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2008, Vœu déposé par M. Claude GOASGUEN, Mme Céline BOULAY-ESPERONNIER et les élus du groupe U.M.P.P.A. relatif à la libération de Gilad SHALIT, otage dans la bande de Gaza.


Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Le voeu n� 60 du groupe U.M.P.P.A. concerne l'otage franco-isra�lien Gilad SHALIT.

La parole est � Mme C�line BOULAY-ESPERRONNIER.

Mme C�line BOULAY-ESPERRONNIER . - Madame le Maire, mes chers coll�gues, le 25 juin 2006, un homme de 20 ans, de nationalit� fran�aise, a �t� enlev� sur le territoire isra�lien par un commando palestinien. Il est depuis retenu en otage.

En juillet dernier, vous refusiez que soit appos� sur le parvis de l?H�tel de Ville, lieu hautement symbolique de la R�publique fran�aise, un portrait de ce jeune gar�on, otage au m�me titre que l?�tait Ingrid BETANCOURT, elle aussi enlev�e par un commando.

Depuis lors, en mai dernier, vous avez inaugur� la pose d?un panneau sur le fronton de l?H�tel de Ville qui dit : "Paris s'engage pour la libert� de tous les otages dans le monde", m�connaissant la sp�cificit� de Gilad SHALIT, dont le cas est similaire � celui d?Ingrid BETANCOURT.

Lorsque le portrait d?Ingrid BETANCOURT a �t� d�voil�, en f�vrier 2005, sur la fa�ade de la Mairie de Paris alors qu'elle �tait-elle m�me en otage, l'impact sur tous les Parisiens a �t� imm�diat, favorisant ainsi la prise de conscience par chacun que le sort d'un otage quel qu'il soit est inacceptable.

Gilad SHALIT a �t� pris sur le territoire isra�lien en p�riode de paix, durant son service militaire obligatoire. Il est trait� comme une monnaie d'�change sans respect pour les droits internationaux reconnus aux d�tenus, ceux notamment de recevoir des lettres et d'avoir la visite de sa famille.

Madame le Maire, votre attitude, qu'il faut bien appeler diff�rence ou indiff�rence, ne se justifie pas, ni et encore moins cette in�galit� de traitement dont vous aurez � vous expliquer.

En effet, consid�rant que tout doit �tre fait pour contribuer � la lib�ration de l'otage fran�ais qu?est Gilad SHALIT, nous demandons que jusqu'� sa lib�ration, son portrait soit accroch� sur la fa�ade de le H�tel de Ville afin de rappeler � chaque Parisien que la Ville de Paris n'accepte pas le sort r�serv� � ce jeune Fran�ais d�tenu depuis deux ans et demi en otage dans la bande de Gaza.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjoint, pr�sidente. - Pour vous r�pondre, la parole est � M. Pierre SCHAPIRA.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint. - Je veux bien tout entendre, Madame, tout, mais ne dites pas que nous sommes indiff�rents. Vous ne pouvez pas dire cela.

Personne ici ne peut dire qu'on est indiff�rent, personne.

Lorsque vous prenez un dossier, prenez-le bien et �tudiez-le.

Depuis le d�but de cette affaire qui est extr�mement compliqu�e, nous avons eu une attitude constante, totalement constante.

Je ne reviens pas sur le fait que ce soit un otage, qu'il ait �t� pris en territoire isra�lien, que ses parents n'ont pas de nouvelles de lui, qu'on ne peut pas le comparer � un prisonnier.

Personne n'a de nouvelles de lui, c'est vrai.

Nous avons re�u les parents de Gilad SHALIT au mois de juillet 2007. Ils �taient � l'�poque avec la famille des deux soldats isra�liens, Ehud Golwasser et Eldad Regev qui sont morts maintenant, pris en territoire isra�lien et tu�s par le Hezbollah.

Nous les avons rencontr�s et avons pris une d�cision que nous avions transmise � Noam SHALIT, qui �tait d?accord avec nous de poser dans le jardin Itzhak Rabin, le portrait de ces 3 jeunes hommes dans ce lieu parisien symbolique qu'est le jardin Itzhak Rabin.

Nous avons fait une inauguration. Madame, les photos ont �t� d�truites de mani�re scandaleuse des manifestations ont eu lieu devant ces photos quand les 2 corps des 2 malheureux soldats ont �t� ramen�s, tu�s par le Hezbollah, nous avons refait une manifestation au jardin Itzhak Rabin pour retirer les 2 photos. Nous avons fait cette c�r�monie et avons pos� � nouveau la photo de Gilad SHALIT. Tout le monde �tait l�, l'ambassadeur d'Isra�l, les repr�sentants communautaires, alors que personnellement, je veux totalement d�communautariser cette histoire. C'est l'esprit qui anime Noam SHALIT.

Nous avons re�u derni�rement Noam SHALIT, c'est Anne HIDALGO qui l'a re�u, et nous avons dit que nous l'aiderions dans toutes ses d�marches, � tel point qu'une journ�e du 14 d�cembre aura lieu de soutien � Gilad SHALIT et nous y participerons. Il doit y avoir une conf�rence de presse, dont j'ai appris l'existence ce matin, nous demandant que cela se passe � H�tel de Ville, nous l'accepterons.

Nous souhaitons d�dier le parvis de l'H�tel de Ville � tous les otages du monde, et c'est pour cela que nous avons mis ce panneau avec l'article 1er de la D�claration universelle des Droits de l'Homme. Voil� exactement notre position. Mais surtout, ne pensez pas un seul instant que nous sommes indiff�rents � ce grave probl�me.

Voil� ce que je voulais vous dire. C'est pour cela que je refuse le vote du v?u, tout en sachant que nous sommes extr�mement attentifs. D'ailleurs, comme nous sommes all�s en Isra�l, quand le Maire y est all�, il a rencontr� aussi les grands-parents de Gilad SHALIT, et il a expos� la position qui �tait celle de la Ville.

Je sais que des Mairies mettent la photo de Gilad SHALIT, d'autres ouvrent des recueils. Tr�s bien, elles peuvent le faire, mais en ce qui nous concerne, nous d�dions le parvis de l'H�tel de Ville � tous les otages du monde.

D'ailleurs, je termine, excusez-moi, c'est ce qui se passera quand tous les prix Nobel viendrons au mois de d�cembre, ils honoreront les otages et notamment Aung San Suu Kyi qui est une des leurs.

Voil� ce que je voulais dire.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur SCHAPIRA.

J'ai �t� saisie de demandes d'explication de vote par M. GOASGUEN et Mme TA�EB.

M. GOASGUEN pour le groupe U.M.P.P.A.

M. Claude GOASGUEN, maire du 16e arrondissement. Personne, cher Pierre, ne peut imaginer un seul instant que tu sois indiff�rent � cette situation. J'en porte t�moignage. Et bien entendu, il n'est pas question de dire que la Mairie de Paris s'en d�sint�resse.

N�anmoins, je voudrais attirer l'attention sur un point tr�s particulier. Pourquoi s'emp�cher de donner le m�me traitement � Gilad SHALIT que nous avons donn� � Ingrid BETANCOURT ? C'est la vraie question. Est-ce que leurs sorts sont si diff�rents ? L'une est Franco-Colombienne, l'autre est Franco-Isra�lien. L'une combat pour ses id�es, l'autre fait son service militaire qui est obligatoire. Il ne peut pas �tre d�serteur, s'il l'�tait, la question serait encore diff�rente. Et je crois que, quand je vois les hochements de t�te, certains l'auraient pr�f�r�.

Il est d�tenu dans des conditions qui sont identiques, c'est�-dire qu'on ne respecte pas la Convention de Gen�ve. Il n'a pas droit � la visite de la Croix Rouge, il n'a pas droit � voir ses parents et n'a pas droit � avoir du courrier. Ce n'est pas un soldat, ce n'est pas un prisonnier de guerre, car c'est en p�riode de paix que s'est faite cette prise d'otage. Il y a donc, en r�alit�, sur le plan juridique une similitude totale de situation. Or, on ne fait pas la m�me chose.

Je voudrais simplement le dire et je ne dis pas pour autant qu'il ne soit pas utile de faire d'autres manifestations. En tant que pr�sident de France-Isra�l � l'Assembl�e, je suis totalement associ� � toutes les manifestations en France. Et je suivrai, bien entendu, avec beaucoup d'attention tout ce qui se fera. Mais n'oubliez pas un fait, c'est que quand il n'y a pas la photo de Gilad SHALIT et qu'il y a eu celle d'Ingrid BETANCOURT, la question se pose chez les gens pourquoi ?

Nous sommes l� en r�alit� dans le questionnement fondamental. Cela me rappelle, puisque M. GIRARD n'est pas l� et c'est dommage, cela me rappelle un film d'Ingmar Bergman qui s'appelle "L'oeuf du serpent". "L'oeuf du serpent", c'est le d�but d'une diff�rente attitude entre Gilad SHALIT et Ingrid BETANCOURT, dont on voit bien que ce n'est pas votre intention. Mais qu'elle est per�ue par un certain nombre de gens comme �tant diff�rente. Et en �tant per�ue comme �tant diff�rente, elle pr�te lieu � toutes les confusions. Et je ne veux pas qu'elle soit diff�rente !

Et je sais bien qu'il y a des opposants � Gilad SHALIT. Et je sais bien qu'il y a des opposants � Isra�l, mais c'est un jeune Fran�ais, comme Ingrid BETANCOURT �tait fran�aise, qui est dans la m�me situation. Bien s�r, vous avez raison de d�fendre les otages, tous les otages, mais celui-l� c'est le m�me qu'Ingrid BETANCOURT, mais il est Isra�lien. Avec le pass� qui est le n�tre, nous n'avons pas droit de n�gliger, nous Fran�ais en particulier, "L'oeuf du serpent".

C'est la raison pour laquelle, je crois, mais on y r�fl�chira, on en parlera encore - d'ailleurs peut-�tre je reviendrai � la charge le mois prochain - car au fond, pourquoi ne pas trouver cette id�e aussi que l'on vient de le rappeler que Gilad SHALIT pourrait �tre citoyen d'honneur de la Ville de Paris. Cela aurait aussi une signification. Et il le m�rite.

Nous en parlerons donc le mois prochain, mais je voudrais dire � Pierre - j'ai vraiment toute l'amiti� pour lui, je sais son combat -, je voudrais lui dire qu'il ne faut pas laisser "L'oeuf du serpent" dans cette affaire et faire le maximum. Cela �tant, je suivrai. Mais r�fl�chissez, je vous assure qu'il ne faut pas que tout cela pr�te � confusion.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur GOASGUEN.

Je me permets juste de rappeler que c'est deux minutes normalement pour les explications de vote. Je ne vous ai pas coup�.

Mme Karen TA�EB a la parole pour une explication de vote.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Madame la Maire.

Je voudrais juste rajouter quelques mots pour dire que je trouve dommage que cet otage soit consid�r� comme "sensible", un peu comme cette r�gion du monde est "sensible". Pour moi, c'est un otage, c'est un �tre humain dont on n'a aucune nouvelle et qui aujourd'hui aurait termin� son service militaire. J'aimerais qu'on le consid�re autrement qu'un militaire puisque, aujourd'hui s'il n'�tait pas otage, il serait dans la soci�t� civile. C'est � ce titre l� aussi que j'aimerais que tout soit fait pour que cet otage soit lib�r�.

Merci.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci. Il n'y a pas d'autres demandes d'explication de vote.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u d�pos� par le groupe U.M.P.P.A. assorti d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u est repouss�.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Mes chers coll�gues, nous allons suspendre la s�ance du Conseil de Paris afin de vous permettre de vous restaurer, et nous reprendons la s�ance � 14 heures 30. Merci beaucoup.

Novembre 2008
Débat
Conseil municipal
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