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2007, DDEE 4 G - Subvention de fonctionnement à l’association “Ecole de la deuxième Chance de Paris” (18e). - Montant : 200.000 euros.


M. LE PR�SIDENT. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration DDEE 4 G relatif � l?attribution d?une subvention de fonctionnement de 200.000 euros � l?association ?Ecole de la deuxi�me Chance de Paris? (18e).

Je donne d?abord la parole � Mme V�ronique DUBARRY.

Mme V�ronique DUBARRY. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

L?�chec scolaire n?est pas anecdotique. C?est le r�v�lateur, mais �galement le catalyseur, de ce qui dysfonctionne dans notre mod�le d?�galit� sociale. C?est souvent, par ailleurs, le r�v�lateur de discriminations qui touchent les quartiers les plus en difficult�. Le r�v�lateur �galement des in�galit�s sociales, de la difficult� d?�tre enseignant, de la difficult� d?�tre parent et des moyens dont veut se doter notre soci�t� pour r�pondre � toutes ces probl�matiques.

Le r�le de l?�cole est fondamental. Ce devrait �tre en premier lieu de rendre accessible � chacun le bagage de connaissances et de comp�tences n�cessaires pour appr�hender le monde et pour participer activement � sa transformation. Chacun signifiant, en l?occurrence, tous les �l�ves, ind�pendamment de leur sexe ou de leur origine sociale, religieuse, ethnique ou nationale.

Manifestement, l?�cole actuelle ne remplit pas ce r�le car, � son corps d�fendant, elle s�lectionne et exclut essentiellement d?ailleurs sur la base de l?origine sociale. Le stress, l?�chec, les conditions mat�rielles d�plorables engendrent chez certains �l�ves, et parfois certains enseignants, une souffrance qui peut �tre � l?origine de violences. Malgr� les efforts de d�mocratisation de l?enseignement scolaire, puisque nous constatons qu?en moins de vingt ans le pourcentage d?une classe titulaire du baccalaur�at est pass� de 30 � 70 %, malgr� ces efforts, le syst�me d?enseignement semble ?patiner? lorsqu?il s?agit d?assurer � tous une formation de qualit�.

Selon certaines �tudes, � la fin de l?�cole primaire, un peu moins du tiers des �l�ves ma�triseraient l?int�gralit� des comp�tences en compr�hension �crite et orale fix�es par les programmes. A la fin du coll�ge, ils ne seraient plus qu?un quart des �l�ves � ma�triser l?ensemble de ces comp�tences. En outre, chaque ann�e, 70.000 �l�ves quittent le syst�me �ducatif sans aucune qualification en fin de coll�ge. Un chiffre consid�rable puisqu?il repr�sente presque 10 % d?une classe d?�ge. D?ailleurs, cette proportion est bien �videmment beaucoup plus �lev�e dans les quartiers dits en difficult�.

Par ailleurs, � peine 30 % des enfants d?ouvriers non qualifi�s ou d?inactifs acc�dent aux formations post baccalaur�at, et a contrario 80 % des enfants de cadres poursuivent des �tudes sup�rieures. Donc, oui, les in�galit�s entre enfants existent avant m�me l?entr�e en maternelle mais le probl�me est que l?�cole ne fait pas grand-chose pour changer cet �tat de fait et d?ailleurs elle n?en a pas forc�ment les moyens.

L?effort en faveur des publics les moins favoris�s demeure trop faible. C?est pour cela que l?Ecole de la deuxi�me chance doit exister � Paris, comme elle a fait ses preuves dans d?autres communes de la r�gion parisienne. Evidemment, je ne peux m?emp�cher de faire une incise et de regretter la localisation puisque vous le savez, en lieu et place de cette Ecole de la deuxi�me chance, il �tait auparavant pr�vu que la Maison de l?Environnement s?installe sur ce lieu.

L?�chec scolaire, pour en revenir au sujet qui nous int�resse aujourd?hui, n?est que la face la plus visible de l?iceberg ; nous le voyons bien, il s?agit de r�fl�chir en r�alit� � la soci�t� que nous voulons. Lutter contre l?�chec scolaire, c?est lutter pour une soci�t� plus juste, qui donne les m�mes chances � toutes et � tous. Mais malheureusement, la promesse �galitaire de l?�cole s?est r�v�l�e d?autant plus impossible � tenir que la soci�t� dans son ensemble est devenue plus in�galitaire.

Bien �videmment, nous soutenons les deux projets dont il est question aujourd?hui. Bien �videmment, � nouveau j?insiste sur le fait que cela ne doit pas nous emp�cher d?avoir une r�flexion plus globale. Et � nouveau, j?exprime mon inqui�tude sur l?empilement des dispositifs : veille �ducative, r�ussite �ducative, �coles de la deuxi�me chance, lutte contre l?�chec scolaire, etc. Il faut �tre prudents et attentifs � avoir une politique coordonn�e et coh�rente.

Je vous remercie.

(Mme Gis�le STIEVENARD, vice-pr�sidente, remplace M. le Pr�sident au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.

La parole est � M. Christian SAUTTER.

M. Christian SAUTTER, vice-pr�sident, au nom de la 2e Commission. - Madame la Pr�sidente, je remercie Mme DUBARRY de son intervention qu?elle a centr�e sur l?�cole de la premi�re chance, c?est-�-dire l?�cole par laquelle passent tous nos enfants. Et je suis tout � fait d?accord avec elle pour dire que cette �cole doit �tre aussi renforc�e. Quoique l?on puisse glisser au passage un message de respect et d?admiration pour les enseignants et les parents qui font que cette �cole de la premi�re chance a conduit quand m�me � une tr�s grande r�ussite ; vous avez cit� des chiffres au baccalaur�at.

Ce qui est soumis au Conseil de Paris aujourd?hui, et je veux en dire un mot, c?est l?Ecole de la deuxi�me chance : c?est-�-dire de permettre � des jeunes qui ont d�croch�, pour des raisons personnelles ou autres, de reprendre pied dans la soci�t�, s?ils le souhaitent, s?ils sont motiv�s.

Cette Ecole de la deuxi�me chance qui existe d�j� � Marseille, en Seine Saint-Denis, nous allons la cr�er � Paris � la fin du mois de mars. Et l?id�e est tr�s claire : dans cette �cole, qui n?a rien de scolaire, on enseigne des connaissances de base qui parfois manquent ; on aide surtout le jeune � pr�ciser un projet personnel et professionnel avec une alternance � mi-temps entre l?�cole et l?entreprise et on les aide, pour ceux qui le souhaitent, � reprendre pied dans la soci�t�.

Cette �cole va �tre cr��e. Les exp�riences que j?ai cit�es montrent que 70 % des jeunes qui passent par une Ecole de la deuxi�me chance trouvent un d�bouch� tout � fait positif. Nous allons donc � notre tour nous lancer dans cette exp�rience et je demande vraiment au Conseil de Paris de voter cette d�lib�ration avec enthousiasme.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDEE 4 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2007, DDEE 4 G).

Février 2007
Débat
Conseil général
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