au coeur m�me de ces m�tiers, cette S.E.M.A. qui, � la fois, b�n�ficiera d'une vo�te ext�rieure, mais aussi de locaux dans la partie arri�re du viaduc, ce qui lui permettra d'oeuvrer sur une surface utile de 725 m�tres carr�s.
L'octroi aujourd'hui d'une subvention de 2 millions de francs, 1 million sur l'exercice 1996 et 1 million sur l'exercice 1997, se substituera d�finitivement � la subvention de fonctionnement que nous lui donnions r�guli�rement depuis 5 ans, ce qui ram�ne � une p�riode de 8 ans, temps de l'amortissement et indique qu'au-del� de ce d�lai, cette soci�t� ne nous co�tera plus rien.
Ne vaut-il pas mieux un investissement productif qu'une assistance permanente illimit�e ? Je crois que la premi�re formule est pr�f�rable d'autant qu'elle sera cr�atrice d'emplois.
Par ailleurs, cette subvention �tant une partie de ce qui a �t� demand� sur l'ensemble du projet- vous parliez d'un co�t de 3.145.000 F T.T.C.- la Ville participerait � hauteur de 2 millions de francs et le Minist�re des P.M.E., Commerce et Artisanat de 1 million de francs. Une subvention est attendue de la R�gion. A ce jour, elle n'a toujours pas �t� vot�e.
Je vous dirai enfin que l'arriv�e de la S.E.M.A. va �tre un �l�ment fort au sein m�me de ce viaduc et que l'objectif- parce que vous savez qu'il reste quelques vo�tes qui ne sont toujours pas attribu�es dans la partie initiale de l'avenue Daumesnil- lorsque l'accord sera r�alis� entre la Ville et l'Etat est d'utiliser certaines d'entre elles comme lieux d'accueil pour les artisans du Faubourg Saint-Antoine pour qu'ils puissent y avoir des expositions permanentes mais tournantes ; que ce soit donc un lieu d'exposition-vente pour les artisans du Faubourg Saint-Antoine.
Par ailleurs, je ne veux pas trop m'�tendre sur l'avenir des artisans dans le cadre du Faubourg Saint-Antoine, mais vous avez entendu parler ces jours-ci et pas plus tard que ce matin, de la politique qui sera men�e en faveur du maintien et du d�veloppement de l'artisanat au sein m�me du Faubourg. J'esp�re que ces pr�cisions vous auront apport� la s�r�nit� et l'apaisement. Je vous appelle � soutenir le projet de d�lib�ration qui vous est pr�sent� aujourd'hui pour introduire un dynamisme suppl�mentaire et nouveau au sein m�me du dispositif qu'est le Viaduc des Arts de la rue Daumesnil, qui commence � devenir une fa�ade internationale.
Je vous en remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes "Paris-Libert�s" et "Rassemblement pour Paris").

M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Merci, Monsieur BENESSIANO.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration D. 288.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, Mmes SILHOUETTE, SCHERER, BILLARD, TAFFIN, MM. BLET, DUMAIT et MESMIN s'�tant abstenus. (1996, D. 288).

Avril 1996
Débat
Conseil municipal
retour Retour