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6 - 2002, DAEE 10 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer un bail concernant la location de locaux pour la Maison du développement économique et de l'emploi du 20e arrondissement


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration DAEE 10 G relatif � la signature d'un bail concernant la location de locaux afin de cr�er une Maison du d�veloppement �conomique et de l'emploi dans le 20e arrondissement.
Il y a deux oratrices inscrites, d'abord Mme MARTINET, puis Mme G�GOUT.
Si vous voulez intervenir � la place de Mme MARTINET faites-le, volontiers, Madame DUBARRY.
Mme V�ronique DUBARRY. - Merci, Monsieur le Pr�sident. Effectivement, Marie-Pierre MARTINET ne pouvait pas �tre l� et elle m'a demand� de lire l'intervention qu'elle souhaitait faire.
Ce n'est pas sans un certain plaisir que j'interviens sur cette d�lib�ration, en tant qu'�lue du 20e arrondissement et d�l�gu�e dans cet arrondissement au bureau des temps, puisque c'est ce dont il est question ici.
Je me r�jouis donc que notre nouvelle Municipalit� se soit d�cid�e � l'installation prochaine d'une Maison du d�veloppement �conomique et de l'emploi dans le 20e arrondissement, m�me si bien �videmment les raisons de cette installation ne sont pas r�jouissantes pour cet arrondissement.
Je souhaite mettre en exergue un point sur lequel notre Municipalit� se doit d'�tre vigilante au regard de la politique qu'elle m�ne sur l'�galit� femmes/hommes et sur une meilleure articulation des temps de la ville, des temps professionnels et des temps familiaux.
On sait que le taux de ch�mage des femmes est sup�rieur � celui des hommes, 11,9 % contre 8,4 %. Ce sont les derniers chiffres de l'I.N.S.E.E. Et qu'elles sont aussi beaucoup plus longtemps au ch�mage que les hommes, m�me si ces tendances semblent �tre � la baisse.
Le 20e b�n�ficie d'une telle structure d�concentr�e, du fait bien �videmment d'un taux de ch�mage sup�rieur � 11 %, les femmes du 20e ne font malheureusement pas exception � la r�gle nationale que je viens de citer. Elles rencontrent au premier chef de r�elles difficult�s � retrouver un emploi et une formation, difficult�s li�es � la charge d'organisation de la famille qui encore leur incombe en totalit�.
Nous sommes nombreuses et nombreux lors de nos permanences � rencontrer cette demande insistante de ces m�res de famille, souvent seules, qui ont commenc� une formation qualifiante ou acc�d� � un emploi et qui n'ont aucune structure d'accueil pour leurs enfants, aucun relais familial possible. Combien d'entre elles souhaitent pouvoir s'�chapper quelques heures du travail domestique - qui n'a de travail que le nom, puisqu'il n'a pas de valeur �conomique reconnue - pour s'informer sur les possibilit�s en termes de formation, d'emploi ou tout simplement sur les aides auxquelles elles pourraient avoir droit.
Si l'une des missions de ces structures est donc bien la mise en ?uvre d'initiatives nouvelles, essentiellement orient�es vers l'emploi, et mobilisant des moyens diversifi�s, si les bureaux ou agences des temps ont �t� cr��s � partir du constat que malgr� l'entr�e massive des femmes dans le monde du travail notre soci�t� n'a pas modifi� son fonctionnement pour autant, alors il nous appartient - et ce de mani�re syst�matique - � chaque fois qu'est envisag�e la mise en place d'une structure d�veloppant l'emploi, la formation, l'information ou la cr�ation d'entreprise, d'y associer des structures souples d'accueil des enfants, soit en d�veloppant des partenariats avec des structures environnantes d�j� existantes, soit en introduisant l'�conomie sociale et solidaire, comme �l�ment fondamental de ces projets de d�veloppement local et qui seraient �galement source de d�veloppement.
La mise en ?uvre pourrait d'ailleurs revenir � ces Maisons du d�veloppement et de l'emploi dont il est justement question ici. C'est en d�veloppant notre vigilance sur ces points, et � ce prix seulement, que nous pourrons enfin tendre vers une r�elle �galit� entre les hommes et les femmes, � d�faut cela resterait simplement de belles paroles.
Ainsi en notre qualit� de collectivit� territoriale nous devons mettre concr�tement en ?uvre les orientations sur lesquelles travaillent les services de l'Etat ; le Secr�tariat d'Etat au droit des femmes et � l'�galit� a justement fait des propositions allant dans ce sens.
Voici Monsieur le Pr�sident, Mesdames, Messieurs, chers coll�gues, les propositions que je tenais � apporter dans le cadre du vote de cette d�lib�ration. Je vous remercie.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame DUBARRY, je crois que vous faites des suggestions tr�s concr�tes, auxquelles il sera r�pondu dans un instant, apr�s que Mme G�GOUT soit intervenue.
Mme Catherine G�GOUT. - Je vous remercie, Monsieur le Pr�sident.
Il s'agit l� de la concr�tisation d'un engagement de notre Municipalit� de cr�er de nouvelles Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi puisqu'il en existait d�j� trois, mises en place dans la pr�c�dente mandature, dans trois arrondissements. Bien s�r on ne peut que se r�jouir que des moyens soient affect�s dans cet arrondissement si durement frapp� par les pertes d'emploi, ma coll�gue vient d'en parler, mais ce n'est pas sans amertume que je le dis, quel temps perdu, quel g�chis d'�nergie depuis 6 ans alors que les besoins sont si grands!
D�s octobre 1995, comme adjointe au maire du 20e, charg�e des affaires �conomiques, j'avais rencontr� le d�l�gu� � l'emploi de la Ville pour qu'une telle structure, m�me avec des moyens modestes, soit implant�e dans le 20e. Le Maire du 20e a fait la demande au Maire de Paris, arguant du fait que cet arrondissement comportait une population jeune avec peu d'emplois, un taux �lev� de ch�mage, un grand nombre d'allocataires du R.M.I., mais en m�me temps �tait riche de potentialit�s, du fait d'un grand nombre de petites entreprises, d'artisans et de commer�ants, qui r�pondaient avec difficult� � leurs besoins d'emploi faute d'accompagnement ainsi que d'un maillage associatif et institutionnel dynamique. C'est d'ailleurs une situation qui est toujours valable.
Pr�figurer une telle maison demandait � l'�poque un effort faible de la Ville. Il fallait simplement un accueil professionnel capable de mettre en r�seau tous ces potentiels. Le professionnalisme des personnels dans ce type de structure est une condition absolument indispensable, ou alors il vaut mieux ne pas le faire.
A l'�poque nous pouvions obtenir des aides de divers financeurs pour peu que la Ville ou le D�partement de Paris acceptent d'y contribuer un minimum. Jamais nous n'avons pu l'obtenir, au point que de guerre lasse nous nous sommes tourn�s vers une solution purement associative, qui apr�s bien des difficult�s a permis d'ouvrir fin 2000 un p�le d'insertion �conomique qui assure, gr�ce � un partenariat associatif et en liaison avec l'�quipe de d�veloppement local et son chef de projet "politique de la ville" une partie de ce qu'aurait �t� une Maison du d�veloppement �conomique et de l'emploi.
Il y a un petit peu de bruit quand m�me... je ne sais pas si j'ai la voix assez forte.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Vous avez raison, Madame G�GOUT, il y a trop de bruit.
Mme Catherine G�GOUT. - J'ai presque fini, rassurez-vous. Aujourd'hui nous nous r�jouissons que des moyens soient affect�s, qui vont permettre d'amplifier, de compl�ter cette action mais, bien entendu, il ne s'agit pas de calquer dans le 20e ce qui se fait ailleurs sans tenir compte de l'existant, ni du tr�s dense r�seau associatif et institutionnel qui s'est d�velopp�, qui a pris l'habitude de travailler ensemble dans une approche globale des personnes en difficult�. Or, la fa�on dont les choses se passent de ce point de vue actuellement nous laisse quelques craintes quant � en l'ancrage local de cette maison, gage indispensable de sa r�ussite.
Aussi, je souhaiterais vivement �tre rassur�e sur ce point car un tel �quipement doit �tre un plus r�el pour les habitants et les entreprises du 20e arrondissement.
Je vous remercie.
M. Christian SAUTTER, pr�sident, au nom de la 2e Commission. - Merci, Madame G�GOUT, c'est � moi qu'il revient de vous r�pondre � toutes les deux.
Je dirai d'abord � Mme DUBARRY qu'elle part d'un constat �vident : lorsque le taux de ch�mage est lourd, il est particuli�rement lourd pour les femmes. Et s'il n'est pas dans la vocation des Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi de traiter des questions relatives � la petite enfance - mais vous savez que la nouvelle Municipalit� a, en la mati�re, non seulement des ambitions mais aussi des r�alisations qui vont dans le bon sens - je crois que ces maisons peuvent aider � d�velopper ce que vous avez appel� et que beaucoup appellent l'�conomie sociale et solidaire. Pour deux raisons : la premi�re, c'est qu'il faut apporter des nouveaux services qui ne sont pas toujours fournis par le march�. La seconde est qu'elle ouvre des emplois adapt�s aux personnes en difficult�.
Nous avons longuement d�battu ce matin de l'avenir des personnes �g�es. Il y a, en mati�re de services � domicile, un immense champ de travail o� Paris n'est pas forc�ment en pointe, qui peut �tre fait par des associations ou par des entreprises d'insertion.
En ce qui concerne l'appui aux m�res de famille qui souhaitent trouver du travail, l� encore, l'�conomie sociale et solidaire peut leur apporter une solution en leur proposant de nouveaux services mais peut-�tre aussi, dans un certain nombre de cas, peut les prendre en charge, les employer, notamment dans les r�gies de quartier, dans les entreprises d'insertion, dans les associations interm�diaires. Il y a des formules d'emploi qui sont propices pour ceux et celles qui ont quelques difficult�s � revenir sur le march� du travail.
Donc l'�conomie sociale et solidaire est un des champs d'action dans lesquels nous voulons travailler ; nous devons �videmment commencer dans les arrondissements o� la question se pose avec le plus d'acuit�.
Mme G�GOUT a pouss� un cri ! C'est vrai que Paris dispose de trois Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi dans les 13e, 14e et 18e arrondissement, j'ai eu l'occasion d'en visiter deux sur trois. Ce sont des services municipaux de qualit� et on se demande pourquoi il n'y a pas cette m�me qualit� de service dans des arrondissements o� il y a un besoin consid�rable de retour au travail de la part des ch�meurs.
C'est pourquoi cette ann�e, nous voulons cr�er deux Maisons du d�veloppement �conomique et de l'emploi dans le 19e et dans le 20e arrondissement et que l'on continuera de fa�on � ce que tous les arrondissements qui ont un taux de ch�mage sup�rieur � 11 % b�n�ficient d'un tel �quipement.
Effectivement, c'est un long combat et il est clair - je peux vous rassurer, Madame G�GOUT - que ces maisons ne peuvent fonctionner que pleinement immerg�es dans le tissu associatif, �conomique et politique local. Donc je n'ai pas d'inqui�tude particuli�re pour cette maison qui va �tre cr��e, 31 rue de Pixerecourt dans le 20e arrondissement. Mais si jamais quelques difficult�s survenaient, vous voudriez bien les signaler. De toute fa�on, le Conseil d'arrondissement du 20e et le Conseil de Paris auront dans le cadre de conventions annuelles, � se prononcer sur les objectifs, les moyens, les r�sultats attendus de cette nouvelle maison.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAEE 10 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, DAEE 10 G).

Mars 2002
Débat
Conseil général
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