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2008, Vœu déposé par M. Philippe TORRETON relatif à la création d'un théâtre jeune public européen à Paris. Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant les v?ux n� 56 de M. Philippe TORRETON et n� 56 bis de l'Ex�cutif concernant la cr�ation d'un th��tre jeune public.

La parole est � M. Philippe TORRETON pour 1 minute au maximum.

M. Philippe TORRETON. - Merci, Monsieur le Maire.

J'aimerais attirer votre attention sur l'imp�rieuse n�cessit� de soutenir de toutes nos forces, et je dirai m�me avec acharnement, toutes les initiatives visant � mettre en contact la jeunesse avec la culture.

En disant cela, je pr�che un convaincu, je le sais. L'action de la Mairie de Paris en ce sens est volontaire mais nous devons faire plus, tant les besoins sont grands.

Aller au th��tre, c'est ni plus ni moins faire connaissance avec soi-m�me par l?autre et conna�tre l'autre par soi-m�me.

Aller au th��tre, c'est aller se voir soi-m�me.

Allez au th��tre permet d'�chapper � cette machine � broyer du devenir humain, qui est trop souvent notre soci�t�, et l'�cole qui se pr�pare o� les faibles n'en finiront tellement pas d'�tre de plus en plus faibles.

La Mairie de Paris peut sauver ce que j'appelle du devenir humain, en se battant pour initier, favoriser, recomposer les initiatives de pratiques culturelles en milieu scolaire mais aussi en r�parant un manque. C?est de doter enfin Paris d?un grand th��tre europ�en jeune public.

Un manque parce que, contrairement � Gen�ve, Vienne, Bruxelles, Stockholm, Berlin, Londres et bient�t Madrid, Paris n'a pas de th��tre jeune public digne de ce nom. Des structures existent, bien s�r, encourag�es � travailler dans cette mission, et parfois avec talent, mais elles sont ou trop petites ou pas assez financ�es ou les deux, pour avoir le rayonnement n�cessaires.

Il est temps de donner aux jeunes Parisiens un lieu rep�r� qui s'adresse � eux et qui cr�e � partir d'eux pour eux.

Il est temps d'inscrire Paris dans les r�seaux des th��tres jeune public europ�ens, d'inscrire Paris comme vitrine de l'excellence de la cr�ation au jeune public.

Des auteurs, des troupes, des compagnies, des acteurs, des penseurs attendent avec impatience que Paris s?�quipe d'un th��tre moderne de deux salles qui pourraient accueillir tous ces talents et participer ainsi au devenir d?une conscience de spectateur, terreau indispensable � une future conscience de citoyen.

Un lieu qui deviendrait vite un incroyable outil p�dagogique, indispensable pour les enseignants, en agissant comme un d�clencheur d?initiatives par ces m�mes enseignants de retour dans leurs �coles.

Un lieu phare, qui affirmerait votre volont� farouche, Monsieur le Maire, de cr�er un lien durable, quasi �ternel, entre la jeunesse et le th��tre, qui donnerait le la pour les prochains gouvernements de ce pays en mati�re de politique culturelle pour la jeunesse.

Un lieu, enfin, au rayonnement national �vident, tant est grande la demande de soutien de la part de toutes celles et ceux qui, sur ce territoire, ont d�cid� de donner une chance, par la pratique artistique, � tous les enfants de la R�publique.

Dans quelques instants, l?Ex�cutif apportera sa r�ponse. Je joindrai un v?u � mon v?u : surtout que les portes ne se ferment pas aujourd'hui ! J'aimerais que nous y pensions vraiment ensemble. Il est des rendez-vous � ne pas manquer dans une mandature et ce projet en fait partie, je crois.

Je ne crois pas � une politique de quota?

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Monsieur TORRETON, vous parlez depuis 2 minutes et demie. Je vous rappelle qu?en principe, la limite est � 1 minute.

M. Philippe TORRETON. - Oui, mais j'ai fait preuve d'une infinie patience sur les d�passements des autres et c?est mon premier v?u ! Si vous pouviez faire juste cette petite tol�rance.

(Rires et applaudissements dans l'h�micycle).

Merci !

Je vous jure qu'apr�s je me tiendrai � 59 secondes !

Donc, je ne crois pas � une politique de quota comme une bonne conscience municipale qui labelliserait la programmation artistique des th��tres qu?elle finance en exigeant d?eux un effort dans le domaine jeune public.

Celles et ceux qui ne voyaient pas la n�cessit� de d�dier un lieu aux auteurs vivants, arguant le fait que l'ensemble des th��tres produisent r�guli�rement des auteurs d'aujourd'hui, doivent se sentir bien seuls avec leurs arguments devant le formidable succ�s du th��tre du Rond-Point, devant son r�le stimulant et f�d�rateur pour la cr�ation contemporaine fran�aise et internationale, devant l'efficacit� de toute une �quipe, d�di�e � une cause unique : celle des auteurs vivants.

La fr�quentation des th��tres jeune public qui existent un peu partout en Europe montre que nous pouvons nous attendre � un tel succ�s. Je le r�p�te : la demande est forte.

Nous c�l�brons cette ann�e les 100 ans de la naissance de Fran�oise Dolto qui r�sumait sa pens�e par cette simple phrase : "L?enfant est une personne."

Eh bien, cette personne qu'est l'enfant n'a pas de th��tre dans la capitale mondiale du th��tre.

Je souhaiterais donc par ce v?u que nous puissions envisager la cr�ation d'un th��tre europ�en jeune public � Paris, afin d?afficher au grand jour notre volont� de cr�er ou de consolider, lorsqu?ils existent, des liens concrets entre les �l�ves et la culture, par le biais du spectacle vivant et de l'�criture contemporaine.

Merci de votre patience.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Christophe GIRARD, qui va sans doute � la fois �voquer le v?u n� 56 et le v?u n� 56 bis.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Vous conviendrez que cela fait du bien et que Philippe TORRETON nous a apport� un discours � la fois citoyen, engag� et culturel de fond qui, bien �videmment, nous apporte et, je pense, vous a fait du bien, apr�s ce qu'on a entendu sur les bancs de cette Assembl�e, que cela soit d'un meilleur niveau.

Consid�rant l'importance des actions culturelles et p�dagogiques d�j� d�velopp�es en direction du jeune public � Paris dans le domaine du spectacle vivant, des mus�es, de l'art contemporain, de la lecture publique et du cin�ma,

Consid�rant le projet de sch�ma Ecole et Culture qui sera d�velopp� au cours de cette mandature, notamment par le biais d'un plan de jumelage entre �tablissements culturels et �tablissements scolaires,

Consid�rant n�anmoins la n�cessit� de renforcer la politique de la Ville en faveur du jeune public, notamment dans le domaine du th��tre, je propose que le texte de Philippe TORRETON soit distribu� et envoy� dans les jours qui viennent � chaque Conseill�re et Conseiller de Paris, afin que nous puissions l'avoir un peu comme un "Vade Mecum", un document utile pour la r�flexion � venir, et qui s'inscrit totalement dans la r�flexion men�e sur la r�forme des th��tres municipaux.

Je crois en effet que ce que vous pr�sentez, que vous avez expliqu� et que vous dites si bien ce matin s'inscrit totalement dans la r�forme que nous souhaitons et que la 9e Commission, remarquablement pr�sid�e par Mme BERTRAND, femme de culture, de patrimoine, attentive aux r�formes?

(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e).

On est deux alors ? Et oui ! La jalousie est un tr�s vilain d�faut mais c'est tr�s humain. C'est un p�ch� capital d'ailleurs, pas lib�ral mais capital.

Je propose que le Conseil de Paris dise � Philippe TORRETON que son v?u sera plus qu'exauc� d'un point de vue de l'esprit et qu'il doit avoir conscience �videmment que les moyens doivent s'accorder � l'esprit, c'est l'exercice le plus difficile. Je le dis devant l'Adjoint aux finances, c'est toujours l� en effet que le b�t blesse.

J'esp�re que nous arriverons � r�aliser dans cette mandature le projet que vous portez. En tout cas, vous serez associ� pleinement � la r�forme des th��tres municipaux et vous serez pleinement satisfait des �volutions que nous ferons porter gr�ce � votre intervention.

Le Conseil de Paris �met donc le v?u que le jeune public constitue un axe central de la r�forme des th��tres municipaux et plus largement de l'ensemble de la politique culturelle de la Ville de Paris et que soit lanc�e une �tude � court terme sur l'opportunit� et les modalit�s de cr�ation d'un th��tre pour le jeune public � Paris tenant compte des capacit�s de financement de la Ville de Paris.

Si vous me permettez de citer une phrase de Baudelaire qui m?est tr�s ch�re?

Et alors ? C'est bien de se cultiver un peu, m�me dans le 5e arrondissement !

"Le go�t du plaisir nous attache au pr�sent. Le soin de notre salut nous suspend � l'avenir".

C?est extrait de "Mon coeur mis � nu", de Baudelaire.

Permettez-moi aussi de souhaiter une bonne Sainte-Catherine aux conseill�res de Paris, il y en a quelques unes, � l'Adjointe en charge de la M�moire, car � la Sainte-Catherine, je le dis pour les jardiniers, tout arbre prend racine.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur GIRARD, pour cette note horticole.

Compte tenu de ces explications de l'Ex�cutif, M. TORRETON retire-t-il son v?u ?

M. Philippe TORRETON. - Je me r�jouis de la r�ponse de l'Ex�cutif.

Puisqu'on en est aux citations, dans "Dom Juan" il est dit : "Il faut faire et ne pas dire".

Comptez sur moi pour faire ce th��tre et qu'il prenne racine. Il y a une attente �norme, il est de notre devoir de nous y atteler tous et toutes pour que ce th��tre existe.

Merci beaucoup.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. GAREL pour une explication de vote de deux minutes maximum.

M. Sylvain GAREL. - Nous voterons le v?u de l'Ex�cutif, et nous regrettons que ce ne soit pas le v?u de Philippe TORRETON que nous votons.

Cela aurait �t� plus clair et aurait sans doute abouti plus rapidement.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur GAREL.

Monsieur le Pr�sident CAFFET, vous avez deux minutes maximum.

M. Jean-Pierre CAFFET. - Je serai plus rapide.

J'aurais, comme Sylvain GAREL, souhait� que nous puissions adopter le v?u de Philippe TORRETON. Je le dis tr�s clairement.

Cela dit, ce sujet qui est un sujet majeur pour la politique culturelle, mon ami Christophe GIRARD en conviendra, ne peut pas se r�gler en quelques minutes au d�tour d'un v?u.

Non seulement il faut qu'on puisse r�fl�chir plus avant au concept et au projet, le d�finir, mais personne n'ignore dans cet h�micycle qu'il faudra �galement trouver des financements.

Ce v?u correspond non seulement � l'esprit mais �galement � la proposition qui nous est faite par Philippe TORRETON, il va falloir continuer � y travailler, oui, essayons de ne pas simplement dire, essayons de faire.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. le Pr�sident POZZO di BORGO pour deux minutes maximum.

M. Yves POZZO di BORGO. - Nous voterons ce v?u � une condition, Monsieur GIRARD : que vous repreniez les termes exacts du v?u de M. TORRETON : "la cr�ation d'un th��tre europ�en pour le jeune public".

J'aimerais que vous repreniez ce mot "europ�en" d?apr�s l?id�e initiale de Philippe TORRETON. Nous voterons dans ces conditions.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix le v?u n� 56 bis avec un amendement propos� par M. POZZO di BORGO et accept� par l'Ex�cutif puisqu'il s'agira des modalit�s de cr�ation d'un th��tre europ�en pour le jeune public.

Compte tenu de cet amendement, Monsieur TORRETON, bien que ce soit ni l'usage ni la proc�dure, souhaitez-vous parler quelques secondes ?

M. Philippe TORRETON. - Je rappelle simplement que ce v?u a �t� vot� � l'unanimit� dans le 9e arrondissement.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u amend�.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le voeu est adopt�. (2008, V. 251).

Novembre 2008
Débat
Conseil municipal
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