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2005, DASES 85 G - Création pour le Département de Paris de l’allocation “Paris Jeunes Solidarité”. Fixation de la dotation, au titre de l’année 2005, et autorisation de signer une convention pluriannuelle pour la gestion financière et comptable de cette allocation avec l’association “Mission locale Belliard”.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DASES 85 G relatif � la cr�ation pour le D�partement de Paris de l?allocation ?Paris Jeunes Solidarit�?, sur lequel le groupe ?Les Verts? a d�pos� la proposition d?amendement n� XI.

Mme Corine BARLIS a demand� � s?exprimer. Mme Marie-Th�r�se ATALLAH pr�sentera l?amendement n� XI. C?est Mme Gis�le STIEVENARD qui donnera le point de vue de l?Ex�cutif.

Madame BARLIS, vous avez la parole.

Mme Corine BARLIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident. Chers coll�gues, il y a quelques mois, nous avons, dans le cadre de la r�forme des aides facultatives, vot� la cr�ation de l?allocation ?Paris jeunes solidarit�? qui va entrer en application dans quelques jours. Cette aide tr�s sp�cifique, d�di�e aux Parisiens et Parisiennes �g�s de 18 � 25 ans, rencontrant des difficult�s sociales et financi�res, a une r�elle utilit� dans la conjoncture �conomique actuelle o� malheureusement de nombreux jeunes sont � la limite de la pr�carit�.

Cette nouvelle aide est destin�e aux jeunes en difficult� qui ne b�n�ficient d?aucune autre aide financi�re. Il faut rappeler qu?en dessous de 25 ans, on ne peut �tre allocataire du R.M.I. De m�me que ces jeunes, bien souvent n?ayant que peu de temps de travail derri�re eux, n?ont pas le droit � des indemnit�s dans le cadre de l?assurance-ch�mage. Cette nouvelle allocation est donc pour eux, et pour les jeunes devant s?assumer seuls suite � une rupture familiale, ou bien parce que leurs parents ne sont pas � m�me financi�rement de les aider car ils sont eux-m�mes en situation pr�caire, et je pense entre autres, mais pas seulement, aux jeunes femmes qui doivent se r�signer � un mariage forc� ou fuir le domicile familial et se retrouver � la rue. Le but de cette aide est de les aider � se projeter dans l?avenir, � mener � bien un r�el projet d?insertion, � leur redonner confiance en la soci�t� et en eux-m�mes.

Cette allocation est en deux volets tout � fait compl�mentaires. Le premier volet a pour but de soutenir financi�rement les jeunes afin qu?ils puissent se consacrer � un projet d?insertion. Qui en effet peut se projeter dans l?avenir quand il faut se battre au jour le jour pour se nourrir et trouver o� dormir ? 200 euros mensuels per�us durant quelques mois vont permettre aux jeunes de se poser et de r�fl�chir � moyen et long terme.

Le second volet de cette allocation sera mobilisable en cas de rupture de ressources durant un parcours d?insertion. 300 euros mensuels pour 3 mois cons�cutifs, mais avec possibilit� de cumuler 15 fois cette aide sur 3 ans. Je suis certaine que cette aide correspond � un vrai besoin car, on le sait, beaucoup de jeunes encha�nent les C.D.D. ou les missions d?int�rim.

Le fait que les dossiers doivent �tre pr�sent�s devant le comit� d?attribution par un r�f�rent social qui suivra le jeune tout au long de son parcours est une vraie garantie de s�rieux.

Heureusement, la souplesse n?a pas �t� oubli�e puisqu?en cas d?extr�me urgence, une aide pourra �tre attribu�e sans attendre la s�ance mensuelle du comit� d?attribution.

Ce dispositif ?Paris jeune solidarit�? vient compl�ter le fonds d?aide aux jeunes dont nous venons de parler et ainsi devient l?un des nombreux outils de notre politique sociale.

Je me r�jouis qu?un bilan soit pr�vu d�s la fin de l?ann�e sur cette nouvelle allocation, car cela nous permettra �ventuellement de r��valuer le budget pr�vu.

Le groupe socialiste et radical de gauche votera sans aucune r�ticence cette d�lib�ration, car une fois de plus l?Ex�cutif municipal prouve qu?il est en phase avec ses administr�s et leurs besoins.

Je vous remercie de votre attention.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame BARLIS.

Je donne la parole � Mme ATALLAH.

Mme Marie-Th�r�se ATALLAH. - Monsieur le Pr�sident, chers coll�gues, le D�partement de Paris se propose, au travers de ce projet de d�lib�ration, de cr�er une nouvelle allocation ?Paris jeune solidarit�? destin�e � favoriser les parcours d?insertion professionnelle des jeunes parisiens �g�s de 18 � 25 ans rencontrant des difficult�s sociales et financi�res et ne b�n�ficiant d?aucune autre aide financi�re de droit commun.

Selon le projet de d�lib�ration, cette nouvelle allocation vient compl�ter le dispositif d�j� existant du fonds d?aide aux jeunes plac� sous la seule responsabilit� du D�partement depuis le 1er janvier 2005.

Il nous est donc propos� ici d?allouer une somme de 1 million d?euros sur douze mois, qui pourra b�n�ficier � environ 1.300 jeunes, et donc de fixer la dotation consacr�e � cette allocation pour 2005 � 500.000 euros. Or, les jeunes Parisiennes et Parisiens, qu?ils soient dipl�m�s ou non, subissent particuli�rement les ph�nom�nes de pr�carisation se traduisant notamment par une forte discontinuit� dans l?emploi et laissant ainsi nombre d?entre elles et d?entre eux sur des p�riodes plus ou moins longues, sans aucune ressource.

Pour pallier momentan�ment ces situations, certains jeunes parisiens pourront donc b�n�ficier de cette allocation, dont le montant ne peut d�passer 300 euros par mois et par jeune et ne peut �tre vers� plus de trois mois cons�cutivement.

Je ne peux m?emp�cher de penser ici que notre r�ponse � la pr�carit� des jeunes est trop timide. Cette allocation aurait pu �tre bien autre chose, et m�me si notre contrat de mandature ne pr�voyait pas au d�part la mise en place d?un minima social pour les jeunes, la r�alit� de la pr�carisation de la jeunesse parisienne devrait nous amener � reconsid�rer notre position. D?ailleurs, comment peut-on encore justifier cette discrimination qui fait qu?un majeur de moins de 25 ans n?ait pas acc�s aux m�mes droits qu?un majeur de 25 ans et plus ? Juste � titre d?exemple, pourquoi un intermittent du spectacle de 23 ans qui n?a pas r�ussi � ouvrir des droits aux ASSEDIC ne pourrait pas acc�der au R.M.I. comme son coll�gue de 32 ans ne percevant pas ou plus ses indemnit�s ?

Mais si j?esp�re un jour - et esp�rons un jour prochain - me r�jouir d?approuver une d�lib�ration en ce sens, je pense qu?il faut au moins d�s � pr�sent ouvrir cette allocation � de plus nombreux b�n�ficiaires ; allocation, je vous le rappelle, � combien n�cessaire pour tant de jeunes parisiens. C?est pourquoi, nous �lu-e-s du groupe ?Les Verts?, proposons au Conseil de Paris d?approuver un amendement qui permettra de doubler la somme allou�e � ce nouveau dispositif et donc de doubler potentiellement le nombre de b�n�ficiaires. Pour cela, je propose donc que l?article 4 soit modifi� et qu?au lieu de la somme de 500.000 euros, cela devienne : ?la somme de 1 million d?euros au titre de l?exercice sera vers�e dans les conditions pr�vues par la convention pr�cit�e � l?association Mission locale B�liard, 149, rue B�liard dans le 18e, pour la gestion de l?allocation ?Paris jeune solidarit�? sur le compte ouvert � ce titre.?

Merci.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame ATALLAH.

Mme STIEVENARD vous r�pond et donne le point de vue de l?Ex�cutif sur l?amendement n� XI.

Mme Gis�le STIEVENARD, vice-pr�sidente, au nom de la 6e Commission. - D?abord je remercie les deux oratrices, Mme BARLIS et Mme ATALLAH. C?est en effet une mesure que nous avons m�rie en fin d?ann�e 2004, sur la suggestion des professionnels qui accompagnent les jeunes en difficult�. Ceci s?inscrit dans un contexte national marqu� par un d�sengagement important de l?Etat avec la fin des emplois jeunes et la disparition fin 2003 des programmes TRACE et des bourses d?acc�s � l?emploi. La p�riode �conomique et sociale est pr�occupante et ne facilite pas du tout l?acc�s � l?autonomie par l?emploi pour les jeunes.

Or, cette allocation repose sur l?id�e que tout jeune porte en lui-m�me les clefs de sa r�ussite, pour peu que ses talents puissent �tre r�v�l�s et accompagn�s dans la concr�tisation d?un projet d?insertion professionnelle. Vous avez rappel� qu?il vient en compl�ment du Fonds d?aide aux jeunes. C?est pourquoi nous avons cherch� un �quilibre financier par rapport � des aides ponctuelles apport�es par le Fonds d?aide aux jeunes. C?est un compl�ment � la fois pour s�curiser les parcours des jeunes au d�marrage de leur projet d?insertion et en cours de route, lorsqu?il y a rupture de ressources entre deux r�mun�rations. Il est cibl� sur les jeunes qui se trouvent isol�s ou ne peuvent solliciter l?aide de leur famille elle-m�me en difficult�. Heureusement, � Paris, il y a des jeunes qui sont fortement soutenus par leurs familles parce qu?elles sont en capacit� de le faire. Nous avons volontairement cibl� cette aide sur les jeunes les plus en difficult�. Nous avons estim� que nous pourrions de cette mani�re, sur une ann�e, aider environ 1.300 jeunes pour un budget annuel de 1 million d?euros.

Pour ces raisons, il me para�t judicieux de maintenir l?�quilibre financier de ?Paris jeune solidarit�? et du fonds d?aide aux jeunes, sachant que cette enveloppe tient compte aussi des d�lais de mise en ?uvre et de mont�e en charge d?une allocation nouvelle.

Je veux indiquer tr�s clairement � Mme ATALLAH que nous proc�derons � une �valuation de cette prestation apr�s un an de fonctionnement en proposant, si besoin, des ajustements. Ce n?est donc pas une dotation pour solde de tout compte, c?est une allocation p�renne. Nous regarderons tr�s pr�cis�ment ce qui se sera pass�, de fa�on � calibrer notre enveloppe en fonction des besoins qui auront �t� constat�s.

Je sais, Madame ATALLAH, que vous partagez la philosophie de ce dispositif. Je vous propose, si vous l?acceptez, de retirer votre v?u et que nous fassions ensemble ce bilan tr�s pr�cis dans un an.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame STIEVENARD. Ce n?est pas un v?u, c?est un amendement qui a �t� d�pos� par Mme ATALLAH.

Mme STIEVENARD vous promet un million d?euros en ann�e pleine. Qu?en pensez-vous, Madame ATALLAH ?

Mme Marie-Th�r�se ATALLAH. - Bien s�r, je partage tout � fait la philosophie de ce projet et je suis contente d?entendre qu?il va y avoir une �valuation de ce dispositif d?ici un an. J?esp�re qu?on aura entre les mains un bilan qualitatif et quantitatif sur ce nouveau dispositif et, � la lumi�re des r�sultats et du bilan, le groupe ?Les Verts? se prononcera sur la suite � donner � ce dispositif du point de vue qualitatif, mais aussi budg�taire et quantitatif.

Merci.

Je retire la proposition d?amendement et nous voterons le projet de d�lib�ration.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Tr�s bien pour cette d�marche tr�s constructive.

L?amendement n� XI est retir�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 85 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2005, DASES 85 G).

Juin 2005
Débat
Conseil général
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