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2008, IV - Question d'actualité déposée par le groupe socialiste, radical de gauche et apparentés à M. le Maire de Paris relative à la menace qui pèse sur les Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question de Mme Olivia POLSKI.

Mme Olivia POLSKI. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, jeudi 20 novembre dernier, pr�s de 200.000 personnes, dont pr�s de 40.000 � Paris ont fait gr�ve et manifest�. Cette mobilisation massive pour l'Education nationale avait comme objectif de d�noncer les mesures impos�es sans aucun dialogue social sur le Service Minimum d'Accueil, les E.P.E.P., les I.U.F.M., d'exiger un autre budget qui permette de faire face � la hausse des effectifs, de demander le maintien des R.A.S.E.D., de d�noncer les attaques port�es contre l'�cole maternelle. Ce message, transmis par toute une profession et au-del�, est massif, net et d�termin�.

Cr��s en 1990, les R.A.S.E.D., r�seaux d?aide sp�cialis�e aux �l�ves en difficult�, permettent � tout �l�ve, quelle que soit son �cole maternelle et �l�mentaire, de b�n�ficier d'une aide adapt�e. Le R.A.S.E.D. recherche avec l'�quipe enseignante et les familles les r�ponses et les aides diff�renci�es les plus adapt�es d'ordre p�dagogique, r��ducatifs, psychologiques. Ce r�seau est constitu� de trois sp�cialit�s : un psychologue scolaire et deux enseignants sp�cialis�s, le r��ducateur ou ma�tre G, et le ma�tre E. Ces actions, au plus pr�s des r�alit�s de l'�cole, nourries par la formation et l'exp�rience d'un personnel de terrain, concernent chaque ann�e plusieurs centaines de milliers d'�l�ves et leur permettent de retrouver les voies de la r�ussite.

Aujourd'hui, les r�seaux d?aide sp�cialis�e aux �l�ves en difficult� sont menac�s, d'abord dans leurs moyens, par une diminution inqui�tante du nombre de postes sp�cialis�s, dans leur renouvellement par l'insuffisance de d�parts en formation de sp�cialisation, dans leur fonctionnement, puisque de nombreux R.A.S.E.D. sont incomplets et ne peuvent pas proposer aux �l�ves les aides sp�cialis�es n�cessaires et enfin, par la confusion entre les aides sp�cialis�es du R.A.S.E.D. et l'aide personnalis�e apport�e par les enseignants des classes � l?occasion de la suppression des cours le samedi matin.

En effet, au d�tour d'un paragraphe du projet de budget 2009, on apprend la suppression � la rentr�e prochaine de plus d'un quart des postes d�volus � la pr�vention et � la rem�diation des difficult�s scolaires, les personnels �tant, je cite, "r�affect�s".

Cette suppression entra�nera in�vitablement une d�gradation de la pr�vention et du traitement de la difficult� scolaire � l'�cole. Alors m�me que le Ministre de l'Education nationale pr�tend faire de la lutte contre l'�chec scolaire une priorit�, cette d�cision prise en dehors de toute concertation est pour le moins paradoxale.

Aussi, Monsieur le Maire de Paris, face � cette inqui�tude des personnels de l'Education nationale et des parents d'�l�ves que nous sommes nombreux � partager, je vous prie de bien vouloir m'indiquer ce que la Ville de Paris compte faire pour que l'�cole de la R�publique reste l?�cole de la r�ussite de tous les �l�ves.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Pascal CHERKI.

M. Pascal CHERKI, adjoint. - Je serai extr�mement bref puisque je partage l'opinion de notre coll�gue Olivia POLSKI et je vais partir de sa conclusion : que peut faire la Ville de Paris ?

Elle peut continuer sa politique municipale dans le domaine p�riscolaire. Je rappelle quand m�me � cette auguste assembl�e que l'�ducation est un service public national et nous entendons qu'elle le reste. Nous pouvons relayer les pr�occupations l�gitimes des enseignants, des parents d'�l�ves, les soutenir.

J'�tais moi-m�me avec de tr�s nombreux �lus parisiens � l'importante manifestation qui a eu lieu le 20 novembre et je tiens � profiter de cette r�union du Conseil de Paris pour vraiment demander au Ministre de l?Education nationale d'entendre la col�re sourde qui monte du corps enseignant et chez les parents d'�l�ves.

Nous sommes dans une situation o�, journ�e d'action apr�s journ�e d'action, le taux de gr�vistes augmente. Le corps enseignant parisien est � 80 % compos� de jeunes femmes et les jeunes enseignants sont inquiets devant l'avenir du service public de l'Education nationale : r�forme des programmes men�e � la hache avec augmentation du contenu des enseignements et r�duction du temps d'enseignement, coupes sombres budg�taires l'an dernier, qui ont principalement affect� les coll�ges et maintenant, comme le dit � juste titre Mme POLSKI, remise en cause des R.A.S.E.D. Derri�re ce mot R.A.S.E.D., se cache la r�alit� du dispositif de pr�vention et de lutte contre l'�chec scolaire pendant le temps scolaire.

Nous avons le sentiment que ce Gouvernement multiplie les effets d'annonce sur des dispositifs dits curatifs - stages de remise � niveau, aides personnalis�es en compl�ment de ce qui se fait - mais qui n'auront aucun effet, voire des effets contreproductifs si la contrepartie en est le d�mant�lement des r�seaux d'aide et de soutien aux �l�ves en difficult� pendant le temps scolaire.

La suppression des 3.000 postes n'est motiv�e que par des raisons d?�conomie budg�taire. Si j?�tais le Ministre de l?Education nationale, je ne chercherais pas � terminer mon mandat en �tant plus impopulaire que Claude ALLEGRE et je reviendrais � la raison. Je ferais en sorte de ramener le calme dans l?Education Nationale. Je rappelle que l'une des premi�res causes des gr�ves dans l'Education nationale dans ce pays est d'abord la politique scandaleuse de ce Minist�re.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

Novembre 2008
Débat
Conseil municipal
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