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65 - QOC 96-148 Question de Mme Gisèle MOREAU, MM. Henri MALBERG, Michel TUROMAN et des membres du groupe communiste à M. le Préfet de police relative à la sécurité dans certains quartiers du 13e arrondissement.




M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident.- Nous passons � la question suivante pos�e � M. le Pr�fet de police au sujet de la s�curit� dans certains quartiers du 13e arrondissement.
En voici la teneur :
"Dans nombre de quartiers et de cit�s du 13e arrondissement, la place Souham, des Olympiades, 107 et 110, rue Jeanne-d'Arc, 120, boulevard Vincent-Auriol, 67, rue Nationale, 13-15, rue Dum�ril, 122 et 137, boulevard de l'H�pital, 69, rue de la Glaci�re, on peut constater une d�gradation tr�s nette de la s�curit�.
Celle-ci se traduit par de multiples ph�nom�nes qui contribuent � un mal-vivre, � une angoisse qui peut g�ner la vie, en particulier des personnes �g�es et fragiles.
Dans ces endroits, on peut constater :
- une d�gradation des lieux allant jusqu'� la casse ;
- des pratiques d'intimidation li�es le plus souvent au trafic de drogue ;
- la recrudescence des vols dans les parkings ;
- et m�me des agressions.
Le plus souvent, ce sont de petites bandes qui empoisonnent la vie de milliers de gens. Il y a une ins�curit� grandissante, avec le sentiment d'un laisser-faire qui encourage la d�linquance.
Il n'y a pas de visibilit� suffisante des forces de police, pas de locaux pour les jeunes, pas d'espaces pour les enfants, qui deviennent des proies faciles (racket ou guet) pour les d�linquants.
Les habitants veulent vivre tranquilles et en toute s�curit�.
Trois volets sont � prendre en consid�ration : pr�vention-dissuasion-r�pression quand il le faut, mais surtout pr�vention et dissuasion.
Or, beaucoup ont le sentiment que ce qui est fait n'est pas au niveau n�cessaire.
Aussi, Mme Gis�le MOREAU, MM. Henri MALBERG, Michel TUROMAN et les membres du groupe communiste demandent-ils � M. le Pr�fet de police les mesures qu'il compte prendre afin d'am�liorer la s�curit� dans ces quartiers."
La parole est � M. le Repr�sentant du Pr�fet de police.

M. LE REPR�SENTANT DU PR�FET DE POLICE.- La profonde mutation intervenue dans les composantes des facteurs d'ins�curit� au cours de ces derni�res ann�es se manifeste tout particuli�rement dans les arrondissements, qui comme le 13e, connaissent une forte concentration de grands ensembles immobiliers.
Force est de constater que les effets de la baisse g�n�rale de la d�linquance sur la population de ce type d'habitat y sont ob�r�s par une succession d'incivilit�s du type agressions verbales, nuisances sonores, d�gradation de l'environnement, intimidations auxquelles sont confront�s les habitants de ces importants complexes urbains.
Le Maire du 13e arrondissement ayant � plusieurs reprises appel� mon attention sur ces ph�nom�nes, je suis en mesure de vous apporter les pr�cisions suivantes sur l'action polici�re conduite sur les sites sensibles :
1�) Un volet "pr�vention".
Les fonctionnaires de police interviennent depuis plusieurs ann�es dans un cadre �ducatif comme les �lus en expriment le souhait au travers de cette question.
Il en est ainsi des op�rations police-jeunesse programm�es durant les cong�s scolaires et les p�riodes estivales et qui se d�veloppent en partenariat avec la Mairie de Paris dans le cadre de la politique de la ville.
Sur le 13e arrondissement, la Z.A.C. "Baudricourt" dans le secteur des "Olympiades", vient d'�tre choisie pour une action cibl�e en direction des jeunes mineurs non d�linquants, mais en voie de marginalisation.
Des activit�s doivent rapidement �tre mises en place au sein d'ateliers d'informatique et d'�lectronique install�s, soit dans la vigie "Olympiades", soit dans un local pr�t� par l'O.P.A.C. de la Ville de Paris, de m�me, des animations sportives sont pr�vues pour les vacances prochaines sur les terrains "Charles-Moureu" avec un encadrement de fonctionnaires de police.
2�) Un volet "dissuasion".
Il s'exprime essentiellement par l'�lotage auquel une place pr�pond�rante est donn�e depuis ces 2 derni�res ann�es. L'�lotier est en charge d�sormais des nuisances et autres incivilit�s sur son secteur, devenant ainsi un vecteur de rapprochement police-population dont la vocation est d'�tre en permanence sur le terrain, ne devant en �tre d�tourn� que tr�s exceptionnellement.
En compl�ment de ce maillage policier, vient d'�tre cr��e une cellule de liaison- s�curit� publique, police judiciaire, renseignements g�n�raux- pour une meilleure approche des ph�nom�nes de bandes auxquels sont confront�s les habitants des cit�s sensibles.
Sa mission essentielle est d'analyser les diff�rents probl�mes de violences urbaines et de d�gager des r�ponses coordonn�es, gr�ce � une �troite collaboration entre les diff�rents services de police qui la composent. Sur le 13e arrondissement, 5 quartiers ont �t� cibl�s qui font l'objet d'un travail d'investigation tr�s pouss� visant � identifier les fauteurs de troubles et � cerner leurs activit�s.
Des op�rations pr�ventives de contr�le d'identit� sont � ce titre men�es dans ces points sensibles. J'�voquerai celle effectu�e le 5 mars sur la dalle des "Olympiades" qui a concern� une vingtaine de personnes sans qu'aucune infraction puisse toutefois �tre constat�e. Plus r�cemment encore, soit le 27 mars, la cit� du Chevaleret sise 26, rue R�gnault et la place Souham ont fait l'objet d'une m�me op�ration. 25 personnes ont �t� contr�l�es et l'une d'entre elles a �t� plac�e en garde � vue dans le cadre d'une proc�dure de d�gradations de bien public et d'outrage � agent.
3�) Le volet "r�pression".
Au nombre des r�sultats significatifs obtenus � partir de ces actions conjugu�es, il faut citer :
- la saisie d'armes cit� "Brillat-Savarin" ;
- l'arrestation de dealers s�vissant au 122, boulevard de l'H�pital et la d�sorganisation de leur trafic ;
- l'interpellation le 5 mars de 2 auteurs, dont l'un �g� de moins de 16 ans, du viol en r�union d'une mineure perp�tr� quelques mois auparavant dans la tour Ravenne. Cette enqu�te, qui a n�cessit� de longues investigations de la part de la brigade de protection des mineurs, se poursuit ;
- enfin, le 2 avril, � proximit� de la cit� du Chevaleret, l'arrestation de 2 trafiquants �trangers en situation irr�guli�re, alors qu'ils s'appr�taient � vendre 250 grammes d'h�ro�ne ; les investigations continuent.
Ces diff�rentes formes d'action et les r�sultats auxquels elles conduisent t�moignent d'une volont� constante d'apporter des r�ponses aussi adapt�es que possible aux probl�mes que connaissent ces quartiers quant bien m�me leurs composantes sociales �chappent � un traitement relevant de la seule institution polici�re.

Avril 1996
Débat
Conseil municipal
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