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21- 1996, D. 1542 - Modification de la délibération D. 896, en date du 25 juin 1990, modifiée, portant régime indemnitaire relatif aux contraintes horaires des personnels ouvriers des Services techniques de la Propreté de Paris.



M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration D. 1542 relatif � la modification de la d�lib�ration D. 896 portant r�gime indemnitaire relatif aux contraintes horaires des personnels ouvriers des Services techniques de la Propret� de Paris.
Madame SCHNEITER, vous avez la parole.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, vous nous demandez, dans le cadre du passage en soir�e de la collecte des ordures m�nag�res dans le 12e arrondissement, que le personnel puisse travailler jusqu'� 23 heures 30 ou 24 heures et soit indemnis� � ce titre.
C'est ce qui se passe d�j� dans la r�alit� - pas pour l'indemnit� - car le ramassage des poubelles dans certaines rues de Paris se fait le soir � des heures de plus en plus fantaisistes. Certains camions circulent jusqu'apr�s minuit, troublant le sommeil des habitants et surtout condamnant les gardiennes d'immeubles � rester �veill�es, puisqu'elles sont tenues de rentrer les poubelles, enfin vid�es, dans les immeubles dont elles sont responsables afin de ne pas encombrer l'espace public et �galement de ne pas se les faire voler.
Je connais deux gardiennes qui ont, dans le pass�, oubli� de rentrer leurs poubelles sans se les faire voler, et qui se sont vu infliger des amendes de 1.000 � 1.500 F.
Dans le 15e arrondissement, des gardiennes d'immeubles ont sign� une p�tition car, depuis le mois de juillet dernier, le passage des �boueurs se fait au plus t�t � 23 heures, souvent plus tard.
Je vous ai d'ailleurs pos� une question orale � ce sujet.
Compte tenu des al�as de la circulation dans les rues (stationnement illicite et g�nant, livraisons anarchiques, embouteillages) et, de ce fait, du retard que peuvent prendre certains v�hicules par rapport � l'heure limite de 23 heures, je vous demandais que le ramassage des ordures se fasse au plus tard � 22 heures 30, pr�cis�ment � cause de ces �ventuels retards.
Je suis d'autant plus �tonn�e que vous puissiez envisager le passage de ces bennes plus tard encore, 23 heures 30, voire 24 heures. Je con�ois parfaitement que les personnes oblig�es de travailler tard dans la nuit soient indemnis�es correctement, mais piti� pour les gardiennes d'immeubles ! Elles aussi ont droit � leur vie familiale et � leur tranquillit� qu'un passage apr�s 22 heures 30 ne respecte pas.
Comment envisager de les faire veiller jusqu'� minuit et plus ? Leur loge doit fonctionner le matin d�s 8 heures, ce qui veut dire, notamment pour des m�res de famille s'occupant de leurs enfants et les conduisant � l'�cole, qu'elles doivent se lever � 6 heures en se couchant apr�s minuit !
Je vous demande donc, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, de renoncer � ces collectes tardives pour le profit de tous, y compris des �boueurs qui retrouveraient ainsi un rythme de vie plus normal. Je d�poserai un amendement dans ce sens.
Je suis vraiment �tonn�e qu'on n'�coute pas...
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Si, si.
Mme Laure SCHNEITER. - C'est quelque chose qui concerne des milliers de personnes dans le 12e arrondissement. C'est la vie quotidienne de vos administr�s, mes chers coll�gues.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.
Mme Laure SCHNEITER. - ... m�me si la plupart ne vote pas...
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame SCHNEITER. Vous profitez d'un texte d'ordre administratif pour poser une question plus large.
La parole est � M. TR�M�GE.
Mme Laure SCHNEITER. - Non, c'est dans le projet. Si je pose la question, c'est uniquement parce que j'ai lu avec horreur que, parall�lement � l'indemnit�, on va prolonger les possibilit�s horaires de ramassage.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - C'est cela, absolument.
Monsieur TR�M�GE, vous avez la parole.
M. Patrick TR�M�GE, adjoint. - Monsieur le Maire, pour rassurer Mme SCHNEITER, je lui dirai tout d'abord que j'ai �cout� sa question, parce que c'est un cas qui me soucie �videmment autant qu'elle, et je la prends tout � fait au s�rieux. Je vais essayer de m'expliquer.
Paris produit chaque jour, en moyenne, 3.000 tonnes de d�chets m�nagers, soit plus d'un million de tonnes par an. Pour assurer une meilleure qualit� de la prestation d'enl�vement des ordures m�nag�res, le Conseil de Paris a d�cid� d'adopter en 1978 la collecte m�canis�e pour l'ensemble de la Capitale. Afin de g�ner le moins possible la circulation, les horaires et les itin�raires de collecte sont �tudi�s de fa�on � r�duire les nuisances diverses.
La collecte en soir�e concerne environ la moiti� des d�chets ramass�s � Paris. Elle est effectu�e de 17 heures 30 � 23 heures, en fonction des secteurs. Les bennes r�alisent deux � trois tours de collecte. On constate que ce dispositif engendre globalement moins de nuisances sonores et de difficult�s pour les autres v�hicules que la collecte matinale, qui commence � 6 heures et se termine entre 11 et 12 heures.
En effet, le trafic plus fluide en soir�e permet une meilleure int�gration des bennes de collecte dans la circulation automobile.
Par ailleurs, il faut noter que la qualit� de la propret� est am�lior�e lorsque la collecte est effectu�e le soir, dans la mesure o� cette activit� est fr�quemment cause de souillures sur la voie publique, qui sont donc �limin�es dans les meilleurs d�lais par le balayage du lendemain matin.
En ce qui concerne les horaires pratiqu�s, il faut savoir que l'horaire maximum, celui qui vous est indiqu� dans le projet est bien entendu celui du retour au garage. Il n'est pas celui de la collecte car cette collecte doit amener les d�chets aux centrales, aux usines d'incin�ration et ensuite, repartir dans leurs diff�rents garages.
C'est l'explication de l'heure annonc�e, qui est celle de 23 heures 30, 24 heures.
Les avantages, Madame le Conseiller, li�s � la collecte de soir�e ont justifi� dans certains quartiers l'abandon progressif de la collecte matinale et l'ex�cution de ce service aux premi�res heures de la soir�e et de la nuit.
Il est exact que la modification des horaires de collecte a contraint les gardiens d'immeubles ou les soci�t�s de nettoyage � modifier leurs horaires d'intervention. Partout o� l'enl�vement des d�chets a d�j� �t� organis� en soir�e, les adaptations n�cessaires ont pu �tre mises en oeuvre par les responsables des immeubles ou dans le respect de la convention collective r�gissant l'activit� des gardiens. Je n'ai pas souvenir, Madame le Conseiller, que dans les autres arrondissements qui pratiquent cette collecte du soir, le traumatisme soit celui que vous avez �voqu�. Je ne nie absolument pas qu'il s'agisse d'une g�ne �vidente.
Conscients des d�sagr�ments que peut occasionner une collecte ex�cut�e au-del� de 23 heures, les services municipaux s'attachent � organiser les itin�raires pour que cet horaire maximal ne soit qu'exceptionnellement d�pass�.
Je veux dire par l� que l'int�r�t de cette r�gie municipale c'est de pouvoir, peut-�tre mieux que lorsque ces r�gies sont confi�es au priv�, agir sur la pr�cision avec laquelle les rues des diff�rents quartiers sont desservies. Il ne me semble pas possible de modifier l'heure de ces collectes.
L'organisation a �t� mise au point en fonction d'imp�ratifs et de contraintes majeures : la circulation, la cr�ation d'embouteillages, le stationnement, le trafic intense, et surtout le fait que par ce syst�me de collecte en soir�e, il y a une facilit� de service.
La r�glementation en vigueur ne pr�voit pas de d�rogation en mati�re d'horaire et interdit de laisser les sacs ou r�ceptacles � ordure sur les trottoirs ou la chauss�e. Ils doivent �tre rentr�s aussit�t apr�s le passage de la collecte.
Dans le cas d'une collecte tardive, au plus tard � 22 heures 30-23 heures, la convention collective du 11 d�cembre 1979, toujours en vigueur � ce jour, qui d�finit la dur�e et les conditions de travail des personnels, ne fixe pas d'horaires de travail, mais une amplitude de 13 heures � ne pas d�passer. Dans ce cas pr�cis il doit n�cessairement exister - sans que la Ville puisse intervenir dans l'application d'une convention qui lui est �trang�re ni dans les relations entre employeurs et employ�s gardiens, concierges - une application de la convention fixant, soit une reprise du travail du concierge vers 12 heures ou 13 heures le lendemain, soit dans le cas d'une reprise indispensable vers 8 heures et non 6 heures, fixant une pose avec repas avec fermeture de la loge de 4 heures par exemple, de 11 heures � 15 heures.
Voil�, Madame le Conseiller, dans le d�tail ce que je peux vous r�pondre. Ceci �tant dit, je m'engage de fa�on tout � fait claire, Madame SCHNEITER, d�s lors que vous auriez � votre connaissance qu'� l'�vidence, un certain nombre de rues se trouveraient assujettis � une collecte de soir�e trop tardive, je vous demande de bien vouloir me l'indiquer dans les plus brefs d�lais.
Je m'engage tout � fait officiellement devant le Conseil de Paris � examiner avec vous, de fa�on concr�te, les possibilit�s que nous avons � notre disposition.
Je ne crois pas qu'il soit sur ce point n�cessaire de voter le voeu que vous avez bien voulu nous soumettre.
Je vous propose pour les deux ou trois mois � venir que nous exp�rimentions cette m�thode de travail.
Si, Madame le Conseiller, elle ne r�pondait pas � votre attente ou � vos aspirations, nous verrions la possibilit� de revoir les choses.
Consid�rez les incidences financi�res tout � fait extraordinaires du fait de priver les diff�rents services de la troisi�me tourn�e de collecte.
Je suis tout � fait pr�t dans les jours qui viennent � vous indiquer les incidences financi�res que cela pourrait avoir pour la Ville de Paris.
Voil�, Monsieur le Maire, la r�ponse technique que je souhaitais faire.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - C'est une observation importante faite par Mme SCHNEITER. Il faut effectivement veiller � ce que les gardiens d'immeubles aient des conditions de travail et de vie dignes de ce nom.
Si je comprends bien, Monsieur TR�M�GE, vous sugg�rez de ne pas accepter la proposition d'amendement de Mme SCHNEITER ?
M. Patrick TR�M�GE, adjoint, rapporteur. - Je proposerai � Mme SCHNEITER de suspendre le d�p�t de son voeu dans l'attente des r�sultats de l'exp�rience que je lui ai indiqu�e, c'est-�-dire de voir dans le d�tail s'il est possible de r�pondre aux aspirations qu'elle a �voqu�es.
L'effort que la Ville fait en mati�re de v�hicule �lectrique pour essayer de faire en sorte que les nuisances soient le moins grandes possible. Je suis tout � fait pr�t � examiner toutes les questions tr�s concr�tement.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident.- Bien, Madame SCHNEITER, faites-vous confiance � M. TR�M�GE.
Mme Laure SCHNEITER. - Je veux bien essayer de faire confiance � M. TR�M�GE.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration D. 1542.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (1996, D. 1542).

Novembre 1996
Débat
Conseil municipal
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