M. LE MAIRE DE PARIS.- Nous abordons la derni�re question d'actualit� �manant de M. Georges SARRE, au nom du groupe socialiste, � M. le Maire de Paris sur la propret�.
La parole est � M. SARRE.

M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement.- Monsieur le Maire, le 20 novembre 1995, je posais une question d'actualit� traitant de la propret� � Paris.
Aujourd'hui, Monsieur le Maire, je voudrais vous poser un certain nombre de questions.
Tout d'abord un constat : les week-ends, la propret� dans la Ville, cela ne va pas. En effet, le samedi, effectif r�duit, le dimanche, pratiquement aucun agent de cette direction dans les arrondissements de l'Est parisien et le lundi, � nouveau effectif r�duit.
La journ�e d'hier, Monsieur le Maire, j'ai visit� un certain nombre d'arrondissements et je puis vous assurer que partout, le r�sultat �tait le m�me : salet�, papiers gras �pars partout. Partout !
Je vous le dis, Monsieur le Maire, la propret� � Paris, le week-end, cela ne va pas.
J'ai, avec le Conseil d'arrondissement, dans la mesure de nos moyens, voulu, et nous le ferons naturellement, organiser une campagne de sensibilisation et de mobilisation civique des habitants du 11e arrondissement.
La premi�re fois que le d�l�gu� g�n�ral, M. GALY, est venu me visiter, je lui ai fait part de cette intention. Il m'a approuv� et il m'a dit que sa direction, comme toutes les autres fois o� cela a �t� fait, se mobiliserait.
Depuis, j'ai naturellement fait part de mes intentions concr�tes et de celles du Conseil d'arrondissement au directeur comp�tent.
Quelle n'a pas �t� ma stup�faction, Monsieur le Maire, de recevoir, jeudi dernier, � la mairie du 11e arrondissement, un fax qui, bizarrement, ne m'�tait pas destin� : "bordereau d'envoi par t�l�copie. Exp�diteur : Thierry ROGER. Destinataire : Christian PONCIER, directeur adjoint du cabinet du maire. Projet de r�ponse � Georges SARRE concernant la campagne de propret� dans le 11e arrondissement : pouvez-vous, s'il vous pla�t, me donner votre avis sur ce projet de lettre avant envoi � Georges SARRE ? Merci d'avance".
Quel n'a pas �t� mon �tonnement, apr�s avoir pris connaissance de ce document, d'apprendre que la direction en question ne donnait pas le feu vert pour aider la mairie du 11e arrondissement � pr�parer une action civique et concr�te en faveur de la propret� !
Monsieur le Maire, je vous interroge sur ce point car, ce matin, vous avez eu un discours disant "concertation, dialogue avec les mairies d'arrondissement, les �lus, les associations".
Cette r�union est pr�vue depuis X temps.
Je vous ai parl� de ce sujet au cours de notre derni�re s�ance du Conseil de Paris. Vous aviez pris note et vous aviez dit : "J'en parlerai � mon adjoint, M. TR�M�GE".
J'ai donc d�couvert avec surprise que l'ing�nieur responsable des services de la propret� dans le 11e arrondissement n'est pas autoris� � venir, mes chers coll�gues, Monsieur le Maire, �coutez bien, � une r�union de travail, vendredi, � la mairie du 11e arrondissement ?
Qu'est-ce que c'est que ces proc�d�s-l� ? Qu'est-ce que c'est que cette attitude caporaliste ? Je n'accepte pas cela, Monsieur le Maire de Paris, parce que nous sommes des �lus du suffrage universel. Parfois, vous savez, je laisse passer bien des choses mais quand il s'agit de toucher aux principes, non !
Je vous demande, Monsieur le Maire de Paris, de faire en sorte que l'ing�nieur comp�tent puisse participer � cette r�union de travail et d'information, ne serait-ce que pour que votre administration soit inform�e de ce que l'on veut faire.
Que voulons-nous faire ? Dire aux gens qu'il faut �tre propre, qu'il y a des comportements inacceptables. Nous entendons mobiliser les commer�ants, les instituteurs, les parents, la population. S'opposer � ce projet n'a pas de sens ! Au nom de quoi, Monsieur le Maire ? Au nom de quoi ? Je vous le demande.
Je demande donc que l'ing�nieur soit l� et je vous demande, Monsieur le Maire, que cette campagne purement civique soit organis�e. Si la Mairie de Paris veut faire des campagnes en faveur de la propret� tant mieux, j'ai vu plusieurs campagnes de la Mairie de Paris qui ont �chou�. Voulez-vous continuer ?
Qu'il soit de gauche, qu'il soit de droite, qu'il soit d'ailleurs, est-ce que quelqu'un peut �tre g�n� par cette perspective d'action ?
Monsieur le Maire, j'attends tout simplement que vous demandiez � vos services d'�tre � la disposition des �lus du 11e arrondissement et, croyez-moi, Paris ne sera pas balkanis� parce qu'il y aura une campagne en faveur de la propret� fond�e sur le civisme dans le 11e arrondissement.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, communiste et socialiste).

M. LE MAIRE DE PARIS.- La parole est � M. PLASAIT.

M. Bernard PLASAIT, adjoint.- Je dirai � M. SARRE, sur sa derni�re intervention, que tout ce qui est excessif est insignifiant et j'ai beaucoup de mal � comprendre cette hargne.

M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement.- Il n'y a pas de hargne.

M. Bernard PLASAIT, adjoint.- En fait, le Maire de Paris est aussi le maire de tous les Parisiens et je crois que c'est � lui d'appr�cier, en toute conscience, comment il faut agir pour le bien des Parisiens.
Il propose une politique. D'ailleurs sur votre premi�re partie de question, je voudrais vous r�pondre que je suis �galement surpris, parce que vous savez tr�s bien que le Maire a inscrit parmi ses priorit�s de mandature la protection de l'environnement en g�n�ral...

M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement.- Lisez la lettre.

M. Bernard PLASAIT, adjoint.- ... et d'une mani�re particuli�re, la propret�.
L'effort de la Ville de Paris, vous m'obligez � vous le rappeler, dans ce domaine est consid�rable. Il faut rappeler que les services municipaux collectent 3.000 tonnes d'ordures m�nag�res en moyenne, chaque journ�e et doivent assumer l'entretien de 2.500 kilom�tres de caniveau, et autant de trottoir.
L'action des 3.400 agents qui se consacrent en continu au nettoiement des trottoirs...

M. LE MAIRE DE PARIS.- Mes chers coll�gues, personne n'a interrompu M. SARRE, qui a d�pass� son temps de parole. J'ai souhait� le laisser aller. Ayez la courtoisie d'�couter la r�ponse de M. PLASAIT.

M. Bernard PLASAIT, adjoint.- Monsieur le Maire, je suis en train d'expliquer quels sont les moyens consid�rables qui sont mis � disposition des diff�rents services pour assurer la politique que vous menez, qui est une politique en faveur de la propret� et qui d�veloppe des moyens consid�rables.
Je continue donc en vous indiquant qu'il y a 3.400 agents qui se consacrent, en continu, au nettoiement des trottoirs parisiens.
Il est �vident que les services de la propret� s'efforcent d'assurer un service permanent et �gal pour tous les Parisiens, malgr� les difficult�s particuli�res que provoque, par exemple, une activit� touristique importante � certains moments ou les contraintes impos�es par des �v�nements dramatiques, comme le plan "Vigipirate" dans certains quartiers.
Il convient, c'est �vident, de sensibiliser (vous en avez formul� le souhait, Monsieur SARRE, mais le Maire de Paris n'a pas attendu que vous en ayez exprim� le souhait pour le faire), sensibiliser donc au mieux les usagers des espaces publics pour que le service atteigne une pleine productivit�.
D'ailleurs, les campagnes de sensibilisation qui ont �t� men�es, vous les connaissez bien, sur les d�jections canines, sur la collecte s�lective de verre et papier, sur les gestes de propret�, des actions de sensibilisation aupr�s des afficheurs contre l'affichage sauvage, etc.
Au-del� de ces campagnes qui ont �t� men�es, avec succ�s, est � l'�tude en ce moment un plan global de communication, qui sera men� dans les prochains mois, sur l'ensemble du territoire parisien, et notamment sur le 11e arrondissement.
Par cons�quent, je crois que le Maire est tout � fait fond� � estimer ce qu'il convient de faire pour donner satisfaction, dans ce domaine-l�, aux Parisiens du 11e arrondissement comme � tous les autres.
D'ailleurs, lorsque vous me dites que la propret�, cela ne va pas, je suis quand m�me particuli�rement �tonn�...

M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement.- Le week-end.

M. Bernard PLASAIT, adjoint.- ... car, s'il est vrai qu'il y a une diminution des effectifs le samedi et le dimanche, ce n'est pas une situation nouvelle et la propret� est consid�r�e par les Parisiens comme un service particuli�rement bien rendu puisque j'ai sous les yeux un sondage effectu� en 1995, dont les r�sultats nous sont parvenus r�cemment et qui montrent, Monsieur SARRE, que 8 Parisiens sur 10 se sont d�clar�s satisfaits des services rendus par les services techniques de la propret� de Paris.

(Applaudissements sur les bancs des groupes "Paris-Libert�s" et "Rassemblement pour Paris").

M. LE MAIRE DE PARIS.- Merci, Monsieur PLASAIT.
Nous avons termin�. Nous allons suspendre la s�ance, qui sera reprise � 22 heures pr�cises.