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2008, DJS 344 - Signature d'un avenant à la convention d'objectifs de deux ans (2007-2008) avec l'association "Les M.A.C.A.Q. Troubadours" (17e) pour l'attribution d'une subvention. - Montant : 9.000 euros.


M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous arrivons au projet de d�lib�ration DJS 344. Il s'agit de la signature d'un avenant � la convention d'objectifs de deux ans 2007/2008 avec l'association "Les M.A.C.A.Q. Troubadours" dans le 17e arrondissement, pour l'attribution d'une subvention de 9.000 euros.

M. BERTHAULT interroge M. JULLIARD.

M. Jean-Didier BERTHAULT. - Je ne vais pas interroger M. JULLIARD, je vais lui faire un �tat des lieux d'une association qu'il doit certainement bien conna�tre. Je voudrais vous donner une petite id�e de l'activit� de cette association que j'ai appel� l'iceberg, c?est-�-dire avec une belle partie �merg�e, activit�s associatives, diverses, vide greniers, repas de quartier, carnaval, et une partie immerg�e, beaucoup plus importante, qui est li�e � de toutes autres activit�s que des activit�s associatives traditionnelles.

Un point d'histoire pour commencer. Une association socioculturelle a �t� cr��e en 2001 - il faut y voir certainement le hasard des dates - avec pour vocation l'organisation d'�v�nements culturels dans le 17e afin de cr�er une dynamique de quartier, d'animation festive, populaire, culturelle, citoyenne, transparente, etc.

L'association comprend 200 adh�rents dont 130 Parisiens. Nous ne connaissons pas le nombre exact dans le 17e. Le si�ge social avait �t� initialement squatt� au 123, rue de Tocqueville, mais b�n�ficie maintenant avec votre bienveillante attention, Monsieur le Maire, d?une convention d'occupation � titre pr�caire.

Alors, pourquoi refusons-nous de voter cette subvention ? Cela est tr�s simple. Tout d?abord parce que l'association elle-m�me demandait 4.500 euros et vous la faites b�n�ficier d'une subvention de 9.000 euros, soit le double de ce qu'ils avaient demand� - c'est int�ressant, tant mieux pour eux -, au motif que l'association a recrut� un nouveau cadre pour faire face au nombre croissant de ses adh�rents. Cela devrait inspirer beaucoup d?autres associations qui se battent avec peu d'aides et qui pourtant font un travail consid�rable.

Si on va un plus loin dans le budget pr�visionnel 2008 des "M.A.C.A.Q.", on apprend avec stupeur l?art et la mani�re d?obtenir des subventions en ratissant large. Les "M.A.C.A.Q." b�n�ficient de 278.211 euros de subventions qui se d�composent ainsi : politique de la ville, 4.000 euros -2.000 euros Mairie de Paris et 2.000 euros Pr�fecture de police -; Mairie de Paris, 143.166 euros ; Direction des Affaires culturelles, 14.666 euros ; contributions non financi�res pour les locaux, 118.000 euros ; exon�rations d?occupation pour les vide greniers, 6.000 euros, et j?en passe. Facult� de Cr�teil, 385 euros - cela ne va pas tr�s loin -; L�o Lagrange, 20.000 euros ; D�partement de Paris, 3.500 euros ; entreprises priv�es, 6.000 euros ; centre d'am�nagement des structures des exploitations agricoles, 60.000 euros ; R�gion Ile-de-France, 23.000 euros ; Lligue de l'enseignement, 14.160 euros. Rassurez-vous : on est bien entre camarades ! Ce qui fait bien un total de 2.140 euros par adh�rent parisien.

On est tr�s loin de la subvention th�orique autour de laquelle s'articule g�n�ralement le montant de la subvention totale, soit environ 13 euros par licenci�. Qui fait mieux la chasse aux subventions que les "M.A.C.A.Q." ?

Voyez-vous, Monsieur le Maire, il y a deux autres raisons, encore plus importantes, pour lesquelles il ne faut pas voter cette subvention.

La premi�re, c'est que cette association exerce des activit�s ill�gales. Quand on squatte aujourd'hui, et quand ouvertement, on organise des squats dans certains quartiers de Paris, on est dans l'ill�galit�. On a le droit de le faire en tant qu?activiste politique, en tant que militant politique, mais certainement pas au titre d'une association qui re�oit des subventions publiques.

Deuxi�mement, il ne faut pas confondre et faire un m�lange des genres. Je n'ai rien contre les gens qui font de la politique, nous sommes tous �lus, nous faisons tous de la politique, cela me para�t logique. Mais quand on fait de la politique, on le fait au sein de partis politiques et il y a des financements pour cela. On n'utilise pas une association financ�e par des fonds publics pour faire de la politique, et cela est tout � fait choquant. On frise m�me l'ill�galit�. Je n'aimerais pas que la Mairie de Paris soit complice de cette ill�galit�.

J'en terminerai, pour tous ceux qui ne me croiraient pas sur les activit�s des "M.A.C.A.Q.", pour vous inviter - je pense que tout le monde ici est branch� sur Internet -, � aller sur Daily Motion, � rechercher "M.A.C.A.Q. Hitler", et vous tomberez sur une superbe vid�o de M. Julien BOUCHER, maintenant �lu du 17e, ancien pr�sident des "M.A.C.A.Q.", qui caricature l'ancien candidat � la pr�sidence de la R�publique, aujourd?hui Pr�sident de la R�publique dans un costume d?Hitler. En plus de l?ill�galit�, c?est particuli�rement choquant et cela pourrait �tre poursuivi.

Je vous remercie, mes chers amis.

( Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BERTHAULT.

Je donne la parole � M. Bruno JULLIARD pour r�pondre.

M. Bruno JULLIARD, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Tr�s bri�vement pour vous dire � quel point l'Ex�cutif et la majorit� sont fiers d'accorder cette subvention de 9.000 euros � l'association "M.A.C.A.Q.". Tr�s fiers parce que, on pourrait en douter apr�s vos propos mais "M.A.C.A.Q." est bien une association de loi 1901 qui fait un travail tr�s cons�quent dans le 17e arrondissement, et la subvention, que nous vous proposons de voter aujourd'hui, est une subvention que l'association "M.A.C.A.Q." m�rite amplement puisqu'elle vise uniquement � subventionner les activit�s de l'association "M.A.C.A.Q." dans ses locaux du 17e arrondissement, rue de Tocqueville.

L'association ne m'a pas fait une demande de 4.500 euros mais une demande de 25.000 euros pour le budget de l'ann�e prochaine pour deux raisons. Vous avez cit� une des raisons, c'est effectivement en raison du succ�s croissant des activit�s de l'association dans le 17e arrondissement. Ils ont d� embaucher une personne suppl�mentaire, ce qui a entrain� un certain nombre de d�penses suppl�mentaires.

Surtout, il ne vous aura pas �chapp�, puisque lors d'un Conseil de Paris pr�c�dent lorsque nous avons doubl� la surface d'occupation de "M.A.C.A.Q." par un contrat d'occupation avec l'association, vous aviez d�j� pos� une question sur la volont� de la Mairie de Paris d'augmenter la surface d'occupation de l'association "M.A.C.A.Q.".

En raison de cette augmentation de surface, il y a �videmment un centre d'activit�s suppl�mentaires qui sont d'ores et d�j� exerc�es dans les locaux, qui m�ritent amplement l'augmentation de cette subvention.

J'ajoute, et vous avez cit�, je le note avec plaisir, un certain nombre d'activit�s diverses mises en place par l'association "M.A.C.A.Q.". Il y a effectivement des cours pour les enfants, des chantiers pour les jeunes, des stages d'expression, de danse, des animations hors les murs, des actions de parrainage humanitaire, ou encore des friperies solidaires, et j'en passe.

L'ensemble de ces activit�s concerne, � ma connaissance aujourd?hui, plus de 500 jeunes usagers. Vous dites que c'est de la chasse � la subvention, mais franchement, c'est une subvention qui est tr�s rentable pour la Ville de Paris, si on compare avec d'autres gestionnaires de centres d'animations, qui ont parfois des activit�s assez proches, ce n'est en r�alit� pas cher et tr�s rentable pour la Ville et la Mairie de Paris.

Vous parlez d'activit�s politiques de l'association "M.A.C.A.Q.", que les membres de l'association "M.A.C.A.Q." et notamment son ancien pr�sident, qui n'est plus le pr�sident �lu et si�ge dans l'opposition municipale du 17e, qu'il y ait donc des membres de l'association, qui aient par ailleurs des activit�s politiques (pas dans un parti mais d'ailleurs globalement dans diff�rents partis politiques), souvent � gauche, je le reconnais.

En g�n�ral, la grande majorit� des membres de l'association "M.A.C.A.Q." sont actifs et acteurs dans le mouvement social. Que voulez-vous, ce n'est pas de ma faute si dans votre arrondissement, l'essentiel des activit�s, notamment de jeunesse, sont port�s par l'association "M.A.C.A.Q.". J'aurais plut�t tendance � dire que premi�rement je vous conseille d'essayer de revivifier un peu le milieu associatif dans votre arrondissement. Et j'aurais tendance �galement � dire que l'attitude que vous avez aujourd?hui, concernant l'association "M.A.C.A.Q." finalement cache assez mal votre propre incapacit� � faire vivre le milieu associatif, et notamment de jeunesse, dans votre arrondissement !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur JULLIARD.

Mme la Maire du 17e arrondissement veut dire un mot, comme c'est son droit.

Mme Brigitte KUSTER, maire du 17e arrondissement. Monsieur le Maire, je n'avais pas pr�vu de prendre la parole. Sur ce projet de d�lib�ration, Jean-Didier BERTHAULT a tout de m�me apport� quelques �l�ments qui m�ritent r�flexion.

La r�ponse de M. JULLIARD est tout simplement inadmissible. C'est une m�connaissance absolue du terrain. Qu'une association b�n�ficie de subventions, c'est normal. Jean-Didier BERTHAULT vous a rappel� l'�tendue de ces subventions.

Par ailleurs, nombre d'associations sont en attente de subventions de la Ville de Paris. Et quand vous mettez en cause la mairie d'arrondissement qui ne m�nerait pas une politique active en faveur de la jeunesse, Monsieur JULLIARD, j'ai cru vous avoir accueilli dans cet arrondissement mais peut-�tre ne vous rappelez-vous pas les visites que nous avons faites ensemble � "Interclub 17", dans les "Antennes de la jeunesse", des associations par ailleurs que vous n'avez pas encore toute rencontr�es, qui sont en attente. "Interclub 17" n'a pas b�n�fici� d'un euro de subvention sous la pr�c�dente mandature, club qui agit dans les m�mes secteurs g�ographiques et qui s'adresse au m�me public, qui a ce jour est en attente, vous l'avez vu par vous-m�me, de travaux forts.

Je n'ose imaginer la discussion budg�taire qui s'annonce quand je vois ce qu'on nous pr�pare, concernant les 6 millions que j'ai vu ajouter par l'Ex�cutif� municipal sur le budget d'arrondissement, pour, � nouveau, la structure des "M.A.C.A.Q.".

A un moment, il faut savoir s'arr�ter, prendre le temps de regarder les vrais besoins de l'arrondissement, ne pas mettre ses ?ufs dans le m�me panier. Je signe bien volontiers les autorisations d'occupation de la voirie par les "M.A.C.A.Q." pour des vide-greniers ou des friperies. Ils font des actions en effet parfois int�ressantes et pertinentes, mais il y a un moment o� les choses vont trop loin. Comme le dit, M. LEBEL qui conna�t bien le dossier, trop c'est trop.

A un moment, je crois qu'il faut raison garder et votre r�ponse ne peut pas �tre satisfaisante. Nous sommes trop en attente, particuli�rement dans les quartiers "politique de la ville", de subventions que vous nous refusez.

Monsieur JULLIARD, j'ai entendu. Nous n'aurons de cesse avec mes coll�gues de la municipalit� du 17e arrondissement de vous demander quelques subsides d'euros pour nos autres associations qui sont en attente.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame KUSTER.

Un mot, Monsieur JULLIARD, rapidement ?

M. Bruno JULLIARD, adjoint, rapporteur. - Un mot pour vous dire, Madame le Maire, que j'avais demand� un entretien avec Mme PAPAREMBORDE qui est adjointe � la mairie du 17e arrondissement, que j'avais rendez-vous avec elle le 14 novembre dernier � 15 heures pr�cises pour justement faire un point avec elle, comme je le fais avec l'ensemble des arrondissements de l'opposition comme de la majorit�, pour mettre sur la table l'ensemble des subventions de mon secteur de la jeunesse. J'attends encore Mme PAPAREMBORDE vienne, et au minimum s'excuse d'ailleurs pour que nous puissions aborder l'ensemble de ces discussions.

Simplement, sur l'affaire de "M.A.C.A.Q.", vous croyez avoir trouv� un os � ronger, j'ai le regret de vous dire que non seulement la subvention est totalement l�gale, bien �videmment, mais qu'en plus elle est amplement justifi�e. J'ai m�me tendance � penser, qu'en raison de l'ensemble des activit�s offertes par l'association "M.A.C.A.Q." dans le 17e arrondissement, elle m�riterait un soutien encore plus important de la Ville.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. Christian SAUTTER, , adjoint, pr�sident - Merci.

Mme Brigitte KUSTER a la parole pour deux secondes.

Mme Brigitte KUSTER, maire du 17e arrondissement L'invitation en question est parvenue tr�s peu de temps avant. Mme PAPAREMBORDE m'en avait parl� parce qu'elle avait un emp�chement ce jour-l�, et que nous avions par ailleurs un �v�nement dans l'arrondissement, ne prenez donc pas ce genre d'excuse.

Qui plus est, Monsieur, nous avions un rendez-vous ensemble lundi dernier. J'ai appris le matin m�me que vous d�caliez le rendez-vous et je n'ai pu y assister parce que vous l'avez annul� le matin m�me et report�. Alors, question d'agenda, Monsieur JULLIARD, vous �tes mal plac� !

(Vives protestations sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

? nous n'avons pas de le�ons � recevoir quand vous-m�me ne maintenez pas vos rendez-vous !

Concernant la l�galit�, Monsieur JULLIARD, elle n'a pas �t� remise en cause. Nous nous sommes pos� d'autres questions que celle-ci.

Mais avant d'aller au-del� de cette discussion, nous reviendrons de toute fa�on sur le sujet, mais vous ne pouvez pas utiliser les arguments que vous venez de donner. Ils sont pour nous non recevables.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DJS 344.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2008, DJS 344).

Novembre 2008
Débat
Conseil municipal
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