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2008, Vœu déposé par le groupe U.M.P.P.A. relatif au licenciement du directeur du théâtre Silvia Monfort et sur le devenir de ce théâtre.


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Le v?u n� 55 du groupe U.M.P.P.A., concerne le th��tre Silvia Monfort et son directeur.

La parole est � Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY.

Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY. - Merci, Monsieur le Maire.

Un mois apr�s que notre Assembl�e a vot�, � l?unanimit�, un v?u par lequel vous vous engagiez � associer les �lus au devenir des th��tres d'arrondissement, nous sommes oblig�s de revenir sur le sujet � la suite du quasi-limogeage de R�gis SANTON, directeur du th��tre Silvia Monfort.

La v�rit�, c?est que depuis sept ans, vous harcelez R�gis SANTON pour le faire partir, alors m�me que vous dites n'avoir rien � lui reprocher, puisqu'il vous a fourni tous les projets que vous lui avez demand�s, et qu'il est parfaitement dans la ligne qui pr�vaut actuellement, par exemple au th��tre de la Ville, visant � d�velopper des partenariats avec les �tablissements d'enseignement, � rendre le th��tre encore plus populaire en allant au devant des populations du quartier, � faire du th��tre en langues �trang�res, etc.

A bout d'arguments, vous n'avez plus rien � lui reprocher que sa long�vit�.

La v�rit�, c'est que vous avez probablement un autre projet pour ce th��tre ou bien peut-�tre que vous n'en avez pas et que vous trouvez l� des �conomies � faire afin de compenser les d�ficits que creusent les retards et l'inad�quation de vos projets d�mesur�s.

La v�rit�, c?est surtout que vous avez essay� de faire des choses en douce, en vous gardant bien d?associer les �lus, qui repr�sentent la majorit� de la population du 15e arrondissement, � la moindre r�flexion sur la question.

La v�rit�, c'est que jamais vous ne leur avez demand� ce qu'ils souhaitaient pour ce th��tre et que vous vous comportez d'une mani�re contraire � toutes les r�gles d�mocratiques et m�me contraire aux grands principes auxquels vous ne cessez de vous r�f�rer.

Toute cette affaire, finalement, se r�sume � un mot et, malheureusement, ce mot illustre une m�thode qui vous est famili�re : le m�pris ! M�pris pour tout ce qui a exist� avant vous, m�pris pour le vote des �lecteurs et m�pris pour leurs �lus, m�pris pour le conseil d'administration du th��tre qui n'a, lui non plus, pas �t� consult�, m�pris pour le travail d'un directeur et surtout de toute son �quipe qui ne sait pas ce qu'elle va devenir !

Je vous adjure, Monsieur le Maire, ne nous dites pas que vous agissez avec l'accord de tous et surtout du premier int�ress�, R�gis SANTON ! Vous savez que c'est parfaitement faux ; votre m�thode est sournoise et opaque.

(Mouvements de protestation sur les bancs de la majorit� municipale).

C'est pourquoi je vous invite, mes chers coll�gues, � voter notre v?u qui vise � ce que des proc�dures normales de concertation soient mises en place dans le respect de tous, des �lus majoritaires du 15e arrondissement, du conseil d'administration, du directeur et du personnel du th��tre Silvia Monfort et, finalement, de ses spectateurs.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

(M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, remplace M. Pierre SCHAPIRA au fauteuil de la pr�sidence).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame, pour cette intervention de deux minutes.

La parole est � M. Christophe GIRARD pour r�pondre.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Je r�pondrai avec mesure apr�s des propos qui me semblent excessifs. Je salue en tout cas le courage d?H�l�ne MAC� de L�PINAY d'�tre mont�e au cr�neau pour une partie de son groupe, puisque son groupe n'est pas totalement unanime sur la politique culturelle, sur les th��tres et sur le besoin de renouvellement des th��tres � Paris et de leur direction.

(Mouvements de protestation sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

Vous permettez, Madame du 5e arrondissement ? J'ai �cout� Mme MAC� de L�PINAY, je vous demande de ne pas intervenir quand je r�ponds.

S�n�que disait : "de la bri�vet� de la vie, le plus grand obstacle � la vie, c?est l?attente qui se suspend au lendemain et ruine l?aujourd?hui".

Lautr�amont, dans "Les Chants de Maldoror" : "L?�l�phant se laisse caresser. Le pou, non".

Je ne vous conseille donc pas, ch�re H�l�ne MAC� de L�PINAY, de tenter cet essai p�rilleux.

En fait, vous me reprochez de faire mon travail et je trouve que vous avez une curieuse conception du mandat d'adjoint au Maire de Paris de tous les arrondissements vis-�-vis d'un �tablissement qui ne concerne pas que le 15e arrondissement, qui concerne l'ensemble de Paris et je n'ose croire un instant que R�gis SANTON, qui est un directeur tout � fait remarquable, tout � fait respectable, qui peut tout � fait imaginer aussi voir sa carri�re �voluer dans d'autres arrondissement que le 15e arrondissement auquel vous �tes tr�s attach�e, l�gitimement, vous ait demand� d'intervenir?

Qu'auriez-vous pr�f�r�, Madame MAC� de L�PINAY ou Monsieur GOUJON ? Auriez-vous pr�f�r� que je peigne la girafe, que je cueille des fraises, que je mouille du fil ; il est temps de plier les gaules, vous savez. Ce n?est pas notre fa�on de faire une conduite de Grenoble � quiconque et si vous pensiez me servir un bouillon de 11 heures, c'est rat� !

Vous savez, il n'y a pas de grenouille qui ne trouve son crapaud.

(Rires dans l'h�micycle).

Et l�, vous m'aurez trouv�.

Lors du Conseil de Paris d'octobre, une question d'actualit� du groupe M.R.C. et un voeu du groupe U.M.P.P.A. m?ont donn� l'occasion de r�pondre aux inqui�tudes exprim�es au sujet de l?avenir de nos th��tres municipaux et d?affirmer l'attachement de la Ville � ces th��tres.

Ne vous semble-t-il pas naturel qu'un �tablissement qui est dirig� depuis plus de 10 ans par la m�me personne puisse envisager un nouveau projet, une nouvelle direction ? Pourquoi cela ne vous choque-t-il pas quand il s'agit de l'Etat, mais que cela vous choque quand il s'agit d'un arrondissement ?

Vous �tes, l�, partisans.

J'avais retrac� l'historique de ces salles en rappelant que la plupart de ces th��tres avaient �t� implant�s dans les ann�es quatre-vingts et quatre-vingt-dix dans les arrondissements p�riph�riques afin de compl�ter la carte des implantations culturelles � Paris dans un souci de d�mocratisation de la culture.

Aujourd'hui, si ces th��tres continuent de participer � la richesse culturelle de la capitale, il convient de reconna�tre qu'ils font face � des difficult�s et qu'ils ont besoin d'un nouveau souffle.

Comme je l'avais dit, la r�forme que nous souhaitons mettre en ?uvre vise � renforcer et non � affaiblir les th��tres municipaux.

Concernant le th��tre Silvia Monfort, oui, il va y avoir un changement de direction, car apr�s 17 ans de direction par R�gis SANTON, un homme pour lequel j'ai le plus grand respect, et je vous demande vraiment de me croire, le mot "m�pris" n'est pas dans mon vocabulaire, le mot "m�pris" n'existe qu'une fois dans mon vocabulaire, quand je regarde le chef d'?uvre de GODARD : "Le M�pris" ; je ne sais pas si vous l?avez vu, c?est un tr�s beau film.

Il est sain d'envisager un renouvellement. En effet, le nouveau pr�sident du conseil d'administration du th��tre, Bernard LATARJET, qui a travaill� r�cemment en remettant un rapport au ministre de la Culture pr�c�dant Mme ALBANEL, M. Renaud DONNEDIEU de VABRES, �lu en juillet, a rencontr� R�gis SANTON avec la Direction des Affaires Culturelles � la fin du mois d'octobre et la question du d�part de R�gis SANTON est en cours de discussion.

De gr�ce, ne m�lez pas de mani�re politicienne � un sujet qui est en pleine discussion entre des avocats, l'avocat de R�gis SANTON et l'avocat de l?association, et n'ayez pas de m�pris pour les fonctionnaires et la Direction des Affaires culturelles qui savent tr�s bien faire son travail ! Ne soyez pas condescendants, descendez de vos grandes chaises et laissez travailler les fonctionnaires qui ont aussi du talent !

(Mouvements de protestation sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Cela vous excite ! Cela vous plait !

A ce jour, R�gis SANTON n'est pas encore parti. Le directeur discute avec son pr�sident, comme je l?ai indiqu� pr�c�demment, Bernard LATARJET, qui pr�sida la Villette, et le conseil d'administration sera, bien �videmment, amen� � se prononcer. Il va se r�unir au mois de d�cembre, vous en serez, comme tous les �lus, inform�s. Je l?ai fait d?ailleurs r�guli�rement avec le maire de l?arrondissement, M. Philippe GOUJON ; je l'ai inform� de toutes les �tapes de ce qui se passait.

En tout cas, je vous rassure, R�gis SANTON ne partira pas du jour au lendemain. Nous tenons � ce qu'il puisse partir dans de bonnes conditions et qu'il puisse terminer la saison 20082009.

Nous veillerons � ce que le calendrier d'arriv�e d'un nouveau directeur ou d?une nouvelle directrice ou d'un collectif soit �tabli de mani�re � avoir une p�riode de transition avec R�gis SANTON et de pr�parer dans de bonnes conditions la saison 2009-2010. La programmation du th��tre ne sera nullement perturb�e.

Le d�part de R�gis SANTON, apr�s 17 ans � la t�te du th��tre, ne signifie pas que la Ville souhaite fermer le th��tre Silvia Monfort ni r�duire sa subvention, puisqu'elle est reconduite. Au contraire, le renouvellement de la direction permettra de donner un nouveau souffle au th��tre. La subvention de fonctionnement de la Ville, qui est de 900.000 euros, n'est absolument pas remise en question.

Je rappelle que le th��tre Silvia Monfort est le mieux dot� des six th��tres dits municipaux. Un changement de directeur ne veut pas dire la fin d'un lieu, mais le d�but d'une nouvelle aventure.

Je suis donc d�favorable � ce v?u conservateur et politicien d'une partie du groupe U.M.P.P.A.

"L'�l�phant, je l?ai dit, se laisse caresser. Le pou, non." Je ne vous conseille pas de tenter cet essai p�rilleux (Lautr�amont, "Les Chants de Maldoror").

Mais vous savez, je peux aussi citer le "Fou d?Elsa" d?Aragon : "r�inventer le pass� pour voir la beaut� de l?avenir" ; ce serait bien de vous en inspirer.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est au maire du 15e arrondissement.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - On va sortir de Feydeau pour essayer d?�tre un peu s�rieux concernant ce th��tre d?arrondissement.

Je regrette qu'il n'y ait eu aucune concertation s�rieuse avec le maire du 15e qui, malheureusement, ne si�ge m�me pas au conseil d'administration du th��tre malgr� son souhait. Il aurait paru tout � fait logique, je pense, que dans un th��tre municipal, le Maire du 15e si�ge au Conseil d'administration, mais ce n'est pas possible...

Je regrette qu?en r�alit�? Qu?il le dise clairement, Monsieur GIRARD ! Je comprends bien que vous souhaitiez changer un directeur de th��tre pour telle ou telle raison ; les responsables ne sont pas nomm�s de fa�on immuable, ni m�me �lus, d'ailleurs, pas plus vous que moi. Simplement, je regrette que vous occultiez les vraies raisons qui vous motivent.

On sait bien, nous, dans le 15e, que depuis des ann�es, vous r�duisez, vous contraignez les moyens de fonctionnement de ce th��tre, vous l'emp�chez de se d�velopper et d'exister ; les subventions ne sont notamment pas suffisantes et, en plus, elles se r�duisent. Il n'y a pas du tout dans votre d�marche de projet alternatif, ni de candidat providentiel qui, tout � coup, appara�trait comme une solution miraculeuse pour que ce th��tre soit modifi� selon vos v?ux.

Vous avez simplement d�cid�, et je pense que vous le faites pour des raisons politiciennes, de changer le directeur de ce th��tre, pour y mettre quelqu'un peut-�tre que vous connaissez mieux ou avec qui vous auriez de meilleurs rapports.

Je regrette que ce th��tre, qui est dans un quartier tr�s excentr�, qui participe de la "politique de la ville", qui fait participer les scolaires de fa�on extraordinaire � la connaissance du th��tre, soit contraint de cette fa�on et je ne sais pas du tout, en tant que maire du 15e, parce qu'il n'y a pas la moindre piste, quel sera l'avenir de ce th��tre.

Selon certaines rumeurs, on parle d'art du cirque, de salles de r�p�tition pour des troupes de passage. Avouez que, pour un th��tre qui est la seule grande salle municipale du 15e, c'est un tout petit peu sous-dimensionn�.

Oui, c'est un grand th��tre qui m�rite un grand projet, je crois que nous pouvons nous retrouver l�-dessus.

Ce que je regrette, encore une fois, c'est que cette d�cision, qui concerne d'ailleurs le seul th��tre Silvia Monfort, parmi tous les th��tres municipaux, pourtant ce n'est pas le seul dans lequel le directeur est l� depuis longtemps, soit motiv�e par des raisons que vous ne nous avez pas dites et qui sont, elles, �minemment condamnables.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur GOUJON.

Nous allons maintenant passer ...

M. GIRARD souhaite sans doute r�pondre ?

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Oui, parce qu'entre le "m�pris", "condamnable", "politicien", vous avez une dr�le de conception, Philippe GOUJON, de votre arrondissement que vous trouvez excentr�, si j?ai bien compris !

Il me semble que le 15e n?est pas excentr�, que le th��tre Silvia Monfort?

C?est moi qui r�ponds maintenant !

? que le th��tre Silvia Monfort n'est pas excentr�, qu?il est dans le c?ur de l'agglom�ration, qu?il est � Paris et encore plus dans le c?ur de l'agglom�ration Paris M�tropole.

En tout cas, �coutez ! Mettre face � Baudelaire, S�n�que, Aragon et Lautr�amont, Feydeau, chacun sa culture et sa petite culture !

Mme Laurence DOUVIN. - Voil� le m�pris !

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Non, c'est simplement ce que je ressens !

La subvention n?a jamais �t�?

Pas du tout ! C'est simplement du r�alisme ! C?est du r�alisme.

Cela s'appelle du r�alisme. Sur vos rangs, j'en connais qui partagent absolument mon point de vue et j'ai beaucoup d'alli�s parmi vous, mais ils ne peuvent pas le dire, parce qu'ils connaissent la culture !

Mme Laurence DOUVIN. - Vous �tes invraisemblablement pr�tentieux.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Le 15e a vraiment une culture de la formule !

Mais non ! Je suis plus modeste que vous et je suis l� depuis moins longtemps, j?ai moins d?habitudes. Et moi, je ne cumule pas !

Pour ce qui est de la subvention, elle n'a jamais �t� baiss�e, elle ne sera jamais baiss�e, donc je m'inscris en faux. Philippe GOUJON a menti, il dit que la subvention a �t� baiss�e, elle n'a pas �t� baiss�e. Premier point ! D'ailleurs, pourquoi ne l'aviez-vous pas augment�e � l'�poque o� vous �tiez aux affaires avant 2001 ?

Ensuite, sur les candidatures, il y en aura �videmment plusieurs et le choix n'est pas fait.

Voil�, j'ai r�pondu.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Messieurs !

M. POZZO di BORGO souhaite donner une explication de vote, pour 2 minutes au maximum.

M. Yves POZZO di BORGO. - Si M. GIRARD me permet !

C'est un d�bat qui concerne le 15e et la Direction des Affaires culturelles.

Sur le principe, Monsieur GIRARD, je ne veux pas entrer dans le d�bat, je le connais mal mais, en revanche, on ne peut pas continuer, vous qui avez l'autorit� municipale, � g�rer de grands �quipements dans des municipalit�s sans qu'il y ait vraiment un travail de concertation beaucoup plus intense avec les maires d'arrondissement. C'est ce que l'on me dit mais les �lus qui sont sur place dans le 15e disent qu?il n?y a pas eu concertation, qu?ils d�couvrent un peu le dossier par la bande.

Je n?entre pas dans le fond du d�bat mais, franchement, on ne peut pas continuer � voir... Si c'�taient vos amis socialistes qui avaient la mairie, il y aurait eu une autre concertation. Ce n'est pas parce qu'on est dans l'opposition qu?il ne doit pas y avoir concertation.

Je voterai par solidarit� avec mes amis de l?opposition, sans entrer dans le fond du d�bat que je ne connais pas.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur POZZO di BORGO.

Je crois que nous pouvons maintenant passer au vote.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u d�pos� par le groupe U.M.P.P.A. assorti d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le v?u est rejet�.

Novembre 2008
Débat
Conseil municipal
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